Il faisait nuit. Il faisait noir. L'air était frais.
Pauline frissonnait. A cette heure tardive du soir, la brise de la mer apportée par le vent lui glaçait les os. Pauline tremblait. Elle tremblait de froid. Mais pas seleument. Pauline avait également peur. Dans sa bouche, ses dents claquaient. Aux aguets, elle prêtait l'oreille. Ses yeux eux, allaient dans tous les sens. Plusieurs fois, elle se tourna et se retourna sur elle-même. Dans l'obscurité, elle guettait. Elle scrutait les ombres, les fouillait. Elle tentait de détecter la moindre menace. Mais il n'y avait rien. Pauline ne voyait rien. L'obscurité était totale. Les environs étaient désert. Sur cette plage du bidonville d'Adjouffou situé dans la commune de Port-Bouet, il n'y avait personne. Personne d'autre à part elle, Coralie qui la précédait et Mama Lokossoué, la vielle voyante qui fermaPauline avait chaud. L'atmosphère à l'intérieur de la boîte de nuit lui paraissait suffoquante. La jeune femme étouffait. Elle transpirait. Junchée sur un tabouret au bar, elle n'arrêtait pas de s'éventer. Pour se rafraîchir, elle se désaltérait. A elle seule, elle avait déjà vidé deux verres de mojitos.Mais rien n'y faisait. Pauline crevait toujours autant de chaleur. Et elle ne comprenait pas. C'était vraiment étrange ! D'abord parce qu'il y avait la climatisation qui donnait à fond. Ensuite parce qu'elle semblait être la seule dans cette situation. Les autres clients avaient l'air de se porter à merveille. On aurait dit qu'ils n'étaient pas dans le même endroit.Occupés à consommer leur boisson, les gens remplissaient allégrement l'espace. La boîte de nuit était pleine &
Chapitre 6Sur son siège, Pauline se redressa, mais resta immobile. Le laissant venir à elle, elle se contenta de le contempler. L'homme qui peuplait ses rêves était beau.Grand, musclé avec de larges épaules, il était encore plus à tomber par terre en vrai que lorsqu'elle le voyait à la télé. Dans son costume deux pièces, il était d'une élégance naturelle. La démarche assurée, il s'avançait. Il fendait la foule sans se presser. Sur son passage, les gens s'écartaient instinctivement, comme poussés par une force invisible. C'était à la fois fascinant et déroutant. Pauline était dans tous ses états. Elle suait. Elle transpirait. Etrangement, la chaleur qui l'accablait semblait s'accroître. Comme une vielle ménauposée, elle était prise de terribles bouf
Entre les mains de ce prince charmant des temps modernes sorti de nulle part, Pauline se sentait transportée de bonheur. Le tube de Teeya « en secret», résonnait. Dans les bras de Sidoine, Pauline se laissait guider.Une main posée au bas de son dos, l'autre jointe à la sienne, Sidoine l'enlaçait. Au rythme de la musique suave, il se déhanchait. Il se serrait tout contre elle. Suggestivement, il frottait son bassin au sien.Tchiaaa ! Pauline fondait.Elle se sentait défaillir. Elle perdait la tête. C'en était trop pour elle ! La pauvre célibataire n'avait plus été aussi proche d'un homme depuis bel lurette.Si ce Sidoine continuait à la chauffer comme il le faisait, elle avait bien peur de finir par jouir sur place.De plus en plus troublé, Pauline se força à reprendre ses esprits. Il lui fallait agi
A ce stade du récit, Pauline qui me narrait les faits s'est interrompue. Sans raison apparente, elle a marqué une pause. J'ai attendu. La tête baissée, elle s'est mise à triturer une bague qu'elle portait à son annulaire droit.Tenu en haleine jusque là, je l'ai regardé faire un moment. N'en pouvant plus, je n'ai pas pu me retenir. Impatient, je l'ai brusqué :— Et ensuite ? Vous avez couché avec lui cette nuit là ?Lentement, la jeune femme a levé le regard vers moi. Visiblement mal à l'aise, elle a détourné aussitôt les yeux. En signe de négation, elle a secoué la tête.— Non pasteur, m'a t-elle répondu. Je n'ai pas couché avec lui. Du moins, pas cette nuit-là.Et ce mérite ne lui reve
Les faits se déroulèrent aux environs de Marcory-Bietry. Il était entre une heure et deux heures du matin. Dehors, il n'y avait personne. Bravaient encore la solitude de la nuit, certains noctambules comme des policiers en patrouille, de rares gardiens au regard ensomeillé et quelques prostituées qui battaient le pavé. A part ceux-là, les rues étaient pratiquement désertes.Le boulevard de Marseille était vide lui aussi. Sur l'axe routier qui grouillait habituellement de véhicules, seul le taxi qui transportait Sidoine et Pauline roulait.A bord, le vieux Karamoko conduisait difficilement. Il était distrait. Il n'arrivait pas à rester concentré. Un œil sur la circulation, l'autre sur le rétroviseur, le vieux chauffeur épiait ses étranges clients. Ce qu'ils trafiquaient à l'arrière de son véhi
Pauline ne reprit pas tout de suite connaissance. A vrai dire, revenir à elle ne fut guère chose facile. Tombée en syncope, elle fut rejointe par Sidoine. Sans qu'elle ne sache comment, ce démon réussit à se glisser dans sa tête.Depuis son subconscient, le son de sa voix lui parvint. Elle l'entendait distinctement. Il l'appelait.— Pauline, murmurait-il, Pauline...Pauline se troubla. Tout de suite, la peur la gagna. Immédiatement, elle voulut se réveiller. Mais impossible ! Elle n'y arrivait pas. Sidoine la tenait. Il l'alourdissait et pesait sur elle. Elle avait beau lutter pour se libérer du poids de cette torpeur, son corps demeurait engourdi. Pauline était emprisonnée dans un profond sommeil. Par son pouvoir maléfique, Sidoine l'y avait entraîné. Et résolument, il la maintenait dans cet état pr
Incertaine, Pauline s'abandonna tacitement aux mains de Sidoine. Sans attendre, le démon profita de la situation. Les caresses et les mots doux reprirent. Retour dans le grand lit ! Voilà à nouveau Pauline entièrement nue, subissant les assauts de Sidoine.L'étreinte infernale reprenait exactement là où elle s'était interrompue. En Pauline, Sidoine recommençait de plus bel à aller et à venir. Il se faisait langoureux. Il s'appliquait. Avec une redoutable constance, il s'acharnait à la bourrée de coup de boutoir. Ses efforts finirent par porter fruits.La chair de Pauline s'enflamma. Ses sens s'éveillèrent. Son corps répondait au contact de celui de Sidoine. Le plaisir ne tarda pas à jaillir. En source intarissable, des sensations de pure volupté s'élevaient et se répandaient. Partout dans le
Pauline déglutit péniblement. Elle était affolée. Écrasée sous le corps de Sidoine, elle n'en finissait pas de trembler. Elle était à bout de nerfs. Les menaces du démon la rendaient hystérique. Elle savait que ce n'était pas de simples paroles en l'air. Elle savait qu'il ne plaisantait pas. Pauline en était sûr et certaine, elle allait passer un sale quart d'heure. Le regard surnaturel de Sidoine en témoignait. La cruauté qui se lisait dans ses yeux enflammés était sans équivoque. Cela se voyait qu'il allait prendre un malin plaisir à la torturer.— Je vais te faire mienne ici et maintenant, lui annonça t-il d'un ton péremptoire.Déjà, ses mains glissèrent le long de ses jambes et palpaient ses cuisses moites. Épouvantée, Pauline