Weil Eleny dit Viel, vit dans l’ombre. À 24 ans, il porte un secret que personne ne doit découvrir : né avec le syndrome de Klinefelter, il n’est ni tout à fait homme, ni tout à fait femme. Dans une société profondément croyante et intolérante, Viel se fond dans la masse, enchaînant les journées ternes à la banque et les soirées en silence. Seule Martine, son amie d’enfance, connaît sa vérité. Et elle est bien décidée à la protéger. Mais une rencontre inattendue avec Maxime, un homme charismatique, instable et séducteur, va faire voler sa routine en éclats. Ce qui ne devait être qu’un simple jeu de regards devient un piège. Car Maxime n’est pas un homme simple. Il est brisé, étrange… et il semble savoir plus qu’il ne devrait. Alors que leur relation devient aussi intense que dangereuse, Viel sent le sol se dérober sous ses pieds. Entre attirance, manipulation et révélations, le mensonge ne tient plus. Et lorsque la vérité éclate, une seule question subsiste : jusqu’où doit-on aller pour exister ?
Lihat lebih banyakIl était 7h30 du matin, et le soleil se levait lentement sur la ville. La lumière pénétrait par les rideaux légèrement ouverts, laissant un éclat pâle dans la chambre de Viel. Dans l’ombre de ses murs gris, l’odeur d’un café fraîchement préparé flottait, mais rien ne semblait vraiment briser le silence pesant. Viel, les yeux à peine ouverts, regarda le plafond blanc, se remémorant la routine qui se répéterait encore aujourd’hui. Il n’y avait rien de nouveau sous le ciel ; il était, comme d’habitude, seul.
Viel avait 24 ans. Il vivait seul dans un petit appartement au dernier étage d’un immeuble qui commençait à prendre de l’âge. Chaque matin, après avoir fait un rapide petit déjeuner, il se rendait dans la salle de bain pour effectuer son rituel. Ce n’était pas juste une routine de toilette, mais une préparation minutieuse. D’un geste automatique, il se débarrassait de ses vêtements et se regardait dans le miroir, les yeux se perdant sur son reflet. Un corps fin, avec une taille marquée, des hanches plus larges que la moyenne, et une poitrine légèrement développée. Il avait toujours peur de ce qu’il voyait, mais il avait appris à vivre avec. Il saisissait la bande élastique et la passait autour de son torse, compressant doucement sa poitrine, dans l’espoir de la dissimuler sous ses vêtements amples. Ce geste, qu’il répétait chaque matin depuis des années, était devenu une part de lui-même, un fardeau qu’il portait en silence. Après tout, personne ne devait savoir. Pas ses collègues, pas les passants dans la rue, pas même ses camarades de fac. La peur du rejet le rongeait depuis longtemps. Cette peur, il l’avait eue dès son adolescence, lorsqu’il avait tenté de s’approcher de quelqu’un. L’échec de cette tentative le hantait encore : une jeune fille, pleine de curiosité et d’envie au début, mais qui, en le découvrant nu, s’était rapidement détournée, dégoûtée par son corps. Ce rejet silencieux, cette froideur glacée, était encore en lui comme une plaie qu’il n’osait effleurer. Depuis ce jour, il avait pris la décision de ne plus jamais laisser personne s’approcher de trop près. Il enfila une chemise trop grande, des pantalons amples, comme à son habitude. Ces vêtements étaient devenus sa carapace. Ils le cachaient. Ils l’aidaient à se fondre dans la masse. Même son visage, avec ses cheveux bruns coupés courts toutes les deux semaines – ils poussaient vite, trop vite pour qu’il puisse les laisser pousser comme bon lui semblait – était une sorte de masque. Ses yeux verts brillaient derrière des lunettes discrètes, mais il les dissimulait aussi, ne laissant personne voir l’angoisse qui les habitait. En descendant les escaliers de son immeuble, il évita de croiser le regard des autres. Il était toujours seul, et il se sentait plus à l’aise ainsi. Il n’avait pas de véritables amis, à part Martine, son amie d’enfance, et Hubert, un collègue de la banque où il faisait son stage. Martine, depuis toutes ces années, était la seule personne à connaître son secret. Elle ne lui en avait jamais fait de reproches, ne lui avait jamais posé de questions, mais Viel savait qu’elle savait. Hubert, quant à lui, ignorait tout. Viel n’en parlait à personne, et il n’avait pas l’intention de le faire. La