Share

Partie 03

Deux jours se sont écoulés et j'ai déjà soldé l'argent de scolarité à ma sœur comme prévu et cette dernière compose sans problème. J'ai déjà tout mis au point concernant le voyage, parce que monsieur Gabin m'a déjà appelé pour savoir si je suis toujours partant. Me connaissant, il se disait que ce serait difficile pour moi de rester loin de ma famille et pour ça il m'avait fait une autre proposition qui consiste à ce que je vais rester au pays en travaillant avec son équipe qui ne sera pas du voyage. Car si tout va bien, nous allons prendre la route le lendemain et il ne voulait pas que je change de décision à la dernière minute. 

Je lui ai répondu que j'irai au Ghana avec lui. Malgré que je lisais la tristesse sur le visage de ma mère qui était vraiment contente pour le voyage que j'étais sur le point de faire. Elle voyait que ce serait lourd pour elle de supporter mon absence dans la maison, difficile pour elle de vivre loin de son unique garçon, de son fils aîné, elle avait peur de ne plus me voir, peur que je ne revienne plus de ce voyage. 

Elle avait raison parce que c'est la première fois depuis que je suis venu au monde de m'éloigner d'elle et de ma sœur, c'est vrai que ça arrivait que pars travailler et je fais deux jours au dehors. Mais pour cette fois-ci, ce n'est pas le cas, je me rends dans un autre pays différent de notre. Sans oublier que monsieur Gabin ne m'a pas encore dit le temps ou le jour que nous ferons là-bas. 

J'avais pensé à tout cela et pourtant, je me suis dit avec tout ce qui n'arrivait, toutes les souffrances que ma famille endurait, qu'il n'y a pas de hasard et seul Dieu sait la raison pour laquelle, il a mis monsieur Gabin sur mon chemin, jusqu'à ce que ce dernier me propose de le suivre au Ghana. 

Malgré cette décision que j'avais prise, je n'arrêtais de me poser des questions parce que je ne voulais pas me retrouver loin de ma famille,mais j'avais pas le choix, parce que c'est mon avenir qui est en jeu. Sans oublier que depuis que je suis dans mon pays d'origine,je n'arrive à trouver aucun travail digne des diplômes que j'ai lutté pour avoir. Alors je me suis dit que peut être,ces diplômes ont un rôle à jouer dans le pays où je m'apprêtais à me rendre. J'étais tellement sûr de ça qu'on dirait que c'était Dieu qui est venu me dire ça. 

J'étais assis sur la natte, sous le manguier qui était dans la maison et j'avais ma tête dans les nuages quand ma mère était venue me voir. 

Elle m'avait touché, et je suis revenu en moi. 

– Maman c'est toi ? 

– Oui mon garçon, quelque chose ne va pas ? 

– Tout va bien maman et toi j'espère que ça va ? Parce que j'ai ressenti que ça ne va pas depuis que je vous ai dit que j'irai au Ghana demain. 

– Mon fils c'est que je me pose des questions auxquelles je n'arrive pas à trouver de réponses. Tu sais que tu es mon seul garçon, le seul mari que j'ai à présent et je me sens coupable de tout ce que vous vivez. Je me demande même si je mérite que vous m'appelez “ Maman ” alors que je n'arrive même pas à satisfaire vos besoins. Si j'avais les moyens comme certaines mères en ont, je te jure que je ne vais pas accepter que tu ailles rester loin de moi mon bébé. Parce que je passerai tout mon temps à me demander si tu as déjà mangé, si tu t'es déjà couché, si tu t'es bien réveillé, si tout se passe bien avec toi là-bas, … Mon chéri..

Ma mère n'avait pas terminé sa phrase avant de commencer par laisser voir ses larmes qui jaillissaient de ses yeux malgré l'effort qu'elle faisait pour les garder. 

Je me suis approché d'elle, comme elle avait pris siège sur la natte non loin de moi et j'avais pris la parole. 

– Maman tu sais, on ne peut jamais savoir là où se trouve notre bonheur. Je peux bien être né au Bénin,étant un béninois et mon bonheur se trouvera dans un autre pays. Je peux lire dans tes yeux que tu ne veux pas que je parte loin de toi et si c'est que je ne suis pas conscient de ce que je fais, je fais aussi changer de décision. Mais tu sais très bien que c'est notre futur qui est en jeu. Maman c'est vrai que nous avons maintenant où déposer nos tête, mais nous ne devons pas oublier aussi que nous n'avons aucun droit de rester dans cette maison toute notre vie comme on le désire maman. Le jour que le propriétaire viendra réclamer, nous serons dans l'obligation de déguerpir. Notre père est toujours en vie, mais c'est tout comme si nous n'avons pas de père, j'ai cinq ans et ma sœur en a deux lorsque notre père t'a chassé de sa maison. Mais je ne suis plus ce petit garçon maman, j'ai actuellement vingt-quatre ans et Ernestine ma sœur, a vingt-un et si ce n'était pas à cause des manques de moyens financiers, sans oublier les maladies je ne suis pas sûr qu'elle serait encore en classe de première maman. Maman, tu as vraiment souffert pour nous donner une bonne éducation, sans l'aide de personne, tu nous a montré que dans cette vie, il y a de hauts et des bas et que avec Dieu à nos côtés nous irons de l'avant et qu'il n'y a pas un rêve impossible, si nous même nous savons que c'est nous même qui feront de ses rêves des réalités. Alors arrête de t'inquiéter. Rien ne m'arrivera maman, parce que j'ai ma mère qui est toujours là pour moi et je sais que tu seras toujours de cœur avec moi, même étant loin de toi. Maman tu m'as appris à faire face à tout obstacle, à avancer même si la tempête me bloque la vue, tu m'as appris que celui qui est sur la bonne voie et qui ne souhaite jamais le mal de quelqu'un sera toujours victorieux une fois qu'il est attaché à Dieu. Alors sois sans crainte et sache que je vais revenir de ce voyage sain et sauf. 

