Léna08h45.Le bureau est en effervescence.Les réunions s’enchaînent. Les appels fusent. Les employés courent d’un bureau à l’autre.Et moi, je fais tout pour l’éviter.Après hier soir, je sais qu’il ne va pas lâcher prise.Adrian n’est pas le genre d’homme à aimer perdre.Mais moi non plus.Je me concentre sur mon écran, les doigts crispés sur mon clavier.— Vous fuyez ?Je sursaute.Il est là.Derrière moi.Beaucoup trop près.Son parfum, ce mélange boisé et épicé, m’enveloppe avant même que je ne me retourne.Je prends une inspiration et me force à lever les yeux.Il est impeccablement habillé, comme toujours.Mais son regard est trop sombre.Trop intense.Comme s’il était au bord d’un précipice.Comme si moi seule pouvais le faire tomber.— Pourquoi je fuirais ? dis-je, la voix faussement légère.Il esquisse un sourire.— Bonne question.Il pose les mains sur le rebord de mon bureau et se penche légèrement.— Peut-être parce que tu as peur de ce qui pourrait arriver si tu arrêtai
Lena---14h30. Bureau d’Adrian.— Fermez la porte.Je m’exécute sans discuter.Il se lève et contourne son bureau pour venir se poster devant moi.Trop près.— Vous étiez distraite ce matin.— Je n’ai pas l’impression d’avoir mal fait mon travail.— Ce n’est pas la question.Son regard brûle le mien.— Dites-moi, Léna… Vous aimez jouer avec moi ?Je reste silencieuse.— Parce que moi, j’adore jouer avec vous.Sa main effleure ma mâchoire, lente, calculée.Je frissonne.Je devrais le repousser.Je devrais fuir.Mais je reste ancrée là, incapable de bouger.— Vous savez ce qui est le plus excitant dans un jeu, Léna ?Sa voix est basse, rauque.— C’est qu’il y a toujours un moment où on arrête de jouer.Puis, sans prévenir, il capture mes lèvres.Un baiser intense, profond.Je perds pied.Mes doigts s’accrochent à sa chemise, et il m’attire contre lui, pressant son corps contre le mien.Le désir explose entre nous, brut, incontrôlable.Il me soulève légèrement et me fait reculer contre
Léna08h00.J’aurais dû savoir qu’Adrian ne laisserait pas ma petite provocation sans réponse.Mais je n’avais pas anticipé ça.Dès mon arrivée, je sens l’atmosphère différente. Les regards, les murmures étouffés. Quelque chose plane dans l’air.Et quand j’entre dans mon bureau, je comprends pourquoi.Un bouquet de roses rouges trône sur mon bureau.Magnifique. Opulent. Trop voyant.Un petit mot est glissé entre les tiges."Vous aimez jouer, Léna ? Moi aussi. – A."Mon cœur rate un battement.Ce salaud.— Eh bien, quelqu’un a un admirateur secret.Lucas est appuyé contre l’encadrement de la porte, bras croisés, un sourire en coin.— C’est pas ton style, ça.— Peut-être que j’ai décidé d’en changer.Il arque un sourcil, amusé.— Je ne suis pas sûr qu’Adrian apprécie.Je m’apprête à répliquer, mais une présence derrière moi coupe court à la conversation.Adrian.Il est là.Bras croisés, regard acéré.Et je le sais. Il a entendu.Je devrais me sentir coupable.Mais au lieu de ça, je ress
Léna08h00.Quand j’arrive au bureau, l’air est saturé de murmures.Les regards me suivent.Je les ignore, avançant d’un pas assuré vers mon bureau.Mais je sais pourquoi ils chuchotent.Le collier brille autour de mon cou.Et Adrian l’a fait exprès.Il veut que ça se sache.— Léna.Je me fige.Lucas, appuyé contre la porte de mon bureau, bras croisés.— Tu comptes m’expliquer pourquoi le grand patron te marque comme un territoire privé ?Il pointe le collier du menton.Je soupire, passe à côté de lui.— Ce n’est rien.— Ah, bien sûr. Rien du tout. Juste Adrian Sterling qui décide que tu portes SES bijoux.Il referme la porte derrière lui.— Tu sais dans quoi tu mets les pieds, au moins ?Je lève un sourcil.— Et toi, tu crois vraiment que je suis une gamine incapable de gérer ça ?Lucas soupire, passe une main dans ses cheveux.— Je dis juste… fais attention.Je soutiens son regard.Lucas me connaît bien. Trop bien.Et quelque part, je sais qu’il a raison.Mais ça ne change rien.J’e