vérité, la sienne, il la portait comme une ombre derrière son sourire timide et ses gestes mesurés. Arrivé à la banque, il s’installa à son bureau, l’air concentré sur les tâches qui lui étaient confiées. La routine de la journée se déroulait comme un train-train monotone, ponctué de quelques échanges avec Hubert, toujours cordiaux, mais superficiels. Viel était studieux, appliqué, mais chaque mouvement qu’il faisait, chaque mot qu’il prononçait, portait un poids. Il ne laissait rien paraître, mais à l’intérieur, il se sentait épuisé, constamment sur le qui-vive. Le moindre regard, la moindre remarque pouvait le faire déraper. Alors, il se tenait à distance. À l’heure du déjeuner, il alla s’asseoir dans un coin isolé de la banque, là où les collègues ne venaient jamais. Il n’aimait pas les repas collectifs, la convivialité forcée. Il préférait la solitude. À l’extérieur, le monde continuait de tourner, mais il restait dans son cocon, enfermé dans sa bulle, écoutant le bruit lointain des conversations sans jamais y participer. Une fois la journée terminée, il rentra chez lui, se retrouvant à nouveau face à lui-même. La solitude était devenue une vieille amie, et il la connaissait bien. Mais parfois, la solitude devenait lourde. Parfois, la solitude ne suffisait plus à calmer ses pensées. Il s’allongea sur son lit, fermant les yeux, mais il ne put éviter de penser à cette partie de lui qu’il ne pouvait jamais montrer, une partie qu’il n’acceptera jamais vraiment. Les doutes, les peurs, les angoisses se bousculaient dans son esprit. Quel avenir pourrait-il avoir dans un monde qui n’acceptait pas ceux qui étaient différents ? Les minutes passaient, puis les heures. Viel se leva, se regarda dans le miroir une fois de plus, et la même question revint : Pourquoi ne puis-je pas être comme les autres ? La nuit s’étendait autour de lui, et il savait que demain serait pareil. La même solitude, la même peur, le même secret. Mais à l’intérieur de lui, une lueur persistait, faible mais tenace, celle de l’espoir. Espérer que, peut-être, un jour, il pourrait enfin vivre sans cette crainte qui le paralysait. Mais pour l’instant, il se contentait de respirer, de se fondre dans l’anonymat, et de survivre. Viel venait de terminer de préparer son dîner, une simple assiette de pâtes accompagnée d’une sauce tomate maison qu’il faisait souvent pour gagner du temps. Il n’avait pas d’appétit particulier, mais c’était la seule chose qui lui semblait acceptable à cet instant. Alors qu’il s’apprêtait à manger, son téléphone vibra sur la table, interrompant le calme de la soirée. Il regarda l’écran : c’était Marc, son chef de service. Il hésita un instant, puis décrocha. « Oui, Viel ? » la voix de Marc était claire et autoritaire, comme toujours. Marc était le genre de chef qui ne laissait aucune place à la discussion, une personnalité bien tranchée dans un milieu où les attentes étaient élevées. « Je voulais te donner les directives pour demain. Il y a quelques ajustements à faire sur le dossier du client XYZ. On doit préparer une réunion pour la fin de semaine. Assure-toi de bien revoir tous les documents avant de la rencontrer. » Viel écoutait attentivement, notant mentalement chaque détail. Il savait que son rôle dans cette banque n’était pas seulement de faire de la paperasse ; il devait aussi prouver, chaque jour, qu’il était compétent, que sa place était méritée. Malgré son silence, Marc continuait. « Et aussi, veille à la présentation. On te demandera de prendre en charge la présentation des chiffres. » Il marqua une pause, puis ajouta, comme une note supplémentaire : « Je compte sur toi pour ne rien laisser au hasard, Viel. » Une petite bouffée d’anxiété monta en lui. Cela faisait déjà quelques mois qu’il travaillait dans cette banque, et bien que ses résultats aient toujours été satisfaisants, il ne pouvait jamais s’empêcher de se sentir à l’étroit, comme s’il était constamment sur le point de se faire démasquer. Il s’efforça de garder sa voix stable. « D’accord, Marc. Je m’en charge. » Sa réponse était rapide, mais il pouvait entendre dans le ton de Marc qu’il avait fini la conversation. Il raccrocha, et un silence s’installa à nouveau dans la pièce. Le téléphone reposa sur la table, mais Viel n’eut