Novels by Miss X

La nuit avait recouvert la ville d’un voile sombre, seulement percé par la lueur vacillante des réverbères et les éclats de phares des voitures qui défilaient au loin. Dans l’appartement de Kael, l’air vibrait encore de tension, comme si les murs avaient absorbé toute l’électricité des derniers événements. Liora, assise sur le canapé, fixait obstinément le sol, ses mains jointes serrées contre ses genoux. Elle ne disait rien, mais chaque respiration trahissait son combat intérieur.Kael, lui, se tenait debout près de la baie vitrée, le regard perdu vers l’horizon nocturne. Il n’était pas homme à rester silencieux, mais cette fois, il savait que les mots risquaient d’être des armes. Trop de blessures avaient été ouvertes, trop de vérités avaient éclaté au grand jour.— Tu ne dis rien, finit-elle par lâcher, la voix cassée. Tu restes là, à me regarder souffrir sans même bouger…Il ferma les yeux un instant, puis pivota lentement vers elle. Sa silhouette impo

Le silence s’étira dans la pièce, aussi lourd qu’une tempête qui précède la foudre. Kael fixait Liora avec cette intensité qu’elle connaissait trop bien, une intensité capable de la désarmer, de la troubler et de lui couper le souffle. Ses pupilles sombres semblaient fouiller jusqu’au fond de son âme, cherchant la moindre faille, le moindre aveu.Liora, pourtant, ne baissa pas les yeux. Son cœur battait à tout rompre, mais elle s’était juré de ne plus reculer. Trop de secrets avaient déjà empoisonné leur histoire, trop de mensonges les avaient blessés. Cette fois, elle voulait être forte, même si cela signifiait braver l’orage.— Dis-moi la vérité, Kael, souffla-t-elle, la voix ferme malgré le tremblement de ses mains. Dis-moi ce que tu caches encore.Il ne répondit pas immédiatement. Un muscle de sa mâchoire se contracta. Son silence était plus parlant que mille phrases. Liora sentit ses doigts se crisper sur le dossier de la chaise devant elle.

Le silence qui régnait dans la pièce après la déclaration de Kael était presque assourdissant. Ses mots flottaient encore dans l’air, lourds, brûlants, impossibles à ignorer. Liora, le souffle court, fixait l’homme devant elle comme si elle cherchait à lire au travers de ses yeux une vérité qu’elle n’osait pas croire.— Tu réalises ce que tu viens de dire ? murmura-t-elle, la voix tremblante.Kael s’approcha lentement, son regard sombre mais traversé d’une intensité presque douloureuse.— Je réalise mieux que jamais, répondit-il d’un ton grave. Tout ce que j’ai fui, tout ce que j’ai combattu… tout mène à toi, Liora.Elle recula instinctivement, comme si chaque mot était une flèche dirigée vers son cœur. Ses doigts s’agrippèrent au rebord de la table, cherchant un ancrage dans cette tempête qui menaçait de la renverser.— Tu ne peux pas dire ça… pas après tout ce qu’on a traversé, souffla-t-elle.Kael serra la mâchoire. Ses poings

Liora se réveilla au petit matin, le regard fixé sur le plafond, encore enveloppée dans la chaleur du corps de Kael. La nuit avait été agitée, ponctuée de confidences murmurées et de silences lourds de sens. Pourtant, malgré tout, une étrange sérénité planait. Comme si, au milieu du chaos qui les entourait, ils avaient réussi à créer une bulle de répit.Kael, encore endormi, avait un bras passé autour de sa taille, possessif, protecteur. Elle le contempla un instant, un sourire triste aux lèvres. Il n’avait jamais paru aussi vulnérable, et cette image contrastait cruellement avec l’homme qu’il montrait au monde : froid, stratège, arrogant. Ici, il n’était plus qu’un homme en lutte contre ses propres démons.— Tu m’observes encore, souffla-t-il sans ouvrir les yeux.Elle sursauta, légèrement prise en faute, mais son sourire s’élargit.— Peut-être. Tu dors rarement aussi profondément.— Avec toi, je baisse ma garde, admit-il dans un murmure

