AlinaLe vent siffle autour de moi, soulevant mes cheveux en une danse sauvage. Je cours à travers la forêt, le cœur battant à tout rompre. Mes pieds nus effleurent le sol humide, mais je n’y prête pas attention. La seule chose qui m’obsède, c’est cette voix.— Alina…Le murmure serpente dans mon esprit comme un venin sucré. Doux et insidieux.— Viens à moi.Mes jambes me portent vers la clairière. J’aurais dû faire demi-tour. J’aurais dû résister. Mais le lien est trop puissant. Il m’appelle, m’enlace, m’aspire.La lune est pleine ce soir. Elle éclaire la clairière d’une lueur argentée presque irréelle.Il est là.Ezra.Appuyé contre un arbre, vêtu d’un simple pantalon noir. Torse nu, sa peau pâle contraste avec l’obscurité environnante. Ses cheveux noirs tombent en mèches désordonnées autour de son visage, et ses yeux… ces yeux noirs me transpercent.— Tu es venue, souffle-t-il, un sourire paresseux aux lèvres.Je m’arrête à quelques mètres de lui, le souffle court.— Pourquoi ? sou
EzraLe poids de l’obscurité s'enroule autour de mon âme comme une étreinte glaciale. Mon souffle est court, brûlant dans ma gorge tandis que le sang de Damon teinte encore mes lèvres. La lumière blanche qu’Alina a invoquée s’estompe lentement, laissant derrière elle une sensation de vide douloureux.Elle est là, debout face à moi, les yeux brillants de larmes.— Ezra…Sa voix tremble, pleine d’une douleur que je ressens jusque dans ma chair.— Tu dois arrêter ça.Je serre les dents, une douleur lancinante me déchirant le crâne. L’ombre en moi pulse, affamée, avide de destruction. Mon loup est éveillé, mais ce n’est plus seulement lui qui contrôle. Quelque chose d’autre s’est insinué dans mes veines. Quelque chose de plus sombre.— Je ne peux pas, soufflé-je.Alina s’avance d’un pas, son regard plongé dans le mien.— Si. Tu peux.Une vague de rage me parcourt.— Ne t’approche pas.Elle ne m’écoute pas. Ses mains tremblantes se lèvent et se posent sur mes joues. Sa chaleur contraste av
EzraL'ombre en moi s'agite, pulsant sourdement dans mes veines alors que je reprends conscience. La lumière douce d’Alina s'est estompée, laissant derrière elle une chaleur fragile qui lutte contre le froid ancré en moi. Mes paupières sont lourdes, mais je sens la caresse de ses doigts sur ma peau.Je l’entends respirer près de moi, le souffle saccadé par la fatigue.— Ezra ? murmure-t-elle.J’ouvre lentement les yeux. La lumière tamisée de la pièce me brouille la vue. Mon cœur bat lourdement dans ma poitrine.Elle est là, son visage baigné de larmes. Elle est magnifique même dans la douleur.Je tends la main vers sa joue, mes doigts effleurant sa peau tiède.— Je suis là… souffle-t-elle.Un frisson parcourt mon corps.— Tu m’as sauvé.Elle hoche la tête, mais son sourire tremblant ne parvient pas à masquer la peur dans ses yeux.— Pas entièrement… murmure-t-elle.Mon regard sombre se fixe sur elle. Je sens encore cette ombre dans mes veines, tapie sous ma peau, prête à resurgir. Ce
EzraLe silence est lourd quand j’ouvre les yeux. La lumière blafarde de l’aube filtre à travers les rideaux déchirés, projetant des ombres tordues sur le sol de la chambre. Alina dort à mes côtés, son souffle régulier caressant ma peau. Je sens la chaleur de son corps contre le mien, mais une froideur insidieuse persiste dans mes veines.Je me redresse lentement, glissant mes doigts dans ses cheveux sombres. Elle gémit doucement, se blottissant un peu plus contre moi. Son parfum sucré me calme, mais au fond de moi, l’ombre gronde toujours.Ma main se referme sur le drap.La Reine Noire.Sa marque est en moi. Ce pouvoir noir, cette noirceur… Elle m’appartient désormais.Ou peut-être que c’est moi qui lui appartiens.Je dégage doucement le bras d’Alina et me lève. Mon corps est encore douloureux, mes muscles raides. Chaque pas résonne dans la pièce vide. Je me dirige vers le miroir fissuré dans le coin.Mon reflet me renvoie une image déformée : mes yeux sont d’un doré sombre, bordés d
