Chapitre 2

Magali a jeté un coup d'œil à l'homme qui parlait, Paul Richard.

Il était ami de Gobert depuis l’enfance et la famille des Richard était aussi une famille profondément enracinée dans la Ville J.

Par conséquent, Paul méprisait surtout Magali qui était issue d’une famille tombée en disgrâce.

Cependant, Clara avait toujours profité de Paul pour créer des ennuis à Magali.

En pensant à cela, Magali a légèrement souri et a ouvert les lèvres rouges pour parler d’une voix douce :

« Clara est l’épouse du frère aîné de Gobert. Si d'autres entendent ça, ils pourraient croire qu'il y a quelque chose d’inapproprié entre eux ! »

Paul avait délibérément provoqué Magali et il n'était pas nécessaire qu'elle sauve la face des autres.

Certes, Magali aimait Gobert, mais elle n’était pas prête à s’humilier devant ses amis.

Clara avait été heureuse tout à l’heure, mais elle avait fini par serrer les poings de colère, le visage fermé après avoir entendu la remarque de Magali.

Elle se disait :

« Magali, cette salope ! »

Bien que Clara détestait Magali, elle lui a tout de même souri chaleureusement en disant :

« Gobert et moi avons grandi ensemble, même si je m'occupe de lui, les autres ne diront rien ! Au contraire, tu t'occupes habituellement mal de Gobert, il a été diagnostiqué une maladie de l'estomac le mois dernier. »

Clara montrait une attitude agressive et accusatrice à ce moment.

Magali n'était pas en colère, au contraire, le sourire sur son visage devenait de plus en plus rayonnant et captivant.

Elle a pris la parole :

« Si vous le dites ainsi, alors la mort du frère aîné de Gobert serait de votre faute, Clara, n’est-ce pas ? »

Magali avait passé trois ans à s'occuper de la santé de Gobert, comment aurait-il pu être diagnostiqué avec un problème d'estomac ?

Puisque Clara racontait n’importe quoi, Magali n’avait aucune raison de sauver les apparences.

En entendant les mots de Magali, Clara a perdu le contrôle de ses émotions et a levé la main pour frapper Magali au visage.

Sa belle-mère l'avait prise pour un oiseau de mauvais augure.

Cependant, elle ne s'attendait pas à ce que Magali la réprimande de la même manière.

Clara s’est dit :

« Cet homme a eu une vie courte, qu'est-ce que cela a à voir avec moi ? »

Magali lui a serré le poignet en disant d’un air sévère :

« Comment as-tu le culot de vouloir me frapper ? Je ne le supporte pas. »

Elle n'était pas une personne qui se laissait malmener, donc, elle n’était pas prête à être à la merci de Clara.

« Ça fait mal, lâche-moi ! »

Le petit visage de Clara se plissait de douleur, l’air pitoyable.

Paul s'est précipité sur Magali et a essayé de la frapper.

Quentin l'a désespérément tiré en disant :

« Paul, ne sois pas impulsif ! »

Paul, incapable de se dégager et a crié à Magali :

« Magali, lâche-la tout de suite ! »

Entendant le bruit, Gobert a froncé les sourcils et a soulevé lentement ses paupières avant de s'asseoir.

Quand Clara a vu Gobert se réveiller, elle a eu soudain une idée.

Ensuite, elle a serré les mains de Magali et les a poussées fortement vers sa poitrine, puis elle en a profité pour reculer sur ses pieds et tomber sur les fesses.

Tenant son ventre, elle a crié d’un air souffrant :

« Paul, j'ai tellement mal au ventre ! »

Quentin s’est figé.

Paul en a profité pour retirer sa main et s'est élancé vers Clara.

Pourtant, Gobert s’est précipité sur Clara avant lui, s’est baissé pour ramasser Clara, s’est tourné vers Magali et a dit en serrant les dents de rage :

« S'il arrive quelque chose à Clara, je ne t’épargnerai pas ! »

Magali avait l’impression d’être piquée au cœur et envahie par une pointe de douleur.

