Alina
Je me réveille en sursaut, le souffle court. Mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine, écho douloureux de la peur qui s’attarde encore dans mon esprit. L'obscurité de la pièce m'oppresse, chaque ombre projetée par la faible lumière du clair de lune semblant me surveiller.
Je porte une main tremblante à ma gorge, sentant encore la chaleur de son souffle contre ma peau. Damon. Ses yeux noirs hantent mes pensées. Ce regard brûlant, ce sourire cruel… Il m’a sauvée, mais à quel prix ?
Je suis allongée dans un lit immense, recouverte de draps noirs qui sentent son odeur – bois de santal et cuir. Trop tentante. Trop dangereuse. Je me redresse lentement, mes muscles douloureux protestant au moindre mouvement. Ma robe est déchirée, exposant ma peau nue par endroits. Un frisson me parcourt l'échine lorsque je me souviens de la façon dont il m’a tenue, de la chaleur de son corps contre le mien.
— Tu es à moi maintenant.
Ses paroles résonnent encore dans ma tête. Je secoue la tête, refusant de me laisser envahir par cette sensation troublante qui me ronge. Je ne peux pas le laisser gagner.
J'inspire profondément et me lève du lit, mes pieds nus touchant le sol froid en marbre. La pièce est immense, décorée avec une opulence sombre qui reflète parfaitement le caractère de Damon. Des murs noirs, des tableaux représentant des scènes de chasse, et une grande baie vitrée donnant sur la forêt sombre qui encercle le manoir. Une prison dorée.
Un bruit dans le couloir me fait sursauter. La poignée de la porte tourne lentement. Mon cœur rate un battement. Je recule instinctivement jusqu'à ce que mon dos touche le mur. La porte s'ouvre dans un grincement lent.
— Tu es réveillée.
Sa voix profonde et rauque glisse le long de ma colonne vertébrale comme une caresse interdite. Damon entre dans la pièce, son regard sombre se posant immédiatement sur moi. Il est torse nu, un pantalon noir tombant bas sur ses hanches. La lueur de la lune découpe les contours parfaits de ses muscles, les cicatrices légères sur son torse racontant une histoire qu'il ne partagera jamais.
Je me tends.
— Je veux partir.
Il s’approche lentement, tel un prédateur traquant sa proie.
— Non.
Je serre les poings, le défi dans ma voix plus fort que la peur qui me tord le ventre.
— Tu ne peux pas me garder ici.
Un sourire froid effleure ses lèvres.
— Regarde autour de toi, petite louve. Penses-tu vraiment avoir le choix ?
Il s’arrête juste devant moi, son corps dominant le mien par sa seule présence. Son odeur m’envahit, mélange de pouvoir et de danger. Mon loup intérieur gémit, désorienté par cette attraction primitive et violente.
— Pourquoi moi ? demandai-je d’une voix tremblante.
Ses doigts effleurent lentement ma mâchoire, et je me fige.
— Parce que tu es à moi.
Je ferme les yeux, essayant de repousser la chaleur qui monte en moi.
— Je ne suis pas à toi.
Il rit doucement.
— Tu l’es déjà, Alina. Tu le sens, n’est-ce pas ? Ce lien qui se tisse entre nous ? Cette chaleur dans ton ventre, cette brûlure dans tes veines ?
Il frôle mon cou de ses lèvres, et je me tends violemment.
— Tu ressens l’appel. Tu ne peux pas y échapper.
Je tente de le repousser, mais mes mains sont faibles contre son torse dur comme la pierre. Il attrape mes poignets d’un geste rapide, les plaquant contre le mur de chaque côté de ma tête. Son souffle effleure ma gorge.
— Arrête.
— Tu veux vraiment que j’arrête ? murmure-t-il contre ma peau.
Mon corps me trahit. Un gémissement m’échappe alors qu’un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Je lutte contre la montée de désir qui s’empare de moi, contre cette soumission instinctive qui pulse dans mon sang.
