Chapitre 7

« Déguste, ce sont toutes les spécialités. » Chrétien a dit avec un sourire, présentant les plats à Estelle.

À chaque plat, il les a disposés devant elle avec grâce, l’invitant à les déguster.

Estelle était prise de courte, car c’était la première fois depuis des années qu’elle se faisait ainsi servir.

Baissant les yeux, elle a pris sa fourchette et a dégusté un morceau de steak. L’exquis parfum de la viande a calmé brièvement son esprit tourmenté, ce qui a réconforté son appétit ébranlé par la peine récente.

Observant Estelle commencer à manger, Chrétien s’est détendue, a saisi sa fourchette et a entamé son repas avec élégance.

Il s’est efforcé de suivre le rythme auquel Estelle mangeait, posant sa fourchette juste une seconde avant elle.

« Je suis rassasié, et toi ? » a-t-il demandé avec un sourire, tendant un mouchoir en papier.

Estelle a rougi en prenant le mouchoir, tentant de lui répondre avec un sourire : « Moi aussi, j’ai terminé. »

« Alors, rentrons à la maison », a proposé Chrétien avec désinvolture.

Estelle a hésité, puis a décliné : « Ce n’est pas bon... »

Malgré tout, Chrétien s’est levé et l'a entraînée vers la sortie. Arrivés à l'accueil, il s’est tourné vers elle et a dit : « Va m’attendre dehors un moment. »

Estelle a acquiescé, un brin étourdie.

Autrefois, lors des sorties au restaurant avec Théo, elle prenait en charge l’addition tandis que Théo attendait à l’extérieur. Cette réminiscence lui a paru à présent empreinte de tristesse !

Après avoir réglé l’addition, Chrétien a remarqué le mécontentement d’Estelle et lui a demandé d’un ton préoccupé : « Qu’est-ce qui ne va pas, tu ne te sens pas bien ? »

Estelle s’est retournée et a secoué la tête : « Allons-y. »

Alors qu’ils se sont arrêtés devant la voiture, Chrétien a ouvert la portière avec courtoisie et a fait un geste d’invitation.

Estelle a affiché un sourire contraint et est montée dans la voiture.

Elle résistait à l’idée de se rendre chez Chrétien, toutefois, le retour à la famille indifférente ne l’enchantait guère davantage.

Peu de temps après, la voiture s’est immobilisée devant Les Jardins Bienview.

Dès qu’elle a mis le pied à terre, Estelle était saisie d’un choc en découvrant le quartier opulent et influent de cette ville.

Quelle était donc l’identité exacte de cet homme ? Cette interrogation a surgi brusquement dans son esprit.

Apercevant le regard sceptique de la femme, Chrétien a souri en arquant un sourcil : « Allons-y, prends une douche et repose-toi bien, je t’accompagnerai au mariage de ta sœur demain ! »

« Comment es-tu au courant ? » a demandé Estelle, visiblement surprise et son regard était rivé sur l’homme souriant.

Chrétien ne lui a pas répondu et s’est contenté de l’entraîner vers la villa.

En voyant son maître arriver accompagné d’une femme, Clémence a souri comme une baleine !

Après les présentations par Chrétien, Clémence a offert un sourire gracieux à Estelle et a suggéré avec délicatesse : « Madame, pourquoi ne pas commencer par vous accorder un moment de détente dans un bain ? Vous vous sentirez assurément plus à l’aise. »

Estelle a approuvé d’un hochement de tête, ravie à l’idée de se prélasser et anticipant une nuit réparatrice à venir.

Pendant qu’elle montait à l’étage en compagnie de Clémence, Chrétien a passé un appel depuis son téléphone portable. Il a déclaré d’un ton froid : « Prépare une chemise de nuit en taille M, ainsi qu’une tenue de cérémonie de la plus haute qualité. Je veux les voir dans les vingt minutes. »

« Monsieur… » a dit Lucas avant que Chrétien lui ait raccroché au nez.

Impuissant, il a pensé que les vingt minutes étaient bien courtes. Mais malgré le délai serré, il savait clairement qu’il devait s’activer sans plus tarder. Sinon, il risquait d’être envoyé à l’étranger.

Une fois Estelle installée dans la chambre de Chrétien, Clémence est repartie, rayonnante de satisfaction.

Magnifique, son maître avait enfin consenti et s’était précipité dans le mariage ! Elle devrait absolument partager cette excellente nouvelle avec sa grand-mère.

Mais dans le salon, elle a vu Chrétien qui avait l’air sombre. Elle lui a glissé doucement : « Mon jeune maître, votre grand-mère serait aux anges si elle apprenait votre mariage. »

Chrétien, indifférent, lui a répondu sobrement : « Ne lui en parle pas pour l’instant. »