Une sensation douce, électrique, paralysante, envoûtante et complètement anormale parcourt mon corps lorsqu'il dit son prénom. Elle est tellement rapide que je n'ai pas le temps de la savourer alors je fais semblant de ne pas avoir entendu juste pour entendre sa voix encore une fois.
Ouf ! La douce sensation parcourt à nouveau mon corps. Alors est-ce lui ? Est-ce mon Gabriel ? L'homme dont je rêve depuis le début de ma grossesse. Par quel miracle est-il apparu ici ? Me reconnaît-il ? J'ai beaucoup changé depuis la dernière fois. Il est beaucoup plus beau que je ne l'aurai imaginé. Les lèvres roses et pulpeuses, même sous ce tas de tissu on peut voir sa musculature saillante. C'est un peu cliché et caricaturale mais les femmes fantasment sur ce genre d'homme et moi mon fantasme est devenu réalité. Il est là pour moi, il est là pour notre fille. J'en suis sûre.
Trois cent soixante-dix, c’est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis le Bal des Bacheliers, depuis cette expérience délirante avec l’inconnu. De cette soirée, je suis ressortie avec une grosse gueule de bois, une lourde et apparemment irréversible perte de mémoire, une magnifique petite fille joufflue, et une histoire folle à propos d’un bel inconnu de Grand-Bassam qui est certainement le père de ma fille.La dernière fois que j’ai vu Gabriel, il me tournait le dos après que j’ai tenté habilement de … Euh en fait je ne sais pas ce que j’essayai de faire exactement. Depuis ce jour, nous ne nous sommes pas vues. En tout cas j’ai tout fait pour ne pas le voir, je voulais prendre mon temps pour digérer la nouvelle et savoir s’il fallait ou pas le lui dire. Et après une longue et interminable réflexion, j’ai d
Allô ! Cindy !Oui allô ! Répond Cindy d'une voix endormie. Raï qu'est-ce qui ne va pas ?Papa n'est pas venu me chercher donc...Ne bouge pas j'arrive.Non attend écoute moi d'abord.D'accord raconte pendant que je m'habille.Papa n'a pas pu, soi-disant, se libérer pour venir me chercher donc il a envoyé Gabriel venir me chercher pour m'accompagner à Yamoussoukro et attendre que je sois complètement installée avant de répartir à Abidjan.Il est où le problème ?Comment ça il est où le problème ? Je te signale que c'est le pè... Okay, je me calme. Je n'ai pas voulu te le dire mais j'avais kidnappé son phone le jour de la petite fête pour Gabriella et en gros lorsqu'il est revenu le chercher il s'est enfui après qu’on se soit embrassé.Waouh ! Ma
C'était qui le mec que tu as raccompagné ? Me demande GabrielHein! M’exclame-je.Euh c'était personne !Bizarre j'ai l'impression de l'avoir déjà vu.C'est juste une impression. Qu'est-ce que tu fais ici un samedi à six heures ?Non, je suis sûr de l'avoir déjà vu quelque part.Je ne sais pas mais répond d'abord à ma question.Je t'ai questionné le premier.Tu dis rien moi aussi je dis rien.D'accord, tu fais ce que tu veux. Juste méfie-toi car les garçons d'ici ne sont pas très sérieux.Et qu'est-ce qui prouve que tu n'es pas comme eux ?Il faut sortir avec moi pour le savoir.Maintenant dis-moi pourquoi tu es là.J'accompagne ton père à une conférence qui se tiendra à l'Hôtel Président aujou
Gabriel est à mes pieds, triste, effondré, et envahit de remords. Une chose est vraie : il m'a violée. C'est un fait, son geste n'a pas d'autres interprétations. C'était un viol, il a abusé de moi. Mais le souvenir que j'ai de cette nuit est rempli de tendresse certainement à cause de la drogue, j'ai fait une fixation sur cet homme et j'ai développé une attirance pour lui. Et j'en suis ravi, le peu que j'ai vu de lui me plaît. Maintenant je veux en savoir plus, je veux connaître tout de lui et il connaîtra tout de moi.Je lui tends la main et le relève. On s'assoit face à face sur le lit. Un tête-à-tête déterminant pour nous deux. Il retrouve ses esprits. Je vois dans ses yeux qu'il a juste envie de disparaître et moi je veux lui dire que je ressens aussi ce besoin de me dissoudre puis m'évaporer.Gabriel !Raïssa !
