Il était son premier amour. Il est devenu son pire regret. Angela smith pensait avoir tourné la page. Trois ans après un divorce douloureux, elle a reconstruit sa vie loin des drames et des souvenirs brûlants de son ex-mari. William Sinclair, milliardaire impitoyable et héritier d’un empire, n’était pas seulement l’homme qu’elle aimait; il était aussi celui qui l’a brisée. Mais quand Angela décroche un contrat en or pour rénover l’hôtel le plus luxueux de New York, elle découvre trop tard que le propriétaire n’est autre que William. Toujours aussi charismatique. Toujours aussi dangereux pour son cœur. Il dit qu’il veut une deuxième chance. Qu’il a changé. Qu’il fera tout pour la récupérer. Mais peut-elle encore croire aux promesses d’un homme qui l’a déjà détruite une fois ? Alors que les souvenirs ressurgissent et que la passion renaît, Angela devra affronter une vérité qu’elle n’a jamais osé admettre : peut-on vraiment résister à un amour qui refuse de mourir ?
Lihat lebih banyakChapitre 1 : Le retour de l’impossible
Je n’ai jamais aimé les lundis matin. Mais ce lundi-là, je sens que quelque chose est différent. Dans l’air, une tension légère, presque imperceptible, flotte au-dessus de la ville comme un présage silencieux. Les taxis klaxonnent, les passants s’agitent, les talons claquent sur le bitume… New York est fidèle à elle-même : rapide, bruyante, impitoyable. Et pourtant, je me sens étrangement calme.
Trois ans. Cela fait trois ans que j’ai quitté William Sinclair. Trois ans que j’ai divorcé de l’homme que j’aimais plus que tout… et qui m’a brisée sans un mot. J’ai reconstruit ma vie brique par brique, comme on reconstruit un immeuble détruit par une explosion. Lentement. Patiemment. En évitant les ruines. En ignorant les souvenirs.
Je marche vers l’entrée du gratte-ciel avec un dossier sous le bras, les talons assurés, le regard droit. Aujourd’hui, je commence le projet le plus important de ma carrière. La rénovation complète du **Sinclair Royal**, l’hôtel le plus luxueux de Manhattan. C’est une opportunité en or, une chance unique de prouver que mon cabinet peut rivaliser avec les plus grands.
— Bonjour, je suis Angela Smith. J’ai rendez-vous avec le directeur des opérations, dis-je à la réceptionniste, un sourire professionnel accroché aux lèvres.
Elle hoche la tête et compose un numéro. Mon cœur bat légèrement plus vite. Excitation. Pression. Ambition.
Rien d’autre.
Je monte au 42e étage. L’ascenseur est rapide, silencieux, luxueux. Les parois sont couvertes de miroirs fumés, et je me regarde un instant. Tailleur noir, chemise crème, cheveux tirés en un chignon bas. Mon reflet me renvoie l’image d’une femme forte. Indépendante. Imperméable.
Et pourtant, quelque part en moi, un frisson me traverse la colonne vertébrale.
La porte s’ouvre.
Un homme m’accueille avec un sourire chaleureux.
— Angela Smith ? Je suis Jonathan Reed, directeur des opérations. Enchanté. Suivez-moi, je vais vous présenter les lieux.
Je le suis à travers un couloir aux murs tapissés de bois sombre et de dorures discrètes. Le style est opulent, classique, presque royal. Chaque détail respire le luxe et le pouvoir. Et pourtant, quelque chose me dérange. Comme si cette atmosphère m’était trop… familière.
— Vous avez fait du très bon travail sur l’hôtel Harrington, reprend-il. C’est pour ça que le propriétaire vous a choisie personnellement. Il voulait quelqu’un avec une vision, du caractère…
Je m’arrête.
— Attendez. Le propriétaire m’a choisie ? Il connaissait mon nom ?
Jonathan me regarde, surpris.
— Bien sûr. C’est lui qui vous a imposée, d’ailleurs. Il a dit : *Elle, ou personne d’autre.*
Je sens mes mains devenir moites.
Non. Ce n’est pas possible.
Je rassemble mon courage, ravale la panique qui monte, et demande, la voix presque neutre :
— Qui est le propriétaire, exactement ?
Jonathan sourit.
— William Sinclair.
Le monde s’arrête de tourner.
Je reste figée au milieu du couloir, incapable de bouger. Mon cœur cogne contre ma poitrine comme un tambour de guerre. Mes oreilles bourdonnent. Un goût amer remonte dans ma gorge.
William.
William Sinclair.
Je pensais ne plus jamais entendre ce nom.
— Tout va bien ? demande Jonathan.