La tension qui régnait autour de Kael et Liora devenait insupportable, presque palpable dans l’air. La veille avait été marquée par une confrontation brutale avec leurs ennemis, et malgré leur victoire, l’atmosphère demeurait lourde, chargée de rancunes, de blessures et de doutes.Kael, adossé contre le mur du vaste salon, observait Liora. Elle parlait avec Sofia, sa voix douce contrastant avec la fermeté de son regard. Même dans les moments de chaos, elle conservait cette force intérieure, cette dignité qui le désarmait toujours. Mais ce soir-là, une colère sourde brûlait en lui.Il n’avait pas supporté de la voir s’interposer pour le protéger, encore moins de risquer sa vie pour lui.— Tu es inconsciente, lança-t-il brusquement, rompant le silence.Liora se tourna vers lui, surprise. Sofia se figea, puis préféra s’éclipser discrètement, sentant que la discussion allait dégénérer.— Inconsciente ? répéta Liora, haussant un sourcil. Parce

Le silence pesait dans la pièce, étouffant, presque irréel. Les photos étaient encore étalées sur la table, preuves indiscutables que chaque instant intime qu’ils croyaient à l’abri avait été surveillé, enregistré, manipulé.Kael, immobile, semblait figé entre deux choix impossibles : céder à la rage qui bouillonnait en lui ou protéger ce qui lui restait de fragile auprès de Liora. Ses yeux, sombres et déterminés, fixaient les clichés comme s’il pouvait les brûler par la seule force de sa colère.— Ils veulent nous détruire, dit-il enfin d’une voix grave. Et cette fois, ils ne reculeront devant rien.Liora sentit un frisson glacial courir le long de sa colonne vertébrale. La peur lui étreignait le ventre, mais en même temps, une force nouvelle commençait à naître en elle. Elle s’avança, posant doucement une main sur la sienne.— Alors on ne leur laissera aucune chance, souffla-t-elle. Pas cette fois.Kael releva lentement la tête vers ell

PDV LILA Le vent soufflait doucement sur la plaine d’Argéline, caressant les hautes herbes d’or comme s’il feuilletait les pages d’un livre ancien. Lila marchait seule, sa plume à la main, son cœur calme. Autour d’elle, le monde respirait autrement. Le Vide n’existait plus, remplacé par une pulsation vivante, comme un chant que seul l’esprit pouvait entendre. Elle atteignit la pierre blanche où tout avait commencé — là où elle avait trouvé le premier fragment, là où le récit avait choisi de renaître à travers elle. — Kaelys, murmura-t-elle. Pas un appel. Pas une plainte. Une reconnaissance. Une prière. Elle s’agenouilla, toucha la pierre. Elle était tiède, vibrante, comme si elle abritait un cœur invisible. Lila ferma les yeux, leva la plume, et traça dans l’air une dernière ligne invisible. Pas pour sceller une histoire. Mais pour la transmettre. Car les récits ne

PDV LILALila sentait son cœur battre à un rythme démesuré. Le ciel au-dessus de la Tour de la Source s’était assombri, non pas d’orage ou de pluie, mais d’une matière étrange, comme si l’encre elle-même s’était échappée de récits oubliés pour recouvrir le monde.Ils savaient que ce moment viendrait.Mais ils n’étaient pas prêts pour son ampleur.— Maxence ! cria-t-elle, courant dans les couloirs de la Tour.Des fragments de mémoire s’effondraient autour d’elle, comme si les fondations du monde tremblaient. Des enfants s’étaient réfugiés dans la salle des Plumes, blottis les uns contre les autres, récitant à voix basse des passages anciens pour garder les ténèbres à distance.Maxence surgit d’un escalier latéral, couvert de poussière et tenant un manuscrit ancien dans les bras.— L’Arche… commence à se fissurer, dit-il, haletant. Ce n’est plus seulement la faille de Kaelys. Quelqu’un… ou quelque chose… essaie de tout eff