« Gobert, je suis tombée par accident, ce n'est pas sa faute. »

Clara a froncé les sourcils et a tiré à deux mains sur la chemise de Gobert en disant :

« Tu es allé trop loin, comment peux-tu gronder Magali sans discernement ? »

« Je l'ai vue te pousser ! », a dit Gobert d’un air sinistre.

« Tu as mal vu, ce n'est vraiment pas Magali qui m'a poussée. Je suis tombée par accident ! », a expliqué Clara précipitamment, un peu comme si elle cherchait à brouiller les pistes.

Bien sûr, elle savait que, du point de vue de Gobert, c'était Magali qui l'avait poussée.

En regardant l’air hypocrite de Clara, les beaux yeux de Magali se sont rétrécis légèrement.

Elle a ri avant de dire :

« Clara a même admis qu'elle était tombée par accident, ce n'est pas moi qui l'ai poussée ! Gobert, tu l'as entendu ? »

Magali ne supportait pas que Clara veuille lui faire porter le chapeau.

Clara a fait preuve d’embarras et a dit :

« Gobert, j'ai mal au ventre. »

Elle savait que Magali était éloquente, elle ne pouvait donc que détourner précipitamment l'attention de Gobert.

« Tiens bon, je vais t’envoyer à l'hôpital ! »

Après avoir dit cela d’un ton doux, Gobert a pris Clara dans ses bras et est parti à grandes enjambées, sans même accorder un regard à Magali.

Dans la lumière dense, la silhouette de Gobert s'est éloignée.

Magali sentait seulement sa poitrine se serrer et elle avait même du mal à respirer.

Il était si froid avec elle !

Ses neuf années d'amour profond pour Gobert semblaient ridicules et pathétiques.

« Magali, vas-tu bien ? Veux-tu que je te ramène à la maison ? »

Quentin s'est approché et a regardé Magali avec inquiétude et chagrin dans le cœur.

Il n'aurait pas dû l’appeler.

« Non, merci ! »

Magali a repris ses esprits et a levé les yeux vers lui avant de dire avec un léger sourire :

« J'ai entendu dire que ton frère était de retour, est-il vrai ? »

Magali voulait s'assurer que c'était vrai ou non.

« Eh bien, il est rentré hier ! »

« Bien, je sais, il se fait tard, rentre chez toi. »

Magali lui a fait un signe de la main avant de partir.

Alors que sa voiture remontait la route surélevée, Magali a remarqué qu'une voiture non homologuée la suivait.

Prise de panique, elle a composé immédiatement le numéro d'urgence.

Le téléphone a été rapidement décroché et une voix de femme en sanglots a répondu aussitôt :

« Gobert, ça fait mal, je n'en veux pas ! »

« Ne pleure pas, ça ira mieux bientôt. »

Gobert la consolait doucement.

Magali sentait son cœur se déchirer et éprouvait une douleur insupportable.

Elle a serré les dents et a essayé de crier :

« Gobert, quelqu'un essaie de me tuer, sauve-moi ! »

« Gobert, tu dois sauver Magali, je peux me débrouiller toute seule, ne t'inquiète pas pour moi ! »

Clara, en toussant, a balbutié précipitamment :

« Tu t'étouffes même en disant ça. Comment peux-tu te débrouiller toute seule ? Bon, dors un peu et ne t'occupe pas des gens et des choses inutiles ! »

Gobert a répondu d’une voix glaciale.

Magali était plongée dans le chagrin et elle souffrait d’une douleur suffocante.

Cependant, elle a enduré quand même la douleur et a dit d'une voix rauque :

« Gobert, je suis au Viaduc J, il y a une voiture qui me poursuit par derrière, ils veulent me tuer, viens me sauver ! »

Gobert était sa seule planche de salut. Magali voulait désespérément l'attraper.

