Alina
La lumière froide du petit matin filtre à travers les grandes fenêtres du manoir. Mes muscles me brûlent encore de l’entraînement de la veille. Chaque coup, chaque chute, chaque contact avec Damon m’a laissée à bout de souffle, le corps en feu et l’esprit en ébullition.
Je suis allongée sur le lit, les draps froissés autour de moi. Mon cœur bat encore trop vite en repensant à la manière dont Damon m’a plaquée au sol, son corps puissant écrasant le mien, sa respiration rauque contre ma peau.
Pourquoi est-ce que je ressens ce frisson brûlant chaque fois qu’il me touche ?
Pourquoi cette attirance me déchire-t-elle alors que je devrais le haïr ?
Un coup sec contre la porte me tire de mes pensées.
— Alina, descends. Maintenant.
La voix froide et tranchante de Damon résonne à travers le bois massif. Il ne demande pas. Il ordonne.
Je me redresse lentement, frottant mes poignets endoloris. Une partie de moi veut lui désobéir, juste pour voir jusqu’où il ira. Mais une autre partie, plus sombre, vibre au son de sa voix autoritaire.
Je me dirige vers l’armoire et enfile une tenue simple : un jean noir, un débardeur moulant, et une veste en cuir. J’attache mes cheveux en une queue de cheval haute, déterminée à ne pas lui montrer la moindre faiblesse.
Quand j’ouvre la porte, Damon est là.
Vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise entrouverte, il dégage une aura sombre et dangereuse. Ses cheveux sombres tombent légèrement devant ses yeux glacés.
— Tu as pris ton temps.
— Je n’aime pas qu’on me donne des ordres, répliqué-je en croisant les bras.
Son sourire est lent, carnassier.
— C’est bien ce que je pensais.
Il m’attrape par le poignet et m’entraîne dans le couloir.
— Où est-ce qu’on va ?
— Tu vas rencontrer quelqu’un.
— Qui ?
— Un allié. Ou un ennemi. Cela dépendra de toi.
Je me tends. Mon cœur accélère tandis qu’il m’entraîne à travers les longs couloirs du manoir. Les murs de pierre sont froids, ornés de tapisseries sombres et d’armures antiques. Le lieu dégage une aura de pouvoir ancestral, comme si le manoir lui-même était imprégné de la violence de son passé.
Damon pousse une lourde porte en bois et me conduit dans une vaste pièce au plafond voûté.
Au centre de la pièce, un homme est assis dans un fauteuil en cuir noir.
Ses cheveux blonds sont impeccablement coiffés en arrière, son costume noir est taillé à la perfection. Ses yeux d’un bleu glacé me détaillent avec une lenteur calculée.
— Alina, je te présente Viktor.
L’homme se lève, un sourire froid étirant ses lèvres. Il s’approche de moi avec une grâce féline, son regard pénétrant.
— Alors, c’est elle ? dit-il d’une voix suave.
Damon se place légèrement devant moi, un geste subtil mais protecteur.
— Oui.
Viktor s’arrête juste devant moi, son regard se posant sur mon cou, là où le marquage d’un alpha pourrait apparaître.
— Elle n’est pas marquée, constate-t-il avec un sourire amusé. Curieux.
Je sens la tension émaner de Damon. Son regard devient noir, ses traits se durcissent.
— Elle m’appartient.
Viktor arque un sourcil.
— Vraiment ?
Je frissonne.
— Je n’appartiens à personne, répliqué-je avec froideur.
Viktor rit doucement.
— Intéressant.
Il me contourne lentement, son regard glissant sur mes courbes avec une lenteur délibérée. Je sens le grondement sourd de Damon derrière moi.
— Touche-la, et je te brise le cou, gronde-t-il.
Viktor s’arrête, un sourire amusé flottant sur ses lèvres.
— Détends-toi, Damon. Je ne fais que m’amuser.
— Elle n’est pas un jeu.
Viktor s’approche de Damon, leurs regards se défiant avec une intensité palpable.
