CHAPITRE 4 — Le lendemain matin de la luxure
Point de vue de Céleste Je me suis réveillée emmitouflée dans des couvertures trop douillettes pour la tempête infernale que j'avais traversée la nuit dernière. Mes sourcils se froncèrent de confusion tandis que mes yeux s'habituaient lentement à la lumière du soleil qui filtrait à travers les rideaux. C'est déjà le matin ? L'espace d'un instant, j'ai cru que tout cela n'était qu'un rêve étrange : la tempête, la grotte, la façon dont le corps de Lucien scintillait avec le mien, me débarrassant de mes doutes, comme si j'étais tout ce qu'il avait toujours désiré. Mais la douleur sourde dans mon sexe m'a rappelé que ce n'était pas le fruit de mon imagination. Même l'odeur de fumée du feu me collait à la peau et sa chaleur persistait à l'endroit où il m'avait touchée. Mes joues ont lentement rougi lorsque mes lèvres se sont entrouvertes de surprise. C'était vraiment arrivé. Ce n'était pas qu'un rêve. Mais pourquoi ne me sentais-je pas trempée ? Attendez… ce ne sont pas mes vêtements non plus ! Je clignai des yeux en regardant le haut que je portais, inspirant bruyamment tandis que son eau de Cologne addictive me parvenait aux narines. C'était le même haut que M. Inconnu portait la veille, sauf qu'il me couvrait presque les genoux comme une robe. Je porte son haut… Est-ce que ça veut dire qu'il… m'a ramenée chez moi ? Scrutant les lieux, je clignai des yeux en regardant le plafond de ma chambre, le cœur battant la chamade. Je ne me souvenais même plus comment j'étais revenue. Comment ? Quand ? Le dernier souvenir dont je me souvenais, c'était de m'assoupir lentement dans ses bras, savourant l'intensité du regard qui brillait dans ses yeux dorés tandis qu'il me regardait avec un petit sourire. Il me regardait comme s'il m'assurait que j'étais en sécurité avec lui. Et qu'il ne partirait pas de sitôt. Mais… il n'était plus là. Il… n'avait pas tenu sa promesse. J'ai pressé l'oreiller sur mon visage, étouffant un gémissement de frustration tandis que son eau de Cologne ne faisait que me rendre encore plus folle. Pourquoi lui avais-je dit que ce n'était jamais arrivé ? Déesse, pourquoi avais-je laissé quoi que ce soit arriver ? Je ne savais pas ce qui était pire. Que je fréquente un inconnu dont j'apprenais à peine le nom, ou que je veuille plus qu'une aventure d'un soir avec lui. Ouais, les deux me semblaient vraiment mauvais. Mais je n'allais pas céder. Pas avant d'avoir obtenu des réponses. — « Tu manges », fit remarquer Grand-mère avec un petit sourire, les yeux pétillant de surprise. « Qui est cette personne ? » Je me suis figée à mi-chemin, la fourchette plantée dans les pâtes, en la regardant, le visage rouge. « Hein ? De quoi… de quoi tu parles ? » « Tu n'as pas nié. » Elle rit doucement, son sourire s'élargissant encore. « Je… ne sais pas de quoi tu parles. J’ai faim depuis trop longtemps pour continuer à bouder. » répondis-je rapidement, piquant mes pâtes encore et encore avant de les manger. « Ça veut dire que la visite de l’Alpha n’était pas importante ? » Elle pencha la tête sur le côté. Je me figeai. « Alpha ? » « Oui, il est passé ce matin avec une enveloppe. » dit-elle en me tendant l’enveloppe sans hésiter. Elle était encore scellée d’un écusson argenté – un écusson Alpha. Un sceau que seul un Alpha pouvait donner. Je serrai l’enveloppe, prête à la déchirer en morceaux, tandis que je serrais les dents : « As-tu laissé entrer Damon, Grand-mère ? » « Damon ? » cracha-t-elle, comme si je venais de dire l’inimaginable. « Et qui a dit que Damon était l’Alpha ? » Je clignai des yeux, surprise par ses paroles. Si Damon n’était pas l’Alpha… qui l’était ? Sans hésiter, je fouillai dans l'enveloppe et parcourus son contenu, les yeux écarquillés tandis que je tenais la lettre entre mes mains : Entraînement général avec toutes les louves avant midi. Ne pas être mis à l'écart, sinon il y aura des conséquences en cas de désobéissance. Toi y compris, Céleste. Sincèrement, Ton Alpha. 