— Ce n’est pas réel, chuchoté-je. Ce n’est qu’un lien…
Il rit doucement, le son profond résonnant dans ma poitrine.
— Peut-être. Mais tu ne peux pas y échapper.
Ses lèvres frôlent mon oreille, et je sens la pointe de ses crocs glisser contre ma peau. Mon loup intérieur hurle, tiraillé entre le désir de se soumettre et le besoin de se défendre.
— Je vais te briser, Alina.
Je lève les yeux vers lui, la peur et le désir se mêlant dans mon regard.
— Pourquoi ?
Son expression s’assombrit, une lueur rougeâtre brillant brièvement dans ses yeux.
— Parce que tu es née pour m’appartenir.
Il me relâche brusquement, reculant d’un pas. Mon souffle est court, ma poitrine se soulevant rapidement.
— Prépare-toi, dit-il en se dirigeant vers la porte. Demain, nous commencerons ton entraînement.
— Entraînement ? soufflé-je.
Il se retourne, son sourire froid illuminé par la lumière de la lune.
— Pour survivre dans ce monde, tu dois être forte. Tu apprendras à te défendre… et à me satisfaire.
Je ressens une boule de peur s’installer dans mon ventre.
— Je ne ferai jamais ça.
Il rit, son regard noir et brûlant me transperçant.
— Oh, tu le feras. Car bientôt, petite louve, tu n’auras plus le choix.
La porte claque derrière lui, me laissant seule avec le poids de ses paroles. Je me laisse glisser contre le mur, mes jambes tremblantes.
Je ne le laisserai pas gagner.
Je refuse de devenir une simple oméga soumise.
Mais le lien qui grandit entre nous… cette chaleur dans mon ventre, ce désir indécent…
Je pourrais déjà avoir perdu.
Le lendemain matin, je suis réveillée par un coup violent contre la porte de ma chambre. Mon cœur bondit dans ma poitrine. Je me redresse brusquement, mes cheveux emmêlés tombant en cascade autour de mon visage.
— Debout.
AlinaLa lumière du matin filtre à travers les rideaux épais de la chambre, caressant ma peau nue. Une chaleur réconfortante m’enveloppe, le poids du bras de Damon reposant lourdement sur ma taille. Son souffle lent et régulier chatouille ma nuque. Un frisson parcourt mon dos quand ses doigts effleurent inconsciemment ma hanche.J’ouvre les yeux lentement, mes muscles endoloris protestant à chaque mouvement. Mon corps porte encore les marques du combat de la veille. Chaque cellule semble vibrer d’une énergie nouvelle, une puissance obscure qui s’est réveillée en moi quand j’ai libéré mon pouvoir pour achever Kieran.Je tourne légèrement la tête. Damon dort encore, ses traits détendus, mais je perçois la tension dans la ligne de sa mâchoire, le froncement léger de ses sourcils. Même dans son sommeil, il est prêt à se battre. Il a toujours été comme ça : protecteur, impitoyable, mais d'une douceur déconcertante avec moi.Je glisse mes doigts dans ses cheveux noirs, les ramenant en arriè
DamonLe silence qui suit la bataille est presque assourdissant. L’odeur du sang flotte encore dans l’air, métallique et entêtante. Les cendres de Kieran sont éparpillées sur le sol, vestiges d’un ennemi qui n’existe plus. Mais je sais que ce n’est pas terminé. Une partie de moi le sent encore : la menace qui plane au-delà de ce combat.Alina repose contre moi, son souffle encore saccadé après l’explosion de pouvoir qu’elle a libérée. Je passe ma main dans ses cheveux trempés de sueur, mes doigts glissant sur sa nuque marquée par ma morsure. La marque est encore fraîche, légèrement rouge, mais déjà elle palpite d’une lueur dorée. Elle est mienne maintenant. Entièrement.— Damon…Sa voix est faible, mais je perçois la force derrière. Alina n’a jamais été faible. Même là, son pouvoir crépite sous sa peau, vibrant contre moi comme un courant électrique.— Je suis là, murmuré-je en effleurant sa joue.Elle lève les yeux vers moi, son regard doré brillant dans la nuit. Un frisson me parcou