Léna22h15.Je devrais rentrer chez moi.Mais je suis encore là.Le bureau est désert. La ville en contrebas pulse au rythme des lumières, comme un monde parallèle où rien de tout cela ne compte.Mais ici, dans cet espace clos, il ne reste que lui.Et moi.Je perçois ses pas avant même qu’il n’entre.L’air change.Je ne me retourne pas.Je sais que c’est lui.Adrian referme la porte derrière lui, et un silence s’installe. Chargé. Électrique.Mon cœur bat trop fort.— Pourquoi êtes-vous encore là ? murmure-t-il.Ma main se crispe sur le bord du bureau.— Pourquoi êtes-vous venu ? je rétorque, sans me tourner.Je l’entends s’approcher lentement.— Parce que vous ne devriez pas être là.Sa voix est rauque, plus grave que d’habitude.Il est derrière moi.Je peux sentir sa chaleur contre mon dos.— Et pourtant... je chuchote.Son souffle effleure ma nuque.— Et pourtant.Un frisson me traverse.Il tend la main. Laisse ses doigts frôler ma hanche, lentement.Je ferme les yeux.Ce jeu dure d
Léna8h30 – Open spaceL’effervescence est la même que d’habitude. Des employés en costard qui déambulent entre les bureaux, des téléphones qui sonnent, des bruits de clavier qui crépitent.Mais à mes yeux, tout a changé.Parce que lui, Adrian, est là.Et parce que maintenant… il est à moi.Enfin, si on peut dire ça comme ça.Il ne m’a jamais promis quoi que ce soit.Mais je sens sa présence différemment. Chaque regard qu’il pose sur moi est une brûlure. Chaque geste anodin semble chargé d’électricité.Et surtout, il y a cette certitude au fond de moi.Nous avons franchi un point de non-retour.— Léna ?Je sursaute légèrement et tourne la tête vers ma collègue, Emma, qui me fixe en haussant un sourcil.— Tu es dans la lune ?Je me racle la gorge, tentant de masquer mon trouble.— Un peu. Désolée.Elle plisse les yeux, suspicieuse.— Tu es sûre que ça va ? Tu as l’air… bizarre.Bizarre ?Si seulement elle savait.Je suis en train de tomber dans un jeu dangereux, et le pire, c’est que j
Léna9h00 – Open spaceL’atmosphère dans l’entreprise est différente aujourd’hui. Chargée. Presque électrique.Peut-être que je me fais des idées.Ou peut-être que je suis simplement trop consciente de sa présence.Adrian est là, à quelques mètres, en pleine discussion avec un client important. Il est impassible, professionnel, mais moi, je ressens chaque mouvement, chaque regard qu’il glisse en ma direction.Et puis, il y a Sofia.Toujours postée pas loin, toujours les sourcils froncés, toujours sur mes nerfs.Elle ne dit rien. Mais elle n’a pas besoin.Son mépris est palpable.Emma, ma collègue, s’approche de mon bureau avec son café à la main et un sourire amusé.— Tu es la star du moment.Je relève les yeux, un peu trop brusquement.— Quoi ?Elle ricane.— Tout le monde parle de toi et Adrian. Tu crois vraiment que personne ne voit rien ?Je me crispe.— Il n’y a rien à voir.— Bien sûr… dit-elle d’un ton traînant.Je lui jette un regard assassin.Mais au fond, je sais qu’elle a r
Léna8h30 – Open spaceLa tension est palpable dès mon arrivée au bureau.Les regards se posent sur moi avec une insistance à peine voilée. Certains curieux, d’autres inquisiteurs.Emma me rejoint à mon bureau avec son café à la main et un sourire trop satisfait.— Alors, c’est officiel ?Je fronce les sourcils.— De quoi tu parles ?Elle hausse un sourcil, amusée.— Toi et Adrian. Tout le monde a vu comment il te regardait hier. Et puis, Sofia est en mode guerre nucléaire ce matin.Je soupire, tentant d’ignorer la chaleur qui me monte aux joues.— Ce n’est pas ce que tu crois.— Bien sûr…Elle s’installe sur le bord de mon bureau, prête à me cuisiner plus en profondeur, mais un raclement de gorge interrompt notre échange.Je relève la tête.Sofia.Vêtue d’un tailleur impeccable, le regard acéré, elle me toise avec une froideur calculée.— Adrian veut te voir dans son bureau. Maintenant.Elle ne précise pas pourquoi.Elle n’a pas besoin.L’ordre est clair.Et la provocation aussi.---
Léna MorelJe suis piégée.Mais je ne suis pas vaincue.Il m’a mise à l’épreuve, et j’ai échoué.Mais c’est un combat, pas la guerre.Alors je m’adapte.Alors que la nuit avance, que le manoir s’endort, je reste éveillée.Je calcule.J’observe les allées et venues des gardes, les portes verrouillées, les fenêtres trop hautes.Et j’attends le moment parfait.Quand l’heure arrive, je me lève sans bruit, le cœur battant dans ma poitrine.Je me glisse hors de ma chambre, pieds nus, respirant lentement pour ne pas trahir ma présence.Chaque pas est un risque.Chaque mètre gagné est une victoire.Je descends un couloir, puis un autre.J’aperçois la sortie.Mais au moment où je tends la main vers la poignée…— Félicitations, tu as tenu plus longtemps que je ne l’aurais cru.Mon cœur rate un battement.Je me retourne.Alejandro est là, appuyé contre le mur, les bras croisés sur son torse.Il savait.Il savait depuis le début.Et il s’est amusé à me laisser croire que j’avais une chance.— Tu
