Une fois sur ma chambre, après avoir passé quelques minutes à le tourner et retourner sur mon lit à cause de cette envie que j’avais de parler à ma mère ou même à mon père, car depuis le message que j’avais envoyé à ma mère, elle ne l’avait toujours pas ouvert. J’avais même essayé de l’appeler plus d’une fois, mais toujours rien.
Comme je ne parvenais pas à trouver le sommeil, alors je me suis levé et je suis allé me tenir près de ma fenêtre pour regarder l’océan. Le reflet argenté de la pleine lune donnait une ambiance magnifique pratiquement envoûtant. C’était tellement beau que je ne puis m’empêcher de regarder. Plus je regardais, plus je me sentais attiré par elle. Soudain, j’ai eu l’impression de voir quelque chose, ou quelqu’un nager. Bien sûr, je me suis demandé qui pouvait nager à cette heure de la nuit. Il était pratiquement 22h et il n’y avait même plus personne à la plage, en plus du froid qu’il faisait. J’observais la scène qui m’avait presque envoûté, puis j’ai entendu le son d’une voix
- JUNIOR : Merde ! Dilane ? Qu'est-ce qui te prend ?
Je reviens à moi en quelque sorte.
- DILANE : Co... Comment ça, qu'est-ce qui me prend ? Je regarde l’océan.
- JUNIOR : Non, Dilane. Il ne faut pas que tu fasses ça... Ici, ce n'est pas l'Angleterre, hein.
- DILANE : Quoi, ce n'est pas l'Angleterre ?! Ce ne sont pas encore ces histoires d'esprit. Et pour celui qui nage là-bas alors ?
- JUNIOR : Hein ?! À cette heure ? C'est impossible, et c'est même d'abord interdit.
- DILANE : Je t'assure... Viens voir.
Bien sûr, lorsqu'il s'était rapproché pour regarder, il n'y avait plus rien... Plus personne.
- JUNIOR : Hummm ! Il n’y a personne. Ça allait m’étonner.
- DILANE : Mais… Il a dû sortir lorsque je te parlais…
- JUNIOR : Tu ne te rends pas compte de ce que tu es en train de faire, Dilane. Tu joues avec le feu. Ce ne sont pas que des histoires pour faire peur. Il ne faut plus que tu te places devant la fenêtre comme ça, surtout la nuit, à regarder l’océan.
- DILANE : Mais… Mais pourquoi ? Ce n’est que de l’eau après tout. De l’eau salé bondée de poissons.
- JUNIOR : Tu ferais mieux d’écouter ce que l’on te dit au lieu…. (Soupir) les choses ici ne se passent pas comme à Londres.
- DILANE : Okay okay… J’ai compris. J’essaierai de faire attention.
- JUNIOR : N’essaie pas. Fais le.
- DILANE : Bien-sûr… Sinon, tu veux passer la nuit avec moi ou… ?
- JUNIOR : Ah… Non ! Je me doutais bien que tu ne dormais pas encore. Alors je suis venu pour te proposer une partie de console. Comme c’est le week-end, on y a droit. Viens, je t’attends au salon. Ferme tes rideaux.
Et Junior s’avançait vers le salon pendant que moi, j’essayais de tirer mes rideaux. Juste au moment où je voulais le faire, j’ai reçu comme des éclaboussures en plein visage, comme si quelqu’un venait de m’envoyer de l’eau. Quand j’ai touché mon visage, il était sec. J’ai pris cela pour une sorte d’hallucination due au fait d’être resté trop longtemps à observer l’océan, et je suis sorti de la chambre pour rejoindre Junior au salon.
Cette nuit-là, nous avions joué jusqu’à très tard dans la nuit. Ce qui nous avait levé des manettes était nos paupières qui se faisaient de plus en plus lourdes.
- DILANE : Je n’en peux plus là… Le sommeil me rattrape.
- JUNIOR : Pareil, on devrait aller se coucher maintenant. Tu peux y aller, je vais m’occuper de débrancher tout.
- DILANE : D’accord… Bonne nuit.
