Semua Bab Frères de sang : Bab 51 - Bab 60

NeriahL’air de la maison est lourd, chargé d’une chaleur trop intime, saturé d’odeurs de tisane oubliée et de bois ancien. Quand la porte se referme derrière nous, le claquement discret a la brutalité d’une sentence, et je sens d’un coup que nous ne sommes pas seulement enfermés dans ces murs, mais dans une vérité qui a attendu trop longtemps pour éclater.La femme , leur mère , ne dit rien. Ses yeux sont accrochés à Kael comme si chaque seconde qu’elle le regarde était un miracle dont elle craint l’effacement. Ses mains tremblent, elle les serre l’une contre l’autre comme une enfant nerveuse, maladroite, et cette fragilité contraste violemment avec l’orage qui gronde en silence dans cette pièce.Nous avançons dans un salon simple, aux meubles usés mais entretenus, une table basse couverte de cadres, des photos jaunies, certaines si anciennes que les visages se dissolvent dans la lumière passée. Je ne m’y attarde pas, mais Kael détourne aussitôt la tête, comme si la simple vue de ces

LiamLe silence pèse dans la cabane, aussi lourd qu’une montagne. J’ai l’impression que l’air lui-même s’est figé, retenu par un souffle invisible. Mes lèvres tremblent quand je pose la question, sans même réfléchir, comme si les mots s’étaient arrachés de ma poitrine malgré moi :— Donc… je suis aussi un loup-garou ? Comme lui ? Comme… mon frère ?Ma voix se brise. Le mot frère m’arrache la gorge, tant il est étranger et pourtant brûlant de vérité.Maman relève lentement la tête. Ses yeux, noyés de larmes, brillent pourtant d’une force ancienne que je n’avais jamais remarquée. Ses épaules frémissent, son souffle court, et quand elle hoche enfin la tête, le monde entier semble basculer.— Oui, Liam. Vous êtes des loups, tous les deux. Vous portez le même sang, la même malédiction, la même puissance. Mais moi…Elle s’interrompt, une ombre passe sur son visage, comme si elle hésitait encore à franchir une frontière qu’on ne peut plus jamais refermer. Puis sa voix éclate, comme un coup d

NeriahLe silence qui suit les paroles de leur mère pèse sur moi comme une chape de plomb. Je sens encore l’odeur du feu mêlée à celle du sang et de la peur, comme si chaque parcelle de cette cabane s’était imprégnée de ce dilemme qui nous écrase tous. Mon corps tout entier tremble, mais pas seulement de peur ou de désir, de colère aussi, une révolte qui me ronge.Je me redresse lentement, mes mains crispées sur mes genoux. Ma voix sort étranglée, mais ferme :— Non. Je ne serai pas le prix de vos disputes. Je ne serai pas à l’un ou à l’autre. Pas à vous deux. Pas à quiconque.Kael gronde, un son bas, menaçant, et ses yeux s’embrasent comme si le monde entier venait de lui voler ce qui lui appartenait. Il avance, chaque pas martèle le sol, chaque mouvement de son corps en impose, et pourtant je ne recule pas. Je sens mes jambes fléchir, mes tempes battre, mais je tiens bon, même si mes mains se mettent à trembler et que mon souffle se fait court.— Neriah… murmure Liam, sa voix râpée,

NeriahL’air est saturé, trop dense pour mes poumons, comme si la cabane s’était changée en tombeau vivant. Chaque inspiration me brûle, chaque expiration me coûte, et pourtant je continue de respirer, haletante, le dos collé contre la paroi rugueuse, mes doigts crispés dans le bois fendu comme si ce contact pouvait m’ancrer, me retenir d’être aspirée par la tempête qui gronde devant moi.Kael est là, debout, droit, sa silhouette immense projetée sur les planches tremblantes par la lueur des braises. Il ne bouge presque pas, mais tout en lui est tension, puissance retenue, violence sur le point de jaillir. Ses yeux flambent, deux éclats rouges qui me clouent, qui me dépouillent, qui m’aspirent. J’ai l’impression qu’il m’arrache déjà quelque chose, que mon souffle, ma volonté, mon corps, tout lui appartient, déjà.— Ne t’approche pas, je lâche, la voix rauque, étranglée, mais qui fend pourtant le silence comme un cri désespéré.Il avance. Un pas. Les planches craquent sous son poids. P

LiamLa terre se dérobe sous mes genoux quand je tente de me relever, le goût métallique du sang emplissant ma bouche, ma mâchoire lancinante comme si un éclat de feu s’y était logé à jamais, et pourtant la douleur physique n’est rien face à ce vide qui m’arrache de l’intérieur, cette absence soudaine, violente, qui me coupe le souffle.Je tends les bras vers elle, comme si je pouvais encore l’atteindre, comme si mes doigts pouvaient traverser la nuit pour la ramener à moi, mais déjà les sabots s’éloignent, frappant la boue, emportant mon cœur battant arraché de ma poitrine.— Neriah !Ma voix se brise, un hurlement qui n’est plus humain, un cri arraché à ma gorge en feu, tant de désespoir qu’il se déchire en lambeaux, se répercute contre les troncs d’arbres et se perd dans l’écho de la nuit. Ma mère m’agrippe par l’épaule, tente de me retenir au sol, mais je la repousse, les yeux brouillés de larmes, le corps tremblant d’une rage que je ne peux ni contenir ni diriger.Je chancelle, c