– J'ai compris mon garçon et j'ai aussi confiance en Dieu, je sais aussi que je ne pourrai rien dire pour te faire changer d'avis. Parce que tu es devenu si mature et je suis vraiment contente pour ça. Je sais maintenant que mon bébé est devenu un homme qui est capable d'affronter tout obstacle qui se dressera devant lui. Sois toujours fort mon garçon et n'oublie jamais tes origines, quelque chose me dit que, même si le travail pour lequel monsieur Gabin et toi irez au Ghana, termine, toi tu ne reviendras pas si vite au pays. 

– Maman tu veux dire quoi par là ? 

– Je veux juste dire par là que ton destin se trouve là-bas et que le bon Dieu a déjà tracé ton chemin pour toi. Mais sache toujours prendre des décisions, avant même de prendre une décision, prie et demande à Dieu de te guider. Je sais que tu n'es pas du genre à te faire des amis, mais on ne sait jamais, et n'oublie pas que le malin est partout. Alors sache bien où mettre tes pieds, pour ne pas te créer des ennuis, ni à celui qui veut t'accompagner là-bas. 

– J'ai compris tout ce que tu as dit maman, et sache que je mettrai en pratique tous tes précieux conseils comme je le fais d'habitude. Mais tu as dit quelque chose et je veux bien que tu saches quelque chose concernant ça. 

– Quoi mon chéri ? 

– Tu as dit que tu te demandes si tu mérites qu'on t'appelle “ Maman ” tout juste parce que tu n'arrives pas à satisfaire nos envies. Sache que ce que tu fais pour nous dépasse tout ce que tu peux imaginer maman, tu n'es pas non seulement une mère pour nous, mais notre Dieu sur terre. Maman, arrête de te poser ces genres de questions, parce que tu représentes notre raison de vivre. Je sais que même Dieu, serait en colère contre moi parce que c'est ma mère qui est la première personne la plus précieuse pour moi, mais je sais aussi qu'à cause de ça qu'il m'aimera encore plus. 

– Je suis fière de toi mon garçon et je suis vraiment contente de connaître ce que je suis pour toi. 

– « Pour moi tu es la plus merveilleuse maman du monde, tu es tout simplement ma raison de vivre, ma joie, mon bonheur, ma force et celle qui me pousse à aller de l'avant. Je t'aime maman.» Ma mère et moi avions tourné la tête, car c'était la voix de ma petite sœur et oui, c'était bien elle. Elle était déjà de retour à la maison et avait les larmes aux yeux, on dirait qu'elle était là depuis un moment et écoutait toute notre conversation. 

Elle était venue s'asseoir sur la natte avec nous et après avoir reçu une réponse rassurante, suite à nos questions concernant sa composition, elle s'est allongée en déposant sa tête sur les cuisses de notre mère. 

Je les regardais avec la joie au cœur et les larmes qui s'apprêtaient à couler de mes yeux et je me suis levé pour faire mon entrée à l'intérieur. Un homme pleure sous la pluie dit-on. 

De l'autre côté…( CAMEROUN ) 

*** BRENDA ***

J'avais déjà fini ce que je faisais et je m'apprêtais à rentrer chez moi quand la secrétaire de mon père est venu me voir pour me dire que mon père m'appelle. Moi qui pensait que mon père était déjà rentré, parce qu'il était sorti avec l'un de ses partenaires d'affaires. Je m'attendais pas à ce que ce dernier se trouve encore à l'intérieur de la compagnie. 

J'ai fini de ranger mes affaires et je suis parti le rejoindre dans son bureau. Une fois dans le bureau, je l'avais vu en train de jeter quelques coups d'œil dans certains documents. 

– Papa, tu es encore là ? 

– Oui ma fille, 

– C'est quoi tu travailles encore c'est ça ? 

– Non ce n'est pas ça, c'est que je suis en train de mettre en place certains trucs concernant ce qui sera fait au Ghana. 