AlinaLe vent froid siffle contre ma peau alors que nous avançons dans les bois sombres, Damon et moi, nos pas feutrés sur la mousse humide. La lune est haute dans le ciel, sa lueur pâle dessinant des ombres fantomatiques entre les troncs d’arbres. Je sens la tension dans l'air — une électricité sourde qui vibre dans mes veines, résonnant avec la magie obscure qui s'étend autour de nous.— Il est proche, murmure Damon.Je serre sa main, mes doigts s’enroulant autour des siens. Sa chaleur traverse ma peau, m’ancrant dans le moment présent malgré le froid qui s'infiltre dans mes os.— Je sais, soufflé-je.Nous traversons une clairière, et soudain, le silence s'alourdit. Mon cœur s'accélère. L’air devient plus dense, presque irrespirable. Une ombre glisse entre les arbres, rapide et fluide comme une lame de ténèbres.— Damon…Il grogne, son loup surgissant à la surface. Ses yeux deviennent dorés, une lueur sauvage illuminant son regard.— Montre-toi, Kieran ! rugit-il.Un rire suave flot
DamonLe silence après la bataille est presque assourdissant. L’odeur du sang et des cendres flotte encore dans l'air, une brume sombre suspendue au-dessus du sol. Je suis assis contre le mur de pierre froide, le souffle court, tandis qu'Alina est agenouillée devant moi, ses mains tremblantes effleurant la plaie sur mon flanc.— Ça va guérir, soufflé-je.Mais elle ne me regarde pas. Ses doigts parcourent la peau déchirée, son visage crispé sous l’effet de la colère et de l’inquiétude. Je sens son pouvoir vibrer contre ma peau, une chaleur familière qui apaise la douleur lancinante.— Il aurait pu te tuer, murmure-t-elle, sa voix tremblante.Je glisse une main dans ses cheveux, relevant son visage vers moi. Ses yeux dorés brillent d’une lueur féroce, un mélange de peur et de rage.— Mais il ne l’a pas fait, réponds-je doucement.Ses lèvres se pincent. Elle détourne les yeux, son souffle s'accélérant.— Il ne s’arrêtera pas. Kieran ne joue pas. Il est prêt à nous détruire.Je me redress
AlinaLa douleur explose dans mon crâne quand mon dos heurte violemment le mur de pierre. L'air quitte mes poumons dans un gémissement étouffé, et mes jambes flanchent sous le choc. Je sens une main invisible se refermer autour de ma gorge, coupant mon souffle.— Alina !La voix de Damon transperce le brouillard dans mon esprit. J'ouvre difficilement les yeux et je le vois : il est sur Kieran, ses griffes enfoncées dans sa chair, mais Kieran ne faiblit pas. Son sourire cruel s’élargit tandis qu'il lève une main couverte de sang vers moi.— C’est inutile, Damon, murmure-t-il. Elle est à moi maintenant.Je lutte contre la magie qui me retient, ma gorge brûle sous la pression invisible. Mes mains se crispent contre la pierre froide, et je puise au plus profond de moi la force de briser cette emprise.— Lâche-la ! gronde Damon.Kieran rit. — Tu crois vraiment que tu peux la protéger ?Damon grogne, ses muscles se tendant tandis qu’il plaque Kieran au sol, mais ce dernier disparaît dans un
