Aucune larme ne veut couler désormais, j'ai toujours son corps contre le mien. Je suis incapable de m'éloigner d'elle, son sang est maintenant sur ma robe mais c'est le peu qui m'importe.
- Elle est morte maintenant.
Je ferme les yeux et serre le corps de ma meilleure amie.
- Je ne t’ai pas dit de fermer ta gueule tout à l'heure toi ? Si tu ouvres une fois de plus ta bouche, je te tue c'est clair ?
Elle ne parle plus, je rouvre les yeux et regarde Jessica qui est maintenant morte, seul son corps est visible.
Son âme n'est plus là. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu'elle meure ? Pourquoi elle ? Pourquoi pas moi ?
- Je t'aime Jess... Dis-je dans un murmure.
Le camion s'arrête une nouvelle fois mais je ne fais pas du tout attention, une nouvelle fois les filles s'agitent et se mettent tout au fond derrière nous. Moi je suis encore devant elles mais cette fois-ci les genoux au sol avec le corps sans vie de Jessica entre mes mains.
Les portes s'ouvrent encore mais moi je ne bougeais toujours pas. Aucun de mes membres ne voulait faire un geste, je suis paralysé et je ne veux pas m'éloigner d'elle.
Je veux rester près d'elle. Je sursaute quand je sens une poigne ferme et dangereuse entouré mon bras. Je me débats comme je le peux mais on me donne une gifle qui me fait tomber par terre.
Je tiens ma joue déjà chaude et regarde l'homme qui venait de lever la main sur moi. Il s'approcha dangereusement de moi et me relève sans difficulté.
- Lâchez-moi ! Jessica ! Non je ne veux pas dégagez ! Ne me touchez pas merde ! Jessica s'il te plaît !
Mais c'est trop tard Allison, beaucoup trop tard. Elle est morte maintenant et tu ne peux plus rien faire, tu n'as même pas su protéger ta meilleure amie.
Cet homme me tire les cheveux et je hurle de douleur, il me force à avancer avec lui tandis que moi j'essaye de libéré son emprise. Il me hurle dessus mais je continue de me débattre. Je regarde une dernière fois le camion et plus j'avance plus il disparaît de mon champ de vison. Je ne la reverrai plus jamais.
Toutes les femmes qui étaient avec moi hurlent comme moi je le fais, cet homme me pousse violemment dans une cellule et ferme brutalement la porte en m'enfermant dans cette pièce sombre, froide et puante. Je me recroqueville en ramenant mes jambes au niveau de ma tête. Je renferme celles-ci avec mes bras et je me balance en fermant les yeux.
J'entends une fille hurler en s'en déchirer les cordes vocales. Elle supplie un homme de ne pas la violer mais elle se fait frapper à la place.
- Stop... Je verse des larmes et je me hais d'être aussi faible.
- Arrêtez ! Dis-je dans un murmure.
Je mets mes mains sur mes oreilles et les appuie pour ne pas entendre les supplices de cette femme. Je ne peux pas non, je n'arriverais pas à encaisser ce que cette femme encaisse. J'aimerais tellement sortir et l'aider ! J'aimerais tellement qu'elle cesse de hurler. Ses cris me brisent le cœur.
Il faut que je fasse quelque chose et vite ! Il faut que je trouve un moyen de sortir de cette cellule avant que j'endure ce que cette fille endure. Soudain j'arrête tout mouvement car je n'entends plus rien.
Plus de femme qui supplie, plus de femme qui crie. Elle est morte elle aussi ? Ils ont tué cette fille aussi ?
Tu n'as pas pu la sauver aussi Allison, tu n'es qu'une bonne à rien.
Non ! Non ! La ferme ! La ferme !
Je sursaute quand j'entends la porte de ma cellule s'ouvrir subitement, je reconnais immédiatement le visage du meurtrier de ma meilleure amie. Je me lève rageusement et me colle contre ce mur derrière moi. Il sourit diaboliquement en desserrant sa ceinture.
Mais moi, je ne le laisserais pas faire ! Il est hors de question qu'il me touche. Tu dois le tuer, tu dois le faire pour qu'il paye son crime ! Il doit payer pour ce qu'il a fait, tu n'as pas le droit de te laisser faire ! Tu dois venger ta meilleure amie !
- È tuo. Je serre les poings et les dents. À moi ? C'est à mon tour de subir le même sort que cette femme ?
Il s'approche de moi mais avant qu'il me touche, je change de position et me met derrière lui. J'entends un rire froid et amère sortir de sa bouche. C'est le meurtrier de Jessica Allison ! Alors tu dois le tuer !