pas le cœur à reprendre son dîner. Il se leva lentement, attrapa son carnet qui traînait sur le bureau. Ce carnet était un autre de ses compagnons silencieux, toujours à ses côtés. Il n’y écrivait pas seulement des choses professionnelles, mais aussi ses pensées, ses doutes. Chaque soir, avant de se coucher, il y consignait ce qu’il devait faire le lendemain. Cela lui permettait de structurer sa journée, de calmer l’anxiété qui lui nouait l’estomac. En s’asseyant à son bureau, Viel commença à griffonner sur la première page, ses yeux se concentrant sur les mots qui formaient petit à petit une liste d’objectifs pour le lendemain. L’impression qu’il n’avait pas assez d’espace, ni dans son esprit, ni dans sa vie, se fit plus vive. Marc était exigeant, mais c’était une exigence qu’il s’efforçait de satisfaire, tout en gardant une distance invisible avec ses collègues. Il n’avait pas le droit à l’erreur. Jamais. Il s’arrêta un moment en relisant ses notes. La tâche était claire, mais cela ne faisait qu’ajouter à la pression. Demain, il devra faire face à une réunion importante avec des clients. Le genre de moment où chaque geste, chaque mot comptait. Il y avait des yeux qui l’observaient constamment, des attentes non formulées mais toujours présentes. Et dans cette situation, Viel savait qu’il ne pouvait pas se permettre d’être vulnérable, pas même un instant. Il prit une profonde inspiration, tentant de repousser cette montée d’angoisse qui commençait à l’envahir. Revenir à la tâche l’aidait toujours à se recentrer. Il continua à écrire, à organiser les directives de Marc, à les disséquer pour s’assurer de n’oublier aucun détail. Chaque chiffre, chaque graphique, chaque conversation à préparer… Rien ne devait être laissé au hasard. Il n’y avait pas de place pour la faiblesse. Quand il eut fini d’écrire, il relut une dernière fois ses notes. C’était bon. Tout était en ordre. Mais même en sachant qu’il avait fait son travail correctement, une question persistait : était-ce suffisant ? Était-ce jamais suffisant ? Il posa son carnet et retourna à sa table, reprenant son dîner froid. Le goût de la sauce tomate ne l’intéressait pas vraiment. Ce soir encore, comme chaque soir, la solitude était sa seule compagne. Peut-être que, demain, cela irait mieux. Peut-être qu’il trouverait un moyen de se sentir moins hors de place, moins écrasé par le poids de ses propres contradictions. Mais pour l’instant, il se contenta de manger en silence, sous la lueur faible de la lune.Quand elle s’approcha, il sentit une bouffée de chaleur envahir son corps, mais en même temps, une étrange panique grandir en lui. Son cœur battait fort, ses mains devenaient moites, et une voix intérieure criait qu’il n’était pas prêt pour ça. Pas encore. Pas avec tout ce qu’il portait en lui, tout ce qu’il ressentait pour elle et surtout, tout ce qu’il avait enfoui au plus profond de lui.— Viel… murmura Élisabeth en posant une main douce sur son bras, son regard intense plongé dans le sien. Laisse-toi aller, je veux juste…Elle se pencha lentement, sa bouche effleurant la sienne, mais Viel recula d’un coup, son souffle se coupant dans sa gorge. Il secoua la tête, les yeux remplis d’incertitude.— Non… Ce n’est pas une bonne idée, dit-il, la voix tremblante, comme s’il voulait à tout prix fuir cette situation, mais ne savait pas comment.Élisabeth s’arrêta immédiatement, ses mains baissant lentement. Un silence pesant s’installa entre eux. Viel sentait la chaleur de son corps envahi
Le week-end approchait, et Viel, après de longues journées de réflexion et d’incertitudes, avait finalement accepté l’invitation d’Élisabeth. Il avait besoin de se changer les idées, de prendre un peu de distance par rapport à ses problèmes, même si une petite voix au fond de lui se demandait si ce moment de répit suffirait à alléger son cœur.Quand il arriva chez Élisabeth, il était un peu nerveux. Il n’avait pas l’habitude d’être aussi vulnérable devant quelqu’un qu’il venait à peine de rencontrer. Mais Elisa, avec sa douceur naturelle, semblait être la personne idéale pour lui offrir un moment de tranquillité. Elle l’accueillit avec un sourire chaleureux à la porte, comme si ce n’était qu’une visite ordinaire, mais Viel savait que pour lui, cela représentait bien plus.— Bienvenue, Viel, je suis contente que tu sois venu. Elisa le regarda avec un sourire rassurant avant de lui ouvrir la porte de son appartement.Elle le guida à travers son appartement spacieux et moderne, l’amenant