Le jour tant attendu est arrivé. Ça doit être la première fois depuis que je suis à l'INP que je me réveille volontairement un samedi matin avec le sourire aux lèvres. Il est six heures et Gabriel ne sera là qu'à quatorze heures et pourtant je commence déjà à m'apprêter pour notre rendez-vous galant. J’évite d'imaginer comment ça sera afin de ne pas être déçu car souvent je vais un peu trop loin de la réalité. Peu importe comment ça sera, je sais que Gabriel va bien faire les choses.Pour commencer les préparatifs en beauté, je fais d'abord le ménage dans ma chambre. Je nettoie tous les coins et recoins les plus sombres et d'habitude inaccessible. Ça me fait mal de détruire l'habitat de ces araignées qui n'ont rien demandé mais c'est pour la bonne cause. Je change le classement de
Normalement, incroyable est le mot approprié pour décrire ce que Gabriel et moi vivons. Hélas il n'y a rien de normal dans tout ça. Le mec m'a violée et moi comme une idiote je suis retombée dans ses bras ou plutôt il est revenu entre mes cuisses. Maintenant que j'ai passé une journée entière avec lui, je dois dire que le mystère autour de lui me plaît plus que lui-même en tant que personne. J'ai des sentiments pour ce que Gabriel représente et non pour ce qu'il est. Je n'aime pas ce qu'il est. Un mec incapable de m'arracher un sourire, qui ne me demande pas ce que je veux afin de me l'offrir, qui m'oblige à s'adapter à ses standards sans essayer de cerner les miens, un mec qui s'en dort après le coït sans prendre la peine de savourer avec moi la passion de nos ébats, sans savoir si j'ai été comblée, cet homme ne me plaît pas. Gab
Oh mon Dieu ! Je suis comme paralysée, incapable de faire un autre pas en avant, incapable d’articuler, incapable, juste incapable d'agir pendant une fraction de seconde. Immédiatement j'enlève Gabriella des bras de Gabriel et m'éloigne de lui. Maman sort de la maison en sursaut aussi, mais est étonnée de voir qu'il n'y a rien de grave. Pourtant je tremble comme une feuille. Gabriel et moi ne nous quittons plus du regard. J'imagine les millions de question qu'il se pose actuellement. Heureusement toutes les autres personnes présentes regardent cette scène sans vraiment comprendre. Le regard de Gabriel se fait insistant. Gabriella se débat pour descendre mais je la serre fort dans mes bras. J'ai la larme à l'œil. Pourquoi ? Pourquoi ai-je envie de pleurer ? Pourquoi Gabriella a-t-elle appelé Gabriel papa ? Pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi maintenant ? Subitement maman me taloche à l'a
J'ouvre les yeux, je vois flou, je me sens lourde. Au-dessus de moi le plafond est blanc, un blanc vierge, pur. Suis-je au paradis ? Je tourne ma tête vers ma droite, une lumière blanche aveuglante me fait aussitôt détourner le regard. À ma gauche, il y'a une perche à perfusion. Je suis à l'hôpital. J'essaie de me relever pour sortir du lit mais je n'y arrive pas, mon corps est endolori.Ma douleur à la tête me ramène à cet instant trouble où Gabriel est devenu un autre homme. Il a été brutal, extrêmement brutal. Je n'arrive pas à croire qu'il ait osé lever la main sur moi. Heureusement la police est intervenue, d'ailleurs comment ont-ils su que j'étais en danger ? Je n'y comprends plus rien. Alors c'est ce genre d'homme qu'il est. Mes sentiments pour lui sont passés de l'amour à la haine, du respect à la peur. Je ne veux plus ja