DamonLe goût du sang est encore sur ma langue, métallique, amer. Mon souffle est court, mes muscles tendus. Alina est blottie contre moi, sa respiration rapide résonnant dans le silence qui a suivi le carnage.Les corps des vampires jonchent le sol. Trois silhouettes inertes, leurs visages déformés par la peur et la douleur. Dante est adossé à un arbre, le visage pâle, mais ses yeux sont ouverts. Il est vivant. C’est déjà une victoire.— Ils savaient qu’on viendrait, dis-je d'une voix rauque.Alina relève les yeux vers moi. La lueur dorée de sa magie s'estompe peu à peu, laissant ses prunelles d'un vert envoûtant briller dans l'obscurité.— Ils nous attendaient, murmure-t-elle.Je hoche la tête, mes doigts glissant sur sa taille fine. Elle frissonne sous mon toucher, son regard se voilant un instant.— Ce n’est pas un hasard. Ils savaient où nous serions… et quand.Alina se redresse, la lueur de la lune caressant son visage. Elle est magnifique, même couverte de poussière et de sueur
AlinaLe ciel est sombre, le vent glacé. Damon marche devant moi, ses muscles tendus sous le poids de Dante qu'il porte toujours sur son épaule. Sa silhouette massive se fond dans l'obscurité de la forêt, une ombre mouvante prête à frapper.Je sens la tension dans l’air, le goût métallique du danger suspendu dans le silence oppressant qui nous entoure. Chaque bruissement dans les buissons me fait sursauter, mais Damon continue d’avancer avec une détermination froide, implacable.— Tu es sûr que c’est par ici ? murmuré-je en resserrant ma cape autour de mes épaules.Damon tourne légèrement la tête vers moi, ses yeux d’un gris sombre perçant l’obscurité.— Oui. L’odeur de sang est encore fraîche. Ils ne doivent pas être loin.Je m’approche de lui, posant une main sur son bras. Il s’arrête net, le poids de mon contact semblant le ramener à la réalité.— On ne peut pas foncer dans le tas, murmuré-je. Si Dante a été blessé comme ça, c’est qu’ils sont préparés.Damon me fixe un instant, sa
DamonL’aube est grise. La lumière filtrant à travers les planches cassées de la cabane est pâle, presque fantomatique. Pourtant, la chaleur du corps d’Alina contre le mien est bien réelle, aussi réelle que le poids de sa main posée sur ma poitrine.Je pourrais rester comme ça éternellement, à écouter son souffle régulier, à sentir le battement de son cœur résonner en écho au mien. Mais le monde extérieur nous attend, et avec lui, le danger.Alina gémit faiblement en remuant contre moi. Je sens ses jambes s’enrouler autour des miennes, la douceur de sa peau contrastant avec la dureté de mon corps tendu.— Damon…Son souffle effleure ma gorge, déclenchant un frisson le long de ma colonne vertébrale. J’ouvre lentement les yeux et je trouve ses prunelles d’un vert profond fixées sur moi.— Tu ne dors jamais ? murmure-t-elle en traçant du bout des doigts la ligne de mes abdos.Je souris faiblement. — Pas quand tu es dans mes bras.Elle mordille sa lèvre inférieure, et je sens une vague de
AlinaLa nuit est tombée, mais le poids de la bataille flotte encore dans l’air. Les cendres de la clairière sont portées par le vent, mêlées à l’odeur du sang et de la sueur. Les loups commencent à se retirer, certains soutenant les blessés, d’autres se rassemblant autour du feu central. Les visages sont fermés, les corps tendus par la fatigue et la douleur.Damon est à mes côtés, son corps imposant veillant sur le mien. Ses épaules sont tendues, son regard sombre fixé sur les ombres mouvantes de la forêt. La tension qui habite son corps est palpable, comme s’il était prêt à se jeter dans une nouvelle bataille à la moindre menace.— Tu dois te reposer, murmuré-je en glissant ma main sur son bras.— Je vais bien, répond-il d’un ton rauque.Je me rapproche de lui, mes doigts glissant le long de sa peau brûlante. Je sens le frémissement de ses muscles sous mes doigts, la tension qui le parcourt comme une vague prête à déferler.— Damon…Son regard se pose sur moi, brûlant, intense. Il y