Ma première journée entière s’était terminée et je venais de passer ma seconde nuit et à mon grand bonheur, à mon réveil, il n’y avait rien : pas de sable, rien du tout. Nous étions donc vendredi, j’étais censé aller à l’école, mais je préfèrerai commencer lundi une fois.
La journée se passait lentement, et je commençais à m’ennuyer alors je suis sorti pour me rendre à la plage, afin de marcher un peu.
La plage étant juste derrière la maison… J’y suis allé pour passer le temps et marcher quelques mètres au bord de l’eau.
Puis un moment, après m’être perdu dans mes pensées à regarder cette immense étendue d’eau salé, je me suis assis sur le sable et les vagues faisaient arriver l’eau jusqu’à mes pieds et chaque fois, j’avais une sensation bizarre comme si quelqu’un me touchait quand l’eau submergeait mes pieds. C’était plutôt agréable, et comme je n’avais pas l’habitude d’être souvent à la plage avec les vagues qui me mouillaient les pieds, j’ai trouvé ça, même très normal.
C’était tellement agréable de me retrouver là que je finis par m’allonger sur le dos et m’endormir. Là, je fais un rêve très bizarre.
Je suis dans l'eau en train de nager quand je suis subitement tiré par quelque chose en dessous. J’étouffe, dans le rêve, je suis en train de me noyer. Ça a l’air tellement réel. Puis, pendant que je me débats pour remonter à la surface, j’ai l’impression de voir quelque chose venir vers moi.
Je me réveille brusquement en sursautant.
- JUNIOR : Hé ? Tu dors ?
- DILANE : Hein ?! Quoi ?! Non ! Je… Je me repose un peu. La journée était longue. Il est quelle heure ?
- JUNIOR : Humm… Il est 15h. Tu ne devrais pas t’endormir près de l’eau comme ça. C’est réservé aux initiés ici.
- DILANE : Huh !
Après m’avoir donné l’heure, suivi d’un commentaire que j’avais écouté comme si c’était du bruit, Junior s’était assis un moment avec moi.
Il avait d’abord commencé par me raconter sa journée, puis il m’a parlé du collège et des choses qui se passent souvent comme activité scolaire et de certains enseignants que, selon lui, je devais souvent éviter.
- JUNIOR : Je t’assure, le monsieur là, il vaut mieux qu’il sache même que tu n’es pas au collège.
Et dans une suite de commentaires, il s’était également mis à me raconter ce qu’il vivait avec sa belle-mère dans la maison de son père depuis qu’elle s’était mariée à ce dernier.
- JUNIOR : Vraiment, cette femme, elle a vraiment dû donner quelque chose à mon père pour qu’il soit comme ça. J’ai plusieurs fois eu envie de partir de cette maison, mais par respect pour mon père, j’y suis encore. Mais aussitôt que j’aurai mon examen cette année, je vais trouver ma petite position pour rester loin d’elle. C’est véritablement une vraie sorcière celle-là, en plus de ne rien faire à la maison. C’est un peu comme si elle ne veut pas voir quelqu’un d’autre qu’elle évolue, même pas ses propres enfants. Tu n’as peut-être pas encore remarqué, mais elle n’encourage jamais les efforts et passe le clair de son temps à critiquer. Mais là n’est même pas le pire, essaie alors d’en parler à papa, c’est à ce moment que tu vas…
Junior s’arrêta de parler subitement, non pas parce qu’il avait vu quelque chose, mais parce qu’il avait remarqué que j’avais la tête tournée vers l’océan et que je regardais tout autour de nous, même derrière nous.
Alors, il me pose la question.
- JUNIOR : Euh… Tu m’écoutes même ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu as la tête chercheuse comme ça ?
- DILANE : Euh… Non ! C’est o… Euh… Tout va bien. Mais… J’ai juste eu l’impression que quelqu’un m’a appelé… Dans l’eau.
- JUNIOR : Hum, tu es sérieux là ?
Il regarde autour de nous et bien sûr, il regarde aussi l’océan avant de me dire.
Mais l’eau est plutôt calme ! Et ce n’est même pas la période où les esprits dérangent souvent même les gens pour t’accorder le bénéfice du doute.
- DILANE : Hahahaha… les esprits, hein ?! Comme ceux de la légendaire cité d’Atlantide ?! Ou bien des Hommes poissons ? Hahaha ! Tu as bien failli me faire peur là. Chapeau. Bravo l’artiste.
- JUNIOR : Hum, Dilane, en tout cas, j’espère que tu as bien compris ce que je te racontais ici. Il ne faudrait pas que tu te retrouves un jour à répondre très mal à ton oncle sans savoir à cause de sa sorcière de femmes qui passent plus de temps à la manucure-pédicure qu’à s’occuper de son foyer.
