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Author: RS WILD
last update Last Updated: 2025-04-17 18:23:44
Deborah suivait la BMW de Jonathan, ses phares scintillant dans la lumière déclinante de l’après-midi. Les rues, bordées de flaques de neige fondue, reflétaient les néons des magasins, un éclat froid qui contrastait avec la chaleur qu’elle ressentait dans sa Twingo. Elle alluma la radio, augmentant le son à fond, une chanson rock emplissant l’habitacle de ses riffs agressifs. Elle se mit à chanter, sa voix rauque couvrant la musique, chaque note un exutoire à sa colère, à sa frustration. Les paroles, criardes et rebelles, semblaient parler pour elle, un cri qu’elle ne pouvait pousser dans la maison de Jonathan. Ses doigts tambourinaient sur le volant, ses cheveux volant au rythme de ses mouvements, et pendant un instant, elle se sentit libre, loin de son regard, de son autorité.

La musique résonnait contre les vitres embuées, réchauffant un peu ce cocon de tissu et de plastique usé qui lui appartenait, à elle seule. Ce n’était pas une voiture de luxe, mais c’était la sienne, et rien qu
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    — Tu ne vas pas recommencer avec ça ! Tu ne comprends pas, Deborah. Tu ne peux pas te permettre d’aller régler ce genre de choses à ma place. Ça complique tout, s’emporta-t-il. Et en plus, elle me dit que tu l’as frappée.— Peut-être, répondit-elle en remettant tout dans les sacs, elle n’osait plus le regarder.— Si tu ne fais rien, Jonathan, ça ne fera qu’empirer. Elle doit savoir que notre vie privée est hors limites. Là, on va partir et je n’avais pas envie qu’elle gâche tout par ses appels !Jonathan soupira à nouveau.— Écoute, c’est purement professionnel, je ne sais pas comment te le dire.— Pour toi, mais pas pour elle ! C’est professionnel quand elle me dit que tu étais à elle la première.Il changea de couleur.— Oui, mais elle pense ce qu’elle veut, tu sais que je t’appartiens.— Mais non, tu n’appartiens à personne ! Ah, j’oubliais, y a ton autre associé, un barbu très laid qui a dit qu’il allait porter plainte contre moi !— Barnabé ?— Je n’en sais rien, mais je lui ai d

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    Deborah rejoignit la voiture, ses joues encore brûlantes, la douleur dans sa mâchoire pulsant comme un rappel de la bagarre. Nathalie et Alicia l’attendirent, leurs regards curieux, et éclatèrent de rire lorsqu’elle raconta ses mésaventures.— Non mais je me suis battue comme au collège ! dit-elle d’une voix choquée.— Bah, elle le méritait, elle a vu que tu ne rigolais pas, répondit Nathalie en riant.— Elle m’a traitée de clocharde.— Toute façon, les regrets, ça ne sert à rien, c’est fait ! rit Nathalie.— On va vous laisser entre amoureux, j’imagine que l’autre a téléphoné et on ne voudrait pas se prendre un coup d’éclair, dit Nathalie en jetant un coup d’œil à Deborah.— Tu penses qu’elle oserait ? demanda Deborah, hésitante.— À ton avis, elle ne va pas hésiter un seul instant à aller chialer dans ses bras, surtout si ce con est à son écoute ! répondit Nathalie avec conviction.— Tu as sans doute raison, soupira Deborah.— Allez, Deborah, sois fière de toi, nous, on l’est ! fit

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    Le trajet vers le bureau de Léa fut un tourbillon d’adrénaline, la voiture de Nathalie filant à travers les rues, l’habitacle vibrant des conseils enflammés des deux complices. Deborah serrait ses sacs, le tissu de sa nouvelle robe sexy frottant contre sa peau, un rappel de son audace. La ville défilait, ses immeubles gris baignés d’une lumière déclinante, et elle se demanda si cette idée était sage, si elle ne risquait pas de tout compliquer. Mais l’image de Léa, son ton mielleux au téléphone, raviva sa colère, une flamme qui la poussait à agir.— Il est où son bureau à l’autre salope que t’aille la trouver ? gronda Nathalie.— Ça se trouve, elle est pas à son bureau, elle est peut-être au palais de justice !— Attends, j’appelle le bureau, tu as le numéro ?— Oui, attends !Elle prit son portable, chercha le numéro dans ses contacts puis passa son téléphone à sa sœur. Léa était au bureau. Nathalie se gara devant l’immeuble, un bâtiment austère aux vitres teintées, et Deborah prit un

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    Alicia éclata de rire, ses joues rosissant alors qu’elle brandissait un ensemble de lingerie violette, audacieux, avec des détails de dentelle qui laissaient peu de place à l’imagination.— Bah oui, il aime bien ce genre de truc, les strings, ça le rend fou, lança-t-elle avec un clin d’œil, ses yeux pétillants de malice.Nathalie leva les yeux au ciel, posant ses mains sur ses hanches, feignant l’exaspération.— Pitié, Alicia, tu parles de notre frère ! On n’a pas besoin de connaître ses... préférences !Alicia, imperturbable, éclata de nouveau de rire et glissa l’ensemble dans son panier, ses doigts frôlant le tissu soyeux comme si elle imaginait déjà l’effet qu’il ferait. Deborah, quant à elle, observait la scène, un sourire timide naissant sur ses lèvres. Une tension montait en elle, mêlée d’excitation et d’appréhension, l’idée d’affronter Léa prenant forme dans son esprit comme une flamme vacillante mais prête à s’embrasser.Nathalie, toujours en tête, comme la grande sœur qui mèn

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    Le jeudi précédant leur départ, la lumière pâle d’un après-midi d’automne baignait la ville, ses rues animées vibrant d’une énergie fébrile, comme si chaque passant portait un secret, une urgence. Les feuilles mortes crissaient sous les pas, emportées par un vent frais qui charriait des odeurs de châtaignes grillées et de bitume humide. Deborah, flanquée de sa sœur Nathalie et de son amie Alicia, descendait du tramway, un sac déjà alourdi par quelques achats, ses joues rosies par l’air mordant. L’idée de refaire sa garde-robe pour Venise la galvanisait, un moyen de briser l’image sombre de ses « tenues d’enterrement », comme Jonathan les appelait avec ce sourire en coin qui la faisait fondre et rager à la fois. Elle voulait changer, se réinventer, non pas pour lui, mais pour elle – pour la femme qu’elle devenait, celle qui osait, qui prenait.Les vitrines des boutiques scintillaient, leurs mannequins drapés de velours et de soie, une promesse de renouveau qui semblait flotter dans l’a

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    La nuit avait avalé la plage, les étoiles perçant le ciel comme des éclats de verre, leur lumière pâle dansant sur les vagues qui s’écrasaient en un grondement sourd. Le vent soufflait, frais et salé, soulevant des mèches de cheveux sur le visage de Deborah, encore rougie par le baiser de Jonathan, un échange féroce contre le rocher, où leurs corps s’étaient cherchés, affamés, comme pour effacer les mots durs, les ombres d’un autre. Ses lèvres brûlaient, son souffle court, et elle sentait encore la pression de ses mains, la chaleur de son torse, une urgence qui vibrait dans l’air. Jonathan la tenait toujours, un bras autour de sa taille, son regard sombre la clouant sur place, un mélange de désir et de possessivité qui la faisait frissonner.Il s’écarta légèrement, ses yeux scrutant les siens, comme s’il cherchait une réponse, un serment.— Viens, murmura-t-il, sa voix rauque, un grondement qui semblait naître dans sa poitrine.Sans attendre, il prit sa main, ses doigts forts enroulés

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