Je reprends mes esprits en une fraction de seconde.
— Oui. Très bien.
Mensonge.
Tout en moi hurle de faire demi-tour. De fuir. De ne pas affronter ce fantôme revenu d’entre les cendres. Mais je ne peux pas. Pas maintenant. Pas après tout ce que j’ai sacrifié pour en arriver là.
Je serre les dents.
— Montrez-moi les plans, dis-je d’une voix calme. Commençons.
Nous passons la matinée à parcourir les étages, les suites, les salons à rénover. J’écoute. Je prends des notes. Je pose des questions. Mon esprit fonctionne comme une machine bien huilée, mais mon cœur, lui, bat à toute vitesse.
À chaque pas, je m’attends à le voir apparaître. À chaque porte que l’on ouvre, je retiens mon souffle. Et quand, enfin, nous retournons dans la salle de réunion principale, il est là.
William.
Assis à l’extrémité de la table, parfaitement à l’aise dans son costume sur mesure, comme s’il régnait sur le monde.
Son regard croise le mien.
Et le sol se dérobe sous mes pieds.
Son regard est le même.
Froid. Calculateur. Magnétique.
Et je le déteste pour ça. Pour le pouvoir qu’il a encore sur moi, même après tout ce qu’il m’a fait.
Je me tiens droite, le menton légèrement relevé, refusant de flancher. Il ne verra rien. Pas une faille. Pas une émotion.
« Monsieur Sinclair, je ne savais pas que vous seriez présent », dis-je d’une voix posée, presque indifférente.
Un sourire naît au coin de ses lèvres. Ce sourire que je connais trop bien. Celui qu’il utilisait pour me désarmer quand nous étions encore… nous.
« Je n’avais pas prévu de l’être. Mais je tenais à rencontrer l’architecte que tout le monde encense. »
Son ton est léger. Trop léger.
Je ne réponds rien. Je m’assois à la table, ouvre mon dossier, tente de me concentrer.
« C’est un plaisir de vous revoir, Angela. »
Il prononce mon prénom avec cette intonation particulière, celle qui me ramenait jadis à la maison. Je le sens s’insinuer sous ma peau, comme une vieille habitude qu’on croyait oubliée.
Je lève les yeux vers lui, glaciale.
« J’espère que vous êtes conscient que notre relation passée ne changera rien à mon travail ici. »
Il incline la tête, faussement respectueux.
« Je n’en doute pas. Vous avez toujours été… remarquablement professionnelle. »
Il marque une pause, laisse flotter le silence, puis ajoute :
« Même quand vous m’avez quitté sans un mot. »
Une décharge électrique me parcourt la colonne vertébrale. Ce n’est pas vrai. Il sait que ce n’est pas vrai. J’ai parlé. Hurlé. Supplié qu’il m’écoute, qu’il me voie, qu’il me croie. Mais il avait fermé les yeux. Froid, distant, absent.
Je serre les poings sous la table.
« Je vous demande de rester concentré sur le projet, Monsieur Sinclair. »
Il sourit encore, mais cette fois son regard devient plus sérieux. Presque doux.
« Très bien. Parlons du projet. »
La réunion dure une heure. Une heure où je lutte pour rester impassible. Pour ne pas me noyer dans les souvenirs qui remontent malgré moi. Les dîners en tête-à-tête. Les nuits passionnées. Les disputes. Les silences. Et ce jour où tout s’est effondré.
Quand la réunion se termine, Jonathan sort le premier. Mais William reste en arrière.
Je rassemble mes documents en silence, sans un mot. J’entends ses pas s’approcher. Je ne lève pas les yeux.
« Pourquoi es-tu venue, Angela ? » murmure-t-il derrière moi.
Je me fige.
Il emploie le tutoiement comme s’il était encore légitime. Comme si ces trois années n’avaient jamais existé.
Je me tourne lentement vers lui.
« Je suis venue parce que j’ai été engagée. Parce que je suis la meilleure dans mon domaine. Et parce que je n’ai pas besoin de fuir qui que ce soit. »
Il s’approche d’un pas encore.
« Tu n’as jamais fui. C’est moi qui t’ai poussée à partir. »
Je le fixe, troublée. Est-ce une forme d’aveu ? Ou une stratégie de plus dans son jeu tordu ?
« Tu regrettes ? » demandé-je, la voix basse, tranchante.
Un silence. Son regard ne quitte pas le mien.
« Tous les jours. »
Un frisson me traverse. Mais je refuse de le laisser voir l’effet que ses mots ont sur moi. Je prends mon sac, redresse les épaules.
« Alors tu comprendras que je ne suis pas ici pour ressasser le passé. »
Je tourne les talons et quitte la pièce sans me retourner.