« Ne dis pas d’absurdités. Je ne te croirai pas ! Magali, il y a une limite à ce que tu peux faire ! »

« Gobert, c'est vrai, une voiture me poursuit vraiment ! Viens m'aider ! »

« Alors, quand tu mourras, je récupérerai ton corps et je te ferai de belles funérailles au nom de ma femme. Magali, ne rappelle plus ! »

Après avoir dit cela froidement, Gobert a raccroché le téléphone.

En écoutant le son de la ligne occupée du microphone, Magali était découragée.

Soudain, il y a eu un bruit fort.

Les pensées de Magali, à la dérive, ont été ramenées à la voiture qui se dirigeait vers la glissière de sécurité.

Elle s’est pressée de tirer sur le volant alors que la voiture derrière elle s'est écrasée à nouveau.

La voiture a violemment tremblé.

Paniquée, Magali a composé le numéro de quelqu'un.

Une seconde plus tard, la voix affolée de sa meilleure amie Célia Bernard a retenti dans le micro :

« Magali, où es-tu ? Dis quelque chose ! »

Les larmes de Magali étaient sorties de ses yeux.

Elle s’est mordue la lèvre jusqu’au sang pour se maintenir éveillée et a dit :

« Je suis au Viaduc J. »

Après avoir dit cela aussi fort qu'elle le pouvait, Magali avait seulement des vertiges et elle est tombée dans le coma.

Elle s’est enfoncée dans un long rêve.

Le rêve était la scène de sa première rencontre avec Gobert lorsqu’elle avait quatorze ans.

C’est à ce moment-là que Magali s’était perdue en lui.

Lorsque Magali a repris ses esprits, elle s’est retrouvée dans un lit d'hôpital, avec à ses côtés Célia qui avait l'air inquiet.

« Magali, tu es réveillée ! »

Célia a poursuivi avec surprise :

« Et tu sais quoi, Magali ? Tu es enceinte ! Mon futur filleul ! »

Se passant la main sur le ventre, Magali a fait une pause et a murmuré :

« Célia, j'ai décidé de divorcer de Gobert, mais je vais garder ce bébé ! »

Dès qu'elle l’a su, elle n'avait jamais envisagé d’avorter !

Célia a demandé d’un air stupéfait :

« Veux-tu divorcer de Gobert ? »

Elle était la seule au monde à savoir combien Magali aimait Gobert.

Et voilà que Magali lui avait dit qu'elle irait divorcer.

Célia croyait avait mal entendu.

Magali a affiché un sourire amer et a dit avec embarras :

« Clara est aussi enceinte et Gobert veut qu'elle donne naissance à ce bébé ! »

Le frère aîné de Gobert était mort dans un accident de voiture il y a un an, et Clara était maintenant enceinte, alors bien sûr, ce bébé ne pouvait pas être son enfant biologique !

Lorsque Célia a entendu cela, elle a été tellement en colère que ses yeux sont devenus rouges de rage.

Son corps a tremblé et elle a dit :

« Gobert a l'habitude de flirter avec cette salope, ce qui est déjà insupportable, mais maintenant, Clara est enceinte ! J'ai vraiment envie de tuer cette paire d’adultères ! »

Magali avait le cœur serré, elle a tiré la main de Célia et lui a dit d'une petite voix :

« C’est bon. Après le divorce, je peux trouver un autre homme à épouser et ensuite laisser le fils de Gobert appeler quelqu'un d'autre son père ! N'est-ce pas un soulagement ? »

Dans ce monde, il n'y avait que Célia qui était de son côté, quoi qu'il arrive !

Célia a été tellement amusée par ses paroles qu'elle a éclaté instantanément de rire.

À ce moment-là, le téléphone de Magali a sonné.

Magali l’a décroché.

Après avoir vu que c'était le numéro de Gobert, elle l’a raccroché aussitôt.

Mais bientôt, le téléphone a sonné à nouveau.

Magali a froncé les sourcils et a décroché avant de demander :

« Quelque chose ne va pas ? »