🐾 Toi y compris, Céleste. J'ai eu un pincement au cœur. Il me connaissait. Bien sûr qu'il savait pour moi ! « Un entraînement ?! » hurlai-je en jetant la lettre de côté avec colère. « Quoi ? M'humilier ne suffisait pas ? Maintenant, je dois me montrer et les affronter tous ouvertement ? » « Tu ne crois pas que l'Alpha est assez fort pour contrôler qui parle et qui bouge ? » demanda-t-elle d'une voix calme mais ferme, comme si elle savait très bien de qui elle parlait. « Tu ne crois pas qu'il peut te protéger ? » « Pourquoi parles-tu comme si tu le connaissais personnellement ? » Je serrai les dents, les yeux plissés de suspicion tandis qu'elle haussait les épaules et prenait une bouchée de son dernier repas. Merde. Ce sont les ordres d'Alpha. Je ne peux pas esquiver ça. Surtout pas quand, d'une manière ou d'une autre, c'était à moi que cela s'adressait. Je veux dire, si l'Alpha pouvait avoir la gentillesse de se souvenir de mes absences à l'entraînement, cela signifiait qu'il pouvait se souvenir de n'importe qui. La dernière phrase résonna dans mon esprit et soudain, l'inconnu de la nuit dernière me revint en mémoire. « Quelqu'un d'autre est passé pour… je ne sais pas, me déposer chez moi ? Quelqu'un avec… des yeux dorés ? » Elle marqua une pause et leva les yeux vers moi, m'adressant ce qui ressemblait à un sourire suffisant et malicieux, comme si elle n'allait rien dire tant que je ne lui aurais pas expliqué qui c'était. « Tu sais quoi ? Oublie ma question », soupirai-je, comprenant où elle voulait en venir. « Apparemment, j'ai un entraînement pour… J'ai besoin de me rafraîchir avant de faire mon apparition. » Après avoir englouti les dernières bouchées de mon repas, je pris les plats vides sur la table et me dirigeai vers la cuisine, mais la voix de ma grand-mère me fit m'arrêter net. « Céleste ? » appela-t-elle. « Oui, grand-mère ? » demandai-je en me retournant lentement. « Rien. » répondit-elle en secouant la tête avec un petit sourire, puis se leva de sa chaise et se dirigea vers sa chambre. Je fronçai les sourcils, essayant de déterminer si j'avais dit quelque chose de mal, mais je n'en trouvais pas. C'était… bizarre. Je haussai les épaules et pris une grande inspiration en me remémorant les inévitables tâches qui m'attendaient. Mais pourquoi cet Alpha me veut-il à l'entraînement ? **** Apparemment, la raison était simple. Parce que l'inconnu d'hier soir n'était pas n'importe quel étranger. C'était le putain d'Alpha. Et ce n'était pas tout ! C'était aussi le putain d'oncle de Damon, Lucien ! Mais je pensais que son oncle était d'une autre meute, c'est ce que Damon m'avait dit quand on était ensemble ! Ça n'avait aucun sens qu'il me mente, mais ce n'était pas le problème pour l'instant. Le problème, c'était moi. Je restai bouche bée. Mes yeux s'écarquillèrent si fort que ça me fit mal, et j'en oubliai soudain comment respirer. « Redresse-toi, Zoé. » Lucien ordonna à l'une des louves en formation, les bras soigneusement croisés dans le dos, nous observant. Pas moi, cependant. Je me cachais parfaitement derrière une autre louve, faisant de mon mieux pour ne pas être repéré. Oh Déesse, j'ai couché avec l'Alpha ! J'ai couché avec Lucien ! Comment ai-je pu ignorer qu'il était l'Alpha ? Pourquoi n'a-t-il rien dit ? « Hé, regarde. C'est le rejeté. » Putain. C'était la dernière chose que j'avais besoin d'entendre. Pas devant lui. Je relevai la tête pour affronter le sourire moqueur d'une des femelles, son regard aussi perçant que ses paroles, tandis qu'elle me toisait de haut en bas comme si j'étais transformé en troll. Puis nos regards se croisèrent. Ces mêmes yeux dorés intenses me fixaient comme si personne d'autre ici n'avait d'importance. Comme si j'étais la raison de tout cet entraînement. Mon souffle se bloqua tandis que je me détournais, les poings serrés le long de mon corps, la rage me dévorant. Était-ce son œuvre ? Pour continuer là où son neveu s’était arrêté ? Pour se vanter d’avoir réussi à me toucher et de pouvoir me balancer quand il le voulait ? « Ça suffit, Sélène », ajouta une autre voix. Une voix qui me glaça le sang tant elle me semblait familière. « Pour quelqu’un qui porte le même nom que la Déesse de la Lune, tu es trop irascible et irréfléchie. Travaille sur tes manières avant que l’Alpha ne le fasse. » Damon. J’observai Lucien et Damon se tourner vers moi, attirant l’attention sur ma silhouette chancelante tandis que ma gorge se serrait soudain. Une émotion, oui. Une émotion crue et ignoble de honte, de colère et de déception. Mais il y avait autre chose. Je plaçai une main sur ma bouche et sortis