All Chapters of RENAÎTRE POUR ME VENGER DE MON EX: Chapter 101 - Chapter 110

MAXIMELes jours s’étirent comme une toile grise dans cette maison, où le temps semble suspendu entre les murs crème et les rideaux tirés. Je ne compte plus les semaines passées ici, coincé dans une routine de convalescence rythmée par les plateaux-repas de Mildred, les séances de rééducation à domicile, et les silences pesants entre deux appels professionnels. Ce lundi, pourtant, marque un tournant. Je vais reprendre les rênes de mon entreprise, pas à plein temps, pas tout de suite, mais assez pour sentir à nouveau le pouls du monde réel. Ce n’est pas un retour triomphal, non, juste un pas prudent, comme un funambule qui teste la corde après une chute.Ce matin, Léo, mon assistant fidèle, est passé en coup de vent, un dossier sous le bras, l’air de quelqu’un qui essaie de ne pas se faire repérer. Il m’a apporté de quoi « réviser » pour la réunion de lundi : des bilans financiers, des projections, des notes sur les projets en cours. Tout un tas de chiffres et de graphiques qui me ra

WILLOWQuand je rentre dans la chambre, je l’entends rire depuis le salon. Un rire franc, clair, celui qui me manquait quand il était encore entre les murs froids de l’hôpital.Je pose mon sac sur le lit, détache mes cheveux, et me dirige vers le salon, curieuse. Je le trouve là, debout, face au miroir. Il porte un smoking noir tout neuf, encore un peu raide, mais diablement efficace. Il est beau. Bordel, il est beau. Même avec les épaules un peu plus larges, la mâchoire plus creusée, et les cernes qui trahissent sa fatigue.Il se tourne vers moi, un sourire en coin.— Alors ? Je suis sortable ou je reste le malade en pyjama ?Je m’approche lentement, comme pour mieux l’observer. Puis je croise les bras.— Tu t’es fait greffer un nouveau corps pendant que j’étais absente ? Ce smoking... c’est pas ton ancien.Il grimace, faussement gêné.— Léo m’a pris une taille au-dessus. Il a dit que c’était les tartes de Mildred. J’ai pas osé lui dire que c’était toi le vrai problème avec tes plats

— MAXIMELa porte claque, un peu trop fort. Pas exprès, je le sais. Mais ce bruit, sec et brutal, trahit tout. C’est le genre de geste qui hurle : je tiens bon, mais je suis à deux doigts d’exploser. Willow ne dit rien, pourtant l’air autour d’elle vibre d’une tension qu’elle ne peut pas cacher.Je reste assis sur le bord du canapé, immobile, à l’observer. Elle s’agite comme une tempête contenue. Son sac tombe lourdement sur la table, son écharpe glisse par terre dans un mouvement brusque, ses boucles d’oreilles atterrissent sur le meuble avec un cliquetis nerveux. Chaque geste est trop rapide, trop saccadé. Elle évite mon regard, fuit dans le couloir comme si un simple contact visuel pouvait faire voler en éclats le mur qu’elle a construit autour d’elle.Mon corps proteste quand je me lève, raide, encore marqué par la journée. Mais ce n’est pas ma douleur qui compte là, tout de suite. C’est la sienne. Cette fracture qu’elle essaie de masquer sous des gestes mécaniques, maîtrisés. Je

WILLOWJe marchais dans les couloirs du siège d’un pas rapide, mon manteau encore sur les épaules. L’ascenseur semblait ne jamais vouloir arriver, et la matinée au café m’avait déjà mise dans un état de tension que même trois cafés serrés n’auraient pas suffi à détendre.Mais je tenais bon. Je voulais que Maxime soit mêlé pour le moment à tout ça. Il avait assez souffert. Alors j’allais garder pour moi le poids des révélations d’Imen les photos, les certitudes. Pour l’instant.Quand j’entrai dans mon bureau, mon téléphone vibra.Trois appels manqués. Maxime.Mon cœur se serra. Oups. Il s’était réveillé sans moi, et il n’aimait pas ça. J’aurais dû lui laisser un mot. Quelque chose.Je m’assis, retire mon manteau d’un geste vif et lance l’appel, en espérant désamorcer la bombe avec un peu de tendresse.Il décrocha immédiatement.— Tu peux m’expliquer ? grogna-t-il, la voix encore rauque de sommeil.— Bonjour, mon amour. Moi aussi je suis ravie de t’entendre.— Tu t’es levée à quelle heu

MAXIME— Monsieur Tournier ?— Monsieur Valdrake. Bonjour.Je lui serrai la main, le jaugeant rapidement. Bastien Tournier avait la tête de l’emploi : allure droite, regard froid, costume foncé sans chichi. L’ancien flic dans toute sa splendeur. Calme, précis, avec ce genre de prestance qu’on ne joue pas.— Suivez-moi, s’il vous plaît.Je le conduisis dans le salon privé accolé à mon bureau. Une pièce réservée aux affaires sérieuses, aux secrets. Il s’installa dans le fauteuil face au mien, posa un petit carnet sur ses genoux, et leva un sourcil.— Merci d’être venu aussi rapidement.— C’est mon métier. Dites-moi ce que vous attendez de moi.Je pris une inspiration, direct.— Il y a quelques semaines, j’ai eu un accident de voiture. Ma femme et moi étions à bord. Les freins ont lâché en pleine descente. Virage raté. On s’en est sortis par miracle. Nous avons fait la une des journaux !Il hocha lentement la tête.— Oui, j’en ai entendu parler. La presse locale a brièvement relayé l’aff