Tous les chapitres de : Chapitre 81 - Chapitre 90

Mes doigts se sont crispés sur les draps tandis que mon corps se cambrait d'extase. Christian me tenait par la taille, son rythme restait sûr, presque obstiné.La pièce était plongée dans la pénombre, et seules les lumières de la ville filtraient à travers les stores, projetant des ombres mouvantes sur nos silhouettes enlacées.« Christian... » Mon gémissement s'est échappé comme une supplique tandis qu'il intensifiait ses mouvements, ses yeux rivés sur les miens.Chaque caresse, chaque baiser, chaque poussée était empreint d'urgence — comme si nous tentions de retrouver quelque chose de perdu entre Castoria et Solara. Ou peut-être essayions-nous de créer quelque chose de nouveau, quelque chose qui appartienne à ce lieu, à cette réalité.Il a capturé mes lèvres dans un baiser profond et possessif, étouffant mes gémissements tandis que ses doigts trouvaient l'endroit précis où j'avais le plus besoin de lui. Tout mon corps tremblait sous ses mains expertes, la tension montant à chaque

Point de vue de ChristianLe petit-déjeuner au domaine Kensington, dans la Vallée des Hautes-Cimes, avait toujours eu un goût de solitude pour moi. Enfant, puis adolescent, je voyais rarement mes parents à table. Le personnel restait à distance respectable, et j'avais pris l'habitude de manger en silence, en passant mentalement en revue ce qui m'attendait dans la journée.Sauf quand Joseph était là.« Ce n'est pas un petit-déjeuner, ça ! » s'est écrié mon grand-père en fusillant du regard mon café noir et ma tartine à moitié entamée.« À mon époque, un homme mangeait comme un homme ! Des œufs, du pain frais, du jambon... »Il a désigné son assiette débordante.« Voilà pourquoi votre génération est toujours stressée : vous ne bouffez rien ! »Un sourire m'a échappé malgré la fatigue. J'avais mal dormi, me réveillant plusieurs fois en cherchant Zoé dans le lit, comme par réflexe. Et l'appel maladroit du matin n'avait rien arrangé.« Ça va, Papi. Je n'ai juste pas très faim. »Jose

Je me suis réveillée lentement, le corps délicieusement endolori après la nuit que nous avions passée. Christian dormait encore à côté de moi, un bras passé autour de ma taille d'un geste presque possessif, le visage détendu d'une manière qu'il ne s'autorisait presque jamais éveillé.Je l'ai observé quelques secondes : ses longs cils, la ligne ferme de sa mâchoire, ses lèvres qui, quelques heures plus tôt, avaient parcouru chaque centimètre de ma peau. C'était injuste qu'on puisse être aussi beau, même en dormant.Comme s'il avait senti mon regard, Christian a ouvert les yeux, et son gris bleu intense s'est immédiatement ancré dans le mien.« Bonjour », a-t-il murmuré, la voix encore râpeuse de sommeil.« Bonjour », ai-je répondu, soudain timide malgré tout ce que nous avions partagé la veille.Il a souri et m'a attirée un peu plus contre lui.« Tu as bien dormi ? »« Une fois que tu m'as enfin laissée dormir, oui. »Son sourire est devenu satisfait.« Je ne me souviens pas t'

Le dîner officiel a été servi dans la salle de banquet, où la longue table en chêne avait été dressée pour trente convives. Les invités formaient un mélange de proches Kensington, d'investisseurs clés et de figures reconnues du monde viticole. J'étais assise entre Christian et un œnologue célèbre dont j'ai oublié le nom aussitôt, tandis qu'Anthony s'était placé stratégiquement près de Joseph.Heureusement pour moi, Annabelle était installée en diagonale, m'adressant régulièrement un clin d'œil au-dessus de son verre chaque fois qu'un invité sortait une remarque pompeuse.Le premier plat était une entrée délicate de noix de Saint-Jacques au beurre citronné, présentée avec un soin impeccable. Mais dès la première effluve, mon estomac s'est de nouveau contracté. L'odeur de fruits de mer, étrangement amplifiée, m'a donné la nausée.« Tu n'as pas faim ? » a demandé Christian discrètement en remarquant mon hésitation.« Un peu barbouillée », ai-je murmuré en forçant un sourire. « Ce doit

Le grand hall semblait encore plus rempli lorsque Annie et moi sommes descendues. La musique du quatuor à cordes avait laissé place à une playlist plus entraînante, et plusieurs invités se déplaçaient déjà sur la piste improvisée. Joseph était entouré d'un groupe d'hommes plus âgés, gesticulant avec enthousiasme tandis qu'il racontait une histoire qui devait être particulièrement drôle, à en juger par les éclats de rire autour de lui.Les lustres se reflétaient sur les bijoux coûteux des invitées, projetant de minuscules constellations de lumière sur les murs au gré de leurs mouvements. Plusieurs visages se sont tournés discrètement vers nous lorsque nous avons descendu les marches — certains curieux, d'autres évaluateurs. Être la nouvelle Madame Kensington signifiait être constamment observée, quelque chose à quoi je ne m'étais pas encore tout à fait habituée.« Là-bas, Marcus », a murmuré Annabelle en hochant légèrement la tête vers un coin de la salle où il discutait avec deux hom