MasukAriane, possède un don rare : celui de guérir non seulement les corps, mais aussi les âmes. Son cabinet, dissimulé derrière une façade discrète, attire ceux que la médecine traditionnelle a abandonnés. Mais son propre cœur est en proie à une tempête qu’aucun remède ne peut apaiser. D’un côté, Ilan, un médecin rationnel qui tente de comprendre son pouvoir et la pousse à prouver scientifiquement ce qu’elle fait. De l’autre, Rafael, un homme mystérieux, lié à elle par un passé qu’elle croyait oublié, qui voit en son don une malédiction autant qu’une bénédiction. Alors qu’elle oscille entre raison et instinct, passion et devoir, ses propres blessures refont surface. Et si son pouvoir était aussi sa malédiction ? Et si aimer signifiait choisir… mais à quel prix ?
Lihat lebih banyakAriane
Le vent d’été soulève les rideaux blancs de mon cabinet, projetant une lumière vacillante sur les murs. Assise face à une femme aux traits tirés, je pose mes mains sur les siennes. Son souffle est court, ses doigts glacés. Je ressens immédiatement la douleur qui pulse en elle, une ombre grise qui ronge son énergie vitale.
Je ferme les yeux.
Le flot m’envahit, ce courant invisible qui vibre en moi depuis toujours. Ce don, cette malédiction. Mon corps se tend, mon esprit s’ouvre. Je perçois la faiblesse dans ses cellules, la souffrance incrustée dans ses os. Avec une précision instinctive, je guide l’énergie, la répare, la replace.
Un frisson secoue la femme. Elle halète, son dos se cambre légèrement. Puis elle s’effondre, vidée, son souffle redevenu fluide.
— Ça ira, murmuré-je.
Elle ouvre les yeux, embués de larmes. Ses lèvres tremblent, cherchant les mots. Je me contente d’un sourire. Elle ne comprendra pas ce qui vient de se passer, pas vraiment. Peu importe. Elle se lève, encore vacillante, puis sort en chuchotant un merci.
Dès que la porte se referme, je me laisse tomber sur ma chaise. Mon corps me trahit. Mes muscles brûlent, une fatigue sourde m’écrase. Chaque guérison m’arrache un peu plus de force.
Un coup frappé à la porte me fait sursauter.
— Entrez.
Un homme passe le seuil. Grand, chemise impeccablement repassée, regard perçant. Ilan. Médecin, cartésien, l’exact opposé de tout ce que je suis.
— Tu es pâle, constate-t-il en posant un regard inquiet sur moi.
— Un peu fatiguée.
Il s’approche, sort son stéthoscope comme s’il pouvait analyser ce qui cloche en moi. Il veut comprendre. Toujours. Mais il ne le pourra jamais.
— Tu devrais arrêter, Ariane. Tu ne peux pas continuer comme ça.
— Et laisser ces gens souffrir ?
Il serre les mâchoires. Nous avons eu cette discussion mille fois. Je sais ce qu’il va dire. Je devrais consulter, faire des tests, voir ce que la science peut expliquer. Mais la science n’explique pas ce que je fais.
— Justement, dit-il. Ce n’est pas normal.
— Je sais.
Ma voix est douce, mais inflexible. Je ne changerai pas. Il soupire, passe une main dans ses cheveux. Son téléphone vibre, un appel de l’hôpital. Il doit partir, mais avant de franchir la porte, il pose une main brève sur la mienne.
— Prends soin de toi, Ariane.
Il s’éloigne, me laissant avec ce vide étrange qu’il provoque toujours en moi.
Je reste un instant immobile, à fixer mes doigts tremblants. Puis un second coup résonne à la porte.
— C’est fermé pour aujourd’hui, lancé-je.
— Dommage.
Cette voix.
Un frisson me traverse alors que je me lève lentement. Je reconnaîtrais cette intonation entre mille. Grave, légèrement rauque, un murmure qui effleure la peau comme une caresse dangereuse.
Rafael.
Je me fige.
Il est là, appuyé contre le cadre de la porte, un sourire en coin, les yeux sombres et brûlants posés sur moi. Il n’a pas changé. Toujours cette allure de fauve, ce charme troublant qui éveille quelque chose d’oublié en moi.
— Qu’est-ce que tu fais ici ? soufflé-je.
— Te voir.
Deux mots, et le passé me heurte de plein fouet.
Je devrais lui dire de partir. Je devrais lui claquer la porte au nez.
Mais je ne bouge pas.
Et il entre.
Ariane
Rafael traverse la pièce comme s’il était chez lui. Il s’arrête à quelques pas de moi, et l’air semble se charger d’une tension électrique. Son regard m’effleure, me jauge, s’accroche aux moindres détails.
— Toujours aussi têtue, murmure-t-il.
