La conscience n'est pas revenue d'un coup, mais comme une marée lente, douce et tiède. Je me suis réveillée contre des fourrures d'une douceur impossible, et une chaleur légère, tamisée, caressait mon visage.La douleur déchirante, celle qui brisait l'âme, avait disparu.À sa place, il restait une courbature profonde, étendue dans tout mon corps — comme après une longue maladie — et une tension tirant mon visage, la trace inscrite dans ma chair. Mais en dessous, il y avait d'autres choses : une sensation de… complétude, un battement calme et entier.J'étais vivante.J'ai inspiré lentement, avec précaution, savourant ce simple mouvement. L'air était riche, vivant — chargé d'odeur de pin chauffé par le soleil, de fumée de bois propre, et de viande rôtie dont le parfum me mettait l'eau à la bouche. Des odeurs authentiques. Prudemment, j'ai ouvert les yeux. Les deux. Le gauche restait trouble, comme si je regardais à travers un verre déformé, mais il percevait la lumière, le mouvement, la
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