Elle est née d’un lien interdit. Il règne sans attache. Et entre eux, la Lune réclame son dû. Depuis l’enfance, Sélène Tiaran survit loin des lois des meutes. Fille d’un Alpha déchu et d’une Gardienne sacrée, elle ne devrait même pas exister. Rejetée, traquée, elle s’est relevée seule et a reconstruit ce que d’autres ont voulu effacer : Ravaryn, une meute née de la ruine, unie par la force, la loyauté… et le silence. Mais le Conseil, gardien froid des équilibres anciens, l’a vue grandir. Et il n’aime pas ce qu’elle incarne. Quand on la convoque à Halvaren, c’est pour mieux la juger — ou la briser. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est lui. Elias, l’Alpha des Alphas, gardien des traditions, stratège implacable. Il ne croit pas au lien. Et pourtant, quand leurs regards se croisent, tout hurle. Entre eux, l’attirance est viscérale, conflictuelle, irrésistible. Mais ni Sélène ni Elias ne peuvent céder. Parce qu’aimer, dans leur monde, c’est choisir un camp. Et que dans l’ombre, le sang, les symboles anciens et les bêtes intérieures se réveillent. Un lien sacré. Deux loups indomptables. Cent cinquante chapitres pour décider : survivre… ou régner.
Lihat lebih banyakRaconté par Selene
Je suis née dans le silence d’une forêt d’hiver, sous une lune tranchante et froide, là où les racines murmurent et où la terre garde les secrets. Mon premier souffle a été pris à la hâte, dans la panique d’une fuite, dans les bras d’une femme qui savait déjà qu’elle n’aurait pas le droit de me garder. Je n’ai jamais connu le confort d’un berceau, ni la chaleur d’un foyer. Seulement le givre, le craquement des branches, les hurlements au loin. Et le regard de ma mère, durci par la peur, mais brûlant d’un amour féroce. Mon père était l’Alpha de la Meute des Ombres. Une meute ancienne, redoutée. Une force dans le Nord. Il gouvernait avec justice, mais sans concession. Un stratège, un meneur de guerre. Son nom suffisait à faire taire les plus bruyants. Mais il était seul. L’Alpha sans Luna. Et ça, pour le Conseil, c’était un problème. Il cherchait. Pas une louve. La louve. Celle que la Déesse accorderait. Mais rien. Année après année, les rituels, les rencontres, les alliances échouées s’accumulaient. Jusqu’à ce jour où il l’a vue. Ma mère. Elle ne venait pas du monde des meutes. Elle appartenait à un sanctuaire. Une Gardienne. Une louve née pour servir la Déesse, pas pour se lier. Elles vivent entre elles, dans des clairières sacrées, coupées du monde des alphas et de leurs lois. Elles sont les mémoires des anciens, les protectrices des savoirs oubliés. Mais ce jour-là, le lien s’est noué. Violent. Absolu. Il ne s’est rien dit, au début. Juste un regard. Une pulsation. Comme si leurs âmes s’étaient reconnues avant même que leurs bêtes n’hurlent. Un lien impossible. Un lien interdit. Mais irréversible. ⸻ Je suis née d’un acte de rébellion. Le Conseil n’a pas attendu. Le lien entre un Alpha et une Gardienne n’avait pas de précédent. Ce n’était pas seulement choquant : c’était dangereux. Ça remettait en cause les fondations mêmes de leur pouvoir. Les équilibres politiques, les alliances, la hiérarchie lunaire… tout pouvait basculer si d’autres Alphas se mettaient à choisir leurs compagnes au nom du lien au lieu du sang. Ils ont exigé que mon père rompe le lien. Qu’il renvoie ma mère au sanctuaire. Qu’il efface ce qu’il avait ressenti. Mais il a refusé. Et elle aussi. Alors ils ont fui. Ils ont abandonné les terres de la Meute des Ombres, confiées temporairement à un Bêta loyal, en pensant pouvoir se cacher. Ils croyaient pouvoir me protéger. Croyaient pouvoir échapper à l’œil du Conseil. Mais ils sous-estimaient sa patience. Et sa cruauté. À mes neuf ans, il nous a retrouvés. Je n’oublierai jamais cette nuit-là. ⸻ Le feu ne brûlait pas encore. Il faisait froid. La neige tombait par rideaux lents. Nous venions à peine de nous poser, ma mère et moi. Un autre refuge. Le troisième ce mois-là. Elle m’avait serrée contre elle, ses bras minces mais solides, et j’avais fermé les yeux en croyant, naïvement, que le danger était derrière nous. Mon père est arrivé à la tombée de la nuit, couvert de boue et de sang séché. Il ne m’a pas parlé. Il a juste posé une main sur ma tête, puis il s’est tourné vers ma mère. Leurs regards ont suffi. Je les ai entendus parler. Pas