Le poids des secrets s’alourdissait chaque jour un peu plus sur les épaules de Léa. Depuis qu’elle avait reçu ce message anonyme, elle se sentait comme un animal traqué, une proie consciente que chaque pas la rapprochait d’un piège invisible. La nuit n’était plus qu’un refuge fragile, où les ombres dansaient au rythme de ses pensées tourmentées.Pourtant, elle refusait de céder à la peur. Chaque matin, elle se levait avec une détermination nouvelle, s’armant de patience et de ruse pour affronter les ombres qui tissaient la toile autour d’elle.---Ce matin-là, la lumière grise de l’aube filtrait à peine à travers les rideaux quand Léa franchit la porte de l’appartement de Claire. L’air était chargé d’une tension palpable. Claire et Julie l’attendaient déjà, visages fermés, empreints de fatigue et de résolution.— Il faut qu’on avance, lança Claire, les yeux fixés sur la table où s’étalaient dossiers, photos, et notes griffonnées à la hâte. On ne peut plus se permettre de reculer.Léa
Les jours suivants avaient été un tourbillon d’émotions pour Léa. Chaque matin, en ouvrant les yeux, elle sentait le poids de la responsabilité peser sur ses épaules. La nuit, elle rêvait de confrontations, de regards échangés dans l’ombre, de jeux de pouvoir dont elle était à la fois l’actrice et la cible. L’alliance fragile avec Élise pesait sur elle comme une épée de Damoclès, la menaçant de se briser à tout moment.Ce matin-là, Léa se leva plus tôt que d’habitude. Le soleil n’était encore qu’une lueur orangée à l’horizon, mais son esprit était déjà en pleine activité. Elle avait reçu un message cryptique la veille, une nouvelle mise en garde qui n’avait fait qu’attiser ses soupçons.Elle parcourut rapidement les dossiers étalés sur la table. Des documents, des échanges, des comptes rendus, tout s’entremêlait dans un maillage complexe. Elle savait qu’elle marchait sur une ligne fragile entre vérité et manipulation.Un bruit discret la fit sursauter. Claire venait d’entrer, le visag
Le crépuscule baignait la ville d’une lumière douce, teintée d’orange et de violet. Léa resta longtemps immobile, son regard perdu dans l’obscurité qui s’étendait au-delà de sa fenêtre. Depuis la nuit passée dans ce vieux bâtiment industriel, les événements s’enchaînaient avec une rapidité vertigineuse, chaque décision prise semblant rapprocher un peu plus la tempête annoncée.Elle tenait entre ses mains un pacte aussi fragile qu’un fil de soie : une alliance avec Élise Morvan, cette énigmatique femme dont la puissance et la détermination rivalisaient avec les siennes. Cette trêve, née dans l’ombre et la méfiance, portait en elle la promesse d’une revanche… mais aussi d’un danger imminent.Léa revint mentalement sur les termes du pacte. Ensemble, elles cibleraient Alexandre, rassembleraient les preuves nécessaires pour le faire tomber. Mais l’accord était clair : après cette bataille commune, chacune reprendrait sa route. Et les cartes seraient rebattues.Elle se savait sur un terrain
Le dossier était toujours ouvert sur la table, ses pages étalées comme des révélations menaçantes. Léa était restée immobile pendant de longues minutes, le regard fixé sur une photo floue d’Alexandre serrant la main d’un homme qu’elle ne connaissait pas, sous une lumière tamisée et dans un décor de luxe feutré. Chaque document, chaque image était un maillon dans une chaîne de manipulations, de mensonges et de trahisons qu’elle peinait à dénouer.Le poids de cette vérité s’abattait sur elle avec une intensité qu’elle n’avait pas anticipée. Non seulement elle devait composer avec Alexandre, son ancien allié devenu adversaire, mais aussi avec Élise, une énigme à la fois redoutable et insaisissable. Une femme qui jouait son propre jeu, avec ses règles, ses secrets et ses propres menaces.Léa sentait son monde basculer.Le crépitement de son téléphone la ramena brusquement à la réalité. Un message. Anonyme. Court.« On te regarde. Ne fais pas d’erreur. »Une menace claire, qui la fit friss
Le silence régnait dans la suite 304 de l’hôtel Mirador, seulement troublé par le léger cliquetis des verres posés sur la table basse. Léa et Élise étaient assises l’une en face de l’autre, chacune pesant ses mots, chacune jaugeant l’autre avec une froide attention.Élise Morvan, silhouette élancée et regard perçant, affichait un sourire calculé, comme si elle savourait déjà une victoire anticipée. Léa, sous le nom de Camille Duret, ne laissait rien transparaître, mais son esprit tournait à toute allure. Chaque phrase, chaque pause, chaque regard était une pièce du puzzle, un coup dans ce jeu de pouvoir subtil qui s’était engagé dès leur première rencontre.— Vous avez de la chance d’avoir accès à certaines informations, commença Élise, la voix douce mais tranchante comme une lame. Peu de personnes savent ce que je fais réellement.— Chance ? répliqua Léa avec un léger sourire. J’appelle ça de la persévérance.Élise pencha la tête, intriguée.— Persévérance ou obstination ? Ce sont de
Le lendemain matin, Léa n’avait presque pas dormi. Les premières lueurs du jour filtraient à travers les rideaux, mais elle était déjà debout, assise à sa table, le regard fixé sur son téléphone. Chaque vibration, chaque notification, la mettait en alerte.Elle attendait le message. Celui qui changerait tout.Il arriva à 9h12 précises. Un numéro inconnu, mais elle savait déjà de qui il s’agissait."Dossier prêt. Rendez-vous dans une heure. Lieu habituel."Sans perdre de temps, elle enfila un jean noir, un pull sombre et son manteau long. Ses cheveux relevés en un chignon lâche, elle quitta l’appartement avec la discrétion de quelqu’un qui savait qu’on pouvait l’observer.---Le bar était presque vide à cette heure-là. L’homme l’attendait dans le même coin sombre que la veille, une enveloppe brune posée devant lui.— Assieds-toi, dit-il sans préambule.Léa obéit, le cœur battant. Ses yeux ne quittaient pas l’enveloppe.— Elle s’appelle Élise Morvan, commença-t-il. Ancienne avocate spéc