CHAPITRE 6 BATAILLE POUR LES TERRESEXTRÊMES Vers cinq heures du matin, soldats et matelots s’agitèrent. Dans deux heures, la flotte appareillerait. Dariann se leva, la mine fatiguée, les cheveux quelque peu ébouriffés et les membres engourdis après une nuit beaucoup trop courte. Il prit soin de ne pas réveiller sa compagne et après une toilette sommaire, il s’était métamorphosé. Alvina lui prit la main. Surpris, il lui dit gentiment : — Rendors-toi — Je veux t’accompagner. N’en ai-je pas le droit ?
CHAPITRE 7 LA CLÉMENCE DU ROI Le navire réquisitionné par Hector voguait en direction de Brewan. L’Allion avait subi de trop nombreuses avaries : la coque prenait l’eau et deux mâts s’étaient rompus. Les navires endommagés étaient remorqués jusqu’à l’île d’Ent, située à quelques milles du lieu de la bataille. Là, ils étaient confiés à Erbert et à son équipe. Erbert était un colosse qui avait travaillé sur de nombreux chantiers et arsenaux à travers le monde. Depuis quelques années, le royaume de Windbridge avait passé un contrat avec lui et son équipe. Tous les ans, trente bâtiments sortaient de ses entrepôts. Aujourd’hui, le travail serait différent. Cinquante navires à calfater, remâter ! *** Le Colonel, bâtiment appartenant à la flotte de Port de l’E
TROISIÈME PARTIELE DANGER IRMAINCHAPITRE 8ARRIVÉE A MOLNARA quelques encablures de Molnar, quatre jours après la batailleLa flotte d’Alpèche naviguait depuis quarante-huit heures. L’état de Dariann était stationnaire. Le garçon était toujours inconscient.Raghal scrutait l’horizon. Peu à peu, une nappe de brume recouvrit la mer, enveloppant tout ce qui se trouvait sur son passage. Il allait rentrer dans sa cabine quant un matelot vint à sa rencontre.— Venez vite, je crois que le mal du garçon empire. Il a de la fièvre et délire.— Nous ne pouvons faire grand-chose. Dans la soirée, nou
CHAPITRE 9 LES SECRETS DE MOLNAR Abbaye de Molnar, royaume de l’Ascète, une heure après le départ de Dariann Raghal était allé trouver Yuan. Il se trouvait devant la porte du bureau hésitant à entrer. Finalement, il se résigna à l’ouvrir. Il fit face au vieux sage qui le fixait d’un air grave. Raghal baissa les yeux. — Je sais déjà ce que tu as fait et je me doutais que tu réagirais ainsi, commença Yuan. — J’ai trouvé votre manière de traiter ce garçon inappropriée. Il ne savait même pas de quoi il était responsable. Vous n’aviez pas le… — Droit ? Il est sans doute temps que je t’apprenne certaines choses. La première étant l’activité
CHAPITRE 10 LE COMMANDO IRMAIN Quelque part au nord de l’abbaye de Molnar Une silhouette avançait à pas lents sous un soleil de plomb. Le sud-est du royaume de l’Ascète était une région chaude, mais verdoyante. Dariann avait erré durant trois jours. Il s’enfonçait toujours plus dans les terres, sans eau ni nourriture, marchant beaucoup, dormant peu, avec une seule échappatoire possible : fuir. Torse nu, la peau burinée par le soleil, il ressemblait de plus en plus à un Bédouin, un homme des plaines sauvages et désertiques. Cependant, il ne foulait pas du sable,
CHAPITRE 11 L’ATTAQUE DE PORT DU MONT Port du Mont, cinq jours avant le tournoi Une jambe foula le sol, suivie par une seconde. Un homme venait de sauter d’une embarcation. À son aspect imposant, le buste recouvert de plaques de métal, nul n’aurait pu douter qu’il s’agissait d’un soldat. Il fixait des petites lumières au loin qui se reflétaient dans l’eau d’un des bassins du port. On pouvait distinguer plusieurs silhouettes de voiliers qui se balançaient au gré des vagues. De nombreux hommes l’imitèrent. Tous avaient un aspect sauvage saisissant : des peaux de bêtes recouvrant leurs pièces d’armure, barbus, la tignasse longue, des regards de bêtes féroces et des bouches aux dents acérées. Le soldat le plus courageux aurait fui à leur approche. Au fur et à mesure qu’ils avançaient, le niveau de l’eau diminuait
CHAPITRE 12WIRKING ET LERNRing, capitale irmaine, trois jours plus tardUn homme aux longs cheveux blancs regardait passer le convoi, avec un grand intérêt, un convoi d’une trentaine d’esclaves : des femmes et des enfants. Des visages épuisés où des larmes avaient coulé, des corps meurtris à force de coups de fouet, tel était le spectacle qui s’offrait aux badauds. Un spectacle plutôt banal dans la capitale irmaine : Ring. Ganzind marchait en tête du convoi, fier comme un paon, la tête relevée, le menton haut, sa longue chevelure rousse, tombant en cascade sur des épaules assez larges, le torse musclé buriné par le soleil. L’homme d’un âge avancé le rattrapa vivement :— Ganzind, où est donc Warfind ?— Pourquoi cette question ?— C’est Wirking. Il veut un compte rendu détaillé de votre raid.— J’irai
CHAPITRE 13L’OFFENSIVEGanzind s’était levé très tôt. Il retrouva Palting, lequel était en train d’étudier un plan de Windbridge.— Je sais, commença-t-il, que Wirking prépare une grande offensive sur Windbridge, et c’est à nous que revient le tracé de la campagne.Le vieil homme ne put s’empêcher de voir une lueur s’allumer dans le regard de son jeune protégé qui s’approcha de la table.— Une telle confiance m’honore, dit-il tout en se penchant sur le plan.— Vois-tu, lança Palting, l’attaque de Port du Mont a servi à une chose. Peux-tu me dire laquelle ?Le jeune homme regarda la carte avec attention.— Dégager le chemin vers les Monts ténébreux. C’est dans ces montagnes que nous pourrons nous organiser. Wirking m’a déjà posé une questi