fort. Juste assez pour capter les mots traqueurs, trahison, proche. Mon cœur a bondi dans ma poitrine. Je n’étais qu’une enfant, mais je savais reconnaître la peur dans la voix d’un Alpha. C’est cette nuit-là qu’ils sont venus. Pas un bruit. Pas un cri. Des ombres dans la forêt. Des battements de cœur étrangers. Une odeur. Celle de la magie noire, mêlée à du fer et de la haine. Et une lame. Tranchant la nuit comme un cri. Mon père est sorti pour les affronter. Seul. Il a rugi, sa voix ébranlant les arbres. Mais ce n’était pas une bataille. C’était une exécution. Ils l’ont encerclé. Et dans la pénombre, un visage. Un ancien frère de meute. Un traître. C’est lui qui a porté le coup fatal. Je n’ai pas vu ses yeux. Seulement la lueur brève du métal. Et le sang. Celui de mon père, éclaboussant la neige. J’ai senti un vide se creuser en moi. Quelque chose qui se brisait. Comme si un lien invisible avait été arraché. Je n’avais jamais su que j’avais ce lien. Mais à ce moment-là, je l’ai senti mourir. Ma mère a hurlé. Pas un cri humain. Un hurlement venu des tripes, de l’âme. Un son que je n’ai plus jamais oublié. Elle m’a prise dans ses bras. A couru. Sans se retourner. ⸻ Des jours durant, nous avons fui. Elle ne disait rien. Mais je sentais sa peur. Elle vibrait dans son dos. Une tension constante. Comme si le monde entier pouvait basculer d’un instant à l’autre. Puis, un matin, elle s’est arrêtée. Nous étions dans les montagnes. Le vent soufflait fort, emportant nos mots. Elle m’a regardée. Longtemps. — Si un jour tu es seule, écoute ton cœur. Et la voix qui sommeille en toi. Elle m’a cachée sous une dalle de roche, enfouie dans la neige. J’étais gelée, tremblante. Elle m’a embrassée sur le front. Puis elle est repartie. Seule. Je ne l’ai jamais revue. ⸻ C’est ce jour-là que j’ai commencé à survivre. Je me suis relevée. Lentement. Les larmes gelées sur mes joues. Et j’ai marché. Les jours ont défilé. Les saisons. J’ai appris à me battre. À chasser. À tuer. Seule. J’ai grandi dans l’ombre des bois, traquée parfois, invisible souvent. Et un jour, elle est arrivée. ⸻ Ma louve. Elle n’a pas frappé comme une lumière. Elle a glissé dans mes os. Elle a vibré dans ma peau. Elle était là depuis toujours. Mais ce jour-là, elle a parlé. Pas avec des mots. Avec un feu. Avec un rugissement. C’est à quatorze ans que j’ai changé pour la première fois. La douleur a été atroce. Mon corps s’est brisé, mes os broyés, ma peau déchirée. Mais au milieu de la souffrance, il y avait une clarté. Une vérité. Je n’étais pas humaine. Je n’étais pas que louve. J’étais Selene. Fille du Nord. Fille du sang. Fille du feu. Et j’étais prête à reprendre ce qu’on m’avait volé.Raconté par KaelJe l’ai su dès l’instant où la Lame a heurté le sol.Pas à cause du choc. Ni à cause du sang.Mais à cause d’Elias.Il avait reculé.Pas d’un pas. Pas physiquement.Mais quelque chose dans son regard s’était tendu, fendu.Une tension inhabituelle dans ses épaules.Une faille que peu auraient su détecter.Mais moi, je regarde autrement.Je ne le connais pas. Pas vraiment. Elias n’est pas de ceux qui se laissent lire. Il garde ses frontières dressées comme des murailles.Mais à ce moment précis, j’ai compris.Il avait franchi une ligne.Et ce genre de ligne… ne se retrace pas une fois qu’on l’a dépassée.—Je suis resté en retrait après l’impact.Autour, la meute s’agitait. Mais personne n’attaquait. Personne ne criait. Pas encore.Le calme n’était pas de la paix.C’était celui qui précède une sentence.La silhouette au sol avait été relevée, entravée.Et Elias avait parlé :— Enfermez-le. S’il est venu rapporter, il repartira à pied. Mais pas ce soir.J’avais hoché la
Raconté par Selene Le vent avait changé. Pas un courant d’air banal. Une tension. Comme une ligne tendue dans l’air. La terre sous mes pieds ne vibrait plus : elle retenait son souffle. Et moi avec. La fissure au centre de la cour brillait d’un rouge terne, vivant. Une braise sans feu. Elias était resté, à quelques pas. Présent. Mais distant. Le calme entre nous n’était pas apaisant. Il était chargé. Électrique. Trop de non-dits. Trop de gestes retenus. Je le fixai. — Tu ne dis rien, soufflai-je. — Je n’ai pas encore les mots justes, répondit-il. Je haussai un sourcil. — Tu en as souvent trop. Ce serait presque reposant. Un léger sourire effleura ses lèvres, mais il n’alla pas plus loin. — C’est facile ici. Avec toi. Trop facile. Et c’est ça qui m’effraie. Je penchai légèrement la tête. — Moi, ce qui m’effraie, c’est qu’un roi tremble plus devant moi que devant un champ de guerre. Il s’approcha. Lentement. Son ombre glissa sur la mienne. — Ce n’est pas toi, Sélène, qu