– OK je vois, j'espère que tu as déjà terminé ? 

– Oui et nous pouvons rentrer à la maison. 

– D'accord papa. Es-tu sûr que tout va bien ? 

– Oui,pourquoi tu demandes ça ? As-tu vu quelque chose d'anormal ? 

– Non même pas, tout juste que tu as l'air tendu. 

– Tu aimes trop ton père, c'est pour cette raison que tu te fais trop de souci pour lui, sinon je vais super bien et tout se passe comme sur des roulettes. 

– Dans ce cas je suis content d'entendre cela papa, nous pouvons …

– Oui oui allons-y ma chérie.

– Mais papa depuis tu ne m'as pas encore dit ce que nous irons faire au Ghana hein, tu sais très bien que j'aime pas qu'on sème du suspens. Parce que j'aime être au courant de tout. 

– Je sais très bien ça ma chérie et n'oublie pas que je suis ton père et je t'ai déjà dit que c'est une surprise. Commence aussi par te préparer parce qu'il y a beaucoup de travail qui t'attendent là-bas. 

– Beaucoup de travail? 

– Oui future directrice. 

– Pardon ? 

Mon père ne m'a plus rien dit avant de me dépasser, j'avais fermé la porte de son bureau et puis je l'avais suivi. Une fois à l'extérieur, nous sommes montés dans la voiture et le chauffeur avait démarré. 

Je me posais des questions concernant ce que mon père venait de dire, mais je n'arrivais pas à trouver une réponse concernant. 

“ Chez monsieur NGO ( L'ami et l'un des plus grands partenaires d'affaires de monsieur JOHN SEIGING, le père de Brenda.” 

NGO : Pascal, qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans ta tête ou bien tu as un problème ?

PASCAL : Mais papa, pourquoi cette question ? Pourquoi tu ne veux pas me comprendre ? Je vais me marier, ça c'est forcé et c'est l'une de mes plus grandes prières d'avoir des enfants. Mais ce n'est pas encore le temps père, parce que j'ai pas encore fini de vivre ma jeunesse. 

NGO : Vraiment ? Dans ce cas, sache que tu ne pourras pas être l'héritier de cette famille et il n'y en aura même pas. Parce que tu es le seul enfant que j'ai et comme tu ne te sens pas encore prêt, c'est comme tu veux. 

*** PASCAL ***

Je me nomme Pascal NGO, l'unique fils héritier de monsieur Kevin NGO et de Inès NGO. Ma mère est docteur dans l'un des grands hôpitaux du Cameroun et mon père est un homme d'affaires très puissant. Je viens de mettre une pause concernant les études parce que je suis directeur adjoint dans la compagnie de mon père, je suis âgé de vingt-cinq ans et je compte bien réaliser le rêve de mes parents comme je suis leur fils unique. Ce rêve est de leur donner des petits fils, car ces derniers pensent qu'ils deviennent de plus en plus vieux et ils veulent bien voir leurs petits fils. Sans mentir je me suis déjà lancé dans plus de trente relations amoureuses juste à mon âge, le truc c'est pas que mon cœur a été détruit trente fois, mais j'ai été le destructeur des cœurs de trente belles et séduisantes filles. J'aime faire la belle vie et pour moi, ce n'est pas encore le moment pour se mettre la bague au doigt d'une femme. Pour moi, ces filles m'aiment à cause de ma classe, la richesse de mes parents et moi aussi je les aime à cause de leurs entrejambes. La vie est tout simplement belle. Pour dire vrai moi j'ai pas encore ma tête dans ces trucs de relation amoureuse, ou autre concernant l'amour. Mais à cause de mes parents, je dois vite décider de passer à cette étape, parce que d'après ce que mon père vient de me dire, si je ne me marie pas et avoir des enfants, tous ses biens seront transformés en don de charité. Ce que je ne pourrai jamais me permettre, alors je ferai tout pour trouver cette femme qui mérite cette bague de mariage, sans oublier que je veux faire ça juste pour être l'héritier et non pour l'amour parce que c'est pas encore mon truc. Mais bon j'ai ma petite idée... 

*** BRENDA ***

Après avoir passé beaucoup de temps sur la route à cause des embouteillages, nous voilà enfin à la maison. Mon père et moi étions sortis de la voiture et nous sommes entrés à l'intérieur. 

Ma mère était au salon en train de discuter avec sa designeuse, on dirait que cette dernière aussi veut aller au Ghana. 

Je l'avais saluée et après avoir reçu un bisou vivifiant de sa part, je suis montée dans ma chambre pour me changer. 

Une fois dans ma chambre, étant en train de me changer, mon portable avait commencé par sonner, j'avais pris et c'était un numéro inconnu, j'avais décroché. 

– Allô !!! À qui ai-je l'honneur ? 

– Bonsoir Brenda, c'est Pascal. 

À suivre...

RICHY PLUME-RAM 

GOD’S INSPIRATION 

Related chapters

Latest chapter

DMCA.com Protection Status