Quand Tessa débarque à Paris pour commencer son BTS, elle croit emménager chez Paul, le frère tranquille de sa meilleure amie. Mais en ouvrant la porte, c’est un autre visage qui l’attend : Noah Delcourt. Son premier amour. Son premier connard, aussi. Il l’a humiliée à seize ans, jetée pour une blonde parfaite, et elle ne lui a jamais pardonné. Aujourd’hui, le destin les enferme sous le même toit. Lui, héritier d’un empire hôtelier, arrogant, sûr de lui, persuadé qu’elle n’est “pas son genre”. Elle, étudiante fière, déterminée à décrocher son diplôme coûte que coûte, même si ça veut dire supporter son mépris et ses piques quotidiennes. Mais plus les jours passent, plus la frontière entre rancune et désir se brouille. Car vivre avec son ex… c’est vivre avec la tentation. Et parfois, la haine n’est qu’une autre façon d’aimer.
view moreLe portable vibra sur mon bureau en acajou, entre deux dossiers de comptes. Je jetai un œil à l’écran : Emma. Ma cousine.
Je savais déjà que ça allait être chiant.
— Quoi encore ? grognai-je en décrochant, sans même la saluer.
— Bonjour à toi aussi, Noah, fit-elle d’un ton ironique. T’es libre deux minutes ?
— Pas vraiment, j’ai une réunion dans dix minutes, mais vas-y, crache ton venin.
Elle souffla, comme si elle savait que j’allais râler.
— J’ai besoin d’un service.
Évidemment. Toujours. Jamais un “comment tu vas”, jamais un “bravo pour le taf”. Non, avec Emma c’était toujours des combines.
— J’écoute, dis-je en m’adossant à mon fauteuil.
— Tu pourrais héberger une amie à moi. Juste quelques mois, le temps qu’elle s’installe à Paris.
Je fermai les yeux. J’avais pas que ça à foutre. Mon appart était grand, oui, mais c’était MON appart. Mon seul coin tranquille quand je sortais de l’hôtel.
— Sérieusement, Emma, tu me prends pour Airbnb ?
— Noah, sois pas con. T’es jamais là. Ton appart est vide neuf jours sur dix. Autant qu’il serve à quelqu’un.
Je serrai les dents. Elle marquait un point. Mais partager mon espace avec une inconnue ? Hors de question.
— Non.
Silence. Puis son arme secrète :
— C’est Tessa.
Je me redressai d’un coup, comme si le nom m’avait électrocuté.
— Attends… quelle Tessa ?
— Tu sais très bien de qui je parle.
Putain.
Je pinçai l’arête de mon nez, un juron muet aux lèvres. Voilà le piège.
Tessa.
L’été de mes dix-huit ans.
Son sourire insolent. Ses yeux noirs qui me défiaient. Sa bouche qui avait goûté à la mienne.
Et sa confiance, que j’avais brisée comme un con.
Je lâchai un rire amer.
— Non mais tu rêves, Emma. Elle va jamais accepter de vivre chez moi. Elle me déteste.
— Justement. Elle croit que c’est Paul qui l’héberge.
Je me figeai.
— … QUOI ?
— J’ai pas eu le choix, Noah. Si je lui avais dit que c’était toi, elle aurait refusé direct. Et elle a besoin de ce logement, tu comprends ? Elle démarre son BTS, elle a pas une thune.
Je me laissai tomber contre le dossier de mon fauteuil, les yeux rivés au plafond. Génial.
Dans moins de vingt-quatre heures, Tessa allait débarquer dans mon appart en croyant tomber sur mon cousin.
Emma continua, implacable :
— Tu n’as qu’à faire comme si de rien n’était. De toute façon, tu passes ton temps à l’hôtel. Tu ne la verras presque jamais.
Je grognai.
— Tu me connais, Emma. Tessa va me haïr dès qu’elle me verra. Elle va faire la gueule, m’insulter, et claquer la porte.
— Ou pas, répondit ma cousine d’une voix douce. Peut-être que c’est l’occasion de… je sais pas… tourner la page ?
Je ricanais. Tourner la page ? J’avais pas besoin de tourner la page. C’était elle qui avait besoin de grandir. Moi, j’avais juste été… moi. Un ado qui s’amusait, qui testait. Elle avait cru que c’était plus. Pas mon problème.
