Lahat ng Kabanata ng La Reine des Cendres : Kabanata 21 - Kabanata 30

Raconté par Elias Je quittai la salle du Conseil sans me retourner. Les cinq membres s’étaient levés à l’unisson, comme mus par une volonté commune, puis avaient quitté la pièce, laissant dans leur sillage le silence et la tension suspendue. Mes pas me ramenèrent vers la clairière, là où reposait la pierre. Celle marquée du glyphe — un motif circulaire, fendu en son cœur. Une spirale rompue. Instable. C’était ici que j’avais eu ma vision. Ici que tout avait basculé. L’air était plus lourd qu’à mon arrivée. Chargé de cette tension familière, celle qu’on sent avant qu’un orage éclate. Une présence m’effleura. Pas un bruit, pas un souffle, mais je le sentis. Quelqu’un était là. Il émergea lentement de l’ombre des arbres, difforme, bancal, le visage à moitié mangé par une ancienne brûlure. Son œil gauche était blanc, fixe, vide. L’autre me fixait avec une intensité froide. Lorenz. Le sixième conseiller. Celui qui ne parlait jamais. Celui dont la chaise était toujours dans la pénombre,

Raconté par Sélène — Je ne peux pas te laisser entrer à Cirisal, Sélène. Il ne criait pas. Il n’imposait rien. Et pourtant, ses mots claquèrent comme une frontière. Je restai immobile, luttant contre le vertige de son regard. Son odeur flottait dans l’air — ce mélange de vanille et de braise qui m’avait hantée bien avant de connaître son nom. Elle me frappa de plein fouet. Nyra tressaillit sous ma peau, prête à bondir. Il n’était plus un souvenir. Il était là. Entre moi et la vérité que je traquais depuis des jours. — J’ai besoin de te parler. En privé. Il ne quitta pas mes yeux. Mais je sentis que ce qu’il allait dire ne devait pas être entendu par les autres. Je hochai la tête. — Kael, attends ici. Je laissai mon équipe derrière moi. Je suivis Elias en silence, le cœur battant à contretemps. Nous marchâmes à l’écart, entre les troncs sombres, jusqu’à ce que les autres ne soient plus qu’un murmure de présence. Là, il s’arrêta. Je croisai les bras. — Alors parle. Ses mâch

Raconté par Sélène — Quand ma mère disparut, la lumière s’effondra dans mon ventre comme un coup. Pas de cri. Pas de mot. Juste ce vide immense, brutal, qui me transperça de l’intérieur. Un vertige. Une chute. Et le noir m’engloutit. • Je me réveillai lentement, comme si je remontais des profondeurs d’un cauchemar. La première chose que je sentis, ce fut son odeur. Vanille et braise. Elle flottait dans l’air comme une empreinte persistante. Rassurante. Brûlante. Puis vinrent la lumière… et l’espace. La chambre dans laquelle je me trouvais était immense, baignée d’une clarté naturelle venue de hautes fenêtres sur ma gauche. Des murs clairs, une architecture élégante, des matières nobles mais sobres. Tout respirait la force contenue. Une maîtrise presque instinctive du luxe et de la rudesse. La lumière glissait sur les pierres lisses du sol, caressait les tissus épais des rideaux, et effleurait les lignes nettes du mobilier. C’était une chambre à l’image de

Raconté par Sélène Je me suis réveillée sans savoir combien de temps s’était écoulé. La pièce était calme. Trop calme. Pas de voix. Pas d’agitation. Juste ce vide… et pourtant, quelque chose vibrait en moi. Faiblement. Comme une présence qui remontait lentement des profondeurs. J’ai posé une main sur ma poitrine. Nyra. Ma louve. Elle était là. Distante, brisée… mais vivante. Un souffle. Une lueur. Je la sentais se lover dans mon ventre, comme une bête blessée trop longtemps restée silencieuse. Elle ne parlait pas encore. Mais sa chaleur me réchauffait. Comme si elle essayait, malgré tout, de me dire qu’elle revenait. Qu’elle n’avait pas disparu. Et puis… je l’ai senti. Avant même qu’il ouvre la porte. Elias. Comme une secousse dans l’air. Un frisson sur ma peau. Mon cœur s’est mis à battre plus fort — pour lui, et à cause de lui. Un appel. Une vibration magnétique. Un instinct. Il est entré sans bruit. Il s’est arrêté quelques secondes au seuil. Son regard s’est posé sur moi

Raconté par Sélène Quand Elias referma la porte, le silence s’installa, dense et nerveux. Nyra frémissait sous ma peau. Quelque chose vibrait dans l’air. Une tension sourde, pesante, presque prémonitoire. Je restai là, droite, immobile. Une part de moi savait. L’instant de répit était terminé. La porte s’ouvrit sans frapper. Kael entra d’un pas vif, suivi d’Ina. Tous deux portaient cette tension dans le regard, celle qui ne ment jamais. — Tu dois te lever, dit Kael sans détour. C’est urgent. Mon cœur se contracta. J’attrapai le premier vêtement à portée de main — un pull léger — et me relevai. — Qu’est-ce qui se passe ? Kael referma derrière lui. — Ravaryn est encerclée. Je le fixai, figée. — Quoi ? — Le Conseil a envoyé des guerriers, répondit Ina. Ils se sont postés sur toutes les limites de notre territoire. Pas d’émissaire. Pas d’annonce officielle. Juste… le silence et les armes. Je sentis mes jambes se raidir. — Depuis quand ? — Ce matin. Très tôt.