Chapitre 4 – L’Art de la Domination

Alina

La voix profonde de Damon résonne à travers le bois massif de la porte. Le ton n’admet aucune réplique.

— Je ne suis pas une esclave, murmuré-je entre mes dents.

Un second coup, plus fort cette fois, me fait sursauter.

— Alina.

Je serre les draps autour de moi, mon loup intérieur frémissant d’angoisse. Pourquoi cette soumission instinctive face à lui ? Pourquoi mon corps réagit-il ainsi alors que mon esprit rejette cette domination ?

— Si tu ne sors pas dans dix secondes, je viens te chercher.

La menace est claire. Mes muscles se tendent sous l’effet d’un frisson involontaire. Finalement, je me lève, mes pieds nus rencontrant le sol glacé. Je serre les mâchoires et avance jusqu’à la porte.

Je l’ouvre brusquement.

Damon est là, appuyé contre le cadre de la porte, les bras croisés sur son torse nu. Ses cheveux sombres sont légèrement en bataille, une ombre de barbe soulignant les lignes tranchantes de sa mâchoire. Ses yeux sombres parcourent mon corps d’un regard pénétrant.

Je suis encore vêtue de cette robe déchirée de la veille.

— Habille-toi.

— Et si je refuse ? répliqué-je en relevant le menton.

Un éclair d’amusement traverse son regard. Il s’approche, forçant mon corps à reculer instinctivement. Il franchit le seuil de la chambre, refermant la porte derrière lui dans un claquement sec.

— Tu veux jouer, petite louve ?

Mon dos rencontre le mur. Damon s’avance jusqu'à ce que son torse frôle le tissu léger de ma robe.

— Je t’ai sauvée, Alina. Tu m’appartiens maintenant.

Je pose mes mains contre son torse brûlant pour le repousser, mais il attrape mes poignets d'un geste précis et les plaque au-dessus de ma tête.

— Lâche-moi !

— Non.

Son souffle caresse ma gorge, son regard brûlant plonge dans le mien.

— Tu penses que tu peux me défier ? Que tu peux m’échapper ?

Je lutte, mais son emprise est inébranlable. La chaleur de son corps contre le mien enflamme chaque cellule de mon corps. Mon loup intérieur pousse un gémissement confus. Soumission. Désir. Colère. Tout se mélange dans une tempête chaotique.

— Je te déteste, murmuré-je, le souffle court.

Un sourire tordu effleure ses lèvres.

— Ton corps me contredit.

Il descend sa main le long de mon bras jusqu'à ma hanche, son pouce traçant une caresse brûlante à travers le tissu. Mon souffle devient erratique.

— Arrête…

— Dis-moi de t’arrêter.

Ses lèvres sont proches des miennes. Trop proches. Je sens la chaleur de sa respiration, la tension magnétique qui nous attire inexorablement.

— Dis-le, Alina.

Mes lèvres s’entrouvrent, mais aucun mot ne sort. Mon cœur tambourine si fort que j’ai l’impression qu’il va exploser.

Il relâche soudainement mes poignets et recule, son regard sombre brillant d’un éclat dangereux.

— C’est ce que je pensais, dit-il avec un sourire froid. Prépare-toi. L’entraînement commence dans une heure.

Il tourne les talons et sort de la chambre, me laissant pantelante, les jambes tremblantes sous l’effet du choc.

Je me laisse glisser contre le mur, le souffle court.

Pourquoi ?

Pourquoi ce lien me brûle-t-il autant ?

Pourquoi une partie de moi a-t-elle envie de se soumettre à lui alors que l’autre hurle de se battre ?

Je prends une profonde inspiration, me redressant avec difficulté. Je ne peux pas le laisser gagner. Si Damon pense que je vais me plier à lui, il se trompe.

Je me lève et me dirige vers la grande armoire qui se dresse dans un coin de la pièce. À l’intérieur, je trouve une tenue simple : un pantalon noir ajusté et un débardeur blanc. J’attache mes cheveux en une tresse serrée et me regarde dans le miroir.

Mon reflet me renvoie une image de vulnérabilité, mais dans mes yeux, une lueur de défi brille déjà.

— Très bien, Damon. Tu veux jouer ?

Je sors de la chambre et me dirige vers le hall principal du manoir. Les grandes colonnes de marbre noir et les lustres en cristal accentuent l’aura sombre et oppressante de cet endroit.

Damon est là, au centre de la pièce, torse nu, un pantalon noir tombant bas sur ses hanches. À ses côtés se trouve un cercle d’entraînement marqué au sol.

— Entre dans le cercle.

Je plisse les yeux.

— Pourquoi ?

Un sourire carnassier éclaire son visage.

— Tu dois apprendre à te défendre.

— Et c’est toi qui vas m’apprendre ?

— Exactement.

Je m’avance lentement, pénétrant dans le cercle. Damon me suit du regard, sa posture détendue mais prédatrice.

— Attaque-moi.

Je ris, incrédule.

— Quoi ?

— Si tu veux survivre dans ce monde, Alina, tu dois apprendre à frapper en premier.

Je serre les poings. Il veut jouer ? Très bien.

Je bondis en avant, visant son torse. Mais Damon esquive avec une facilité déconcertante. Avant que je ne réalise ce qui se passe, il me retourne brutalement et me plaque au sol.

Son souffle chaud effleure mon oreille.

— Trop lent.

Je grogne, la rage brûlant dans mes veines. Je frappe d'un coup de coude vers ses côtes. Cette fois, il m’attrape par la taille, me soulève et me jette sur le dos.

— Essaie encore.

Je me redresse d'un bond, le souffle court. Mes muscles brûlent, mais l’adrénaline alimente ma détermination.

Je m’élance de nouveau. Il attrape mon poignet, mais cette fois, j’utilise son poids pour le faire basculer. Il tombe, mais dans la seconde suivante, il est déjà sur moi, son corps pressé contre le mien, son regard noir brillant d’amusement.

— Mieux.

Il me relâche lentement, son souffle caressant mon cou. Mon cœur bat à tout rompre.

— Je vais apprendre, murmuré-je en le défiant du regard.

Un sourire sombre éclaire son visage.

— J’en suis certain.

Je le fixe alors qu'il s'éloigne, le cœur battant encore sous l’effet du choc.

Damon joue avec moi. Il me pousse à bout.

Mais il ne sait pas à quel point je suis prête à me battre.

Pour ma liberté.

Pour mon cœur.