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Chapitre 2

Work, work, work, work, work, nani nana na na na na na… Bref je ne connais pas les paroles mais c’est cette magnifique chanson de Riri qui caresse mes oreilles et derrière moi un homme fort, grand et tendre se frotte à mon cul. L’ambiance est si paisible que j’oublie que nous sommes sur la piste de danse au milieu d’une foule immense. Je me laisse aller au rythme doux de la musique. Le mec est un peu trop timide alors je prends les choses en main. Je me saisis de sa main et la place directement sur ma poitrine, il essaie de la retirer mais je la ramène sur moi et commence à me caresser tendrement. Oh ça m’excite !

  • Raïssa ! Raïssa ! S’écrie une voix au loin qui me sort en sursaut de mon rêve.
  • Hein ! M’exclamé-je. Qui es-tu ? Où suis-je ? Pourquoi ta main est sur ma poitrine ?
  • Je suis Raymond, tu es à l’infirmerie et c’est toi qui as déposé ma main sur ta poitrine. Alors ça va ?
  • Oui ça va, merci. Lui réponds-je honteuse. Maintenant tu peux retirer ta main.

Un homme en blouse blanche pénètre dans la pièce ce doit être le médecin mais j’ai des doutes, il semble trop relax, un médecin doit un minimum crispé quand-même !

  • Bonjour les jeunes, dit-il en se raclant la gorge avant d’ajouter, eh bien demoiselle tu as fait peur à tout le monde en t’effondrant ainsi. Heureusement ce n’est rien de bien grave.
  • Ah bon ! Soupiré-je. Alors qu’est-ce que j’ai docteur ?
  • Visiblement c’est le Palu qui te fatigue, n’aies aucune crainte nous allons bien prendre soin de toi. Tu vas rester en observation ici encore quelques heures ensuite tu pourras rentrer en chambre et vaquer librement à tes occupations.
  • Merci docteur.

Déjà une semaine que je suis dehors, mon état semble s’être amélioré même si j’ai quelques fois des nausées matinales. Ce doit-être une réaction allergique à cette maudite école. Depuis ma chute spectaculaire tout le monde est super cool avec moi surtout Raymond. Il est très gentil. C’est le garçon le plus serviable en plus d’être le plus mignon. J’ai manqué quelques cours et il m’aide à me mettre à jour.

C’est le week-end et j’ai décidé de me faire une soirée cinéma tranquille. Il est presque minuit et j’entends frapper à ma porte ce que bien évidemment j’ignore mais la personne persiste. Je m’habille rapidement et vais ouvrir. Il y’a devant ma porte deux bons gaillards en costume. Étrange ! S’habiller en costume à minuit, ils vont à un dîner gala ou bien. Je les laisse entrer sans trop de cérémonie et referme la porte derrière eux. Je leur propose de s’asseoir ils refusent ma proposition. Alors je m’assois et écoute sans trop d’attention ce qu’ils me disent. De ce que j’ai compris, ils sont ingénieurs ESCA première année. Par leur attitude je sens que c’est censé m’impressionner. Pendant de longues minutes ils me parlent avec passion et ardeur de leur filière. Ça transpire le bois l’eau. Combien d’heures ont-ils gaspillé devant leurs miroirs à répéter ce texte ? Pendant qu’ils parlotent une féroce envie de vomir me prend. Je cours vers ma douche et déverse tout mon estomac dans le lavabo.

  • Ça va ? Me demande l’un en me tenant les cheveux en arrière.
  • Pas du tout. Lui réponds-je haletante.
  • On t’emmène à l’infirmerie, dit l’autre.

Ils récupèrent mes affaires, appellent l’ambulance et me voici à l’infirmerie.

La nuit a été rude, nous sommes dimanche matin et je prie Dieu de me venir en aide. Les messieurs qui m’ont déposé-là ont disparu, encore une fois Raymond est à mes côtés, ainsi que Marie-Christine, la fille avec qui j’avais cheminé jusqu’à l’amphithéâtre. Ils sont heureux de voir que je suis réveillée. Une dame en blouse blanche, qui ressemble réellement à un médecin, pénètre dans la pièce et demande à mes amis de sortir.

  • Bonjour madame, lui dis-je. Apparemment le traitement que j’ai suivi n’était pas efficace, ce maudit Palu est revenu.
  • Ma fille tu n’as pas le Palu, me dit-elle avec un air extrêmement sérieux et abattu.
  • Alors qu’est-ce que j’ai ?

Elle respire profondément, prend un air compatissant et pose sa main sur la mienne. Oh mon Dieu ! Je vais mourir.

  • Tu es enceinte ma fille.

Je la regarde avec étonnement, c’est impossible, elle ne sait pas ce qu’elle dit cette vieille folle.

  • Vous êtes sérieuses là ! Moi enceinte ? Par quel miracle ! Écoutez madame mon père est quelqu’un d’important donc faites bien votre travail si non vous risquez de le perdre.
  • Eh ma fille ! C’est normal tu es en état de choc. J’aurais aimé que ce ne soit pas vrai mais tu es bel et bien enceinte ma fille. Et le trafic d’influence ne marche pas avec moi.

Je n’arrive pas à y croire c’est véritablement impossible. Je reprends mon souffle en évitant de fondre en larmes. Ce doit être une erreur. C’est impossible que je sois enceinte.

  • Je ne peux pas être enceinte madame, c’est impossible. Je suis encore vierge.

Elle se lève et commence à rire de moi. Pourquoi ne me croit-elle pas ? Ai-je l’air d’une fille qui a déjà connu le plaisir charnel ? Elle éclate de rire en quittant la pièce. Je me lève prends mes affaires et quitte cet endroit de malheur. En partant une infirmière me poursuit et me conseille d’acheter un test pour vérifier si je suis réellement enceinte. Je me demande bien qui d’autre ici sait ce mensonge.

Nous sommes lundi, il est presque quinze heures. Dans la nuit j’ai continué de vomir et me sentir mal. Je ne voulais pas prendre ce que l’infirmière m’a dit au sérieux par ce que je suis convaincu de ne pas être enceinte. J’ai seize ans et de toute ma vie jamais un homme n’est allé plus bas que ma bouche d’ailleurs aucun homme ne m’a déjà donné envie de passer à l’acte. Néanmoins j’ai acheté le test de grossesse. Il est notifié dessus qu’une barre veut dire pas de problème et deux barres veut dire que tu es dans la merde.

Je suis dans la douche un peu réticente mais sereine. Je pisse sur le test et attends environ une minute pour voir le résultat. La minute la plus longue de toute ma vie. Pendant cette minute j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux et elle se résume à trois choses : Étudier – Manger – Dormir.

La minute fatidique se termine le résultat apparaît : JE SUIS DANS LA MERDE.

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