précipitamment de la salle d’entraînement, renversant le contenu de ma nourriture du matin tandis que je peinais à manger. Mon cœur battait fort et mes paumes étaient moites tandis que je contemplais avec incrédulité et confusion ce qui venait de se passer. Pourquoi me suis-je sentie si mal tout à coup ? J'allais bien, cette fois…CHAPITRE 4 — Le lendemain matin de la luxurePoint de vue de CélesteJe me suis réveillée emmitouflée dans des couvertures trop douillettes pour la tempête infernale que j'avais traversée la nuit dernière.Mes sourcils se froncèrent de confusion tandis que mes yeux s'habituaient lentement à la lumière du soleil qui filtrait à travers les rideaux. C'est déjà le matin ?L'espace d'un instant, j'ai cru que tout cela n'était qu'un rêve étrange : la tempête, la grotte, la façon dont le corps de Lucien scintillait avec le mien, me débarrassant de mes doutes, comme si j'étais tout ce qu'il avait toujours désiré.Mais la douleur sourde dans mon sexe m'a rappelé que ce n'était pas le fruit de mon imagination. Même l'odeur de fumée du feu me collait à la peau et sa chaleur persistait à l'endroit où il m'avait touchée.Mes joues ont lentement rougi lorsque mes lèvres se sont entrouvertes de surprise. C'était vraiment arrivé. Ce n'était pas qu'un rêve. Mais pourquoi ne me sentais-je pas trempée ?
Chapitre 3 - Le Toucher de l'ÉtrangerPoint de vue de CélesteL'homme que j'avais croisé la nuit de mon rejet. L'inconnu qui semblait vouloir me soulager de toute ma douleur cette nuit-là.Pourquoi était-il là ?« N-non, reste où tu es ! » J'ai pointé du doigt sa silhouette debout, reculant, tandis qu'il ignorait ma protestation, l'inquiétude dans le regard.Attends, pourquoi a-t-il l'air si ridiculement calme en ce moment ? Me traquait-il ? L'ont-ils envoyé ici pour me chercher ?J'ai paniqué instantanément et j'ai secoué la tête en tournant rapidement les talons. « Je-je trouverai un autre endroit… »Alors que je me retournais pour partir, mon foutu pied a glissé sur une foutue pierre mouillée à côté.Mon cœur a bondi hors de ma poitrine en sentant mon corps basculer en arrière sous l'effet de l'action. J'ai poussé un cri et fermé les yeux en attendant que la douleur suive. Mais je n'en ressentais aucune.Aucune… si ce n'est des mains fortes et fermes qui me tenaient avec précautio
CHAPITRE DEUX — La Tempête et l'ÉtrangerPoint de vue de CélesteAprès le cruel rejet de Damon, les jours étaient devenus flous.J'avais arrêté de compter les semaines après cette nuit-là, tout comme j'avais arrêté d'arborer des sourires espiègles et d'assister aux rassemblements.Comment le pouvais-je, avec toutes ces rumeurs et ces murmures qui circulaient encore ?Bon sang, je ne supportais même plus de me regarder dans le miroir. Car là où mes yeux verts pétillaient d'espoir et d'adoration, la douleur et l'amertume aspiraient le peu de vivacité qui restait sur mes traits, rendant mes cernes et mes poches encore plus visibles que mes joues roses.Grâce à Damon, je n'étais plus la douce et joviale Céleste.J'étais l'ombre de moi-même, celle qui se faufilait partout, la tête basse, le vide à la place de son loup.J'étais de nouveau invisible. Et quant à ma grand-mère…J'avais mal à la poitrine en réponse, car chaque fois qu'elle regardait dans ma direction, son regard brillait du mê
CHAPITRE 1— La Nuit où j'ai tout perduPoint de vue de Céleste« Plus qu'une heure. Et il sera tout à moi. » murmurai-je en me mordant les lèvres tandis que je fixais la lune d'un regard rêveur, imaginant toutes les surprises que Damon me réservait ce soir.« C'est forcément l'élu, pas vrai, Sélène ? » demandai-je à la lune, sentant le poids de ses rayons se déverser sur ma silhouette, faisant scintiller le satin de ma robe comme si on y avait soufflé des paillettes.Je serrai les mâchoires, le silence m'envahissant, me rappelant que la lune n'était pas assez partiale pour me répondre.Aussitôt, mon attention se porta sur les nuages qui s'écartaient lentement, laissant la lune enfin dégager le passage sous mon rebord de fenêtre, révélant une partie de l'endroit où mon destin me réserverait.La cérémonie d'accouplement allait avoir lieu juste sous la lune. Me mordant les lèvres, je lissai les bords de ma robe pour la centième fois ce soir, prétextant que ma robe était difficile à po