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LES FEMMES DE SA VIE
LES FEMMES DE SA VIE
Auteur: Love King story

CHAPITRE 1

#Les_femmes_de_ma_vie

#Episode_1

 Je lui avais naïvement posé cette question, une simple question.

Moi : dis mama, pourquoi est-ce que papa bat sur nous à chaque fois ?

Elle m’avait regardé pendant des secondes. Elle voulait articuler des mots mais à chaque fois ses lèvres n’y arrivaient pas. Sa langue était conne nouée. Je n’avais que dix ans d’âge et pourtant je n’avais jamais vu ma mère rire aux éclats. Jamais elle ne souriait. Comment sourire ? Comme rire ? Mon père était de ces hommes au cœur noirci par l’orgueil, l’arrogance, au fond nous vivions avec un psychopathe déguisé en père et mari. 

Très tôt ce matin, maman s’était encore réveillé avec les yeux gonflé et des blessures sur la poitrine. Sans répondre à ma question, elle me donna juste la pommade qu’elle tenait en main. Je devais lui masser toutes parties qui étaient douloureuses. 

Moi : regarde comment il te fait du mal 

Maman : tout ça n’est pas de ton âge. C’est une affaire pour les grands

Moi : j’espère juste qu’un jour nous allons nous en aller très loin de cet homme. 

Maman : pour aller où mon fils ? Il est tout pour nous. En dehors de lui je n’ai plus aucune autre famille. On va seulement supporter.

Elle avait fondu en larme. Je ne pouvais pas supporter ça. J’avais pleuré avec elle. Je détestais mon père. Non pas pour les bastonnades qu’il m’infligeait chaque soir mais pour les larmes que maman versaient chaque jour. Ne pouvant me prendre dans ses bras à cause de ses douleurs corporelles, elle m’avait juste sourit pour que je sèche mes larmes. 

Moi : pourquoi tu ne te trouves pas un autre mari qui ne te battrai pas ? 

Maman : les maris ne courent pas les rues mon bébé, nous allons juste supporter. 

Moi : je ne veux plus supporter ça. Papa est trop méchant.

Je ne comprenais pas les raisons pour lesquelles maman acceptait de vivre autant de souffrance. Fatigué de mes questions, elle alla s’allonger sur notre vieux canapé. Elle n’avait même pas eu assez de force pour ouvrir son petit point de vente de beignet haricot. 

Je devais vaguer à mes occupations. Papa avait laissé des consignes que je devais suivre à la lettre. Entre courir chez ses amis laisser l’enveloppe pour sa réunion et faire les taches ménagères, j’avais une famine qui me creusait le ventre. Je courus voir maman pour qu’elle apaise ma famine. C’est là que je compris les raisons de cette nouvelle bastonnade.

Moi : j’ai trop faim maman… Tu as dit hier que comme on a un peu vendu tu vas acheter la bonne nourriture nor.

Maman : regarde comment je suis mon bébé, ton père a pris tout l’argent pour les cotisations de ses réunions. Attends demain mon chéri. Va au magasin prendre la patate tu manges. Prends même pour nous deux.

Moi : j’ai compris maman

Une fine goute de l’arme m’avait échappé. Ma mère m’avait regardé ce jour, elle m’avait tiré dans ses bras malgré ses douleurs. 

Maman : tu seras un grand homme, tu seras différent de ton père. Va chercher nos patates.

J’avais mangé les patates crues une semaine d’affiler. Non seulement papa récupérait tout le revenu de maman mais ne laissait rien à manger. Après avoir comblé le petit creux du ventre, j’allai commencer mes travaux. Papa était sorti très tôt mais n’avait pas mis de temps à revenir. Je faisais encore la vaisselle lorsque je remarquai le bout de sa vielle veste. Il arriva en vrac et sans même poser l’œil sur moi, il alla à l’intérieur de la maison. Au bout d’une dizaine de minute, il commença à nous verser ses humeurs. Cette fois la goutte d’eau avait débordé le vase.

Papa : Ibrahim… L’enfant la est où ? Fatima ton fils et toi avez mis mon argent où ?

Maman : je ne sais pas de quoi tu parles Ndji, nous n’avons pas touché à ton argent.

