Semua Bab une reine sans maître: Bab 121 - Bab 130

CassandraIl y avait des moments où l'isolement devenait une complice, un refuge où l’on pouvait prendre le temps de réfléchir sans être dérangé par les bruits du monde extérieur. Ce soir-là, dans la lumière tamisée de ma chambre, je laissais mes pensées vagabonder. La fête en bas, les rires, la musique… tout me semblait si lointain, comme un écho d’une réalité qui ne m’appartenait plus. Peut-être que je m’étais laissée emporter trop loin, trop profondément, mais la vérité s’imposait à moi : je ne pouvais plus rester dans l’ombre de ce que j’avais été. J’étais bien plus que cela. Et il était temps que je l’accepte.Je me levai de mon lit, déplaçant lentement mes pieds nus sur le parquet froid. L’air de la nuit, passé par la fenêtre entrouverte, me frôla le visage, apportant avec lui une bouffée de fraîcheur. Mais c’était une fraîcheur étrange, comme un vent porteur de changements imminents.Mes mains se posèrent contre le rebord de la fenêtre, et je scrutai l’horizon. Les lumières de

GabrielL’heure était venue. Ce n’était plus une question de choix, ni de stratégie. C’était devenu une question de survie. La guerre que Lucien et moi nous livrions depuis des années avait franchi un seuil insurmontable. Cassandra, la pièce maîtresse, la clé de tout ce que nous avions construit, se trouvait maintenant entre nos mains, mais elle n’était plus celle que j’avais connue. Elle était devenue autre chose, plus forte, plus indépendante. Ce qui m’effrayait le plus, ce n’était pas qu’elle m’échappait, mais qu’elle le faisait de manière si… naturelle.Je me tenais devant la grande porte de son bureau, une porte qui avait été jadis un symbole de pouvoir et de contrôle. Un autre symbole brisé, un autre mirage tombé. Mais cette fois, je n’avais pas l’intention de me retirer. Pas sans avoir une réponse. Pas sans avoir une chance de lui dire ce que je portais en moi, tout ce que j’avais étouffé pour maintenir l’illusion de mon contrôle.Je frappai, le bruit de mes doigts résonnant da

CassandraLes rues étaient désertes sous la lueur crue des réverbères, presque irréelles. Le vent soufflait doucement, portant avec lui une fraîcheur qui me glacerait jusqu’aux os si je n’étais pas déjà glacée. Je n’avais plus de repères, plus de certitudes. J’étais partie, et pourtant, je n’étais jamais aussi captive qu’à cet instant.Lucien, Gabriel… Tous deux avaient voulu me briser, m’utiliser, me modeler à leur vision de ce qu’ils croyaient être la vérité. Mais la vérité n’était pas là. Elle n’était ni dans la manipulation ni dans l’illusion de pouvoir. La vérité résidait en moi. Elle résidait dans cette force tranquille que j’avais longtemps ignorée.La question qui me hantait n’était plus « qui suis-je ? » mais « qui vais-je devenir ? » Parce que tout ce que j’avais vécu, tout ce que j’avais aimé, je devais maintenant le laisser derrière moi. Les hommes que j’avais aimés ne comprenaient pas ce que j’étais devenue. Mais moi, je le savais. Je savais que mon destin était ailleurs,

CassandraLe vent soufflait avec une violence nouvelle alors que nous marchions côte à côte, mais cette fois, il n'y avait plus de froid. Ce n'était plus un souffle hostile, mais une énergie vivifiante, comme un souffle de vie dans un monde figé. Le monde autour de nous semblait encore être un brouillard, un endroit flou où je me retrouvais, moi, Cassandra, à la croisée des chemins.Le matin avait pris possession de la ville, mais c'était un matin différent. Un matin où les ombres de mon passé se dissipaient lentement, comme une brume qui se lève sous l'effet d'un soleil naissant. Nous avions traversé des rues que je connaissais bien, mais aujourd'hui, elles semblaient me paraître étranges, comme si elles m’étaient devenues étrangères.Les souvenirs de Lucien et Gabriel me hantaient encore. Leur présence, leurs voix, leurs regards. Mais il n'y avait plus de colère, ni de rancune. Ce n'était plus qu'un écho lointain. Je n'avais plus besoin de leur approbation. Je n'avais plus besoin de

CassandraLes jours suivants passèrent dans une brume douce, mais aussi inquiétante, comme si le calme avant la tempête m’enveloppait sans que je puisse vraiment m’y habituer. Raphaël et moi, toujours côte à côte, continuions d'avancer, chaque pas un peu plus lourd, mais aussi un peu plus sûr. Loin de l'incertitude et de la peur qui m'avaient habitée, une nouvelle compréhension commençait à émerger en moi. Mais cela ne signifiait pas que le chemin était facile. Non, bien au contraire. Chaque moment semblait porteur d’une décision, d’une direction à choisir. Et chaque décision se heurtait à une partie de moi qui n’était toujours pas prête à affronter le passé.Je me levais chaque matin avec une question qui me tourmentait, une question sans réponse claire. Où cela allait-il nous mener ? À quoi ressemblerait cette nouvelle vie, maintenant que j'avais fait le choix de ne plus fuir ?Le matin où tout commença à se précipiter, Raphaël m'emmena dans un endroit que je n'avais pas vu depuis l