Chapitre 4

« Ça marche ! Le saignement ralentit ! Mademoiselle Leroy, continuez ! Ne vous arrêtez pas ! Son corps est bien plus honnête que sa bouche. Embrassez-le plus fort ! J'ai dit, plus fort ! »

C'était comme si Olivier punissait l'entêtement de Théodore avec ses mots.

Théodore a bougé avec gêne, puis a enfoui son visage dans la couverture.

Il était timide ? Vraiment ?

Même ses oreilles étaient d'un rouge écarlate, comme des tomates bien mûres.

Les gardes du corps avaient presque les larmes aux yeux, m'encourageant avec ferveur.

« Je savais que ça marchera de faire venir Mademoiselle Leroy ! »

« Mademoiselle Leroy, ne croyez plus un mot de la bouche de Monsieur Théodore. C'est exactement le genre à faire semblant de ne pas vouloir, alors qu'à l'intérieur il en meurt d'envie ! »

« Regardez comme ses oreilles sont rouges, et sa voix est rauque à mort ! Il est gêné, mais il ne veut pas vous mettre mal à l'aise. Tout ça parce que votre cœur est accroché à Monsieur Nathan ! »

Théodore a levé les yeux et a foudroyé ses gardes du corps du regard. « Assez. »

Malheureusement, pour lui, ils étaient mus par le besoin de lui sauver la vie et l'ont ignoré complètement.

Saisissant l'instant, j'ai osé tourner le visage séduisant de Théodore vers moi. Puis, j'ai pris sa tête entre mes mains et j'ai pressé fermement mes lèvres contre les siennes.

Peu importe son entêtement, je ne pouvais rester indifférente au fait qu'il avait risqué sa vie deux fois pour moi.

Je ne pouvais laisser son sacrifice être vain.

Au moment où nos lèvres se sont rencontrées, j'ai senti Théodore trembler de désir. Pourtant, il s'accrochait à son dernier fil de raison.

« Bella, est-ce que tu ne comprends pas un mot français simple ? Je n'ai pas besoin que tu fasses ça par gratitude. Crois-tu que je sois le genre d'homme à avoir besoin de ta charité ? »

Les larmes m'ont piqué les yeux. « Théo, je le veux. Il n'y a pas une once de réticence en moi. »

J'ai pressé sa main contre ma poitrine, lui laissant sentir les battements de mon cœur.

Ses yeux se sont écarquillés, comme s'il avait touché à quelque chose d'interdit.

Wow, ça pas bien ! Mauvaises mains — très mauvaises !

Il a essayé de retirer sa main, mais je l'ai retenue.

« Théo, sens mon cœur. Il n'y a pas une once de réticence ici. Ne te sens pas obligé. »

Il a dégluti péniblement, chaque trait de son visage se tendant dans sa lutte pour se contenir.

« Ne me mens pas. Je sais que mon frère est le seul dans ton cœur. Quand Léo t'a appelée tout à l'heure, j'ai tout entendu. Tu as dit que Nathan avait plus besoin de toi ce soir. »

J'ai ouvert la bouche pour expliquer, mais le téléphone de Théodore sur la table de chevet a sonné à cet instant.

J'ai jeté un coup d'œil à l'écran et j'ai vu que c'était Nathan qui appelait.

Théodore a pris son téléphone et a répondu à l'appel.

« Qu'est-ce qu'il y a, Nate ? »

La voix douloureuse de Nathan est sortie du téléphone. « Théo, je viens de m'éveiller en tant que loup-garou ce soir... C'est insupportable. Et cette stupide fille n'est toujours pas venue. Je pensais pouvoir tenir, mais je me suis surestimé. »

Théodore m'a lancé un regard. « Isabella est— »

Je lui ai collé mes lèvres aux siennes, l'interrompant avant qu'il ne puisse finir.

Théodore a perdu le contrôle après que j'ai continué à prendre l'initiative, ses yeux se plissant. Sa main large et forte s'est agrippée instinctivement à l'arrière de ma tête, comme s'il en voulait plus.

Mais la raison a repris vite le dessus.

Il m'a repoussée, mais il n'a pas eu le temps de dire à Nathan que j'étais là avant que Nathan ne continue de parler.

« Je sais que Bella est juste coincée dans les embouteillages. Elle est probablement désespérée d'arriver ici pour soulager ma douleur, son cœur débordant de joie. Mais ce qui vient si facilement ne semble jamais juste. Je ne veux vraiment pas qu'elle profite de la situation pour me forcer à la revendiquer comme compagne unique. Pourquoi nous, loups-garous, devons-nous aimer si farouchement, si loyalement envers une seule personne, comme si c'était gravé dans nos os ? »

Les yeux d'un rouge profond de Théodore ont scintillé de surprise et de colère.

« Tu ne veux pas lui être loyal ? Alors pourquoi l'as-tu tourmentée depuis que vous êtes enfants ? »

Puisqu'il parlait à son frère, Nathan ne s'est pas gêné.

« J'étais jeune. Je n'avais jamais vu de fille avant. Je ne savais pas ce que le monde avait à m’offrir. »

« Nathan ! » La voix de Théodore s'est assombrie soudain, lourde d'avertissement. « Si tu ne la chéris pas, ne regrette pas quand je te la volerai ! »