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Dehors, l’air frais de Manhattan me gifle le visage. Je marche vite, trop vite. Chaque pas martèle le trottoir comme une tentative désespérée de fuir ce que je viens de ressentir.
Il est toujours aussi dangereux.
Pas physiquement. Non. William n’a jamais levé la main sur moi. Son pouvoir est ailleurs. Dans ses silences. Dans ses absences. Dans sa capacité à séduire, manipuler, contrôler.
Et le pire ? Je le sens encore dans mes veines.
Trois ans n’ont rien effacé.
Je m’arrête au coin d’une rue et inspire profondément.
Je ne peux pas me permettre de flancher. Pas maintenant. Pas alors que ce projet peut tout changer pour ma carrière. Il ne me reprendra pas ce que j’ai construit seule, loin de lui.
Je sors mon téléphone et compose un numéro familier.
« Sophie, j’ai besoin d’un verre. Ce soir. »
Sa voix enjouée résonne immédiatement.
« Angela ! Je me demandais quand tu allais m’appeler. J’ai une bouteille de vin blanc et une playlist de rupture déjà prêtes. »
Je ris malgré moi.
« Ce n’est pas une rupture… mais presque. Je t’expliquerai. »
Le soir tombe sur la ville. Je suis chez Sophie, ma meilleure amie, mon roc depuis le divorce. Elle m’accueille avec un plaid, deux verres et un regard assassin.
« Dis-moi juste que ce n’est pas ce que je pense. »
Je grimace.
« C’est exactement ce que tu penses. »
Elle soupire bruyamment.
« William. »
Je hoche la tête.
Elle s’effondre sur le canapé, lève les yeux au ciel.
« Il t’a retrouvée. Je te l’avais dit qu’il ne lâcherait pas. Les types comme lui détestent perdre. »
Je bois une gorgée de vin, le cœur encore agité.
« Il m’a regardée comme si j’étais toujours sienne. Comme s’il pouvait tout recommencer. »
Sophie me fixe.
« Et toi ? Tu veux recommencer ? »
Je ferme les yeux.
« Je ne sais pas. »
Parce que c’est la vérité.
Je ne sais pas si je veux le haïr ou l’embrasser. Le fuir ou rester. L’oublier ou me souvenir.
Mais une chose est sûre : ce projet ne sera pas qu’une simple mission professionnelle.
Ce sera une guerre. Une épreuve.
Un test cruel de ma volonté face à un amour qui refuse de mourir.
Je marche sans vraiment savoir où je vais.Les rues de New York défilent autour de moi comme un film en accéléré. Les klaxons, les passants, les néons… tout est flou.Je n’ai pas pris de taxi en quittant l’hôtel.J’avais besoin de sentir le vent contre mon visage.De respirer.J’ai passé les dernières années à tenter d’oublier cet homme.Et en l’espace d’une heure, il a tout bouleversé à nouveau.Je m’arrête au coin d’un café, les mains tremblantes.Dans mon sac, l’enveloppe avec les parts de l’hôtel pèse une tonne.Est-ce qu’il croit que me donner du pouvoir effacera les douleurs ?Est-ce qu’il croit qu’en me plaçant au sommet, il rachètera les années où il m’a laissée m’effondrer ?Je ferme les yeux.Et pourtant… ce n’est pas de l’arrogance que j’ai vu ce soir dans son regard.C’est de la sincérité. Une faille. Une détresse.Et ça me fait peur.Parce que malgré tout ce qu’il m’a fait, une partie de moi veut encore le croire.Je rentre chez moi tard dans la nuit.L’appartement est si
Je suis arrivée la première.Le petit salon privé du Madison Hotel est silencieux, baigné d'une lumière tamisée. J’ai choisi cet endroit exprès. Neutre. Loin de nos souvenirs. Loin des fantômes.Assise au fond de la pièce, je garde mes mains jointes sur mes genoux pour les empêcher de trembler.La clé USB repose dans ma poche. Lourd souvenir de la nuit passée.Je l’ai écoutée. Tout.Et maintenant, je veux l’entendre, lui.La porte s’ouvre.Je relève les yeux.William.Costume sombre, regard fermé, mâchoire tendue. Il referme la porte doucement derrière lui, sans un mot.Il me voit. Il s’approche. Lentement.Mais cette fois, il n’y a pas cette assurance arrogante dans ses gestes.Il s’arrête à quelques pas.— Merci d’être venue.Je soutiens son regard.— Tu m’as laissée sans le choix, William.Un silence.Il acquiesce.— Je sais.Je lui montre le siège face à moi.— Assieds-toi.Il s’exécute.Le silence est épais. Il pèse entre nous comme un couvercle sur une plaie mal refermée.— J’ai
