Chapitre 6

Océane a froncé les sourcils et ajusté son écharpe pour couvrir sa bouche et son nez. Elle a murmuré :

« Si cela n'empêche pas de soigner la plaie, je vais rester ainsi, sans enlever mes vêtements. »

Les mains dans les poches, Gaspard, debout dans la salle de soins intensifs, a observé Océane d'un air mécontent. Sa voix douce et profonde a laissé peu de place à la réplique.

« Enlève ton écharpe et ton manteau. »

Océane est restée silencieuse un moment, puis s'est conformée lentement à sa demande, dézippant sa doudoune et enlevant son écharpe.

Au moment où la petite infirmière tirait le rideau, Thibault et Maëlle, tous les deux bandés, sont sortis de l'autre côté.

En une fraction de seconde, Thibault a remarqué les terribles ecchymoses sur le menton et le cou d'Océane.

Cette simple poussée pouvait-elle causer de telles blessures à Océane ?

Séparé par le rideau bleu clair, Thibault a regardé fixement le dos droit et élégant de Gaspard, un sentiment de peur inexplicable envahissant son cœur.

Pensant à la relation entre Gaspard et Océane, et se rappelant le regard de Gaspard lorsqu'il avait emmené Océane dans la voiture, Thibault savait qu'il devait rendre des comptes à Gaspard pour ce qui s'était passé aujourd'hui.

Bien que Gaspard ne soit que le fils adoptif de la famille Pérez, il était désormais le dirigeant officiel de la famille Pérez, et de nombreux projets de la famille Dubois dépendaient de la famille Pérez.

Il a appelé Gaspard à voix basse :

« Gaspard. »

Entendant son nom, Gaspard s'est tourné lentement.

La lumière vive de l'hôpital a mis en valeur les traits virils et élégants de Gaspard. Avec son 1 mètre 86, il a dégagé une aura de pouvoir et de mystère, même sans parler.

Thibault a froncé les sourcils en expliquant :

« Je ne pensais pas que sa tête serait blessée. Ce n'était pas intentionnel. »

Les yeux profonds de Gaspard semblaient lire à travers lui.

« Pour tes 16 ans, tu étais à l'hôpital pour protéger Océane. Pour tes 26 ans, tu es à l'hôpital parce que tu t’es battu avec une autre femme plutôt que de rester avec Océane ? »

Entendant le nom de l'autre femme, Maëlle s'est raidie de tout son corps.

Thibault a tenu fermement la main de Maëlle et l'a tirée derrière lui, exprimant ainsi sa posture de protection envers elle :

« C'est de ma faute, ça n'a rien à voir avec les autres. »

Sur le chemin qu'ils venaient de parcourir, Maëlle lui avait déjà expliqué qu’Océane n'avait rien dit d'autre.

« Pendant toutes ces années où j'ai soutenu la famille Dubois, il semble que tes parents ne t'aient rien dit ». Gaspard a balayé du regard Maëlle, imperturbable, puis a fixé Thibault, penché, reconnaissant son erreur. Il a retiré ses lunettes pour les essuyer et a poursuivi :

« Comment oses-tu lui faire du mal ? Ta famille semble ne plus vouloir survivre. »

Thibault a serré les dents, rempli de honte.

Voyant Valentin revenir avec des vêtements propres et des chaussures pour Océane et Thibault, Gaspard n'a plus rien dit et a remis simplement ses lunettes en place.

Maëlle, le regard froid face à Gaspard, n'osait pas rester longtemps et a dit à Valentin et à Thibault :

« Je dois partir pour attraper mon avion. Dites-le à Océane pour moi. »

« Je vais te conduire ». Thibault a serré la main de Maëlle à contrecœur.

« Toi aussi, rentre chez toi ». Gaspard, voyant que Valentin hésitait à partir, a ajouté :

« N’inquiète pas ta sœur, Océane sera sous ma responsabilité. »

Valentin a acquiescé en pensant à sa sœur enceinte, puis a remis le sac de courses à l'assistant de Gaspard.

Océane avait six points de suture, tout comme Thibault, elle devait rester à l'hôpital pour observation cette nuit.

En sortant de la salle de bain de la chambre individuelle après avoir revêtu la tenue d'hôpital, Océane a vu que Gaspard n'était toujours pas parti. Il avait enlevé sa veste et était assis sur le canapé en train de parler au téléphone.

Peut-être à cause de la chaleur excessive dans la chambre, Gaspard s'est senti étouffé. Il a déboutonné sa chemise grise d'une main et a remonté les manches de manière décontractée, révélant ses bras fins et ses poignets bien dessinés, portant une montre en cuir marron foncé.

Alors qu'il était concentré sur ses gestes, il a aperçu du coin de l'œil Océane, dont la tête était enveloppée de bandages, sortir de la salle de bain. Gaspard a dit simplement au téléphone :

« Je rentre lundi prochain » avant de raccrocher.

Son regard profond s'est posé sur les ecchymoses sur le menton d'Océane.

« Viens t'asseoir ici. »