— Est-ce que tu es certain de pouvoir la garder sous contrôle ?
— Tu n’as pas à t’en soucier.
Viktor recule, son sourire énigmatique intact.
— Très bien. Mais souviens-toi, Damon, une oméga sans marque est une proie. Si tu ne la marques pas, quelqu’un d’autre le fera.
Mon souffle se bloque dans ma gorge.
— Je peux me défendre seule, répliqué-je.
Viktor se tourne vers moi, son regard bleu glacé s’attardant sur mon visage.
— Peut-être. Mais jusqu’où es-tu prête à aller pour survivre ?
Je le fixe droit dans les yeux.
— Aussi loin qu’il le faudra.
Viktor sourit, satisfait.
— Elle a du feu, Damon. Je comprends mieux pourquoi tu la veux.
Damon s’approche de moi, posant une main possessive dans le creux de mes reins. Le contact déclenche une vague de chaleur incontrôlable dans mon ventre.
— Elle est à moi.
Viktor s’incline légèrement.
— Nous verrons bien.
Il se détourne et quitte la pièce, me laissant seule avec Damon.
Je m’écarte de sa main, le cœur battant.
— Pourquoi as-tu dit que j’étais à toi ? demandé-je, la voix tremblante.
Damon s’approche lentement, son regard sombre glissant sur moi comme une caresse.
— Parce que tu l’es.
Je recule jusqu’à ce que mon dos rencontre le mur.
— Je ne suis pas ta propriété.
Damon s’avance jusqu’à ce que son torse frôle le mien. Sa main effleure ma joue, une caresse troublante de douceur.
— Alors pourquoi ton cœur bat-il si vite ?
Mon souffle s’accélère.
— Ce n’est pas à cause de toi.
Il sourit lentement.
— Bien sûr que non.
Ses lèvres effleurent ma tempe.
— Prépare-toi, Alina. Ce n’est que le début .
Il s’éloigne, me laissant tremblante, le cœur battant à tout rompre.
Je reste immobile, les yeux fixés sur le vide.
Ce jeu de pouvoir va me détruire.
Mais une partie de moi en veut encore.
Toujours plus.
EzraLa nuit est lourde, chargée d’électricité. Une tension sourde parcourt l’air, comme une tempête en formation. J’avance lentement dans la forêt, le bruit feutré de mes pas se mêlant au murmure du vent dans les feuilles. L’obscurité ne me trouble pas ; je connais ce territoire mieux que personne. Chaque arbre, chaque racine sous mes pieds, chaque frémissement dans l’air m’appartient.Mais ce soir, quelque chose est différent.Je ressens sa présence avant même de le voir. Une onde de magie sombre effleure ma peau, comme une caresse froide. Mon loup gronde intérieurement, ses instincts en alerte. Mes muscles se tendent tandis que mes yeux balayent les ombres mouvantes autour de moi.Une silhouette émerge des ténèbres.— Caelan, murmuré-je.Il s’avance lentement, son sourire froid illuminé par la pâle lumière de la lune. Ses yeux d’un bleu glacial brillent d’une lueur malsaine. Il porte une veste sombre, son allure impeccable contrastant avec l’aura de menace qu’il dégage.— Ezra, sou
AlinaJe m’arrête au bord d’une clairière, mes yeux fixant la lune argentée qui perce à travers les nuages. Une brise fraîche me caresse la peau, mais elle ne suffit pas à apaiser le feu qui gronde en moi. Damon et moi avons parcouru un long chemin depuis notre première rencontre, mais certaines blessures sont plus profondes qu'il n'y paraît.— Tu devrais rentrer, murmure une voix derrière moi.Je me retourne et trouve Damon, son regard perçant ancré dans le mien. Il est adossé à un arbre, les bras croisés sur son torse musclé. Même dans l’obscurité, il semble briller d’une aura sombre et magnétique.— Tu comptes me suivre partout maintenant ? je réplique, le ton piquant.Un sourire en coin tord ses lèvres. Il s’avance lentement vers moi, sa silhouette se découpant dans la pâle lumière lunaire.— Toujours, souffle-t-il.Il s’arrête juste devant moi, si proche que je peux sentir la chaleur de son corps irradier contre ma peau. Ses doigts effleurent mon menton et il relève doucement mon