Même si sur les dires de Junior j’avais ris à pleine dent, j’étais néanmoins certains d’être bel et bien en train de suivre un bruit dans l’eau… comme si quelqu’un y jetait un caillou à chaque fois, produisant un son ressemblant à quelque chose qui plonge et qui ressort à chaque instant.
Sauf que j’étais tellement fin d’esprit que je ne pouvais vraiment être le seul à l’entendre, ou alors c’était plutôt stratégique…
- JUNIOR : Donc, puisque tu es là, sache seulement ceci : chaque matin, avant de vaquer à tes occupations personnelles, tu dois d’abord accomplir une tâche ménagère quelconque. Sinon, elle pourrait même te refuser de manger. Et tu ne pourras même pas dire quelque chose à mon père ; sa réaction te surprendra.
Junior était en train de me définir les règles de la maison et moi, j’étais persuadé que quelque chose ou quelqu’un était en train de nous regarder tout ce temps.
Après un bout de temps passé là ont fini par repartir à la maison. Et nous étions arrivés à la maison la nuit et on passa devant mon oncle qui n’avait manqué de parler.
- ONCLE : Junior, je t’ai dit l’autre jour ici de ne pas me trimballer Dilane dans tes balades qui n’ont pas de sens là ! Voici l’école qu’il doit recommencer d’ici lundi. Il faut le laisser se concentrer. Lui, il n’est pas comme toi, il est là pour fréquenter. J’espère que tu as bien compris.
J’ai bien sûr voulu empêcher ce sermons qu’il recevait car la réalité était que Junior ne m’avait pas insisté à sortir, j’étais sortie de moi-même et il était juste venu me chercher.
Pendant tout le temps que mon oncle parlait, Junior lui n’avait pas échappé le moindre mot. Il avait juste attendu qu’il termine de parler. Et dès que ce fut le cas, il dit :
- JUNIOR : Marie, on peut aller se servir ?
- MARIE-LOUISE : Oui oui Junior. Tant pis pour vous si ce n’est pas assez hein.
Junior ne dit rien à la suite de ses mots et me fait juste signe de la tête pour me demander de le suivre.
Nous arrivons à la cuisine pour voir ce qui reste à manger. Il prends le soins de me servir et on mange à la cuisine directement.
- DILANE : Je suis un peu gêné à cause de tout à l’heure.
- JUNIOR : Ah ! Ne te dérange pas pour ça.
- DILANE : Je ne peux m’empêcher. Tu aurais dû me laisser dire que tu ne m’avais pas fait sortir…
- JUNIOR : Waaarrrh ! Je t’ai déjà dit que ça va… Moi je suis déjà habitué avec lui. Ça ne va pas m’empêcher de sortir encore un jour si je veux. Et puis je te l’ai dit, quand il parle comme ça c’est motivé par la présence de sa femme là…
- DILANE : Tu peux dire que…
- JUNIOR : Rien… Mangeons.
Nous mangeons en parlant d’autre chose comme ma vie à Londres jusqu’à ce qu’on termine de dîner et qu’on aille chacun dans sa chambre. Une autre journée c’était terminée.