Je n’ai pas quitté mon bureau depuis qu’elle est partie.La lumière de la ville filtre à peine à travers les vitres fumées.New York continue de vivre, de respirer. Moi, je suffoque.Angela.Son regard me hante. Cette douleur dans ses yeux. Cette blessure que j’ai ravivée alors que je n’ai jamais cessé de vouloir la guérir.Je serre les poings sur mon bureau.La colère est là, sous-jacente, prête à exploser. Mais ce n’est pas elle qui domine ce soir. C’est l’impuissance.Je pensais que lui donner cette clé USB la ferait revenir vers moi. Qu’en lui montrant la vérité, elle comprendrait enfin que je l’ai toujours protégée. Que je l’ai toujours aimée, même quand j’étais incapable de le montrer.Mais je suis peut-être arrivé trop tard.— Monsieur Sinclair ? Votre frère vous attend à l'étage privé.La voix de Nora perce le silence, glaciale comme toujours.— Qu’il attende.— Il insiste, monsieur. Il dit que c’est urgent.Je n’ai pas la patience.— Je vous ai dit d’attendre, Nora ! Et arran
Je quitte le restaurant avec la sensation de porter un poids invisible sur mes épaules.Il fait nuit, mais je n’ai pas froid.C’est mon cœur qui brûle. Ma tête qui tourne.J’ai marché deux rues avant de réaliser que je n’avais aucune idée d’où j’allais. J’ai besoin d’air, mais aussi de réponses.Et cette clé USB dans mon sac me brûle la peau.Je finis par héler un taxi.— 11ème Rue Est, s’il vous plaît.Je donne l’adresse d’une amie, pas la mienne. Par sécurité. J’ai beau être en colère contre William, je ne suis pas idiote. Son oncle pourrait très bien me surveiller.Et si ce qu’il m’a dit est vrai, je suis peut-être déjà en danger.Le taxi roule doucement dans les rues de New York.Tout semble si normal.Et pourtant, rien ne l’est plus.Je repense à tout ce qu’il m’a dit.À Clara.Mon cœur refuse d’y croire.Pas elle. Pas celle qui m’a aidée à me relever après le divorce, qui a veillé sur moi pendant mes nuits d’insomnie, qui a tenu ma main quand je pleurais encore son absence.Mais
AngelaJ’arrive au restaurant dix minutes en avance.Ce n’est pas mon genre d’être aussi ponctuelle, mais depuis son message hier soir, je n’ai pas fermé l’œil.J’ai retourné ses mots dans ma tête mille fois.Non. Mais je suis prêt à tout te dire. Demain. En face.Ce non résonne encore dans mon esprit.Alors je suis venue. Parce que j’ai besoin de savoir. De comprendre.Et surtout, parce que j’ai peur.Pas de lui.Mais de ce que je ressens encore pour lui.Le restaurant est élégant. Classique. William, quoi.Les nappes sont blanches, les lumières tamisées, l’ambiance feutrée.Il a réservé une table dans un coin isolé, à l’abri des regards.Évidemment.Je suis assise depuis à peine deux minutes quand je le vois entrer.Costume sombre, chemise blanche légèrement ouverte, sans cravate.Il est en avance aussi.Et mon cœur rate un battement.Il a toujours cette aura. Ce mélange troublant d’arrogance et de douleur.Il me repère immédiatement, puis vient vers moi, son regard planté dans le m
Chapitre 15 : Quelque chose clocheJe me réveille en sursaut.Le cœur battant. La gorge sèche. Un rêve ? Une impression ? Je ne sais pas.Mais j’ai cette sensation étrange que quelque chose… m’observe.Je reste quelques secondes immobile, le regard fixé sur le plafond. Il fait encore nuit.Je tends l’oreille.Rien. Juste le silence habituel de mon appartement.Et pourtant, mon instinct ne me trompe jamais.Je me lève, enfile rapidement un peignoir, et vais vérifier que la porte d’entrée est bien verrouillée.Elle l’est.Je vérifie les fenêtres. Fermées. Verrouillées aussi.Je regarde mon téléphone. 4h12.Un message non lu. Mon cœur rate un battement.Mais non, ce n’est pas William. Juste une notification automatique de ma banque. Rien d’anormal.Et pourtant, je n’arrive pas à me rendormir.Je fais chauffer de l’eau pour une tisane, puis je vais m’asseoir sur le rebord de la fenêtre.Je regarde la ville endormie.Et je pense à lui.À la façon dont il m’a regardée hier. À ses si
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