EzraLa nuit est noire et oppressante. L’air est lourd, saturé de l’odeur du sang et de la peur. Mes muscles sont tendus alors que je cours à travers la forêt, Alina blottie dans mes bras. Ses bras fins sont enroulés autour de mon cou, et son souffle court effleure ma peau.Derrière nous, j’entends les ombres se déplacer entre les arbres, glissant sur le sol avec une fluidité surnaturelle. Les chasseurs de l’ombre. Ils sont rapides. Et ils sont nombreux.Damon est juste derrière moi, sa dague argentée luisant faiblement dans l’obscurité. Il se déplace avec une agilité féline, frappant et tranchant sans ralentir. Mais nous sommes en infériorité numérique.— Ezra ! À droite ! hurle-t-il.Je me retourne juste à temps pour voir une ombre fondre sur moi. Je pivote, protégeant Alina de mon corps. Une vague de ténèbres surgit instinctivement de ma paume, frappant la créature de plein fouet.Elle se disloque dans un hurlement inhumain, son corps se dissolvant dans une brume noire.Alina lève
DamonLa nuit s’est refermée sur nous comme une gueule de loup. L’air est saturé de l’odeur du sang et de la magie noire, une combinaison suffocante qui fait gronder la bête en moi. Mes muscles sont tendus alors que je scrute la forêt, le souffle court.— On ne peut pas rester ici, murmuré-je.Alina est juste à côté de moi, le visage pâle mais le regard alerte. Son souffle est rapide, son cœur battant furieusement sous sa peau. Je tends la main et prends doucement la sienne.— Tu es blessée ?Elle secoue la tête, mais sa voix tremble légèrement :— Non… mais Ezra…Je jette un coup d’œil derrière nous. Ezra est à genoux, le dos voûté. La noirceur qui s’échappait de lui s’est calmée, mais je peux toujours sentir le pouvoir dans l’air, crépitant comme une tempête sur le point d’exploser.Je me rapproche de lui, gardant une main sur la dague à ma ceinture.— Ezra.Il lève lentement la tête vers moi. Son regard est trouble, des reflets d’ombre dansant dans le fond de ses pupilles.— Tu con
AlinaLe froid mordant de la Faille Noire s'infiltre dans mes os alors que nous progressons à travers les ombres. Damon est devant moi, sa silhouette large et tendue, ses épaules prêtes à encaisser le moindre assaut. Ezra est juste derrière moi, silencieux, mais je peux sentir sa tension dans chaque pas mesuré. Kael nous guide, ses yeux dorés brillant faiblement dans l'obscurité.— Il n'y a pas de retour en arrière une fois qu'on aura franchi la barrière, murmure Kael.Je resserre mes bras autour de mon torse.— On sait.Kael se retourne vers moi, un sourire à peine perceptible au coin de ses lèvres.— Tu es plus forte que ce que je pensais, Alina.Damon émet un grondement sourd.— Arrête de lui parler comme si tu la connaissais.Kael rit doucement.— Ce n'est pas une question de connaissance. C'est une question de destin.Je fronce les sourcils.— Qu’est-ce que tu veux dire ?Kael s’arrête et pose une main contre un arbre noueux. La surface est glacée, couverte de veines noires qui p
AlinaLa lumière rouge pulse autour de nous comme un cœur battant, fiévreux, irrégulier. Elle bat à l’unisson avec la marque sur ma paume, cette brûlure vivante qui ne me quitte plus. Le sol sous mes pieds vibre d’une fréquence étrangère, et mes tympans bourdonnent comme si la réalité elle-même essayait de me parler.La silhouette émerge lentement de la brume de la Faille. Elle n’a ni genre, ni forme fixe. Ses contours changent à chaque battement de mon cœur. Ce n’est pas un être. C’est une entité. Une présence plus ancienne que tout ce que je connais. Une forme humanoïde, faite d’ombres mouvantes, de brume noire et de crocs acérés. Ses yeux sont des abîmes. Aucune pupille. Aucune émotion. Juste un gouffre, affamé.DamonJe me place devant Alina. L’instinct parle avant moi. Mes crocs percent mes lèvres. Ma respiration ralentit. Trop. La Faille cherche à me ralentir, à me vider, à faire de moi un pantin de rage privée de conscience. Mais je résiste. Elle ne siphonnera pas ma volonté. E