Enfin… c’est ce que je me répétais depuis des années.
Je terminai la conversation sèchement :
— Trois mois max. Après, elle dégage.
— Merci Noah ! T’es le meilleur ! lança Emma avant de raccrocher.
Je restai là, portable à la main, le cœur battant plus vite que je ne voulais l’admettre.
Putain.
Tessa.
Le flash me revint comme un coup de poing.
L’été brûlant. Le jardin de mon oncle, les soirées sous les lampions, les rires, les bières volées.
Tessa en short, les cheveux en bataille, les pieds nus dans l’herbe.
J’avais dix-huit ans, elle en avait seize. Elle m’avait regardé comme si j’étais son univers.
Je me souvenais de sa main dans la mienne. De sa voix quand elle avait murmuré “je te fais confiance”.
Et moi, comme un con, j’avais pris ce qu’elle m’offrait… avant de la jeter, de la ridiculiser devant les autres.
Je me revoyais, fier, condescendant, jouant au mec indifférent.
Alors qu’au fond, j’avais juste flippé.
Depuis, chaque fois que je pensais à elle, c’était comme une écharde dans ma mémoire.
Je secouai la tête, me levant d’un bond. Pas question de me laisser ramollir par des souvenirs. J’étais Noah Delcourt, fils d’un milliardaire, manager d’un hôtel de luxe en plein cœur de Paris. J’avais pas le temps pour la nostalgie.
Tessa pouvait bien débarquer, faire la gueule, m’insulter.
Moi, j’avais une réunion avec des investisseurs japonais dans dix minutes.
J’avais un empire à gérer.
Elle, elle n’était qu’un fantôme de mon passé.
Enfin… c’est ce que je me persuadai en enfilant ma veste.
TessaJe franchis le seuil sans un mot, le menton haut, comme si je n’avais pas passé deux heures à poireauter dans le couloir.Joris s’écarta, toujours hilare, ses éclats de rire résonnant comme une insulte dans l’appartement surchauffé. Je l’ignorai, mes yeux glissant sur lui comme sur un meuble encombrant. Noah, adossé au mur près de la porte, la referma derrière moi avec un claquement sec qui me fit sursauter.— Tu veux boire quelque chose ? lança-t-il, sa voix teintée d’une provocation tranquille, comme s’il testait jusqu’où il pouvait pousser ma patience.— Je veux du silence, répondis-je, les dents serrées, sentant encore l’humiliation s’accrocher à chaque fibre de mon corps.Il haussa les épaules, un sourire en coin, et retourna s’affaler sur le canapé, reprenant sa manette comme si je n’étais qu’un courant d’air. Le salon empestait la pizza froide et la bière, vestiges d’une soirée improvisée entre mecs. Joris s’installa à côté de lui, mais son rire s’était éteint, remplacé
Tessa Quand je franchis la porte cochère de l’immeuble, mon portable vibra. Anaïs m’avait envoyé un message : “Tu es bien arrivée ? Tu me manques déjà.”Je serrai les dents pour ne pas pleurer.Je pris une photo rapide de l’entrée, du tapis rouge élimé, et lui répondis : “Oui ma chérie, tout va bien. Je te raconterai demain.”L’ascenseur grinça en montant. J’avais hâte de me glisser sous mes draps et de fermer les yeux.Sauf que.En fouillant dans mon sac, je sentis mon cœur s’arrêter.Pas de clés.Rien.Je fouillai une fois, deux fois, trois fois. Je renversai presque le contenu sur le sol du couloir. Mon téléphone, ma bouteille d’eau, mon carnet, mon portefeuille… mais pas ce foutu trousseau.Je dus l’avoir laissé sur la table de nuit en partant.L’angoisse me saisit à la gorge. J’étais enfermée dehors. Comme une idiote.Je m’approchai de la porte, collai mon oreille.Un bruit. Des voix. Un éclat de rire.La télé ? Non. Plus rythmé. Plus constant. Une manette, des pas rapides. Des