Léna MorelSes doigts glissent sur ma joue, descendant lentement vers ma gorge.Mon cœur bat à tout rompre, mais je refuse de reculer.— Et toi, tu es celle qui obéit.Je le gifle.Le son claque dans la nuit, brutal, net.Un silence pesant s’abat sur nous.Alejandro ne bouge pas.Mais son regard... son regard brûle d’une intensité assassine.Puis, lentement, il rit.Un rire rauque, sombre, qui me glace le sang.— Bien.Il attrape mon poignet, serrant juste assez pour que je ressente la pression sans avoir mal.— Alors montre-moi jusqu’où tu es prête à aller, Léna.Il me tire brusquement contre lui.Nos corps se frôlent, mon souffle s’écrase contre le sien.— Tu peux me haïr autant que tu veux.Sa main descend sur ma taille, me plaquant contre lui.— Mais tu ne peux pas me fuir.Je lutte. Je tente de me dégager.Mais il est plus fort. Toujours plus fort.Son regard s’assombrit alors que mes ongles s’enfoncent dans sa peau.— Continue. Sa voix est un murmure dangereux. Montre-moi cette
Léna MorelMa gorge se serre, mais Alejandro m’entraîne à sa suite, sa main brûlante posée dans mon dos. Un geste de contrôle autant que de possession.Quand nous atteignons leur table, personne ne parle.Le silence est un champ de bataille.Puis Isabela rompt l’instant avec une légèreté feinte.— Léna, Alejandro. Vous êtes pile à l’heure.Alejandro m’installe sur la chaise en face d’Adrian et prend place à mes côtés.Je n’arrive pas à détacher mes yeux de celui que j’aimais encore hier.Celui qui, aujourd’hui, est fiancé à une autre.Adrian me fixe, son regard chargé d’émotions trop complexes pour être décryptées. Il serre les poings sur la table, comme s’il se retenait de tout renverser.— Pourquoi on est là ? demande-t-il finalement, sa voix tendue.Alejandro se sert un verre de vin, parfaitement détendu.— Un dîner de famille, voyons. Il faut bien fêter les fiançailles, non ?Je sens la tension dans chaque fibre de mon corps.— Ne joue pas avec moi, Vásquez.Alejandro esquisse un
Léna MorelLa nuit pèse comme un secret trop lourd à porter.Je suis enfermée dans une cage dorée, piégée entre ces murs, prisonnière d’un destin que je n’ai pas choisi.Alejandro dort à côté de moi, ou du moins, il fait semblant. Sa respiration est calme, régulière, mais je sais qu’il est toujours en alerte. Qu’il guette le moindre de mes mouvements.Il croit m’avoir brisée.Il croit que je vais finir par plier.Je serre les dents, mon regard se perdant sur le plafond. Je refuse d’être une pièce sur son échiquier.Mais alors, pourquoi mon cœur bat-il encore plus fort chaque fois qu’il pose les yeux sur moi ?Un frisson me parcourt lorsque je sens son bras s’étendre sur les draps, frôlant ma hanche.— Tu es encore éveillée, mi reina ?Sa voix est rauque, empreinte de cette langueur nocturne qui me trouble plus que je ne veux l’admettre.Je ne réponds pas.Je sens son souffle contre mon cou, lent, mesuré.— Tu réfléchis trop.Un rire amer m’échappe.— J’essaie surtout de comprendre à q
Léna MorelLa tension dans la pièce est suffocante.Alejandro me fixe, appuyé contre son bureau, les bras croisés, une lueur dangereuse dans les yeux. Il sait. Il sait que chaque fois qu’il s’approche, mon souffle se brise. Que mes jambes se figent, prêtes à fuir, mais que mon corps trahit mes pensées.Et il s’en amuse.— Assieds-toi, murmure-t-il.Je reste debout.Son sourire s’étire lentement. Il n’aime pas qu’on lui désobéisse.— Léna, ne me force pas à me répéter.Sa voix est douce. Trompeuse.Je serre les poings et obéis, m’asseyant sur le fauteuil en cuir devant lui. Mon cœur cogne dans ma poitrine. Quelque chose cloche.Alejandro contourne le bureau et s’accoude à son rebord, me surplombant.— Je t’ai dit que tu étais à moi. Et je tiens mes promesses.Un frisson me parcourt l’échine.— Va droit au but, Vásquez.Son sourire s’efface légèrement, et il se penche vers moi.— Ton cher Adrian.Je me fige.— Qu’est-ce que tu veux dire ?Alejandro sort un dossier d’un tiroir et le fait