AlinaLe vent nocturne souffle à travers la clairière, portant l'odeur du sang et de la magie résiduelle. Damon se tient près de moi, son corps tendu, la respiration encore haletante après la confrontation avec Lilith. Lucien s’appuie contre un arbre, son regard noir parcourant le cercle d'énergie effacé sur le sol.— Elle va revenir, murmure Lucien.— Oui, répond Damon d’une voix sombre. Mais la prochaine fois, nous serons prêts.Je ressens la tension dans le corps de Damon, la magie pulsant encore dans ses veines. Son regard doré est toujours vif, imprégné de cette force nouvelle que nous venons d’éveiller.Je pose une main sur son bras.— Tu crois vraiment qu’elle reviendra ?Il se tourne vers moi, son regard brillant dans l'obscurité.— Elle est trop puissante pour disparaître aussi facilement. Ce n'était qu'un avant-goût.Lucien s'approche, son expression grave.— Ce lien entre vous... Il n’est pas seulement magique. Il est ancestral.Je fronce les sourcils.— Ancestral ?Lucien
AlinaLa clairière semble s’étrécir autour de nous alors que Lilith s’avance. Sa silhouette est une ombre mouvante, glissant entre les arbres comme une brume empoisonnée. Ses yeux rouge sang brillent dans la pénombre, un contraste effrayant avec son visage pâle et parfait.Damon grogne, son corps tendu comme un arc prêt à se briser. Ses crocs sont sortis, son regard doré brillant de rage.— Elle n’aurait jamais dû sentir le lien, murmuré-je.— Elle l’a senti parce qu’il est réel, réplique Damon d’une voix tranchante. Elle sait qu’on est plus forts ensemble.Lucien s’approche, son visage fermé, les traits tirés par la tension.— Le rituel a fonctionné, mais il a aussi ouvert une brèche dans la magie. Elle s’en est servi pour vous localiser.— C’est une erreur, souffle Damon.— Non, dit Lucien. C’était inévitable.Lilith s’arrête à quelques mètres de nous. Son sourire est lent, calculateur.— Vous pensiez vraiment que ce misérable rituel allait vous protéger ?Damon gronde, son corps se
AlinaLa forêt est plongée dans un silence troublant, seulement percé par le bruissement léger du vent dans les feuillages. Le ciel, teinté d’un bleu sombre, semble peser sur mes épaules alors que je marche aux côtés de Damon.Sa main est fermement ancrée dans la mienne, ses doigts entrelacés aux miens comme s’il craignait que je disparaisse. Je le sens tendu, sa mâchoire serrée et son regard noir fixé droit devant lui.— On est obligés de faire ça ? murmuré-je.— Si on veut survivre, oui, répond-il d’une voix rauque.Lucien nous guide à travers le sentier. Derrière nous, Gareth suit en silence, son ombre imposante se fondant dans la pénombre des arbres.— Le rituel est dangereux, dit Lucien sans se retourner. Si l’un de vous hésite…— On n’hésitera pas, coupe Damon, sa voix tranchante.Lucien s’arrête au centre d’une clairière baignée par une lueur blafarde. Les arbres forment un cercle parfait autour de nous, leurs troncs noirs et noueux créant une barrière naturelle.— C’est ici ?
AlinaLilith.Elle a failli m’avoir. Sans Damon… je serais morte.— Tu vas bien ? murmure-t-il en s’agenouillant devant moi.Je hoche la tête, même si mes muscles tremblent encore sous le contrecoup de la magie noire qui a parcouru mon corps.— J’ai eu pire, dis-je avec un sourire tremblant.— Ce n’est pas drôle, Alina, grogne-t-il.Ses doigts frôlent ma joue, traçant le contour de ma mâchoire avec une douceur qui tranche avec la violence du combat.— Tu es faible, poursuit-il. Tu as perdu beaucoup de sang.Je prends sa main dans la mienne, entrelaçant nos doigts.— J’ai ce qu’il me faut, soufflé-je. Je t’ai toi.Son regard se durcit.— Ce lien…— Quoi ?— C’est irréversible, Alina. Tu le sais ?Je le regarde, ma poitrine se soulevant sous l’émotion qui me traverse.— Oui, je le sais.— Si je meurs…— Ne parle pas de ça ! le coupé-je, ma voix tranchante.Damon serre les mâchoires.— Si je meurs, tu mourras aussi. C’est le prix du lien de sang.Je lui prends le visage entre les mains,
DamonAlina est immobile dans mes bras. Son souffle est faible, son visage pâle sous la lumière blafarde de la lune. Mon cœur bat trop fort, un grondement sourd résonnant dans ma poitrine.— Alina… reste avec moi, murmuré-je, ma voix tremblante.Elle ne répond pas.— Alina ! rugis-je, le désespoir déchirant ma gorge.Son corps est chaud, mais je sens son cœur battre faiblement. Ses blessures guérissent trop lentement. Ce n’est pas normal.Lucien accourt, le visage en sang. Gareth le suit de près, une main pressée contre son flanc.— Damon ? Qu’est-ce qui se passe ? demande Lucien, haletant.— Elle ne guérit pas.Lucien se penche, sa main frôlant le front d’Alina. Il pâlit.— C’est Lilith. Elle a laissé une marque en elle.— Une marque ?!Lucien hoche la tête, son visage grave.— Elle a touché son âme. Elle est en train de l’empoisonner.Une rage noire monte en moi.— Comment on la sauve ?Lucien hésite.— Il existe une manière… mais c’est dangereux.— Dis-moi.— Il faut la lier à toi
