L'Alpha et sa Luna sous Contrat

Lauren

J’ai entendu la porte s’ouvrir et je savais que c’était Darren d’après son odeur propre et d'agrumes. Ça ne valait pas la peine de me lever pour l’accueillir à la maison parce que ça ne servait à rien. Je savais très bien qu’il n’allait pas l’apprécier et qu’il ne voulait pas que je le fasse.

J’étais surprise qu’il ait rentré à la maison. Je le voyais rarement depuis ces derniers jours et quand je le faisais, il m’ignorait, m’évitait ou bien me critiquait. Il me quittait parfois de quelques jours et j’oubliais que j’avais un mari. La douleur dans mon cœur était ce qui me rappelait toujours que j'avais un conjoint, ce qui ne me voulait plus. Il s’est approché de la salle à manger. Je me suis assise à la table avec une tasse à la main. Je n’ai pas levé les yeux quand il s’est approché et arrêté devant moi. Il a jeté quelques documents devant moi et j’ai levé la tête.

« Qu'est-ce que c'est ? », demandais-je avec méfiance en regardant ses yeux comme obsidienne.

Comme à chaque fois que nous nous croisions, il avait les yeux froids et le visage impassible. Il était difficile de croire que c’était le même homme qui m’avait comblée d’amour et d’affection il y a quelques mois. C’était du chiqué ? A-t-il menti depuis le début, en attendant le retour de Miranda ?

« Signe-les, ce sont les papiers de séparation. Puisque je ne t’ai jamais marquée, il est facile de convaincre les doyens pour approuver notre séparation. » Il m’a lancé un regard furieux, comme si parler avec moi a ruiné sa journée.

Qui saurait que le fait qu’il ne m’a pas marquée serait utilisé par lui contre moi ? C’était le seul sujet dont nous avons disputé. Il l’avait toujours reporté avec des excuses. Son refus de me marquer était peut-être un signal d’alarme. Mais je n'arrêtais pas de lui trouver des excuses, pensant qu'il le ferait une fois qu'il serait prêt. Je l’ai regardé, surprise. Je n’ai jamais pensé qu’il allait aussi loin un jour. Nous étions ensemble depuis 10 ans. Nous avons construit une belle vie ensemble, mais maintenant il voulait tout ruiner, juste quelques mois après son retour dans notre vie.

« Tu ne peux pas être sérieux, Darren. », disais-je tristement avec une voix très basse.

J’ai refoulé mes larmes. J'ai assez pleuré ces derniers mois. Est-ce qu’il ne voyait pas la douleur dans mes yeux ? Est-ce qu’il s’en foutait de déchirer mon cœur ? Je me tenais à ses côtés quand elle est partie. Je l'ai reconstruit après qu'elle l'a détruit. Je l’ai accompagné pour passer le temps difficile. Alors, comment peut-il jeter toutes les choses que nous avons pour une salope infidèle ?

« Je suis sérieux. Signes ces foutus papiers. », disait-il sèchement en frappant la table comme s’il allait la briser en deux.

Son visage était déformé par la colère. Je me suis éloignée de peur, mais puisqu’il était tout proche, je l’ai heurté. Je pouvais sentir son parfum et j’ai vu la tache de rouge à lèvres sur son cou. Il devait venir de chez elle.

Ce qu’il a fait m’a dégouté. Il est rentré chez nous avec le parfum d’une autre femme. Il a faussé ses serments et m’a trompé avec la femme qui l’avait trompé il y a dix ans.

La douleur qui traversait mon cœur quand j’imaginais qu’ils étaient ensemble me faisait trembler. Les images qu’il faisait l’amour avec elle et la touchait comme il m’avait touché ne se dissipaient pas. Par contre, elles déchiraient mon cœur qui était déjà brisé.

Je me suis écartée en le regardant. « Je ne les signe pas. »

« Excuse-moi ? »

Ses yeux s’assombrissant dangereusement, il se mettait en colère. Mes cheveux sur ma nuque se hérissaient. J’ai reconsidéré ma décision, et puis je me suis déterminée. Je ne pouvais pas lui permettre de détruire ce que nous avons construit. J'étais assez forte pour me battre pour notre famille.

« J’ai dit que je ne les signerais pas. » J’ai crié en lui regardant.

Mon cœur était peut-être brisé, mais je refusais de l'abandonner, et d’abandonner notre mariage. Miranda ne pouvait pas ruiner tout ce que j’avais construit en plein jour. Je refusais de laisser cette salope gagner.

« Tu les signes ou bien je fais le serment devant la Déesse de la Lune que je vais te détruire. », grognait-il.

« Fais de ton pire, Darren… Tu ne peux pas me briser plus que tu ne l'as déjà fait. »

Je regardais son beau visage en espérant de lui rappeler notre amour, de voir ses tromperies et ses mensonges et de voir la blessure qu’il a faite dans mon âme. Mais ça ne marchait pas. Je craignais qu’il ne soit déjà allé trop loin.

« Oh ma chérie, tu as tort…, tu ne sais pas ce que je peux faire encore plus. » Il a souri méchamment. Je me contrôlais pour ne pas frissonner de sa froideur.

Il a tourné et est sorti de la salle. Après quelques instants, j’ai entendu qu’il montait les escaliers, et je me suis affaissée dans la chaise. J'ai laissé couler librement les larmes que j'avais retenues.

Quelle erreur avais-je commis ? Qu’est-ce que j’avais fait a mis en colère la Déesse de la Lune qui m’a puni ? Je ne pouvais pas comprendre. J’étais contente il y a quelques mois. Contente de ma vie. J'avais une famille aimante, de bons amis et mon entreprise était florissante. J’avais même envie de tomber enceinte. Mais en un clin d’œil, tout s’est effondré.

