LOGINJe referme la portière derrière elle. je reste un moment pensif dans la voiture, à imaginer ce qu'elle subit en ce moment par ma faute. Je ne klaxonne pas. Je ne fais pas de geste inutile. Je la regarde simplement disparaître à l’intérieur de la maison. Quand la porte se referme, quelque chose se vide en moi. Pas brutalement. Lentement. Comme un souffle qu’on retient trop longtemps et qu’on relâche enfin. Quelques minutes plus tard je lui fais un message, elle me rassure et je peux partir le cœur léger. Le trajet jusqu’à chez moi se fait presque mécaniquement. La ville défile, familière, indifférente. Les mêmes rues, les mêmes feux, les mêmes visages pressés. Rien n’a changé dehors. Et pourtant, tout a changé à l'intérieur de moi. Une fois dans l’appartement, le silence m’accueille. Ce silence-là n’est pas oppressant. Il est dense. Chargé. Je pose mes clés, enlève mes chaussures, défais les boutons de ma chemise avec lenteur. Mon corps e
Je raccroche lentement, le téléphone encore brûlant dans ma main. Le silence qui s’installe dans la chambre est lourd, presque gênant. Ma mère n’a rien ajouté après sa question, mais je connais ce silence-là. C’est celui qui promet une avalanche de questions dès que je passerai la porte.Je lève les yeux vers Noah. Il n’a pas bougé. Il est assis au bord du lit, les coudes appuyés sur ses cuisses, la tête légèrement baissée. Son visage est tiré, ses traits plus durs que tout à l’heure, comme si la réalité venait de le rattraper lui aussi.— Je dois rentrer, dis-je enfin.Ma voix est plus ferme que je ne l’aurais cru. Peut-être parce que, pour une fois, je n’ai pas le choix.Je me dirige vers la salle de bain sans attendre de réponse. Le carrelage est froid sous mes pieds nus. Je referme la porte derrière moi et m’appuie quelques secondes contre le lavabo. Mon reflet me renvoie une image qui me déstabilise : cheveux en bataille, yeux encore gonflés de sommeil, le t-shirt de Noah qui gli
Le jour s'étire avec l'apparition des premiers rayons de soleil qui s’infiltrent à travers les rideaux. Ma tête cogne tellement fort qu'on dirait qu'elle va exploser. L'amertume dans ma bouche et cette odeur d’alcool qui émane de moi me donne presque la nausée. J'ouvre à peine mes yeux, je tapotte le lit et là je me heurte à la réalité qui me tape de plein fouet. Je ne suis pas seul dans le lit. Mais qui est ce ? C'est au moins une fille je l'espère. Elle est recouverte d'y drap de la tête au pieds. Je me décide de lui ôter le drap du visage et là je sursaute avant de bondir hors du lit. Mon cerveau et mes yeux ne parviennent pas à croire en ce que je vois. — Hey!... réveillez vous! Dis-je en serrant les dents le ton d'emblé d'une colère et d'un agacement naissant — Mais maman laisse moi dormir encore un peu stp — Réveillez-vous Mlle Mballa ! Vous êtes chez moi et dans mon lit bon sang! Cette fois, ma voix est assez audible et je la regarde attentivement reprendre conscience. Ell
dans la peau de Noah Le lounge est un tourbillon de lumières et de sons. Les basses résonnent dans ma poitrine, chaque vibration me traverse comme un choc électrique. Je vois flou. Les silhouettes autour de moi dansent et rient, inconscientes, légères. Moi, je reste figé sur ma chaise, un verre à la main, tremblant légèrement. Je bois, encore et encore, comme si le liquide pouvait noyer mes pensées et mes sentiments, mais ça ne fait qu’amplifier le chaos à l’intérieur. Mes mains tiennent le verre, mais mes yeux cherchent autre chose. Quelque chose que je n’ai jamais osé convoquer avant ce soir. Mon téléphone glisse entre mes doigts. Je navigue dans les contacts, je cherche son nom, le souffle court. Mon cœur tambourine comme si chaque seconde d’hésitation allait me brûler. Une… deux… trois secondes. Je retarde, mais l’impulsion devient plus forte que moi. Et enfin, sans réfléchir, je tape son numéro et appuie sur appeler. La sonnerie résonne dans mes oreilles comme un coup de canon
L’ascenseur se referme dans un souffle feutré.Le silence s’abat aussitôt, lourd, presque oppressant. Les parois métalliques renvoient notre reflet déformé. Noah est juste devant moi. Trop proche. Assez pour que je sente la chaleur de son corps, assez pour que chaque respiration devienne une prise de risque.Il relâche lentement sa prise sur mon poignet, comme s’il venait seulement de réaliser ce qu’il faisait. Le geste est discret, maîtrisé, mais je l’ai senti. Ce retrait contrôlé. Cette retenue presque douloureuse.— Reste ici, dit-il sans me regarder.Sa voix est redevenue professionnelle. Calme. Tranchante. Celle du PDG que tout le monde respecte et redoute.Mais je sais. Je sais que c’est une façade.— Noah… murmuré-je, incapable de supporter cette distance soudaine.Il ferme les yeux une fraction de seconde. Juste assez pour que je comprenne qu’il lutte. Contre lui-même. Contre quelque chose de plus fort que la raison.— Nadège, coupe-t-il doucement, mais fermement. Écoute-moi.
Le bureau semble s’être transformé en un piège silencieux. La lumière du soleil, filtrée par les stores, découpe des bandes d’ombre sur le sol, et chaque bruit du couloir résonne comme un coup de tonnerre. Noah me retient contre lui, son souffle chaud effleurant mes cheveux, sa main pressant doucement la mienne pour m’empêcher de trembler. — Nadège… murmure-t-il, et je sens que sa voix trahit une peur qu’il tente désespérément de contenir. Ce n’est pas seulement l’ombre ou l’enveloppe. C’est… autre chose. Plus profond, plus dangereux. Je hoche la tête, incapable de parler. Mon cœur bat à un rythme effréné, comme s’il voulait s’échapper de ma poitrine. Chaque fibre de mon corps me dit de fuir, mais je sais que je ne peux pas. Pas maintenant. Pas quand je sens cette proximité, cette intensité, ce danger qui nous relie et nous consume en même temps. Noah se détourne légèrement, ses yeux noirs cherchant quelque chose dans le couloir. Je suis tentée de bouger, de me rapprocher encore, m