Il se retourne une nouvelle fois vers moi et sans que je puisse réagir, il tira mes cheveux d'un coup sec et me fait approcher de son corps, j'ai envie de vomir ! J'ai les mains du meurtrier de ma meilleure sur moi. Je ferme les yeux car il me fait beaucoup trop mal.
Alors je pose ma main à contre coeur sur la sienne et tord ses doigts, il me lâche en grognant et je donne un coup de genoux entre ses jambes. Il jure des mots incompréhensibles et essaye de se redresser. Mais je ne le laisse pas le temps et donne un autre coup de poing dans son visage. Je ne sais pas s’il a senti quelque chose mais j'ai donné toute la force que j'avais. Je prends maintenant son arme dans ma main et le pointe sur son corps.
À plusieurs reprises, je regarde cet homme et l'arme. Il se redresse après quelques secondes et me regarde haineusement.
Tu dois tirer Allison ! Venge-la ! Tue-le et venge Jessica !
Je dois le tuer ? Mais j'en suis incapable ! Je ne peux pas faire ça, je n'ai jamais fait ça. Il me sourit encore quand il voit mes mains tremblaient et il sait que je ne ferais rien, il sait que je ne serais pas capable de le tuer alors il en profite et s'approche de moi tandis que moi je recule en le menaçant. Mais il s'en fou royalement.
Je m'arrête quand je sens une surface dure et froide derrière moi m'empêchant alors de le fuir. Il prend violemment l'arme et la pointe sur mon front. Je ferme les yeux et ma respiration s'accélère.
Soudain, je ne sens plus son corps tout proche du mien, je ne sens plus l'arme sur mon front. J'ouvre les yeux et j'hoquette apeuré devant cet homme qui se tient devant moi
Je ne sais pas pourquoi, mais cet homme me terrifie plus que les autres. Peut-être pour ses tatouages qui remplissent ses bras jusqu'à son cou ? Sa taille qui fait cinq fois la mienne ? Ou sa carrure imposante ? Il ancre son regard ténébreux et froid dans le mien et s'approche de moi, je ferme les yeux quand je sens ses doigts enlever une mèche de mes cheveux sur mon visage et la mettre derrière mon oreille. Je sursaute quand il hurla quelque chose en italien, plusieurs hommes entrent en même temps et se mettent l'uns à coter de l'autre avec les têtes baissées. Il recule et se met devant ces hommes les mains dans les poches. Il prononce alors une phrase et je fronce les sourcils jusqu'à ce que je voie l'homme qui m'avait giflé et traîner jusqu'ici avancer d'un pas devant lui. Il le regarde et prit son arme et tira entre ses deux yeux sans hésitation. Je pousse un cri de frustration, je sens mon corps tremblé, je n'arrive pas à respirer correctemen
La limousine s'arrête soudainement, une douleur comprime mon ventre. J'ai envie de vomir après avoir vu toutes ses horreurs. Jessica est restée là, dans ce camion mort et personne ne s'occupera de son corps. Elle avait le droit à un enterrement digne de son nom ! Elle ne méritait pas cette vie ! Cet homme sort mais moi, je ne fais pas un seul geste bien que je sais qu'il va venir me sortir de force de cette voiture. Je mets ma tête entre mes mains et ravale mes larmes encore, mais je sais que quand je vais me retrouver seule. Je vais finir par les verser. Une main ferme entoure mon coude, il me force à sortir. Je devrais me débattre, le frapper avec toute la force qu'il me restait, mais je n'ai rien fait. Absolument rien. Je me suis contenté de sortir calmement de cette limousine et je le suis comme un chien suivrait son maître. Pourquoi ? Tout allait pourtant si bien ! Ma mère avait raison, elle sentait que quelq
Lentement, je me lève. Ma tête tambourine et je n'arrive même pas à tenir debout, je m'agrippe aux murs pour m'aider. J'allume l'eau du robinet et je rince mon visage pour enlever le maquillage coulé, je souffre mais j'essaye de ne rien laisser paraître. Forte, je dois rester forte quoi qu'il en coûte comme me la toujours appris mon papa. Je prends les vêtements qui étaient posé sur le coin de la baignoire je les serre dans mes mains avant de les jeter plus loin sur le sol. Mais je me regarde et déglutit en voyant l'état de ma robe. Elle était déjà très courte de base mais là on aurait presque vu mon sous-vêtement. Je ne voulais pas les porter, je ne voulais pas faire ce qu'il m'a dit mais je me rends compte que je n'ai pas d'autre choix que de le faire. Alors, je rentre dans la douche après avoir retiré mon vêtement sale. J'allume l'eau chaude et ferme les yeux quand je sens celle-ci rentrer en contact avec mon corps faible. Un soupire de s