Raconté par EliasLe sanctuaire respirait.Pas comme un lieu oublié, mais comme un cœur enfoui qui venait de battre à nouveau. Chaque symbole gravé vibrait sous mes pas. Spirales. Griffes. Lignes entremêlées. Ce n’était pas décoratif. C’était vivant.Je descendais comme on revient à un endroit qu’on n’a jamais connu, mais que le sang reconnaît. Zarek ne grondait pas. Il ne s’agitait pas. Il avançait, attentif, comme s’il retrouvait une mémoire qu’il avait dû taire.Et puis elle.Sélène.Debout, face à l’autel fendu. Silencieuse. Ancrée. Ce sanctuaire ne lui appartenait pas : il existait à travers elle.— Tu es venue, dit-elle.Je n’ai pas répondu tout de suite. Je n’étais pas certain de pouvoir encore mentir.— Je n’avais pas le choix.C’était vrai. Ce lieu m’avait appelé. Ce lieu… ou ce qu’il contenait encore.Elle s’approcha. La lumière vacillante projetait son ombre sur les murs. Longue. Ancienne.— Tu le sens ? demanda-t-elle.Je hochai lentement la tête.— Pas avec ma tête. Mais
Raconté par le conseil La salle était silencieuse. Trop. Onze silhouettes drapées de noir siégeaient en cercle, dans l’ombre. Le douzième siège, celui du Fondateur, restait vide comme à chaque réunion — mais ce soir, son absence paraissait plus lourde que jamais. Un vent froid s’infiltrait dans les fissures de la pierre. Les torches vacillaient, projetant des ombres mouvantes sur les murs circulaires. Personne ne parlait. Pas encore. Puis, la Première Veilleuse leva la main. — Le rapport est confirmé, dit-elle. Ravaryn a réagi. Un murmure à peine contenu courut autour de la table. — Le sanctuaire s’est rouvert, précisa-t-elle. Et il y a eu réponse de la terre elle-même. — Nous avions enterré ce lieu, grogna un Ancien. Il n’aurait jamais dû ressurgir. — Nous avons masqué une histoire, dit un autre, plus jeune. Pas un souvenir. La terre n’oublie pas ce qu’on tente de cacher. La Première Veilleuse resta impassible. — La louve de Ravaryn s’est tenue au centre de l’éveil. Ento
Raconté par SélèneLa fissure n’a pas disparu.Même après le départ de la meute. Même après que les chants se soient tus et que le calme soit revenu sur Ravaryn.Elle reste là, comme une blessure ouverte dans la pierre. Une respiration. Une mémoire.Je n’ai pas bougé.Assise au bord de l’ouverture, les jambes croisées, la paume à quelques centimètres du vide, j’écoute. Pas avec mes oreilles. Avec mon sang.Nyra ne dort pas.Elle veille. Tournée vers l’intérieur. Vers ce qui remonte. Pas un danger. Un souvenir. Une vérité qui attendait.Quand Kael s’approche, il ne dit rien.Il s’accroupit à mes côtés, les yeux rivés sur la fissure.— Elle a grandi, murmuré-je.Il hoche la tête, grave.— Tu sens ?— Oui.Il déglutit, lentement.— Il faut descendre.Je le regarde. Son regard est calme, mais ferme.— Pas seule, dis-je.Il se lève. Et s’en va sans insister.Quelques instants plus tard, il revient. Avec Ina. Deux autres membres sûrs les suivent. Silencieux. Lucides.Je me redresse.Et Rava
Raconté par EliasJe me suis redressé d’un bond.Pas un rêve. Pas un bruit.Juste… une onde.Comme si la terre elle-même avait changé de fréquence.Je me tenais debout dans l’obscurité de mon bureau, les poings crispés, la respiration saccadée. Zarek s’était levé d’un coup, sans que je l’appelle. Il tournait déjà en moi, griffes sorties, museau levé vers quelque chose que je ne voyais pas.Ce n’était pas de la peur.C’était autre chose.Une réponse.Un écho.Je posai une main sur la vitre. Le verre était glacé. Dehors, la nuit était figée, mais je le sentais — sous mes pieds, dans les fondations de cette maison, quelque chose vibrait. Pas ici. Ailleurs.Ravaryn.Le nom me vint sans prévenir, comme un souffle qu’on ne chasse pas. Zarek grogna. Il voulait courir, il voulait la retrouver. Pas par manque. Pas par besoin. Par instinct.Une odeur me revint. Chaleur, cendre, pluie ancienne. Sa peau contre la mienne. Sa bouche. Ses yeux. La morsure de son refus et la brûlure de son désir.Sél
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