L’après-midi arriva vite, et Viel se retrouva de nouveau seul dans l’appartement d’Élisabeth après un au revoir rapide et un échange de bises. Il avait voulu faire bonne figure, faire semblant que tout allait bien, mais au fond de lui, il ressentait cette lourdeur qui l’accompagnait depuis des jours. Une fois dans le taxi, il laissa son regard se perdre dans la ville qui défilait par la fenêtre. Le bruit de la circulation, les passants pressés, tout semblait étranger, comme si le monde autour de lui n’avait plus de sens.En rentrant chez lui, il déposa ses affaires dans l’entrée et s’effondra un instant sur le canapé. Le silence dans son appartement était étouffant, presque oppressant. Il se leva, attrapa son téléphone et, sans trop réfléchir, chercha le numéro de sa mère.Il hésita un instant avant de l’appeler. Il n’avait pas eu de véritables conversations profondes avec elle depuis qu’il avait quitté la maison familiale, et pourtant, il ressentait le besoin de l’entendre. Il avait
La porte s’ouvrit lentement, brisant l’atmosphère tendue qui pesait lourdement dans la chambre. Elisa entra, son sourire radieux sur le visage, comme si rien n’était jamais venu perturber la journée. Mais, en voyant la scène devant elle, le sourire s’effaça peu à peu.Elle se figea un instant en voyant Viel debout, encore sous le choc, les yeux rouges et l’air fatigué. Maxime, lui, était assis sur le lit, son expression encore perturbée, comme s’il venait de se faire secouer par un orage. Elisa tourna son regard vers son frère, cherchant des explications.« Maxime, quand est-ce que tu es rentré ? » demanda-t-elle d’une voix calme, mais avec une pointe d’interrogation dans le ton.Maxime, un peu déstabilisé par la situation, se redressa légèrement, jetant un coup d’œil furtif à Viel. « Pas longtemps. » Il répondit brièvement, n’ajoutant rien d’autre, comme si la conversation précédente n’était qu’un mauvais rêve qu’il préférait oublier.Viel, quant à lui, se sentit étouffer dans cette
Quand elle s’approcha, il sentit une bouffée de chaleur envahir son corps, mais en même temps, une étrange panique grandir en lui. Son cœur battait fort, ses mains devenaient moites, et une voix intérieure criait qu’il n’était pas prêt pour ça. Pas encore. Pas avec tout ce qu’il portait en lui, tout ce qu’il ressentait pour elle et surtout, tout ce qu’il avait enfoui au plus profond de lui.— Viel… murmura Élisabeth en posant une main douce sur son bras, son regard intense plongé dans le sien. Laisse-toi aller, je veux juste…Elle se pencha lentement, sa bouche effleurant la sienne, mais Viel recula d’un coup, son souffle se coupant dans sa gorge. Il secoua la tête, les yeux remplis d’incertitude.— Non… Ce n’est pas une bonne idée, dit-il, la voix tremblante, comme s’il voulait à tout prix fuir cette situation, mais ne savait pas comment.Élisabeth s’arrêta immédiatement, ses mains baissant lentement. Un silence pesant s’installa entre eux. Viel sentait la chaleur de son corps envahi
Le week-end approchait, et Viel, après de longues journées de réflexion et d’incertitudes, avait finalement accepté l’invitation d’Élisabeth. Il avait besoin de se changer les idées, de prendre un peu de distance par rapport à ses problèmes, même si une petite voix au fond de lui se demandait si ce moment de répit suffirait à alléger son cœur.Quand il arriva chez Élisabeth, il était un peu nerveux. Il n’avait pas l’habitude d’être aussi vulnérable devant quelqu’un qu’il venait à peine de rencontrer. Mais Elisa, avec sa douceur naturelle, semblait être la personne idéale pour lui offrir un moment de tranquillité. Elle l’accueillit avec un sourire chaleureux à la porte, comme si ce n’était qu’une visite ordinaire, mais Viel savait que pour lui, cela représentait bien plus.— Bienvenue, Viel, je suis contente que tu sois venu. Elisa le regarda avec un sourire rassurant avant de lui ouvrir la porte de son appartement.Elle le guida à travers son appartement spacieux et moderne, l’amenant
La semaine qui suivit, Viel se rendit à l’hôpital avec une appréhension grandissante. Chaque rendez-vous avec les médecins semblait ne faire qu’aggraver sa confusion et sa frustration. Il savait que sa situation n’était pas normale, mais chaque explication, chaque mot qu’ils prononçaient le faisait se sentir de plus en plus piégé dans un corps qu’il ne reconnaissait plus. Il entra dans le cabinet du médecin, la peur et la colère mêlées dans son cœur. Les médecins avaient commencé à lui parler d’une possible solution, un traitement, mais tout cela lui semblait si lointain, si difficile à accepter. Ils lui avaient promis qu’il pourrait peut-être revenir à un équilibre, qu’ils avaient des méthodes pour atténuer son côté féminin, mais les mots qu’ils utilisaient sonnaient à ses oreilles comme des mensonges. Le médecin, d’un ton calme mais direct, lui expliqua la situation en termes médicaux, mais Viel n’arrivait plus à écouter. “Le seul moyen de supprimer ce côté féminin, Viel,” exp
Viel resta figé, son regard ancré dans celui du médecin, cherchant une réponse logique, une réponse qui le réconcilierait avec cette réalité qu’il venait de découvrir. Mais il n’y avait pas de logique, pas de réconfort dans les mots qui suivirent.Ses lèvres tremblaient, et la peur grandissait en lui comme une vague dévastatrice. Les images de son corps, qu’il avait toujours perçu comme un fardeau, prenaient un tour encore plus inquiétant. Il n’avait jamais pensé que son état pouvait aller aussi loin, que son corps pouvait porter cette anomalie de manière aussi visible. Mais maintenant, il était trop tard pour faire marche arrière.“Docteur…” La voix de Viel tremblait, étranglée par une angoisse croissante. “Ai-je… un utérus ? Est-ce que… je peux tomber enceinte ?”Le médecin ne sembla pas surpris par la question. Il avait sûrement déjà vu des patients dans des situations similaires. Mais pour Viel, ces mots étaient un nouveau coup au cœur, une vérité qu’il n’avait jamais voulu affron