La semaine qui suivit, Viel se rendit à l’hôpital avec une appréhension grandissante. Chaque rendez-vous avec les médecins semblait ne faire qu’aggraver sa confusion et sa frustration. Il savait que sa situation n’était pas normale, mais chaque explication, chaque mot qu’ils prononçaient le faisait se sentir de plus en plus piégé dans un corps qu’il ne reconnaissait plus. Il entra dans le cabinet du médecin, la peur et la colère mêlées dans son cœur. Les médecins avaient commencé à lui parler d’une possible solution, un traitement, mais tout cela lui semblait si lointain, si difficile à accepter. Ils lui avaient promis qu’il pourrait peut-être revenir à un équilibre, qu’ils avaient des méthodes pour atténuer son côté féminin, mais les mots qu’ils utilisaient sonnaient à ses oreilles comme des mensonges. Le médecin, d’un ton calme mais direct, lui expliqua la situation en termes médicaux, mais Viel n’arrivait plus à écouter. “Le seul moyen de supprimer ce côté féminin, Viel,” exp
Viel resta figé, son regard ancré dans celui du médecin, cherchant une réponse logique, une réponse qui le réconcilierait avec cette réalité qu’il venait de découvrir. Mais il n’y avait pas de logique, pas de réconfort dans les mots qui suivirent.Ses lèvres tremblaient, et la peur grandissait en lui comme une vague dévastatrice. Les images de son corps, qu’il avait toujours perçu comme un fardeau, prenaient un tour encore plus inquiétant. Il n’avait jamais pensé que son état pouvait aller aussi loin, que son corps pouvait porter cette anomalie de manière aussi visible. Mais maintenant, il était trop tard pour faire marche arrière.“Docteur…” La voix de Viel tremblait, étranglée par une angoisse croissante. “Ai-je… un utérus ? Est-ce que… je peux tomber enceinte ?”Le médecin ne sembla pas surpris par la question. Il avait sûrement déjà vu des patients dans des situations similaires. Mais pour Viel, ces mots étaient un nouveau coup au cœur, une vérité qu’il n’avait jamais voulu affron
La semaine passa lentement, marquée par les réflexions incessantes de Viel sur sa rencontre avec Elisa et sur son avenir. Mais ce matin-là, alors qu’il se rendait à la banque pour une réunion importante, il ne s’attendait pas à ce qui allait se produire.Il était dans la salle de réunion, debout devant l’écran, en train de présenter un projet complexe aux dirigeants de la banque. Sa voix, habituellement calme et maîtrisée, tremblait légèrement tremblante , un peu trop nerveux à l’idée de ses nouvelles responsabilités, maintenant qu il entrain de s’intégrer au travail permanent. Il savait que c’était un moment crucial, qui pouvait changer le cours de sa carrière.Alors qu’il continuait à énumérer les points du projet, une douleur aiguë et soudaine traversa son bas-ventre. Il s’arrêta net, ses yeux se plissèrent sous l’effet de la douleur. Ce n’était pas la première fois qu’il ressentait quelque chose de ce genre, mais cette fois, la douleur était beaucoup plus intense, presque insupp
Le reste du petit déjeuner se passa dans une atmosphère plus détendue, les conversations s’étoffant de plus en plus. Viel se sentait apaisé, bien que le doute demeure en lui. Mais pour la première fois depuis longtemps, il se permit de croire que, peut-être, des petites choses pouvaient réellement faire la différence.Lorsque le café prit fin, Elisa se leva, paya l’addition et lui donna un dernier regard plein de compréhension. “Je dois y aller, Viel. Mais on se voit bientôt, hein ?”Viel hocha la tête, un peu incertain mais déjà anticipant le prochain moment qu’ils partageraient. “Oui, bientôt,” répondit-il, son cœur battant doucement à l’idée de ce qui pourrait suivre.Elle lui fit un dernier signe de la main avant de quitter la pâtisserie, et Viel, un peu plus léger qu’à son arrivée, se retrouva seul avec ses pensées. Mais cette fois-ci, il n’était plus aussi inquiet de ce qui pourrait arriver. Il se sentait juste… prêt à voir où cette nouvelle rencontre pourrait le mener.En rentr
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