NoahLa porte de l’immeuble claqua derrière moi, étouffant le bruit de la circulation. Mon pote Joris me suivait, casque de gamer autour du cou, le sourire vissé aux lèvres. Il n’arrêtait pas de parler de son nouveau jeu, un FPS qui me rappelait vaguement toutes les nuits blanches qu’on avait enchaînées à dix-huit ans.J’avais besoin de ça ce soir. Un truc simple. Un pote, une console, une bière. Pas de clients VIP à cajoler, pas de père à impressionner, pas de rendez-vous business. Juste des tirs pixelisés et des insultes entre potes.On prit l’ascenseur. Joris m’étudia du coin de l’œil.— Alors, ta fameuse coloc ? lança-t-il avec ce sourire narquois qu’il sortait toujours quand il flairait un scoop.— Quelle coloc ? grommelai-je.— Emma m’a dit deux mots. Une copine à elle… ou à toi ? J’ai pas suivi.Je levai les yeux au ciel. Merci Emma. La reine du bavardage.— Une fille qui avait besoin d’un toit. J’avais une chambre libre. Fin de l’histoire.— Une fille, répéta Joris comme si l
Tessa— J’adore quand on me prend pour une stagiaire. Vas-y, Monsieur le Manager.— Un : ta chambre est celle du fond. Porte qui ferme, serrure neuve, clef à prendre dans le tiroir de gauche.— Noté.— Deux : salle de bain à partager, mais je ne suis là ni le matin ni la nuit en semaine.— Parfait. Je n’ai pas prévu d’installer un jacuzzi dans l’évier.— Trois : cuisine commune. Si tu cuisines, tu nettoies. Si tu invites quelqu’un, tu préviens. Si tu veux m’éviter, c’est facile : du lundi au vendredi, je n’existe pas.— Et le week-end ?— Le week-end, je passe, je repars, je dors, ou pas. Je vis. Traduction : on se croise. Si c’est insupportable, la porte et l’ascenseur fonctionnent très bien.Je plantai mes poings sur mes hanches.— Traduction de ma traduction : je ne te dois rien, sauf le respect basique et ma part de ménage.— C’est précisément ce que je viens de dire, répliqua-t-il, bouche presque sourire. Tu vois ? On est déjà d’accord.Il marcha vers la cuisine, ouvrit un tiroir
TessaQuand je franchis la porte cochère de l’immeuble, mon portable vibra. Anaïs m’avait envoyé un message : “Tu es bien arrivée ? Tu me manques déjà.”Je serrai les dents pour ne pas pleurer.Je pris une photo rapide de l’entrée, du tapis rouge élimé, et lui répondis : “Oui ma chérie, tout va bien. Je te raconterai demain.”L’ascenseur grinça en montant. J’avais hâte de me glisser sous mes draps et de fermer les yeux.Sauf que.En fouillant dans mon sac, je sentis mon cœur s’arrêter.Pas de clés.Rien.Je fouillai une fois, deux fois, trois fois. Je renversai presque le contenu sur le sol du couloir. Mon téléphone, ma bouteille d’eau, mon carnet, mon portefeuille… mais pas ce foutu trousseau.Je dus l’avoir laissé sur la table de nuit en partant.L’angoisse me saisit à la gorge. J’étais enfermée dehors. Comme une idiote.Je m’approchai de la porte, collai mon oreille.Un bruit. Des voix. Un éclat de rire.La télé ? Non. Plus rythmé. Plus constant. Une manette, des pas rapides. Des j
TessaLa porte s’ouvrit d’un coup.Pas Paul.Lui.Noah Decourcel. Plus grand, plus net, plus cher que dans mes souvenirs. Chemise claire impeccable, montre qui coûte un loyer, regard noir qui scanne, classeur de jugements dans les yeux. Mon ventre se crispa, mais mes épaules se redressèrent toutes seules.— Salut, lança-t-il, comme si on avait rendez-vous.— Tu plaisantes, soufflai-je. Où est Paul ?— Ailleurs. Ici, c’est chez moi.Silence. Le genre lourd. J’attrapai mon téléphone. Si j’ouvrais la bouche maintenant, ça allait sortir en insultes. Et j’ai une règle : je choisis le moment de mes guerres.— Tu l’appelles ? fit Noah, amusé. T’as besoin d’un tuteur légal ?— Je rappelle Emma, rectifiai-je. Je l’ai eue il y a dix minutes. Là, j’ai besoin d’une vérité complète.Je tapai le numéro. Elle décrocha à la première sonnerie.— Tessa ! Alors, il te plaît l’appart—— C’est chez Noah.Un silence traversa la ligne. Puis un soupir coupable.— Je savais que tu rebrousserais chemin si je
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