Je croise les bras pour cacher le tremblement imperceptible de mes doigts. Rafael n’a jamais eu besoin de crier pour imposer sa présence. Son silence est une arme plus tranchante que les mots.
— Ce n’est pas une visite de courtoisie, dis-je en haussant le menton. Pourquoi es-tu là ?
Un sourire fugace étire ses lèvres, sans atteindre ses yeux.
— Je voulais savoir si tu allais survivre à ton héroïsme.
— Je vais bien.
— Mens-moi encore, et je pourrais presque te croire.
Mon cœur rate un battement. Rafael ne pose jamais de questions inutiles. Il voit au-delà des apparences, il perçoit les failles que je m’efforce de masquer. Son regard dérive vers mes mains.
— Combien de fois aujourd’hui ?
— Assez.
Il serre les mâchoires. Un muscle tressaute sur sa joue.
— Jusqu’à ce que tu t’écroules, c’est ça ?
— Ce n’est pas ton problème.
— Ce l’est.
Sa voix est basse, mais tranchante. Il fait un pas vers moi, réduit l’espace qui nous sépare. Je refuse de reculer, même si mon corps entier est tendu sous son regard.
— Tu n’as jamais su t’arrêter, Ariane. Tu donnes, encore et encore, jusqu’à ne plus rien avoir pour toi.
Je ferme les yeux une fraction de seconde.
— Tu es venu pour me faire la morale ?
— Non.
Un silence s’étire. Rafael n’est pas du genre à parler sans raison. S’il est là, c’est qu’il veut quelque chose.
— Dis-moi la vérité, Rafael. Pourquoi maintenant ?
Il détourne brièvement le regard. C’est infime, presque imperceptible, mais je le vois. L’ombre qui passe dans ses yeux.
— Parce que je sens que tu es en danger.
Je fronce les sourcils.
— De quoi tu parles ?
— Ce pouvoir, Ariane. Ce n’est pas seulement un don. C’est un fardeau. Et tu n’as aucune idée de ce que tu attires.
Un frisson glacé parcourt ma peau. Il a toujours parlé ainsi. Comme s’il en savait plus que moi. Comme si ce que je faisais avait des conséquences que je ne pouvais pas comprendre.
— Tu m’as déjà dit ça, murmuré-je. Et tu es parti.
Rafael esquisse un sourire triste.
— J’ai fait ce qu’il fallait.
— Et maintenant, tu reviens ?
— Parce que cette fois, je ne peux pas te laisser seule.
Mon souffle se bloque.
Il n’a jamais été du genre à promettre quoi que ce soit. Rafael est une ombre insaisissable, un orage qui traverse une vie avant de disparaître.
— Tu ne peux pas juste revenir comme ça, dis-je d’une voix trop basse.
— Pourtant, je suis là.
Ses doigts frôlent mon poignet. Ce simple contact enflamme l’espace entre nous. Trop proche, trop intense.
Je recule brusquement.
— Pars.
Il me fixe longuement. Puis un léger sourire effleure ses lèvres.
— Pas cette fois.
Il tourne les talons et s’éloigne. Mais au moment de franchir la porte, il s’arrête et murmure sans se retourner :
— Ne me ferme pas la porte, Ariane. Pas encore.
Et il disparaît dans la nuit.
Je reste là, le souffle court, le cœur battant à un rythme incontrôlable.
Il est revenu.
Et je ne sais pas si je dois en être soulagée… ou terrifiée.
ArianeLe vent froid du matin me frappe en plein visage, comme une gifle sèche, me tirant brusquement de mes pensées. Nous marchons depuis des heures, chaque pas me rapprochant un peu plus de l'inconnu, mais l'inconnu semble plus vaste à chaque seconde. Ce lieu, qui semblait figé dans le temps, continue de me provoquer, me défiant de comprendre ce qui se cache dans ses ténèbres. L'air est lourd, saturé d'une étrange énergie, et chaque coin du paysage semble regarder en retour.Lysandre marche silencieusement à mes côtés, son regard toujours aussi perçant, mais il semble préoccupé, comme s'il était lui-même à la recherche de quelque chose. Il ne parle pas, mais je peux sentir sa tension. Le temps s'étire dans cette immensité de ruines, dans ce labyrinthe de pierres anciennes. Le sol est inégal, l'herbe noire d'une couleur étrange recouvre une grande partie des lieux, presque comme si elle se nourrissait des secrets enfouis sous cette terre. Mais le plus étrange, ce n’est pas la terre e
ArianeLe bruit de la porte se refermant derrière nous est lourd, presque définitif. Un son métallique qui résonne dans l'espace comme un écho d'adieu. C'est un passage, une ligne invisible tracée entre le monde que nous avons quitté et celui dans lequel nous venons de pénétrer. Un lieu entre les mondes. Il n'y a plus de retour en arrière. Je suis désormais confrontée à l'immensité de ce qui se cache au-delà du voile, là où même les ombres semblent avoir une vie propre.L'air est épais, chargé de poussière et de secrets, chaque respiration que je prends est saturée d'une présence ancienne, oppressante. Autour de nous, des ruines émergeant de la brume, des structures d'un autre temps, des vestiges oubliés d'une civilisation éteinte. Mais il n'y a aucune tranquillité dans ce silence. C'est un silence lourd, presque prédateur, comme si le monde lui-même attendait un mouvement, un mot, une action, pour se réveiller.Je serre les poings. Il y a des histoires dans ce lieu, des récits murmur
