Share

Chapitre 3

J’ai la tête qui tourne, mes yeux risquent de sortir de leurs orbites, ma vision est trouble, mes jambes extrêmement lourdes et je crois être assise sur une flaque d’eau. Putain de vie ! Un homme s’approche de moi et me fait tenir debout dos au mur. Il me fait un suçon dans le cou. Je suis émoustillée. Je sens son érection contre mon ventre. Je laisse glisser ma main droite dans son pantalon et me saisit de son phallus. Sa bite est grosse, longue et super dure. Oh mon Dieu ! Je la lâche aussitôt. Il recule d’un pas, ouvre sa braguette et sort son énorme pénis. Je vois flou mais elle est si grosse que je ne peux pas la rater. Il me propose de lui faire une fellation mais je refuse. Vue sa longueur, elle risque d’entrer par ma bouche et atteindre mon estomac, je préfère ne pas le faire. Alors il s’approche de moi, relève ma jambe droite et s’enfonce en moi brutalement. Je suis sous le choc mais aussi en apothéose. Mes yeux et ma bouche s’ouvrent en grand. Je la sens en moi, dans ma chair, dans mes entrailles. C’est douloureux, un véritable calvaire. Il s’enfonce de plus belle. Mon pouls s’accélère, ma respiration est comme déconnectée. Il me saisit fermement par la nuque et chuchote à mon oreille : Je vous salue Marie.

Je me réveille en sursaut. Encore un rêve érotique, mais cette fois-ci c’était tellement réel. Je suis en sueur, complètement épuisée, ça fait quatre jours que je n’ai rien avalé. C’était quoi ce rêve ? Était-ce un signe divin de l’origine de ma grossesse ? Me suis-je faite empailler sur la bite de l’Ange Gabriel ? Une bite aussi grosse ne peut être que divine. Que m’arrive-t-il ? Je sens comme un liquide entre mes jambes. Je n’ai jamais autant mouillé de toute ma vie. Merde ! Je suis dans la grosse merde, le caca.

J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, cela fait déjà deux semaines que je ne suis pas allé en cours ni même sortie de ma chambre. Tous les soirs quelqu’un vient frapper chez moi afin de prendre de mes nouvelles, ils sont tous très inquiet surtout Raymond. Je suis perdue, je ne sais pas quoi faire de cette grossesse dont je ne connais pas la provenance. Cependant en me levant ce matin j’ai reçu comme un coup de pied au cul. Je me suis lavée, habillée, parfumée et je me dirige vers la ville afin de trouver un docteur qui va me débarrasser de cet embarras.

Après avoir posé quelques questions çà et là, je me retrouve dans une clinique pas très glamour au bout de la ville. La salle d’attente empeste la pisse qui sert aussi de locale pour stocker des sacs de fruits. Cette situation me rend terriblement nerveuse. Que suis-je en train de faire ? Le temps que je réponde à cette question, un monsieur crie mon nom et me demande de le suivre dans son bureau.

  • Bonjour demoiselle, me dit-il.
  • Bonjour monsieur, réponds-je timidement.
  • Tout d’abord faut me donner ton nom complet, âge et profession.
  • N’Guessan Raïssa Vianney, j’ai seize ans et je suis étudiante.
  • Okay ! Maintenant allonge toi sur le lit derrière toi. Je vais t’examiner.

J’exécute sans trop réfléchir. Il me palpe différentes parties de mon corps avec ses doigts ainsi que des appareils. Je me sens si salle et dépravée. Il termine ces examens et me demande de retourner m’asseoir.

  • Alors tu es enceinte de onze semaines, la grossesse évolue plutôt bien, sauf que tu manques de sommeil et tu es complètement déshydratée. Dans ces conditions je ne peux pas bien procéder à l’IVG. Il faudrait que tu reprennes des forces ensuite faudra revenir me voir accompagné du père de l’enfant ou d’une personne adulte ainsi que de cinquante mille francs.
  • L’argent n’est pas un problème, mais je ne connais pas le père. De plus je ne veux pas qu’une autre personne soit informée.
  • Je comprends. Je reçois beaucoup d’étudiantes ici et en général elles sont accompagnées par quelqu’un car c’est la procédure. Mais vu le métier que tu fais pour arrondir les fins de mois la discrétion s’impose alors ajoute vingt mille dessus et on est bon.
  • Attendez quel métier pensez-vous que je fais ?
  • Celui que vous faites toutes la nuit à l’Hôtel Président là.

Est-il en train de calmement me traiter de prostituée ? Il est fou lui. Je me lève et quitte sa clinique puante sans plus tarder.

Dans le taxi, je réfléchis à ce qu’il m’a dit à propos du nombre de semaines de ma grossesse et je fais mentalement des calculs pour savoir à quel moment j’ai contracté cette grossesse. Ça tombe le week-end du Bal Des Bacheliers en fin Juillet à Grand-Bassam. Sauf que je n’ai aucun souvenir de ce maudit week-end !

De retour sur la cité, je mets quelques vêtements dans une petite valise et me dirige vers la gare UTB. J’y prends un ticket pour Abidjan. Je dois savoir ce qui s’est passé pendant cette grosse fête.

Environ trois heures de route plus tard me voici à Adjamé. Dans le car j’ai écrit à ma cousine pour qu’elle vienne me chercher.

Elle est là, ma meilleure amie. Belle, bonne et brune, hyper intelligente, c’est mon modèle d’excellence et d’esthétique. Bref je m’éloigne du sujet. Elle court vers moi et me prend dans ses bras. Je fonds immédiatement en larmes.

  • Pourquoi pleures-tu ma puce ? Me demande-t-elle en me conduisant vers sa voiture.
  • Je suis enceinte Cindy et je ne connais pas le père. Rétorqué-je en sanglot.
  • Mais tu es vierge Raï. Comment est-ce possible ? Tu as couché avec des étudiants là-bas ?
  • Non, la grossesse remonte à la soirée du Bal Des Bacheliers qu’on a fait à Bassam. Sauf que je ne me souviens de rien concernant cette soirée, absolument rien.
  • Ne t’inquiète pas ma puce, nous allons trouver le varan qui a pris ta virginité et lui demander de prendre ses responsabilités.
  • Non, Cindy. Je veux avorter.
  • Quoi ? Attends tu es sérieuse Raï ? Comment peux-tu vouloir faire une telle chose ?
  • Je dois le faire Cindy, cette grossesse c'est une malédiction. Je n'en veux pas, j'ai des projets pour ma vie et je ne veux pas les gâcher pour un enfant dont je n'ai jamais voulu. S'il te plaît aide-moi à le faire.
  • Désolé ma puce, je ne peux pas t'aider à faire une telle chose. Un enfant, peu importe les conditions dans lesquels il est conçu, est une bénédiction. À travers cet enfant tu risques de vivre des choses merveilleuses. Tu dois garder cette grossesse et la mener à terme.
  • Non, je ne le ferais pas. D'ailleurs laisse-moi descendre de ta voiture, je croyais que tu me comprenais et que tu me soutenais. Je me suis trompée sur toi.
  • Tu restes dans la voiture jeune fille. Je t'emmène chez moi. Tu vas manger et dormir un peu en attendant de trouver une solution. Je t'aime Raïssa et je ne veux que ton bonheur.

Related chapter

Latest chapter

DMCA.com Protection Status