Deux minutes plus tard, ma cousine, Mélodie, vint me chercher comme convenu, au volant de sa Toyota Mirai. Alors que je montais à bord, tous les regards curieux de l'assemblée se tournèrent vers moi. Mélodie démarra en douceur.
« Alors, comment s'est passé ce premier jour ? » demanda Mélodie, un sourire chaleureux illuminant son visage. « C'était absolument incroyable ! » répondis-je, encore sous le coup de l'émotion. « Mieux que tout ce que j'aurais pu imaginer, même dans mes rêves les plus fous ! » « Dans ce cas, raconte-moi tout ! » s'exclama-t-elle, son enthousiasme palpable. Je me lançai alors dans un résumé détaillé de ma journée scolaire, ne laissant aucun détail de côté. Chaque anecdote, chaque découverte, était partagée avec une passion non dissimulée. « Bien joué, ma puce ! » déclara Mélodie avec fierté, à la fin de mon récit. « Tout le mérite te revient, ma meilleure coach ! » rétorquai-je, avant de remarquer ses mains. « Au fait, tes ongles sont magnifiques, et ce tatouage en papillon sur ton doigt est d'une délicatesse ! Tes bagues aussi sont superbes. » « Merci, ne t'inquiète pas, un jour tu en auras de bien plus beaux encore… » me répondit-elle avec un clin d'œil complice. Puis, Mélodie alluma la radio, et les premières notes d'une chanson de Whitney Houston, « I Have Nothing », emplirent l'habitacle. Cette artiste, nous l'adorions toutes les deux. « I don't really wanna go where you don't follow ! » entonna Mélodie, sa voix se mêlant à celle de la diva. Je la rejoignis instantanément : « I can't hold it back again, this passion… » « Tu aurais vraiment dû concourir à The Voice Kids, » commenta Mélodie, un brin moqueuse. On m'a souvent dit que ma voix ressemblait étrangement à celle de Céline Dion. Je suis certaine de tenir ce don de la famille de mon père, ce père mystérieux que je n'ai jamais connu, car ma mère, elle, ne possède pas cette même tessiture. « La dernière fois que j'ai abordé le sujet avec ma mère, » commençai-je, ma voix se durcissant légèrement, « elle m'a menacée de me renier si j'y songeais et a même fait en sorte qu'on me renvoie de la chorale de mon ancien collège. » « Cruella t'a fait ça ? » s'indigna Mélodie, le ton empreint de révolte. « C'est cruel, comme à son habitude ! Ne t'en fais pas, je suis là, et je vais te libérer de son emprise ! » Nous continuâmes de chanter, passant d'un morceau à l'autre sans jamais nous soucier du genre musical, tant que le rythme nous entraînait. « Tu viens de dépasser l'immeuble, » fis-je remarquer, une pointe d'amusement dans la voix. À ces mots, Mélodie arrêta de chanter net. Elle jeta un regard étonné par la vitre, puis me dévisagea, l'incrédulité peinte sur son visage. « Tu es vraiment une sacrée vigile, exactement comme ta mère… » murmura-t-elle, une ombre passant dans ses yeux. Je l'interrompis immédiatement, ma voix soudainement empreinte d'une hardiesse inattendue. « Non. Je ne suis pas comme ma mère. » Elle me dévisagea, perplexe, tandis que je soupirais, cherchant à reprendre mon calme. « Je m'excuse, Odie, » dis-je, ma voix plus douce mais ferme. « Mais ne redis jamais une chose pareille, ça me met vraiment hors de moi. » « Euh… OK, » fut tout ce qu'elle put répondre. Elle enclencha la marche arrière, gara la voiture sur le parking de l'immeuble, et nous en sortîmes pour pénétrer dans le bâtiment. Nous prîmes l'ascenseur jusqu'au dernier étage, où se trouvait notre appartement, stratégiquement situé pour éviter de déranger les voisins lors de nos fêtes. Quant aux rares fois où le bruit s'avérait un problème, Mélodie se chargeait personnellement de les dédommager. La fortune de ma cousine, il faut le dire, provenait de ses diverses relations ; elle était ce que la majorité des gens appelleraient une « panthère ». Dès que nous fûmes à l'intérieur, nous nous dirigeâmes vers nos chambres respectives. Je me changeai, optant pour une robe bleue évasée courte. Cela ne dérangerait pas ma mère, puisque j'étais à la maison. En parlant du loup, mon téléphone vibra. C'était elle. Je savais déjà quelle serait sa première question. « Salut, ma chérie, est-ce que tu es déjà rentrée ? » Je n'avais de toute façon pas le choix, je devais décrocher. « Salut, mère, » répondis-je. « Salut, ma chérie, est-ce que tu es déjà rentrée ? » me demanda Ana, sa voix résonnant dans l'écouteur. Qu'est-ce que je vous avais dit ?! « Oui, et je suis sur le point de descendre à la cuisine pour réchauffer le repas, » mentis-je, me rappelant soudain le bol de mon sac d'école que je devais impérativement vider dans les toilettes. « Comment s'est passé ton premier jour de classe ? » enchaîna Ana. « Banal, c'est tout ce que je peux te dire, » répondis-je, un soupir à peine perceptible. « Je sais au moins que quand tu dis ça dans ma langue, ça veut dire que c'était bien, » répliqua-t-elle, une pointe d'amusement dans la voix. Je restai silencieuse, espérant lui faire comprendre qu'il était temps de raccrocher. « Bon d'accord, » reprit-elle, saisissant le message. « Tu peux me passer Mélodie… En fait, laisse tomber, je vais l'appeler sur son téléphone. À plus tard, ma puce. » « Ouais, à plus tard, » murmurai-je, soulagée. Elle raccrocha. Je me précipitai alors vers les toilettes pour vider le contenu de mon bol. Un sourire machiavélique se dessina sur mes lèvres. Lorsque je descendis au salon, j'aperçus Mélodie au téléphone avec ma mère. Nos regards se croisèrent, et elle me fit des grimaces en signe de complicité contre Ana. Je pouffai de rire puis me dirigeai vers la cuisine pour réchauffer le repas que ma mère avait préparé tôt ce matin. Mélodie, incapable de cuisiner lorsqu'elle vivait seule, dépendait soit de sa femme de ménage pour les repas et l'entretien de l'appartement, soit commandait à l'extérieur. Mais depuis notre arrivée, ma mère s'occupait de tout, et même si elle le faisait de bon gré, elle obligeait souvent Mélodie à l'aider et à apprendre. Après avoir réchauffé le repas, je m'installai sur le canapé aux côtés d'Odie, qui était plongée dans une série télévisée, et lui tendis une assiette. Je consultai mon téléphone, vérifiant mes réseaux sociaux, et fus surprise de voir plusieurs messages sur F******k, ainsi que des demandes d'amis. Salut miss Rachel 🙃. OMG ! Il m'avait écrit et m'avait envoyé une demande ! Mon cœur s'emballa. Qui d'autre pourrait me tendre la main, et pourquoi ce frisson inattendu à la pensée de ce message ?Je restai là, figée, encore sous le choc de ce message inattendu.« Qu'est-ce qu'il y a ? » s'enquit Odie, son regard passant de l'inquiétude à la curiosité.Je la regardai, la panique visible dans mes yeux. « Eh bien, tu sais Lucas, celui grâce à qui je me suis si vite fait remarquer ? Il vient de me texter. »Je lui montrai l'écran de mon téléphone. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Et maintenant, qu'est-ce que tu attends pour lui répondre ? Tu m'as bien dit qu'il avait l'air d'un gars hyper froid, mais tu as réussi à lui offrir un peu de chaleur… »« Mais j'ignore vraiment quoi lui répondre, » avouai-je, perdue.« Dia, ne fais pas ta Parker, fais plutôt ta Lee, » rétorqua Odie, sa voix empreinte de détermination. « Sache que désormais, tu dois jouer l'actrice parfaite, et là, c'est l'heure de tourner. »Elle avait raison. Je devais lui répondre.Moi : Qui vous a parlé de moi ?Comment avait-il pu trouver mon compte ? C'était pourtant le but de parler aux CNIDE (commères numér
Deux minutes plus tard, ma cousine, Mélodie, vint me chercher comme convenu, au volant de sa Toyota Mirai. Alors que je montais à bord, tous les regards curieux de l'assemblée se tournèrent vers moi. Mélodie démarra en douceur. « Alors, comment s'est passé ce premier jour ? » demanda Mélodie, un sourire chaleureux illuminant son visage. « C'était absolument incroyable ! » répondis-je, encore sous le coup de l'émotion. « Mieux que tout ce que j'aurais pu imaginer, même dans mes rêves les plus fous ! » « Dans ce cas, raconte-moi tout ! » s'exclama-t-elle, son enthousiasme palpable. Je me lançai alors dans un résumé détaillé de ma journée scolaire, ne laissant aucun détail de côté. Chaque anecdote, chaque découverte, était partagée avec une passion non dissimulée. « Bien joué, ma puce ! » déclara Mélodie avec fierté, à la fin de mon récit. « Tout le mérite te revient, ma meilleure coach ! » rétorquai-je, avant de remarquer ses mains. « Au fait, tes ongles sont magnifiques, et ce ta