Finalement, tout ce qui venait de se passer m'avait également un peu secoué.Une fois dans ma voiture, je mets un moment avant de démarrer. Toujours sous le choc de ce qui veniat de se passer. De tout ce que j'avais pu prévoir, ce scénario en était loin. Un dernier coup d'oeil vers la porte d'E-Manuella puis je demarre.Pendant que je suis au volant, je repense à ce qu'elle m'a dit : « Plusieurs fois, j'ai rêvé être dans l'eau en train de me faire attaquer, ou me noyer ».Soudain, je senti l'air devenir glacial. De la condensation se forma sur les vitres, alors qu'à l'extérieur il faisait chaud. Je vis des gouttes apparaître sur le tableau de bord. Dans le rétroviseur, j'ai cru voir quelqu'un assis derrière. Tout ça n'était pas normale. Et puis je sentis une présence. J'ai à peine le temps de me concentrer dessus que de l'eau commence à s'infiltrer dans ma voiture et je n'y comprends rien jusqu'à ce que dans un coup d'oeil sur le rétroviseur, je la vois assise à l'arrière de la voit
Lorsque j'arrivais, je trouvai la porte de son appartement qui était grande ouverte, alors j’entrai sans frapper. E-Manuella était assise sur le canapé, les yeux rougis par les larmes, le regard perdu dans le vide. Elle me vit, mais ne dit rien. Pas un mot. Elle se contenta de me regarder, comme si j’étais un mirage, une apparition qu’elle ne parvenait pas à croire réelle. E-Manuella sombrait dans une terrible dépression, et je savais que je n’avais plus d’autre choix que de lui dire toute la vérité maintenant. Je m’assis à côté d’elle, et au même moment, elle murmura : - E-MANUELLA : Pourquoi tu m’as évitée pendant des jours de cette façon ? Pourquoi tu me fais ça ? Sa voix était faible, brisée, comme si chaque mot lui coûtait un effort surhumain. Je pris une profonde inspiration, sachant que ce que j’allais dire allait tout changer. - DILANE : E-Ma, il y a quelque chose que tu dois savoir. Quelque chose que j’aurais dû te dire depuis longtemps. Et je me mis à lui raconte
Dès le lendemain de ce jour, ma décision était prise. Toute la nuit E-Manuella avait essayé de me joindre. Au fond de moi, j'espérais que la distance la protégerait de Kaï-Lani. Loin d'imaginer que je la ferai vivre un enfer emotionnelLes premiers jours furent les plus durs. Mon téléphone vibrait sans cesse, des notifications de messages et d’appels manqués d’E-Manuella s’accumulant sur l’écran. Chaque vibration me tirait le cœur, mais je résistai à l’envie de répondre. Je savais que si je lui parlais, je ne pourrais pas lui expliquer la vérité sans qu'elle n'est peur de moi. Un soir, en rentrant du travail, je trouvai un mot glissé sous le portail de la maison. Je pensais pourtant que c'était une facture d'électrité ou peut être d'eau mais ce n'était pas le cas. C'était un mot d'E-Manuella :« Dilane, je ne comprends pas ce qui se passe. S’il te plaît, appelle-moi. Je t’aime. – E-Ma »Je froissai le mot et le jetai dans la co
Après que l’eau se soit complètement retirée, je retournai auprès d’E-Manuella, toujours inconsciente. Je ne savais toujours pas quoi faire. Pendant plusieurs minutes, je tins son corps inanimé entre mes bras, espérant un miracle, un signe, n’importe quoi. Et soudain, elle revint à elle. Elle se mit à tousser violemment, puis à vomir de l’eau. Ce n’était pas de l’eau ordinaire, mais de l’eau de l'océan, salée et froide. Elle en vomit des litres et des litres, comme si elle avait avalé l’océan tout entier. Les secondes qui suivirent, elle reprit conscience, haletante, les yeux écarquillés. - E-MANUELLA : Dilane ? Oulalarrrr ! C’est toi qui as versé l’eau ici partout ?! Orrrrh, pourquoi tu aimes me faire travailler comme ça ?! Je suis très fatiguée. Elle ne semblait même pas se souvenir de la soirée que nous avions passée ensemble. Elle était confuse, épuisée, et voulait juste dormir. - DILANE : Ne t’inquiète pas, je vais tout nettoyer. Puisqu’elle était à même le sol, je la p
Depuis le jour où j’avais soigné E-Manuella, notre relation avait déjà duré neuf bons mois. Neuf mois de bonheur, de rires, de complicité, et même de projets d’avenir. Nous envisagions déjà de vivre ensemble dans une même maison, de construire quelque chose de solide et de durable. Tout se passait extrêmement bien dans ma vie. Au boulot, j’avais même obtenu un véhicule de service, et chaque jour semblait apporter son lot de petites victoires. Sauf qu’un soir, tout allait tragiquement basculer. C’était le jour de son anniversaire, et nous avions décidé de sortir, rien que tous les deux. La soirée fut bien sûr magnifique, remplie de rires, de regards complices et de moments doux. E-Manuella rayonnait, et à un moment, elle m’avait soufflé à l’oreille que cette nuit allait &ecir
Sa question me pris un peu au dépourvu. Je ne savais pas si je devais lui dire la vérité, ou bien lui mentir. Je pris quelques secondes à réfléchir le regard vers l'océan pour fuir le sien. Puis dans un soupir je lui répondis.- DILANE : C’est compliqué un peu, E-Ma. J’ai vécu ici quelsques années seulement, mais c'était aussi à une époque très sensible de ma vie à cause des raisons de mon départ d'Angleterre… et donc être ici me rappel tout ça... Et il y a des souvenirs que je préfère laisser derrière moi. J'espère que tu comprends ?Elle me prit mes deux main et me sourit.- E-MANUELLA : Bien sûr que je te comprends. Et... Merci de m’avoir emmenée malgré tout. Ça veut dire beaucoup pour moi.Je sentis un poids se soulever de mes épaules,