Addiction incurable

« Magali, je suis enceinte, tu dois divorcer au plus vite avec Gobert, sinon, mon enfant naîtra sans père — quelle tristesse, non ? »

La voix d'une femme qui pleurait sortait du micro du téléphone.

Magali a froncé les sourcils et a pris la parole froidement :

« Ma chère belle-sœur, as-tu encore quelque chose à me dire ? Vas-y, dépêche-toi, je l'enregistre. Ce sera utile pour le divorce de Gobert — je pourrai en tirer plus de sa fortune ! »

« Magali, salope ! Comment oses-tu l'enregistrer ? » a hurlé Clara avant de raccrocher.

En écoutant le son de la ligne occupée, Magali a baissé les yeux sur le test de grossesse précoce qu'elle tenait à la main.

Les mots « quatre semaines de grossesse » lui ont paru un peu durs.

Elle avait prévu d'annoncer la grossesse à Gobert le soir même, mais cela ne semblait plus nécessaire.

Pourtant, ce bébé, qui arrivait au mauvais moment, était son salut !

Après être rentrée du travail, Magali a été saluée par Clémence au moment où elle franchissait la porte.

« Madame, j'ai déjà préparé les plats selon la recette que vous m'avez donnée ce matin. Allez vous-changer et descendez pour pouvoir cuisiner. »

Magali a mis ses pantoufles et est entrée en disant :

« Vas-y, prépare-le. Moi, je vais prendre un bain. »

Clémence s'est figée un instant avant de répondre :

« Hein ? Bon, d'accord ! »

Elle s'est dit :

« Mme Magali a l'habitude d'insister pour cuisiner pour M. Gobert même lorsqu'elle est malade. Que s'est-il passé aujourd'hui ? »

« S'est-elle disputée avec M. Gobert ? »

Fatiguée et épuisée après avoir travaillé toute la journée, Magali s'est plongée dans le bain et s'est endormie sans s'en rendre compte.

Elle dormait profondément quand une soudaine sensation de chute l'a réveillée. Elle a ouvert les yeux avec étonnement pour voir les yeux profonds de Gobert.

« Clémence m'a dit que tu ne te sentais pas bien. Es-tu malade ? », a demandé Gobert d'un air indifférent.

L'expression de son visage était toujours aussi froide et on ne pouvait pas voir ses émotions.

En rencontrant les yeux noirs et profonds de Gobert, Magali s'est souvenu soudain de l'appel téléphonique de Clara et ne pouvait s'empêcher de sourire en demandant :

« Clara est enceinte et veut accoucher, est-ce que tu le sais ? »

Gobert a répondu :

« Oui. »

Magali a essayé de lire quelque chose sur son visage, mais elle a été déçue.

Elle a tendu le bras pour pousser Gobert, puis a sauté sur le sol, a tiré une serviette de bain pour s'envelopper le corps et a dit froidement à Gobert :

« Je ne permettrai pas à Clara d'avoir ce bébé ! »

Aucune femme n'aimerait être trahie au cours de son mariage, et encore moins était assez généreuse pour tolérer un enfant né d'une maîtresse !

De son enfant et de celui de Clara, il ne pouvait en rester qu'un seul !

Si Gobert devait garder l'enfant de Clara, Magali devrait demander le divorce.

Après avoir entendu ses mots, Gobert a lancé un regard sévère sur son visage.

Il a dit d'un ton un peu effrayant :

« Ce n'est pas à toi de décider si elle peut garder cet enfant ou non… Magali, je te préviens, ne blesse pas son enfant ! »

Magali a regardé son mari qui avait partagé son lit pendant trois ans.

Il la regardait maintenant d'un air féroce, comme s'il voulait la déchirer en morceaux.

Magali avait l'impression que son cœur avait été poignardé, dégoulinant instantanément de sang.

Gobert était si protecteur envers cet enfant !

Pas étonnant que Clara ait osé l'appeler avec arrogance pour la forcer à divorcer !

Magali savait clairement que son affection profonde pour Gobert au fil des ans était enfin arrivée à la fin.

Prenant une sombre inspiration et réprimant la douleur aiguë de son cœur, Magali a lentement pris la parole :

« Gobert, divorçons ! »

De toute façon, lorsque Clara donnait naissance à son bébé, Magali aurait dû lui faire une place.

Au lieu d'être expulsée, elle devrait prendre l'initiative de divorcer tant qu'elle le pouvait.

Par ailleurs, la grossesse de Clara était manifestement la preuve de la trahison de Gobert et Magali pouvait obtenir plus d'argent en divorçant.

Lorsque Gobert a entendu le mot « divorce », son visage est devenu instantanément sombre.

Il a demandé à Magali :

« Veux-tu divorcer avec moi ? C'est parce que ton bien-aimé Félix Lepont est de retour, n'est-ce pas ? »

Magali a été légèrement abasourdie et elle a souri froidement avant de répondre :

« Puisque tu sais que je suis profondément amoureuse de Félix, tu devrais te dépêcher de signer l'accord de divorce pour que lui et moi puissions rester ensemble ! »

Depuis trois ans que Magali était mariée à Gobert, elle s'efforçait d'être une bonne épouse.

Même si elle n'était pas appréciée dans sa propre famille, elle avait toujours vécu comme une jeune fille de bonne famille, sans jamais faire les tâches ménagères. Pendant ces trois années, pour le bien de Gobert, Magali avait utilisé son temps libre après le travail pour apprendre la cuisine, la pâtisserie et l'arrangement floral...