"Haha! Tu t'es fait avoir par le coup des jumeaux," lançai-je, un sourire amusé aux lèvres."Oui, mais c'est tout à fait logique. Dia est nouvelle dans ce collège," répliqua Erica, le ton factuel."Alors, quelqu'un va me dire qui est qui parmi ces jumeaux ?" demandai-je, impatiente de percer ce mystère."Loïc, c'est celui qui a salué les autres il y a peu. Celui de notre salle, c'est Lucas, celui que tu as mis sur ton dos tout à l'heure. Il est en Terminale," m'expliqua Monica, éclaircissant enfin les choses."Mais s'ils sont jumeaux, comment ça se fait que l'autre...""Soit plus avancé que l'autre ?" termina-t-elle ma question, avant de poursuivre : "Même si j'ai de sérieux doutes à ce sujet, on dit que Loïc était plutôt du genre agressif au primaire. Il se bagarrait fréquemment, et devine la suite...""Et donc, sa famille l'a envoyé en internat jusqu'en Seconde, et il est venu ici, comparé à son frère qui est là depuis son entrée au secondaire," ajouta Erica. Une impression tenace m
L'entrée dans la salle de rassemblement, vaste, lumineuse, modernisée et d'une sophistication certaine, laissa une première impression marquante. Mon regard balaya l'assemblée pour s'arrêter sur « chien enragé », confortablement installé au troisième rang, au milieu de ses acolytes.Je me dirigeai vers la deuxième rangée à la recherche d'une place. Fort heureusement pour moi, une jeune fille, un peu maladroite, occupait un siège au troisième rang.« Hé, toi, ne pourrais-tu pas te trouver une autre place, ailleurs ? » lui intimai-je.« Et bien… C'est d'accord », répondit-elle timidement, se levant pour chercher un autre endroit. Une myriade de regards se posèrent alors sur moi, telles des caméras de paparazzi intrigués par l'apparition d'une nouvelle célébrité.La principale débuta son allocution. Je sortis mon iPhone dernier cri, récemment acquis en dépensant toutes mes économies amassées grâce à mes activités sur les réseaux sociaux. Il est vrai que même si j'avais songé au suicide,
Allez-y mademoiselle dites moi ce qui c'est passé avec votre camarade.Je me lance pour lui expliquer d'une voix offensé en même temps digne d'une demoiselle civilisée.FlashbackEn voiture avec ma mère, elle n'arrête pas de m'emmerder sur comment je dois être là parfaite élève ennuyeuse comme les années précédentes sauf que cette fois-ci ce sont mes règles qui vont s'imposer!! et de suite je mets la musique des années 80 comme ma mère et moi les aimons une chose que je ne dirai à qui ce soit au collège bref on arrive enfin devant un immense collège._hé mon poussin ta bouche bave un peuHein quoi!?,je m'empresse de vérifier ça sur le rétroviseur et ma mère se met à rigoler,je râle constatant sa mauvaise blague.Elle me dit à ce soir car heureusement pour moi elle sera beaucoup trop en retard au boulot si elle décide de m'accompagner raison pour laquelle je tardai pour me préparer à la maison puis elle redémarre la voiture quand je me tourne pour entrer.je mets ma lunette trop cool et
Salut ! Moi c'est Diana, mais tout le monde m'appelle Dia. Ça fait trois mois pile que j'ai atterri au Canada, une terre de neige et de... euh, nouvelles règles, disons. L'immigration, c'est pas de la tarte, surtout quand c'est à cause de l'ancienne affectation de ma mère en France. Et puis, il y a Mélodie, ma cousine de vingt ans, chez qui on squatte. Elle a insisté comme une dingue auprès de ma mère pour qu'on vienne. Moi, ça me branchait grave ! Son appart, c'est le summum de la modernité et du chic. Cent fois mieux que notre vieille "Casa Antiquité", comme ma mère elle-même, même si on a un niveau de vie tout à fait normal.Maintenant, parlons de Papaoutai. Nada. Le silence radio. Maman est super sensible à ce sujet et refuse catégoriquement d'en souffler un mot. La seule fois, c'était quand j'avais cinq ans. Elle m'avait dit qu'elle était comme la Sainte Marie. Et moi, petite nioche que j'étais, j'avais cru que les parents disaient toujours la vérité. L'embarras que ce mensonge m