EzraJe suis seul.Enfin, c’est ce que je croyais.Un bruissement me fait lever la tête. Une ombre glisse entre les arbres, rapide, insaisissable. Je me fige, mes sens s’aiguisant immédiatement. Mon instinct lupin se tend, une vibration parcourant mes muscles.— Montre-toi.Ma voix claque dans la nuit, rauque et tranchante. Le bruissement s’intensifie, les feuilles frémissent, et l’ombre s’arrête.— Tu ne peux pas me cacher ton odeur.Un ricanement bas s’élève entre les arbres. Puis une silhouette émerge lentement des ténèbres.Caelan.— Bonsoir, Ezra.Je serre les mâchoires, mes poings se crispant. Sa silhouette élancée est baignée par la lumière blafarde de la lune. Ses cheveux blonds tombent en mèches désordonnées sur son front, son sourire moqueur éveillant une rage sourde en moi.— Qu’est-ce que tu veux ?Il penche légèrement la tête, son sourire s’élargissant.— C’est comme ça que tu accueilles ton frère ?Je retiens un grondement, mes muscles se contractant.— Tu n’es pas mon f
AlinaLa nuit est silencieuse. Trop silencieuse.J'ouvre lentement les yeux, sentant une chaleur diffuse m’envelopper. Mon corps est lourd, mais une pulsation douce et régulière bat dans ma poitrine. La douleur a disparu, remplacée par une étrange sensation de vide… et de plénitude.Je suis en vie.Ma main glisse lentement sur les draps de soie. Un souffle chaud caresse ma nuque, suivi d'une main puissante qui se pose sur ma hanche.— Alina…Sa voix est grave, rauque, marquée par une fatigue que je ressens jusque dans mes os.— Damon…Je me tourne vers lui, mes yeux rencontrant ses iris d'un rouge profond. Sa main se resserre doucement sur ma hanche, comme s’il craignait que je disparaisse.— Tu es là… soufflé-je.Il hoche la tête, glissant ses doigts dans mes cheveux emmêlés.— Je t’ai cru perdue, murmure-t-il.Je frissonne sous la caresse de ses doigts. La chaleur de son souffle frôle ma joue alors qu'il se rapproche, ses lèvres glissant lentement contre ma tempe.— Je suis là grâce
DamonLe silence est assourdissant.Mon cœur bat lentement, douloureusement. Le corps d'Alina est étendu contre le mien, son souffle faible effleurant ma peau. Je sens son cœur qui lutte pour continuer à battre, alors que son sang, encore chaud, pulse dans mes veines.Je l’entends.Sa voix, faible, vacillante.— Damon…— Je suis là, soufflé-je.Je caresse son visage, ses paupières mi-closes. Elle a le teint pâle, bien trop pâle. Sa poitrine se soulève avec difficulté, son souffle si fragile qu’il me brise le cœur.— Reste avec moi, Alina. Reste avec moi !Je sens une main glaciale se poser sur mon épaule.— Le prix a été payé, murmure la femme.Je relève la tête, mes crocs se déployant instinctivement.— Elle n’était pas le prix ! grondé-je.— Le sang a été donné, la vie a été prise. Ce sont les règles.— Prenez-moi à sa place ! hurlé-je.Elle incline la tête, son sourire glacé s’élargissant.— Ce n’est pas toi qui as offert ton sang. C’est elle.— NON !Je serre Alina contre moi, sen
