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Je les ai suivis en silence.Dans la salle de consultation, la voix de Roland tremblait tandis qu'il décrivait l'accident. D'habitude si calme, c'était la première fois que je le voyais aussi paniqué.La jeune femme tenait fermement sa main, parlant dans un souffle précipité : « Roland, j'ai très mal au ventre, j'ai peur… »Roland la calmait patiemment, sa voix douce, presque apaisante : « Ça va aller, notre bébé va bien. Tu te souviens ? Ce matin, le médecin a dit qu'on pourra le voir dans un mois. »Sous ses paroles réconfortantes, elle s'est calmée un peu, mais elle ne lâchait toujours pas sa main : « Roland, tu préfères un garçon ou une fille ? Et si le bébé n'est pas beau, tu ne l'aimeras pas, hein ? »Roland lui a souri doucement, son ton empli de tendresse : « Peu importe garçon ou fille. Tu es aussi belle, notre enfant sera magnifique, ne t'inquiète pas… »Cette conversation m'a fait verser des larmes incontrôlables. Je ne pouvais plus le supporter, alors je me suis retournée e

Roland m'a emmenée dans l'une de ses maisons, où chaque coin semblait imprégné des traces de la vie à deux : une grande et une petite paire de pantoufles à l'entrée, deux tasses assorties sur la table… Tout cela me rappelait que, pendant que j'ignorais tout, Roland avait déjà construit un foyer avec une autre femme...Lorie, voyant mon air absent, n'en cachait pas sa satisfaction et m'a dit doucement : « Tout ici a été préparé par Roland. Il a supervisé la décoration des chambres du bébé. Comme il ne savait pas si c'était un garçon ou une fille, il a aménagé deux styles, un en rose et un en bleu. Il est vraiment attentionné, n'est-ce pas ? » Elle a prononcé ces mots avec un ton de triomphe.Je savais bien à quel point Roland pouvait être attentif, sinon il n'aurait pas été capable de faire tout cela sous mon nez sans que je m'en aperçoive.Lorie a continué : « Si j'étais toi, je divorcerais. Il adore l'enfants et je suis la mère de son enfant. Nous serons liés à jamais. Tu ne trouves p

Malgré tout, Roland n'arrivait pas à retrouver Cyrille. Il avait même appelé ses amis, leur avait expliqué la situation et leur avait demandé s'ils l'avaient vue. Mais ces gens pensaient qu'il plaisantait.« Non, c'est pas possible ! Vous êtes un modèle de couple, comment pouvez-vous vous disputer ? »« Mais Cyrille t'a toujours pardonné, qu'est-ce que tu as bien pu faire pour qu'elle se fâche au point de partir ? »Roland restait sans voix, n'ayant d'autre choix que de raccrocher, impuissant.Oui, tout le monde avait du mal à croire qu'il ait pu en arriver là avec Cyrille, même lui-même. Et pourtant, c'était bien ce qu'il avait fait, et de la pire des manières.Il a consulté ses relevés de dépenses, mais il n'y avait aucune trace de frais de transport. Peut-être avaient-ils été effacés délibérément. Il savait qu'elle avait pris cette décision pour qu'il ne puisse pas la retrouver, qu'elle ne lui pardonnerait jamais.Rien que d'y penser, une douleur lancinante lui a serré la poitrine.

Cinq ans plus tard, j'emmenais les enfants du foyer participer à un concours de danse à la Ziville, un événement caritatif. Je n'aurais jamais imaginé y croiser Roland.Pendant le concours, il était assis tranquillement parmi le jury, mais dès qu'il m'a aperçue, il s'est figé et avait mal à l'aise.Moi aussi, j'ai été prise de court, mais j'ai repris vite mon calme.Au fil des performances, je sentais son regard presque constamment posé sur moi.Même le cameraman semblait avoir remarqué qu'il ne paraissait pas dans son assiette.J'ai froncé les sourcils, une sueur froide perlant sur mon front. Quand la performance a touché enfin à sa fin, un profond soupir de soulagement s'échappé de mes lèvres.Après le concours, j'ai croisé Roland dans les coulisses, mais cela ne m'a pas surprise.Il semblait profondément ému, des larmes brillantes dans les yeux. Il m'a fixée intensément avant de murmurer, la voix brisée : « Cyrille, je t'ai enfin retrouvée. » Sa voix était rauque, comme s'il avait r