PDV LILALes jours qui suivirent la cérémonie de la Trame furent marqués par un calme étrange, presque sacré. Dans la Tour de la Source, le silence n’était plus une absence, mais une respiration collective.Les enfants venaient chaque jour s’asseoir autour de l’Arbre-Récit, écoutant les Porteurs leur transmettre les histoires anciennes, mais aussi celles qu’ils avaient eux-mêmes vécues. Des récits de peines, de luttes, de victoires fragiles.Lila observait l’un de ces cercles, le cœur battant.— C’est comme si nous étions devenus les personnages des contes qu’on nous lisait quand on était petits, souffla-t-elle à Maxence.Il hocha la tête.— Sauf que cette fois, ce sont nos mots qui protègent les leurs.Mais au fond de ses pensées, un murmure insistant s’était installé depuis la cérémonie : et si ce calme n’était qu’un prélude ?PDV LÉOLéo marchait seul près des anciennes ruines. Là où le tout avait co

PDV LILALes premiers mots écrits dans le nouveau manuscrit provoquèrent une onde invisible qui parcourut tout l’Arbre-Récit. Les branches vibrèrent, les feuilles s’illuminèrent, et les anciennes histoires se réajustèrent, comme si elles s’inclinaient devant ce qui allait venir.— Tu sens ça ? murmura Lila, la main tremblante.— Oui, répondit Maxence. C’est la Trame… elle nous écoute.Ils avaient appris, au fil du temps, que la Trame du monde n’était pas figée. Elle pouvait être influencée, corrigée… ou corrompue. Mais pour y accéder pleinement, il fallait passer l’Épreuve.Un cercle se dessina autour d’eux, formé de racines vivantes. Une voix ancienne, celle de l’Ancienne Source, résonna :« Celui qui voudra écrire la nouvelle ère devra d’abord affronter sa propre vérité. »PDV LÉOLéo fut le premier aspiré dans la lumière.Il se retrouva dans une salle d’encre noire. Face à lui, une silhouette : lui-m

PDV LILALe vent soufflait plus fort, chargé d’une énergie ancienne que Lila n’avait jamais ressentie auparavant. Elle se tenait à l’orée de la Vallée d’Encre, là où les mots non écrits flottaient dans l’air, suspendus entre l’oubli et la création.À ses côtés, Maxence relisait les dernières lignes du Codex des Fragments — une relique retrouvée dans la Salle des Voix. Le texte y évoquait une prophétie oubliée : le retour du Manuscrit d’Or, unique artefact capable de restaurer ou d’annihiler toute narration vivante.— On ne devrait peut-être pas chercher à le réveiller, murmura Maxence. Il y a des récits qui dorment pour de bonnes raisons.Lila garda le regard fixé sur la vallée. Elle sentait les présences, les échos de ceux qui avaient écrit avant eux. Des millénaires de rêveurs, de conteurs, de Porteurs.— On ne peut pas laisser l’équilibre reposer sur des ruines, répondit-elle. Il faut une clé. Une vérité plus grande que le silence.

PDV LILALe vent soufflait plus fort, chargé d’une énergie ancienne que Lila n’avait jamais ressentie auparavant. Elle se tenait à l’orée de la Vallée d’Encre, là où les mots non écrits flottaient dans l’air, suspendus entre l’oubli et la création.À ses côtés, Maxence relisait les dernières lignes du Codex des Fragments — une relique retrouvée dans la Salle des Voix. Le texte y évoquait une prophétie oubliée : le retour du Manuscrit d’Or, unique artefact capable de restaurer ou d’annihiler toute narration vivante.— On ne devrait peut-être pas chercher à le réveiller, murmura Maxence. Il y a des récits qui dorment pour de bonnes raisons.Lila garda le regard fixé sur la vallée. Elle sentait les présences, les échos de ceux qui avaient écrit avant eux. Des millénaires de rêveurs, de conteurs, de Porteurs.— On ne peut pas laisser l’équilibre reposer sur des ruines, répondit-elle. Il faut une clé. Une vérité plus grande que le silence.