AlinaLe vent siffle autour de nous alors que nous nous dirigeons vers le cœur du château. Les torches vacillent dans l'obscurité, projetant des ombres dansantes sur les murs de pierre. Damon marche à mes côtés, sa main serrant la mienne comme s'il avait peur que je disparaisse.— Tu n’es pas obligée de faire ça, murmure-t-il.Je le regarde, le souffle court. Son visage est tendu, marqué par une inquiétude palpable. Ses yeux sombres, d’ordinaire si perçants, sont brouillés par une émotion qu'il peine à contenir.— Si je ne le fais pas, tu mourras, répliqué-je doucement.Il s’arrête brutalement, m’obligeant à faire de même.— Et si c’était toi qui mourais à ma place ?Je serre sa main plus fort.— Alors ce sera un risque à prendre.— Alina…— Ne me demande pas de rester là à te regarder mourir, Damon. Tu le ferais pour moi, n’est-ce pas ?Il ferme les yeux un instant, sa mâchoire se contractant sous la tension.— Oui, je le ferais.— Alors laisse-moi faire la même chose pour toi.Il in
AlinaLe ciel est lourd de nuages sombres. Une brise glaciale s'infiltre à travers les murs de pierre du château, soulevant les pans de ma robe noire alors que j’avance dans le couloir silencieux. Chaque pas résonne dans le silence pesant, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle.Mon cœur bat à un rythme effréné. Je n’arrive pas à oublier le regard de Damon lorsqu'il m'a confié ses doutes. Il est prêt à se sacrifier. Prêt à faire couler son propre sang pour nous sauver tous.Je ne peux pas le laisser faire ça.— Alina.Je me fige en entendant cette voix.Lentement, je me retourne.La mystérieuse femme est là, debout au bout du couloir. Sa silhouette est élancée, sa robe sombre flottant autour d’elle comme une ombre vivante. Ses cheveux noirs cascadent sur ses épaules, et ses yeux dorés brillent dans l'obscurité.— Que me voulez-vous ?Elle s'avance lentement, son sourire glacial illuminant son visage parfait.— Ce que je veux ? répète-t-elle d’une voix douce. Ce n’est pas
DamonLa nuit s'étend comme un manteau glacé au-dessus de la forteresse. Les étoiles sont cachées derrière une épaisse couche de nuages sombres, et seul le souffle du vent perturbe le silence oppressant. Je me tiens au sommet du rempart, le regard fixé sur l’horizon.L’écho du combat résonne encore dans mes veines. Mon épée est posée contre le mur, sa lame tachée du sang de mes ennemis. La magie obscure de Sanguis Rex a laissé une marque dans l'air, une énergie lourde et persistante qui me rend nerveux.Je serre les poings. Cette inconnue... Cette femme qui s'est présentée comme une alliée. Elle savait exactement ce qu’elle faisait en me proposant ce pacte. Elle savait que j’étais désespéré.— Tu vas vraiment l’ignorer ?La voix d’Elias me sort de mes pensées. Il s’avance à mes côtés, le visage tendu, son regard brillant dans l'obscurité.— Tu sais bien que je ne peux pas me permettre d’accepter ce marché.— Pourquoi ? demande-t-il.— Parce qu’elle veut mon sang, Elias. Et mon sang…—
AlinaLe silence retombe comme une chape de plomb sur la forteresse. L’odeur du sang flotte encore dans l’air, épaisse et métallique, mêlée à la fumée des flammes éteintes. La silhouette de Sanguis Rex a disparu dans l'ombre, mais sa présence imprègne encore les murs, comme une cicatrice invisible.Je me tiens au centre de la cour, le souffle court, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Damon est juste devant moi, son épée encore tremblante dans sa main. Elias se tient à sa gauche, le regard dur, scrutant l'obscurité environnante.— Ce n'est pas fini, murmure Damon.— Non, mais c'est une victoire, répliqué-je.Il tourne lentement la tête vers moi, et dans l'obscurité, ses yeux brillent d'une lueur rougeâtre, la marque de la rage qui brûle encore en lui.— Une victoire temporaire.Je m'avance vers lui, posant une main sur son bras. Ses muscles sont tendus sous mes doigts.— Tu as survécu, Damon. Nous avons survécu.Il reste immobile un instant, puis son regard glisse vers la cour où g