AlinaLe vent nocturne s’engouffre dans la forêt, fouettant les feuilles et faisant danser les ombres entre les arbres. Le silence est pesant, entrecoupé seulement par le bruit de nos respirations et le craquement des branches sous nos pas.Je marche aux côtés de Damon, son corps massif tendu, chaque muscle prêt à réagir à la moindre menace. Sous sa forme de loup, il est magnifique et terrifiant. Sa fourrure noire luit sous la lumière blafarde de la lune, et ses yeux brillent d’une lueur dorée intense. Il ne parle pas, mais je sens le lien entre nous vibrer, une pulsation silencieuse d’instinct et de confiance.Je suis sous ma forme humaine. Mes doigts sont crispés sur le manche du poignard attaché à ma cuisse. Lucien est derrière nous, avec Gareth et le reste du clan, chacun en position d’attaque.— Il est proche, murmure Damon dans mon esprit à travers le lien mental.Je ferme les yeux un instant, m’ouvrant aux vibrations de la nature environnante. Mon cœur bat fort dans ma poitrine
Alina— Préparez-vous, ordonne-t-il à Lucien et Gareth. La guerre ne fait que commencer.Je reste à ses côtés, ma main dans la sienne. Prête à affronter l’enfer avec lui.DamonLa nuit est lourde, saturée de l’odeur du sang et de la peur. La clairière est silencieuse à présent, mais le goût amer de la défaite flotte encore dans l’air. Adrian s’est échappé. Encore. Et cette fois, il nous a laissé un avertissement très clair : il sait ce qu’Alina est vraiment.Je me tiens au bord du camp, les mains sur les hanches, le souffle court. Ma chemise est en lambeaux, mes côtes me lancent après le coup qu’il m’a porté, mais ce n’est rien comparé à la rage qui brûle dans mes veines.Lucien s’approche de moi, son visage marqué par la fatigue et les coups. Son épaule saigne encore, une morsure profonde laissée par l’un des sbires d’Adrian.— Il faut faire quelque chose, grogne-t-il. On ne peut pas rester ici à attendre qu'il revienne.— Tu crois que je ne le sais pas ? répliqué-je sèchement.Lucie
AlinaLe camp est plongé dans un silence pesant. La lune, pleine et éclatante, éclaire la clairière d’une lumière blafarde. L’air est lourd, saturé de cette tension animale qui précède toujours une attaque. Les ombres dansent entre les arbres, et chaque bruissement de feuilles semble annoncer l’arrivée d’un danger invisible.Je suis adossée à un tronc d’arbre, observant Damon et Lucien en pleine discussion. Damon a le dos droit, la mâchoire serrée. Son torse nu est marqué de griffures et de bleus, mais il se tient avec cette autorité naturelle qui fait de lui un alpha redoutable.— Ils ne vont pas tarder à revenir, grogne Lucien.— Je le sais, répond Damon d'une voix sombre.Je m'approche d'eux, mes bottes crissant légèrement sur la mousse humide. Damon relève la tête dès que je suis à portée, son regard doré s’adoucissant légèrement à ma vue.— Tu devrais te reposer, souffle-t-il.Je croise les bras.— Tu penses vraiment que je vais rester en arrière pendant que vous vous battez ?Lu
AlinaLe camp est plongé dans une tension palpable. Les flammes du feu de camp projettent des ombres tremblantes sur les visages tendus des guerriers. Lucien, Gareth et Nolan sont assis autour du feu, leurs blessures fraîchement pansées. Gareth a une large entaille sur le torse, et Nolan porte un bandage autour de son bras droit, mais leur regard reste dur, implacable.Damon se tient à l’écart, adossé à un arbre, le torse nu couvert de plaies à demi refermées. Son souffle est court, son visage fermé. Pourtant, il ne semble pas souffrir — ou du moins, il fait tout pour le cacher.Je m’approche de lui, un linge humide dans la main.— Assieds-toi, ordonné-je doucement.Il lève son regard doré vers moi, une étincelle farouche dans ses pupilles.— Ce n’est rien, dit-il d’une voix rauque.— Damon…Je m’agenouille devant lui, posant une main sur son torse nu. Son cœur bat fort sous ma paume. Il est tendu, sur le qui-vive, comme un prédateur prêt à bondir.— Ce n’est pas rien, insisté-je. Lai