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Chapitre 1/suite : NADINE

Chapitre 1/(suite).NADINE

Nadine se leva d’un bond et s’exclama :

- Que veux-tu dire à ma mère, Malin ?

- Laisse-moi d’abord parler avec elle et ensuite elle te dira de quoi il s’agit, Nadine.

Maman Nadine me demande de la suivre dans la salle de séjour.

- Je t’écoute Malin.

- Voilà maman Nadine, ce n’est rien de grave.

C’est à propos de Nadine ; je souhaiterais la présenter à ma famille mais elle refuse.

- C’est tout ?

- Oui, je voudrais que vous lui parliez.

- Malin, si Nadine ne veut pas connaitre ta famille, ce qu’elle n’est certainement pas encore prête. Ne l’y force pas. Nadine est ainsi. Elle ne se presse pas pour rien dans sa vie. Elle est pondérée.

- Mais, trouvez-vous normal que ce soit toujours moi qui lui rende visite ? Cela m’ennuie de parler d’une fiancée imaginaire à ma famille.

- Sois patient envers elle, Malin. Je vais lui parler mais tu dois faire preuve de patience.

Je la remercie et retourne sur la terrasse retrouver Nadine. Mais elle n’y était pas. Je me dirige vers sa chambre. Je la trouve couchée, un roman à la main.

- Je constate que tu aimes beaucoup lire, Nadine ; tu aurais dû faire de la littérature plutôt que de choisir les finances ; alors qu’est-ce que tu lis ?

- Un roman.

- Quel est le titre ?

- Yomi.

Je me couche près d’elle en lui demandant :

- De quoi ce roman parle ?

- C'est l’histoire, d’une jeune fille belle et attirante qui aime l’argent et qui fera tout pour l’avoir mais elle se constate par la suite que le monde dans lequel elle vit n’est pas bien et entreprend de se convertir.

- Intéressant.

Je prends le livre de ses mains pour voir le nom de l’auteur. Une certaine Djifa B.

- Je constate que c’est le même auteur qui a écrit le roman que tu lisais la dernière fois.

- Oui, j’aime bien la lire.

- Ok, pourrais-tu s’il te plait arrêter ta lecture un moment pour t’occuper de moi ?

- Non, tu ne le mérites pas Malin.

- Nadine, qu’est-ce que j’ai encore fait ?

- Tu parles à ma mère sans me prévenir, Malin ?

- Je n’agis que pour notre bien, Nadine.

- Ne sais-tu pas que l’on ne fait pas le bonheur de quelqu’un malgré lui ? J’ai entendu d’ici tout ce que vous vous êtes dit. Pourquoi veux-tu m’obliger à rencontrer ta famille ?

- Parce que je t’aime et je ne suis pas en train de m’amuser.

- Si tu veux être avec moi Malin, ce sera à mes conditions. C’est à prendre ou à laisser.

Cette façon de parler de Nadine me choque mais je fais l’effort de ne rien laisser paraitre.

Je reste encore un moment avec elle, puis je m’en vais.

En chemin, je repense à l’attitude de ma fiancée et je n’y comprends rien. On dit souvent que les femmes sont étranges. Je commence à croire que c’est vrai. Certes, ce n'est un secret pour personne que les hommes et les femmes sont bien différents.

Nos réactions, nos envies, nos façons de voir les choses, l'expression de nos sentiments et bon nombre de choses nous opposent. Mais, j’ai l’impression que Nadine est encore plus étrange que les autres femmes.

Serait-elle juste méfiante ou ne tiendrait-elle pas pour autant à notre relation ? J’ai pourtant essayé de comprendre, elle ne m’a rien expliqué. Elle débitait toujours le même refrain : Attendre d’être certaine que nous irons loin. Je me dis qu’elle me cache surement un passé. Un homme l’a peut-être déjà déçu et elle veut s’entourer de précautions avant de s’emballer à nouveau. Et pourtant, en dehors de ce point de divergence, la relation est quand-même normale. Nous nous embrassons quand nous nous voyons ; elle est douce, tendre et attentionnée.

Seulement, elle ne veut pas connaitre les miens. Qu’à cela ne tienne ! j’éviterai pendant un moment d’aborder à nouveau le sujet.

Effectivement, pendant les jours et les semaines qui ont suivi, j’évitais de revenir sur le sujet. Tout fonctionnait à merveille. Je décide en moi-même d’attendre notre premier anniversaire avant d’aborder à nouveau. Elle ne pourra plus alors me dire que c’est trop tôt. Ma mère continuait de me gêner à propos ; je lui demandais d’être patiente.

