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Chapitre 7 — La soumission d'une volonté

Author: Déesse
last update Huling Na-update: 2025-04-25 00:10:52

Élias

Je reste là, debout, observant Graziella, les yeux rivés sur elle. Le contrat est désormais signé, et l’instant qui suit est suspendu, comme un souffle retenu dans l’air. Elle semble figée, le stylo encore dans la main, comme si la décision qu’elle vient de prendre ne parvenait pas tout à fait à se manifester dans son esprit. Je pourrais me satisfaire de ce moment. Le poids de son choix repose entièrement sur elle, mais j’ai besoin de plus. J’ai besoin de savoir si elle mesure vraiment ce qu’elle a fait.

Je n’ai jamais été du genre à m’attarder sur les faiblesses des autres, mais Graziella… elle m’intrigue. J’ai observé sa lutte intérieure, la façon dont elle s’accrochait encore à une illusion de liberté, comme si un choix plus noble s’offrait à elle. Elle savait, comme moi, que c’était une illusion. Tout ceci ne faisait que retarder l’inévitable. Le pouvoir que je détiens sur elle ne vient pas d’un simple contrat. Non, ce pouvoir réside dans l’emprise que j’ai sur son âme, sur ses désirs, sur ses peurs.

Elle me regarde enfin, ses yeux cherchant quelque chose. Un signe de ma part, peut-être. Un mot qui pourrait lui accorder la validation qu’elle recherche. Mais elle ne trouve rien. Je suis comme le roc auquel elle s’est accrochée sans le savoir. L’indifférence que je déploie autour de moi est plus forte que n’importe quelle douceur, plus tranchante que n’importe quelle menace.

— Bien, je dis, mes lèvres se tendant légèrement en un rictus froid. Vous avez pris votre place.

Elle tremble légèrement, juste assez pour que je le remarque, mais elle garde la tête haute. Elle sait que l’étape suivante est celle où tout commence. Il n’y a pas de retour possible. Pas après cette signature. Mais une part de moi attend qu’elle montre plus de résistance, qu’elle s’affronte à cette vérité. C’est ce que j’ai aimé chez elle depuis le début : sa capacité à se battre, même contre ses propres désirs. Mais, en même temps, je sais qu’il y a un prix à payer pour chaque rebellion. Et c’est moi qui fixe ce prix.

Je m’approche lentement, mes pas résonnant dans le silence de la pièce, et je me penche légèrement vers elle, juste assez pour qu’elle sente ma présence, ma domination. Elle inspire profondément, mais ses yeux ne fuient pas. Cela, c’est bon. Une partie d’elle accepte ce que je suis sur le point de lui offrir. L’autre, bien qu’embrumée par l’incertitude, sait que cela n’aura pas d’importance à la fin. C’est déjà trop tard.

— Regardez-moi, Graziella. Je laisse ma voix s’étendre, devenant plus profonde, plus grave. Vous m’avez fait une promesse. Vous m’avez donné votre parole. Vous m’appartenez maintenant.

Il y a un frémissement dans ses yeux. Elle semble chercher une échappatoire, une manière de contester ce que je viens de dire, mais elle sait qu’il n’y en a pas. Les mots que je prononce ne sont pas une simple déclaration. Ce sont des vérités qu’elle n’a pas encore complètement intégrées, mais qui l’étouffent déjà, sans qu’elle s’en rende compte.

— Et maintenant, vous allez m’obéir. Chaque action que vous ferez, chaque geste, chaque pensée, tout doit m’appartenir.

Elle déglutit, mais son regard reste fixé sur le mien, brûlant de cette lutte intérieure. Je vois le feu dans ses yeux, celui d’une personne qui ne se laisse jamais dominer sans un combat. Mais cette fois, elle est fatiguée. Épuisée par les épreuves, par les dilemmes, par ses propres désirs contradictoires. Et moi, je suis celui qui va la guider, ou peut-être plus exactement, celui qui va l’amener à se perdre complètement.

Je m’écarte un peu, la laissant respirer, mais chaque geste que je fais, chaque mouvement que je fais, revient à un seul et même point : elle m’appartient. Elle le sait désormais. La question n’est plus de savoir si elle peut me résister, mais combien de temps elle tiendra avant de céder complètement. Je n’ai jamais aimé les compromis, et ce qu’elle a fait aujourd’hui, c’est précisément ce qu’il fallait : elle a accepté de ne plus être elle-même. Elle a décidé de se perdre en moi.

Un frisson traverse ma colonne vertébrale en pensant à ce qui nous attend, et je me permets une brève pensée de satisfaction. Graziella est mienne maintenant. Mais la route ne fait que commencer.

Je la regarde un instant plus longtemps, analysant les changements subtils sur son visage, les battements effrayés de son cœur, la tension qui se relâche lentement à chaque seconde. Elle ne veut pas l’admettre, mais au fond d’elle, elle sait qu’elle a fait le seul choix qui comptait. Et dans cette acceptation silencieuse, il y a une forme de liberté. La sienne. Celle de vivre selon mes règles. De me suivre dans un abîme dont elle ne reviendra plus.

— Vous êtes à moi, Graziella, je répète, comme une promesse douce-amère. Mais dans cette phrase, il y a aussi un avertissement. Un avertissement pour nous deux. Parce qu’aucun des deux n’en sortira indemne.

Elle se relève lentement, le regard plus déterminé qu’auparavant, mais je la connais mieux que quiconque. Elle est perdue. Comme moi, elle est déjà tombée. Et c'est moi qui ai créé cette chute. Ce n’est pas la fin

de l’histoire. C’est le début.

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