Il me retrouva à l’extérieur. Son regard était froid. Aujourd’hui encore je me demande si cet homme était véritablement mon père.

Papa : dépose les assiettes la et vient te mettre à plat ventre ici

Je savais déjà ce qui allait m’arriver. Mes genoux avaient déjà atterris au sol pour supplier. Mes yeux étaient déjà remplis de larme. Je ne savais même pas de quel argent il parlait. 

Moi : tu sais que je ne vole pas papa, je n’ai pas pris ton argent, j’ai seulement l’argent de ta réunion

Papa : je ne parle pas de l’autre là. Je constate que tu es en train de devenir un voleur et un menteur. Je vais te montrer le feu. 

Moi : je ne mens pas papa, je n’ai rien fait. 

Il avait tiré sa ceinture d’un coup et m’avais administré un coup assez violent sur le dos. J’avais commencé à me tortiller comme une chenille. J’hurlais de toutes mes forces. Ma vision était floue mais je voyais maman se battre contre lui pour qu’il ne me frappe plus. Il l’avait poussé par terre avant de déchirer mon habit. A plat vendre et dos nu, je recevais des coups successifs et de plus en plus intenses. Personne ne pouvait venir me secourir, tout le quartier savait ce qui se passait chez nous. Certains avaient pitié, d’autres s’en moquaient. 

La bastonnade de ce jour fut tellement intense que je me sentis perdre connaissance, je ne bougeais plus. Je ne criais plus. Maman avait couru vers moi, elle avait posé les mains sur la tête. ‘’Ibrahim’’ avait-elle crié. Papa nous avait laissé là, tout seul. Maman m’avait porté jusqu’à l’intérieur. Elle avait fait bouillir de l’eau, y avait pressé une serviette et m’avait massé le corps. 

Moi : maman partons d’ici. Même si nous n’avons nulle part où aller, même si nous n’avons rien à manger, partons. Je n’en peux plus maman. Je suis fatigué. Un jour il va te tuer, s’il te tue alors je mourrais aussi maman.

Maman : on va partir mon bébé. Cette fois il m’a touché en plein cœur

Je m’étais endormi. Les mains douces de maman m’avaient bercé. A mon réveil, elle était toujours assise près de moi. Cette fois il y avait en face d’elle une vielle maman du quartier qui aimait bien nos beignets. Elle avait eu assez de courage pour venir parler à maman. Les gens ne venaient jamais chez nous. Tous avaient peur de papa.

-ma fille, tu es jeune mais tu es là comme une femme qui a déjà tout vu sur terre. Tu veux mourir à cet âge ? Tu veux aussi perdre ton enfant ? Je sais que ta vie ne me regarde pas mais quitte cet homme. Sort de cette vie avant que la vie elle-même ne te quitte.

Mama : je vais faire comment pour partir ? J’ai quoi pour nourrir mon garçon ? Même mon petit argent que j’ai mis de côté pendant six mois, le père a tout pris pour ses réunions. Je vais faire comment ?

En ce moment je me rendis compte que papa m’avait confié de l’argent pour ses cotisations. Il s’agissait certainement du même argent. Je me levai de suite.

Moi : ma’a, c’est surement l’argent qu’il m’a demandé d’aller donner pour sa réunion. Je n’ai pas encore donné.

La grand-mère se mit à sourire. Elle me regarda et me dit :

-prends cet argent mon fils, c’est la souffrance de ta mère. Allez-vous en de cet endroit, allez-vous construire loin d’ici. Rien n’est facile et tout sera encore plus dure pour vous mais garde toujours la foi. Prends soin de ta mère et de toi-même.

Moi : j’ai compris grand-mère mais dis à maman qu’on doit partir même maintenant. Elle va faire comme ça jusqu’à papa va rentrer prendre encore l’argent là.

Maman : non mon bébé, nous allons partir demain matin. Papa va dormir dehors, il est à une dote. 

-demain matin je vais envoyer mon fils vous chercher avec sa moto. Il vous laissera là-où vous voulez mais loin d’ici. Dieu vous bénisse mes enfants !