Aujourd’hui, c’est le jour de la Saint- Valentin ; tout comme le saint qui lui a donné son nom, l'origine de la Saint-Valentin demeure encore aujourd’hui un grand mystère. St-Valentin, patron des amoureux, est en fait un prêtre mort martyrisé. Dans tous les cas, c’est la fête de l’amour et pour ce faire, je me rends chez Nadine après avoir fini le travail. Cette date coïncidait avec neuf mois d’amitié. En effet, j’ai rencontré Nadine un 14 juin.

Je lui ai acheté comme cadeau un téléphone Samsung Galaxy S4(Téléphone du moment à cet ère) pour lui faire plaisir car elle se plaignait souvent de son téléphone Nokia qui commençait à déconner vu qu’elle l’utilisait depuis quatre ans.

Une fois chez Nadine, je ne trouvais personne. Tout était fermé. Je prends mon téléphone et je l’appelle mais c’est éteint. Je reste un moment sur le portail ne sachant quoi faire. Je me décide à rentrer. A peine suis-je entré dans ma voiture, que je vois le petit frère de Nadine arriver. Il était bien habillé comme s’il quittait une fête. Je descends pour le saluer et lui demander s’il avait des nouvelles de Nadine.

- Je suis venu voir Nadine ; je l’appelle mais c’est éteint. Aurais-tu une idée de là où elle se trouve ?

Le petit frère visiblement gêné, se gratta la tête puis finit par me répondre.

- Malin, autant que je te le dise, Nadine se trouve présentement chez notre oncle paternel.

- Il y a un problème là-bas ?

- Non, aucun problème ; je suis désolé d’avoir à te le dire mais Nadine est en train d’être dotée aujourd’hui.

- Je n’ai pas bien entendu, pourrais-tu répéter ?

- Nadine reçoit la dot aujourd’hui.

J’ai l’impression que la terre se dérobe sous mes pieds mais je me garde mon calme et je questionne le petit frère.

- A quel moment Nadine a eu un fiancé que je n’ai jamais rencontré ici ?

- Il est en Europe ; cela fait quatre ans qu’il est parti. Il a toujours promis de l’épouser et il est juste en train de tenir sa promesse.

- Et pourquoi ta sœur ne m’a jamais informé de son existence ?

- Pour ce que je sais Malin, à un moment donné, le fiancé ne faisait plus signe de vie. Il a repris le contact il y a à peine trois mois, disant qu’il était en prison pour une affaire de détournement pendant une année alors qu’il était innocent.

Je ne savais quoi dire mais je fais l’effort de remercier le petit-frère :

- Merci pour ces informations.

- Je suis vraiment navré, Malin. J’ai pensé qu’elle allait mettre fin à votre relation alors que la dot approchait. Excuse-moi, je suis venu chercher quelque chose et je dois y retourner au lieu de la cérémonie.

- ce cadeau était pour elle ; remets-le-lui et dis-lui juste merci de ma part.

Je rentre dans ma voiture mais je ne me sens pas en état de conduire. Je reste là à réfléchir.

Je me suis fait avoir. J’ai été manipulé.

Nadine m’a trompé par sa tendresse et sa douceur. Je venais de recevoir une douche froide, une belle leçon. Le traitre vous couvre de ses ailes pour mieux vous mordre de son bec. J’étais enragée.

La trahison est bien plus révoltante qu'une guerre ouverte. Qu’est-ce cela lui coutait de me dire « je ne veux plus de toi ? »

Pensait-elle me le dire après la dot ? Ou alors, continuerait-elle à me tromper puis un beau matin, elle s’envolerait pour rejoindre son fiancé sans rien me dire ?

Et dire que sa mère savait ! c’est pour cela qu’elle m’a demandé de faire preuve de patience. C’est aussi la raison pour laquelle Nadine n’a jamais voulu rencontrer mes parents. Je comprends tout maintenant. Elle voulait s’assurer que son fiancé ne ferait plus signe avant de s’engager avec moi ? Elle aurait quand-même pu me dire qu’elle était fiancée et m’expliquer sa situation au lieu de me laisser compter sur elle !

Une larme s’échappe de mon œil gauche et je l’essuie rapidement. Un homme ne pleure pas, encore moins pour une femme qui ne le mérite pas. Ce qui est certain, la vie se charge souvent de faire payer la facture à ceux lui doivent.

J’appelle mon ami Anicet qui ne tarda à venir.

Il prend la clé de ma voiture et me ramène chez moi. Pendant tout le trajet, je ne prononce aucun mot, j’aurai le temps de lui raconter combien j’ai été incapable de comprendre que je n’étais qu’une roue de secours pour Nadine au cas où son pneu crèverait.

À suivre...

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