Léna MorelMa main frappe son torse, tentant de le repousser. Il ne bouge pas.— Lâche-moi.Ma voix tremble, trahissant tout sauf la colère.Son regard s'assombrit.— Tu mens.Un frisson me parcourt.Je me débats encore, je tente de me dégager, mais il raffermit son emprise, me forçant à croiser ses yeux brûlants.— Tu veux que je te lâche, hm ? murmure-t-il contre ma peau.Ses lèvres effleurent ma mâchoire, lentement.— Alors pourquoi ton corps me supplie du contraire ?Je me déteste de sentir le feu se propager en moi.Je tente un dernier coup, posant mes mains sur son torse, essayant de le repousser avec force. Cette fois, il recule légèrement, un sourire dangereux étirant ses lèvres.— C’est mieux comme ça, non ? souffle-t-il.Je le fusille du regard, mais il ne recule pas davantage.— Tu es un salaud.Il rit doucement.— Et toi, une menteuse.Je ne réponds pas.Parce que je ne sais plus où finit mon jeu et où commence la réalité.---Alejandro VásquezLéna tremble entre mes mains
Alejandro VásquezJe referme la porte derrière moi et m’appuie contre le bois massif, laissant échapper un souffle lourd. Mon corps brûle encore du contact avec elle, de ce goût interdit que je viens de prendre sans son accord… mais auquel elle a répondu avec une rage égale à la mienne.Léna Morel.Elle est un poison qui s’insinue en moi, une obsession dont je ne veux pas me débarrasser.J’effleure mes lèvres, encore marquées par la morsure de son désir et de sa haine.Je souris.C’était un avant-goût. Un défi.Et je vais gagner.Javier, mon frère, m’attend au bout du couloir, appuyé contre le mur, bras croisés, un sourire narquois plaqué sur son visage.— Elle a failli te gifler ? plaisante-t-il en haussant un sourcil.Je passe une main dans mes cheveux, exaspéré.— Elle a failli m’arracher la langue, ouais.Il éclate de rire.— Je vois que tu prends ton pied.Je ne réponds pas.Parce que oui, j’y prends un plaisir malsain.Et ça, c’est dangereux.---Léna MorelJe suis encore dans c
Léna MorelMon souffle est encore saccadé, mes lèvres brûlantes sous l’empreinte de son baiser. J’aurais dû le repousser. J’aurais dû lui cracher à la figure. Mais au lieu de ça, je suis restée figée, enchaînée à cette attraction insensée qui me dévore de l’intérieur.Alejandro me scrute avec ce regard sombre, un sourire arrogant étirant ses lèvres. Il sait. Il a senti ma résistance vaciller. Et il compte en profiter.— Tu trembles encore, princesa.— Ne me touche plus.Ma voix est dure, tranchante. Pourtant, lui, il ne bouge pas. Il me laisse un mètre d’espace, juste assez pour me rappeler que je suis toujours prisonnière de son monde.— Tu veux que je te libère ? demande-t-il, jouant avec le cristal de son verre de whisky.— Oui.— Tu mens.Mon sang bouillonne.— Tu es vraiment un enfoiré.Il éclate de rire. Un rire grave, rauque, qui me fait vibrer malgré moi.— Ça, je le savais déjà.Il s’approche lentement, traçant un cercle autour de moi comme un prédateur. Je le suis du regard,
Léna MorelLa douleur pulse derrière mon crâne, un tambour sourd qui m’arrache à l’obscurité. L’odeur du cuir et du tabac flotte dans l’air. Je connais cette odeur.Vasquez.Mon cœur rate un battement.J’ouvre les yeux brutalement. La lumière me brûle un instant avant que la silhouette apparaisse. Grande. Dominante.Vasquez.Il est là.Vivant.Un sourire paresseux étire ses lèvres alors qu’il s’accoude nonchalamment au bureau.— Surprise, princesa ?Je ravale un frisson de terreur. Ce n’est pas possible. Adrian l’avait abattu. Il avait vu son corps s’effondrer.— Tu devrais me remercier, murmure-t-il en jouant avec un couteau entre ses doigts. J’ai été patient avec toi.Mon regard balaie la pièce. Spacieuse. Élégante. Trop luxueuse pour être une cellule classique. Mais il n’y a aucune issue apparente.— Comment ? soufflé-je, ma gorge sèche.Il rit doucement, un rire rauque et menaçant.— Crois-tu vraiment qu’un homme comme moi se laisse tuer si facilement ?Je me tends. Il avance, len