- Maintenant tu manges. Je secoue négativement la tête et me met au milieu du lit en ramenant mes jambes à ma tête. Je l’entends jurer dans sa barbe puis il s'approche de moi avec le plateau dans ses mains. Il s'assoit sur le lit près de moi et tend un verre d'eau. - Tu bois maintenant Allison et je ne répète plus. - Je n'ai pas faim... - Je déteste qu'on me mente mon ange. Là je ne te demande pas de manger mais de boire. - Je- Il me coupe en me forçant à boire, je bois malgré tout, tout le verre car j'avais très soif et je ne pouvais plus m'arrêter d'avaler cette eau. - Et bien, j'avais raison. Dit-il amusé. Il me ramène le plat mais je le repousse car j'ai une nausée. Il le remarque et repose le plateau sur la table basse. - Je veux être seule, je veux être seule. Je répète plusieurs fois avant de me coucher sur ce lit, je mets la couverture
Brutalement, il me dépose sur ce lit et je me demande même comment les lattes ont-ils pu encore tenir. Il fait quelque pas en passant ses mains sur son visage puis s'arrête. Je baisse la tête ne voulant pas rencontrer son regard, je m'enfonce dans ce lit et joue nerveusement avec mes doigts. - Tu as voulu t'enfuir. - Je ne veux pas rester ici ! - Tu baisses d'un ton ! Je relève la tête et le regarde, je pose ensuite mes yeux sur ma cheville gonflée. - Quelle folie de sauter de cette baie vitrée ! - Tu m'as enfermé dans cette putain de chambre ! Je ne veux pas rester ici ! Répétais-je. - Je viens de te dire de baisser d'un ton, ta cheville est la cause de ta folie. Elle va rester comme ça jusqu'à ce que tu prennes conscience de ce que cet acte t'aura causé. Il met ses mains dans ses poches et s'approche de moi. - Je peux savoir ce que tu faisais dans cette c
Combien de jour je suis enfermée dans cette chambre ? Je n'en ai aucune idée, cet homme n'est plus revenu depuis ma tentative de fuite. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je n'en ai aucune idée aussi. Je me recroqueville sur moi-même en fermant les yeux, il y'a cette peine qui me ronge l'estomac et qui ne veut pas le quitter. Comment on réagit les parents de Jessica en apprenant sa mort ? Ma famille a-t-elle perdu espoir de me retrouver ? Sans doute, elle doit maintenant penser que je suis moi aussi morte mais que personne n'a retrouvé mon corps. Je souffre, je souffre parce que j'ai la mort de ma meilleure amie sur ma conscience, parce que je n'ai pas su la protéger comme il le fallait. J'ai failli à ma promesse, celle que j'ai tenu à sa famille. Je leur avais pourtant promis que j'allais la protéger au péril de ma vie. J'efface mes larmes. Je me lève de ce lit et m'approche à grand pas de cette porte qui est resté fermé depuis bi
La porte s'ouvre quelque heure après sur une femme qui doit avoir une quarantaine d'année, elle entre dans la chambre un plateau à la main puis referme la porte. Elle s'approche de moi en souriant mais je me contente de lui tourner le dos car je n'ai aucune envie de parler avec qui que ce soit. - Bonjour je suis Olivia Mikason, je travaille avec monsieur Carington et il m'a demandé de te donner à manger. Je reste toujours silencieuse et efface mes larmes, merde ! Je dois arrêter de pleuré je suis trop, beaucoup trop faible. - Écoutez mademoiselle, je sais que c'est compliqué et que vous ne voulez pas parler mais vous devez manger car cela peut nuire sur votre santé c'est vous continuez comme ça. Elle allait retirer la couverture mais je suis plus rapide qu'elle, je me redresse en la fusillant du regard. - Ramenez immédiatement cette nourriture, je ne mangerais rien de toute façon ! Dégagez de cette chambre ! Crach
Trois, quatre, cinq jours ou peut-être même une semaine que je suis ici, enfermé dans le noir. Mon corps je le sens me lâcher petit à petit. J'étais faible et je n’arrivais même pas à faire un geste. J'étais complètement allongé sur le ventre sur le sol les yeux à moitié fermés, des insectes marchent sur mon dos et pourtant c'est le peu qui m'apportait. Je voulais hurler à l'aide mais je ravalais immédiatement ma langue. Je dois tenir, mais combien de jour encore ? Je sursaute et gémis douloureusement quand j'ai bougé mon corps, la porte s'ouvre brutalement et la lumière du couloir aveugle mes yeux que je les ferme immédiatement. Une silhouette s'approche de moi et je sais d'ores et déjà que ce corps l'appartenait, il s'accroupit près de moi et je le sens toucher mes cheveux sales avec ses doigts.Il faut que je sorte d'ici parce que si ça continue comme ça, je mourrais, et je ne veux pas l'être pour l'instant. - Je veux sortir... Dis-je faiblement.&