Miranda est revenue dans notre vie comme un typhon en colère qui n’a laissé que de la destruction le long de son tracé. Elle commençait par se rendre dans son entreprise. Quand j’en ai entendu parler, j’ai interrogé Darren et il m’a assuré que rien ne se passait. Et puis, ils sont sortis pour déjeuner ensemble, ce qui ne m’était pas inquiétée parce qu’elle a été ferme auparavant. Mais j’aurais dû m’inquiéter. Voilà nous étions, il a demandé une séparation juste quelques mois plus tard. La plus grande crainte est devenue réelle. Il me quittait pour elle et je ne savais pas comment le régler.

En essuyant furieusement les larmes, j’étais en colère contre moi-même d’être faible. Je ne pouvais pas céder à la faiblesse, sinon je perdrais toutes les choses les plus précieuses.

Je suis rentrée dans ma chambre en chancelant. Darren m’avait chassée de notre chambre quand il commençait à rencontrer Miranda. Rentrée dans la chambre, j’essayais de dormir, mais je n’arrivais pas. Je ne pouvais pas m’arrêter de penser et avoir la paix dans le sombre abîme.

Il était environ neuf heures alors que Krystal devait dormir. Je suis sortie de ma chambre et monté les escaliers à pas de loup pour aller à sa chambre. Puisque je connaissais très bien sa chambre, j’allais directement vers son lit.

Je me suis assise sur son petit lit en passant tendrement les doigts dans ses cheveux. Son parfum m’a calmé un peu. J’étais trop perdue que je n’ai pas fait attention à ce qu’elle n’était pas complètement endormie. Ses lampes de chevet se sont allumés tout d’un coup et quand elle voyait que c’était moi, elle a crié.

« Sors de ma chambre ! Sors ! », criait-elle.

« Papa ! » criait-elle à tue-tête comme si j’allais la tuer.

Darren est entré en quelques secondes. Il a allumé la lumière en cherchant l’intrus et il m’a vue. Le regard inquiet est devenu meurtrier et il se dirigeait vers moi. Krystal courait vers son papa et l’a serré fortement.

« Papa, elle m’a fait peur. Je ne veux pas d’elle ici, fais-la partir. », murmurait-elle. Tout son corps tremblait comme si elle venait de rencontrer un monstre et non sa mère.

Cela m’a brisé encore le cœur. Ma propre fille ne me considérait plus comme sa maman. Depuis ces derniers jours, elle m’appelait seulement « elle », comme j’étais juste une servante.

Ses yeux se sont adoucis en regardant notre fille. « Ma chérie, va à ma chambre. Je vais venir dans peu de temps et nous pourrons partir. »

C’était la seule chose que nous avions en commun aujourd’hui. Notre amour pour notre fille. Une fille de parfaite combinaison de moi et de Darren. Elle avait les cheveux bruns rougeâtres. Le rouge venait de moi puisque j’avais les cheveux rouges. Le brun venait de son père. Elle avait aussi ses yeux d’obsidienne.

« Allons-nous voir maman Miranda ? J’aime rester avec elle. », disait-elle d’un ton joyeux. Cela m’a brisé encore plus le cœur.

C’était comment elle appelait Miranda. Elle a cessé de m’appeler sa mère il y a quelques mois. Elle ne me parlait pas depuis ces derniers mois. Elle ne me permettait pas de m’approcher d’elle. Ma propre fille préférait une autre femme que moi. Comme Darren, Krystal me détestait et ne voulait rien avoir avec moi.

« Oui, vas-y pour que je finisse avec elle. », disait Darren doucement.

Krystal regardait son papa avec un sourire, et puis m’a lancé un regard cinglant avant de sortir de la chambre.

« Qu’est-ce que tu as fait dans sa chambre ? », demandait-il, le regard doux qu’il avait quelques instants avant étant devenu mortel.

Je me suis levée en soupirant. « Elle est ma fille, Darren. Je voulais être à son côté. » Je ne pouvais même pas m’approcher de Krystal sans qu’elle me crie pour me demander de m’éloigner. Elle a complètement changé après que Darren l’avait introduite à sa maîtresse. Toute l’affection qu’elle avait pour moi lui a été transférée. Je détestais cette salope.

« Elle ne veut pas que tu t’approches d’elle. Retiens-le bien. » Son insulte me faisait mal, mais c’était ma fille dont nous parlions.

« C’est parce que tu permets à cette salope de laver son cerveau. Si tu penses que je vais la laisser élever notre fille, tu te trompes. », disais-je dédaigneusement.

Je n’ai pas prévu son coup. Je me tenais debout en le regardant. Mais la seconde prochaine, j’étais par terre, le monde tournant et les oreilles bourdonnantes.

« C’est la dernière fois que tu parles comme ça de la femme que j’aime. », grondait-il avec une voix froide de colère. Il m’a regardé avec dégoût et a craché sur moi. Il a quitté la chambre sans même regarder en arrière. Quelques minutes plus tard, j’ai entendu qu’ils sont partis.

Je n’y croyais pas. Je me suis assise par terre alors que les larmes coulaient sur mon visage. J’avais mal à la joue gauche et je savais qu’il m’a fait un bleu.

Comment a-t-il pu faire cela ? Il m'avait tenue avec ces mains, séché mes larmes et caressée avec douceur avec ces mains. Comment a-t-il pu me frapper ? Et tout cela à cause d'elle.