Elle était partie. Je voyais une lueur d’espoir, j’étais loin d’imaginer que là dehors se trouvait le pire. C’était certainement mieux que de continuer à vivre avec cet homme qui me servait de père. L’argent était suffisant pour lancer un tout petit fonds de commerce et se louer une toute petite case pour un mois. Cette fois maman n’étais pas prête de baisser les bras. Elle était déterminée à partir. Elle prépara mes affaires et les siennes. On devait partir à l’aube.

On avait dormi ce jour avec un œil ouvert, à chaque fois on avait peur que papa arrive à n’importe quel moment. Le jour s’était enfin levé, il n’était toujours pas là. J’étais encore couché, lorsqu’on entendit les bruits d’une moto à l’extérieur. On apprêta rapidement nos affaires et sans même faire de toilette. On courut jusqu’à l’extérieur avec nos affaires. Hélas la malchance s’en suivit. Papa descendit de cette moto et se mit à me regarder, à regarder maman. 

Papa : je vis avec des voleurs dans ma maison. J’ai bien dit que vous aviez volé mon argent, vous m’avez dit non. Vous partez où avec ces sacs ?

Maman réussit à nous sortir de cette situation.

Maman : on va au marigot. On doit rapidement laver les habits avant que le soleil ne sorte. 

Un peu honteux, papa nous laissa. Au moment d’entrer, son vieil ami chez qui je devais laisser l’argent pointa son nez.

Moi : ma’a on est mort. C’est chez le père ci que je devais laisser l’argent

Maman : tu vois qu’on ne peut pas échapper à cette vie. Même Dieu refuse de nous laisser partir. 

Moi : ma’a voilà le fils de la grand-mère. 

Il était de l’autre bout de la rue et nous faisait signe de le rejoindre. 

Moi : on cour maman, on cour. 

On avait engagé cette longue course. Le temps que l’ami de papa arrive chez nous et ne commence la conversation, nous avions déjà sauté sur la moto. Bien assis, on démarra. C’était un allé non-retour vers une vie pleine de batail. Nous ne connaissions pas notre destination. On roulait juste. Après près d’une heure sans dire ou nous allions, il s’arrêta et nous fit descendre.

-mon carburant ne va pas finir parce que ma mère veut aider toute la ville. Ici vous êtes bien loin de votre maison donc battez-vous.

Maman : wouai mon garçon, laisse-nous encore plus loin nor. Là-où il y’a au moins les gens. Tu veux qu’on fasse quoi ici ? S’il te plait mon fils.

-pardon, épargnez les gens. Je ne vais rien travailler aujourd’hui à cause de vous. Battez-vous, j’ai fait ma part. Moi-même j’ai une femme et un enfant que je dois nourrir.

Maman : en tout cas merci mon père.

Nous étions au milieu de nulle part. Il n’y avait personne part là. A quelques pas de cette rue se trouvait une vielle maison abandonné. Les constructions y avaient été arrêtées. 

Moi : maman regarde la maison-là, on part voir. S’il n’y a personne la bas on reste un peu nor. On va rester en route comment ?

Maman : allons alors.

Il n’y avait aucun signe d’habitation. On essaya de nettoyer les lieux et de s’y installer. Maman avait aussi ramassé tout le reste de patate alors on en fit le petit déjeuné. Il fallait maintenant trouver un moyen pour arriver au moins à un marché. 

Maman : on va rester ici seulement une heure de temps. On doit marcher jusqu’au marché. 

Moi : tu connais un marché ici ?

Maman : oui. Au moins là-bas on va trouver quelque chose à faire. Comme tu as encore mal là, je vais porter les sacs.

Moi : tu vas porter tout ça seul ? Humm… Non ! On va partager.

Je n’avais que mon sac à dos plein de patate. Maman avait pris le sac de vêtement. Nous n’en avions même pas beaucoup. La marche n’était pas des moindres. Nous avions marché pendant près de trente minutes sans voir la moindre poule sur la route. Les douleurs de ma bastonnades se faisant de plus en plus forte mais je ne voulais pas déranger maman. Elle était devant moi. Elle se retournait à chaque fois pour me regarder. A un moment, je ne sentais plus mes jambes. J’avais tellement mal que je m’écroulai. J’avais encore plus mal de voir maman jeter toute nos affaire par terre pour venir secourir son garçon.

A suivre…

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