ArianeNous tombons dans l’obscurité, mais ce n’est pas une chute brutale. Non, c’est un glissement, une transition douce, comme si le sol sous mes pieds disparaissait peu à peu, me plongeant dans un vide silencieux. Mes oreilles bourdonnent, un bruit sourd qui ne cesse d’amplifier, comme si l’air autour de nous se chargeait d’une énergie vieille comme le temps. Je tends la main, cherchant désespérément un repère, mais il n’y a rien. Pas même le vent.Il fait froid. Un froid glacial, pénétrant, qui me traverse les os. Je veux crier, mais aucun son ne sort. Je suis paralysée par cette sensation d’étrangeté, par ce vide absolu dans lequel je m’enfonce lentement. Où suis-je ? Où sommes-nous ?Lysandre est à mes côtés. Je le sens avant même de pouvoir l’apercevoir. Sa présence, étrange et réconfortante, m’entoure. Mais il n’est pas dans le même état que moi. Il semble calme, presque détaché, comme si cet endroit ne le perturbait pas autant. Son corps reste près du mien, mais il est comme
ArianeLes nuages noirs se sont épaissis au-dessus de nous, une couverture oppressante qui semble vouloir nous engloutir. L’air est plus lourd, plus glacial, et chaque pas que nous faisons semble nous tirer plus profondément dans ce royaume étrange et inhospitalier. La silhouette de la montagne, si lointaine et menaçante au début, est désormais tout près, imposante et immobile, comme un spectre de pierre prêt à nous engloutir."Nous devons continuer", souffle Lysandre, sa voix tremblant à peine sous le poids de la tension qui envahit l’air. Ses yeux sont fixés sur l’horizon, mais ses mains tremblent légèrement. Même lui, qui a toujours semblé incarner une certaine maîtrise, semble affecté par l’atmosphère étouffante qui nous entoure. "Il n’y a pas d’autre choix."Je hoche la tête sans un mot, mon cœur battant la chamade. Nous avons franchi la limite de ce que nous connaissions, et ce qui se profile devant nous semble à la fois une promesse de rédemption et un gouffre sans fond. Mais u
ArianeLe vent semble frémir autour de nous, tout ici respire une étrange tension, une pression invisible qui serre la poitrine. Nous avançons dans ce paysage d’une beauté inouïe, mais il y a quelque chose d’intangible, d’effrayant dans cette sérénité. C’est comme si chaque arbre, chaque brin d’herbe, chaque pierre portait en elle une promesse de danger.Je m’arrête un instant, mon regard balayant ce qui nous entoure. Il n’y a pas un bruit, pas un souffle. L’air est épais, lourd, comme une toile tendue qui semble prête à se déchirer à tout moment. Pourtant, en nous approchant d’une rivière dont les eaux brillent d’une lueur presque surnaturelle, je sens un frisson parcourir mes veines. Ce n’est pas seulement la beauté du lieu qui m’angoisse. C’est la présence. Une présence ancienne, oubliée. Une force tapie dans l’ombre, prête à se manifester.Je me tourne vers Lysandre. Il marche à mes côtés, mais son regard est fixé sur l’horizon, une expression de concentration mêlée de confusion s
ArianeL’obscurité s’intensifie autour de nous, formant un voile impénétrable qui nous englobe. Mais dans cette obscurité, je sens une présence qui ne m’est pas étrangère. L’âme de ce lieu, l’essence même de ce chemin, nous observe, nous évalue. Le vent siffle entre les branches torturées, comme une mélodie funeste, nous poussant en avant sans un mot. La créature, à la fois proche et lointaine, s’efface dans cette obscurité, ne nous laissant qu’un sentiment de vertige. Un vertige d’incertitude, mais aussi de résolution.Je serre les poings, sentant le poids de cette obligation qui m’écrase, ce fardeau qui est désormais le nôtre. Mon regard glisse sur Lysandre, et je vois qu’il porte la même lourdeur. Mais nous ne pouvons pas reculer. Le chemin est tracé. Chaque pas nous rapproche d’un destin que nous ne comprenons pas encore, mais que nous devons affronter.« Nous devons être prêts », dis-je doucement, mais mes mots sont plus une déclaration qu’une question. Cette peur, cette appréhen




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