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Chapitre 31 : Les funéraillesLE POINT DE VUE D'ALAYA Le lendemain, j’étais toujours incapable de prononcer son nom à voix haute sans que ma gorge se serre. Tout était flou autour de moi, comme si le monde avait perdu ses couleurs. J’entendais à peine les voix dans la maison familiale, les chuchotements, les pas feutrés, les portes qu’on ouvrait et refermait. Tout semblait si lointain.J’étais dans la chambre où maman dormait autrefois. Ses foulards étaient encore suspendus derrière la porte, ses pantoufles soigneusement posées au pied du lit. J’effleurai la couverture, comme si elle allait surgir de nulle part en souriant, me dire que tout cela n’était qu’un cauchemar.Mais non. Maman était morte.Et moi, je devais organiser ses funérailles.Santino ne s’était pas montré depuis l’hôpital. Tant mieux. Je n’aurais pas supporté de voir son visage. Ni de l’entendre me parler comme si de rien n’était. Elias, en revanche, ne me quittait pas. Il était là, comme une ombre bienveillante, prê

CHAPITRE 33 LE POINT DE VUE D'AMENDAJe refermai doucement la porte de la chambre derrière moi, le cœur encore agité par la conversation tendue entre Alaya et Santino. L’atmosphère de la maison était devenue pesante ces derniers jours. Tout le monde semblait marcher sur des œufs. Moi y compris.Mes talons claquaient doucement sur le carrelage jusqu’à la chambre. J’avais besoin de respirer, de retrouver un peu de paix. Et peut-être... un peu plus. Une chaleur étrange, presque animale, me nouait le ventre depuis ce matin. Une sorte de manque. De vide.Quand j'entrai, la pénombre caressa ma peau nue. Luca était allongé sur le lit, le bras replié derrière la tête, les yeux fermés. Il avait l’air si fatigué, son torse se soulevait lentement, au rythme d’une respiration lourde. Même endormi, il dégageait cette aura brute, virile, presque magnétique.Je restai là quelques secondes, à l’observer en silence. Mon regard glissa sur la ligne de ses clavicules, puis sur son torse nu, marqué par l

Chapitre 35 LE POINT DE VUE D'ALAYA Une semaine. Déjà une semaine depuis que ma mère a fermé les yeux. Une semaine de silence lourd, de regards fuyants, de nuits sans sommeil. Tout dans cette maison sent encore sa présence. Et pourtant, elle n’est plus là.Aujourd’hui, j’ai ressenti ce vide comme un coup de poignard. Il y a des choses importantes que j’ai laissées là-bas… Des papiers, des souvenirs, des morceaux d’elle que je ne peux pas abandonner. Je devais y retourner. Je n’avais pas le choix.Alors je suis allée voir Santino.Il était dans le salon, assis dans son fauteuil habituel, un verre de whisky à la main. Le regard perdu dans le vide, comme à son habitude depuis notre nuit de noces. Je me suis avancée, nerveuse, les mains croisées devant moi.— Je dois retourner à la maison, ai-je dit d’une voix que je voulais ferme. Il y a des choses importantes que je dois récupérer. Je ne serai pas longue.Il n’a pas tout de suite répondu. Il a juste tourné la tête vers moi, les yeux f

Chapitre 37LE POINT DE D'ALAYAJe me souviens encore de l’odeur dans la chambre de maman… un mélange de bois ancien et de parfum fané.Assise au bord de son vieux lit, les mains crispées sur mes genoux, j’ai dit d’une voix tremblante :— Elias… il faut le dénoncer à la police. Il doit être arrêté.Il m’a regardée comme si je venais de proposer la chose la plus naïve du monde. Un long soupir a gonflé sa poitrine avant qu’il réponde :— Alaya… Santino n’est pas n’importe qui. C’est un mafieux. S’il finit derrière les barreaux, il paiera les meilleurs avocats, achètera les jurés, et en moins d’une semaine, il sera dehors.Ses mots m’ont glacée. Je me sentais soudain si petite face à l’ampleur de cette ombre qui régnait sur nos vies.— Alors… qu’est-ce qu’on fait ? ai-je murmuré.Il a relevé le menton, ses yeux sombres plantés dans les miens.— On le fait payer. Amèrement.J’ai froncé les sourcils.— Je… je ne comprends pas.Elias s’est approché, jusqu’à ce que je sente la chaleur de son

Chapitre 39LE POINT DE D'ALAYAJe me sentais étrangement légère en franchissant les portes de la boutique, comme si pour un instant, le poids des derniers jours s’était un peu allégé. Amenda marchait à mes côtés, pleine d’entrain, tandis que je gardais un œil distrait sur les robes et les tissus délicats qui s’étalaient autour de nous.— Alaya, regarde celle-ci ! lança-t-elle en saisissant une robe en soie ivoire. Tu serais magnifique dedans, c’est parfait pour la réception.Je souris faiblement, touchant du bout des doigts le tissu lisse. « Oui, elle est belle… » répondis-je, mais mon esprit était ailleurs. Tout ce que je voulais, c’était me perdre dans la douceur d’un moment sans peur, sans colère, sans douleur.Amenda ne se laissa pas décourager.— Allez, choisis quelque chose. Ce jour-là, tu dois briller. Pas seulement pour eux, mais pour toi aussi.Je hochai la tête, tentant de m’imprégner de cette énergie qu’elle dégageait, cette force qu’elle semblait avoir et que je n’arrivai