Gobert souffrait d'une maladie d'estomac, donc, elle lui avait préparé des repas nutritifs tous les jours et avait passé trois ans à ajuster l'état de son estomac.

Magali avait tant fait pour Gobert et ce dernier pensait qu'elle aimait un autre homme.

Comment ne pas être triste ?

Gobert a serré les dents de colère et s'est approché soudain d'elle, puis a dit avec oppression :

« Tu es encore ma femme même si tu divorces de moi ! Ne pense pas à rester avec un autre homme ! »

Magali a croisé son regard et a répondu d'un air imperturbable :

« Si tu ne signes pas l'accord de divorce, je te ferai un procès pour infidélité conjugale ! À ce moment-là, tout le monde de la Ville J saura que Clara est ta maîtresse. Puisque tu la chéris tant, tu ne devrais pas vouloir que sa réputation soit ruinée, n'est-ce pas ? »

Magali était capable d'ignorer Clara quand cette dernière apparaissait devant elle dans le passé, mais maintenant, elle était enceinte !

Son propre enfant avait le même père que le bébé de Clara, comment Magali pouvait-elle continuer à jouer l'idiote ?

Gobert a soulevé le menton de Magali et lui a dit d'un air perçant :

« Si tu ne veux pas que le Groupe des Dupont fasse faillite, tu ferais mieux de rester tranquille ! Ne fais pas de mal à Clara ! »

Chaque mot que Gobert prononçait était comme un lourd marteau frappant le cœur de Magali.

Elle ne ressentait qu'un frisson dans le dos.

Gobert l'a lâchée et a remis de l'ordre dans ses vêtements, toujours avec l'allure d'une élite de la classe supérieure.

Après son départ, Magali a baissé les yeux sur son apparence en désordre et a amèrement souri.

Au moins, elle était la figure en vogue du Cabinet Fidélis et la personne la plus influente du monde des avocats de la Ville J, mais elle était si humble et misérable devant Gobert !

Rassemblant rapidement ses pensées, Magali a enfilé sa robe de chambre et a descendu les escaliers.

Au moment où elle est entrée dans la salle de cuisine, la voix douce de Gobert lui est parvenue :

« Ne pleure pas, j'arrive tout de suite ! »

Sur ce, Gobert est parti précipitamment.

Magali a regardé les quatre plats sur la table et a perdu soudain l'appétit.

Pensant à l'enfant qu'elle avait dans le ventre, elle s'est forcée à manger quelque chose.

De retour dans sa chambre, sa cliente l'a appelée.

Probablement ivre, elle a bavardé sur son mariage avec son mari.

Quand les deux créaient leur entreprise en partant de rien, même si leur vie était un peu amère et fatiguée, leur relation était très bonne.

Et maintenant riche, son mari entretenait quelques maîtresses.

Magali ne pouvait s'empêcher de penser à son mariage avec Gobert depuis trois ans.

En effet, à l'exception de quelques proches qui savaient qu'ils étaient un couple, personne à l'extérieur ne savait qu'ils étaient mariés.

Sa cliente avait au moins passé de bons moments avec son mari.

C'était inexplicablement déchirant pour Magali d'y penser.

Dans le passé, Magali avait toujours pensé que tant qu'elle pouvait être avec l'homme qu'elle aimait tant, même si elle vivait une vie humble, elle serait heureuse.

Ce n'était que maintenant qu'elle s'est rendu compte que c'était ridicule !

À la fin, sa cliente s'est endormie en bavardant.

Magali a jeté un coup d'œil à son téléphone portable et a fermé les yeux pour s'endormir.

Se réveiller serait un nouveau départ dans sa vie !

Dormant jusqu'à minuit, elle a été réveillée par la sonnerie de son téléphone portable.

Hébétée, une voix lui est parvenue à l'oreille :

« Magali, viens au Pavillon du sud chercher Gobert et ramène-le chez lui, il est ivre. »

Le téléphone a été raccroché avant que Magali ne puisse dire quoi que ce soit.

Magali a inspiré profondément.

Elle devait obtenir l'accord de divorce demain matin, si elle n'allait pas chercher Gobert maintenant, ce dernier serait trop ivre pour se lever le matin et que leur divorce serait à nouveau reporté.

En pensant à cela, Magali ne pouvait donc que soulever les couvertures pour sortir du lit.

Après leur divorce, même si Gobert était mort d'ivresse dans le clubhouse, elle n'y serait pour rien !

Au cours de leur mariage de trois ans, Magali était venue plus d'une fois au Pavillon du sud pour chercher Gobert.

Par conséquent, elle a facilement trouvé leur loge privée.

Magali n'était pas surprise de voir Clara, qui connaissait bien ce groupe de gosses de riches, s'asseoir dans la salle.

Quant à elle, Magali, la vraie femme de Gobert, avait l'air d'une étrangère qui s'était immiscée dans leur cercle.

« Magali, je suis désolé de t'avoir fait venir si tard ! »

Ce qui parlait était Quentin Lepont qui était le plus jeune parmi ce groupe de personnes.

De plus, il admirait beaucoup Gobert et était particulièrement attentif à ses affaires.

« C'est bon. »

Magali a faiblement souri d'un air doux.

Gobert était entouré de gosses de riches qui ne l'aimaient pas et il y avait seulement Quentin qui la traitait avec respect.

Et comme Quentin était le frère cadet de Félix, l'impression que Magali avait de lui était assez bonne.

À ce moment, une voix froide lui est parvenue à son oreille :

« Clara s'occupera naturellement de Gobert, tu n'es pas bienvenue ici, veuille partir. »