En entrant dans ma chambre, je me rendis compte que tout à l’heure, je n’avais pas tiré le rideau lorsque je devais rejoindre Junior au salon. Mais, j’étais tellement pris de sommeil que par paresse, je suis directement allé sur mon lit au point où j’ai laissé la fenêtre ainsi ouverte ; du coup, j’avais une belle vue sur la plage et sur une partie de l’océan qui donnait à distance… L’horizon.
Cette vue magnifique ainsi que mes pensées ont favorisé l’approfondissement de mon sommeil et je finis par m’endormir très paisiblement.
Mon sommeil me transporte dans un rêve où je me promène seul sur la plage, une sensation de bien-être m’envahit. Soudain, je me retrouve marchant sur l’eau, et bien sûr, je suis rapidement submergé. Je me retrouve au milieu de la l’océan, aucune terre à l’horizon. Je nage et nage sans relâche quand une sensation étrange me saisit : quelque chose me touche les pieds dans l’eau, comme si on essayait de m’attraper.
Mon rêve se transforme en cauchemar, une lutte pour survivre. Je me réveille soudain, trempé de la tête aux pieds, comme si j’avais réellement été dans l’eau. Mais, vous savez quoi d’autre est salé à part la l’eau de l’océan ? La sueur, bien entendu. Mon rêve m’avait tellement stressé et effrayé que j’en avais transpiré des litres.
Je me lève pour prendre ma serviette et essuyer cette « sueur ». Je me change entièrement et remplace mes draps, déjà humides. Mais avant de me recoucher, une sensation de gorge sèche m’assaille.
Je sors de ma chambre en direction de la cuisine pour me rafraîchir. Habitué à ne pas déranger, je n’allume aucune lumière et me sers de mon téléphone pour m’éclairer.
Dans la cuisine, je vide deux verres d’eau. Je suis prêt à sortir quand j’entends les bruits de quelqu’un qui se déplace dans la maison. Une peur irraisonnée me saisit et je me cache, éteignant la torche de mon téléphone. La personne passe devant la cuisine et je sors pour guetter. Qui vois-je ?
Marie-Louise, marchant sur la pointe des pieds, chaussures en main. Cette gamine de 15 ans avait déjà un corps très développé ; sans la connaître, on lui donnait facilement 17 ans. Elle était sortie en douce et rentrait maintenant.
Je l’observe dans sa marche furtive lorsqu’elle se retourne brusquement et me voit.
- MARIE-LOUISE : Merde ! Le gars ci, c’est comment avec toi ?! Tu m’as fait peur !, murmure-t-elle furieusement.
- DILANE : Tu n’es pas censée être au lit ?
- MARIE-LOUISE : Et toi ?
- DILANE : Moi ? Bah… J’avais soif.
- MARIE-LOUISE : Okay, ma vie ne te regarde pas.
Elle continue son chemin vers sa chambre d’un pas normal, et moi je regagne la mienne, où quelque chose m’attend encore.
Je me couche et là, je ne sais pas trop ce qui s’est passé. Tout à coup, je vois une lumière, où plutôt des insectes, des lucioles j’aurais dit, avec une lumière permanente qui brillait d’une couleur argentée de pleine lune juste devant ma fenêtre. Une fois de plus, je n’ai pas tiré les rideaux, et, inexplicablement, une grosse fatigue m’envahit dès que je m’allonge.
Puis j’ai eu l’impression que les lumières se rapprochent de plus en plus jusqu’à être au dessus de moi.
On aurait dit que ces « insectes lumineux » faisait une danse pour raffiner mon sommeil.
Je me sens d’ailleurs tellement fatigué que je ne peux même pas bouger. J’observe cette danse lumineuse jusqu’à ce que mes yeux se ferment pour continuer ma nuit de sommeil.
Je passe une nuit calme et sans rêve bizarre ou effrayant jusqu’au petit matin où, une fois de plus, les cris de la femme de mon oncle résonnent dans la maison et réveillent tout le monde.
Finalement, tout ce qui venait de se passer m'avait également un peu secoué.Une fois dans ma voiture, je mets un moment avant de démarrer. Toujours sous le choc de ce qui veniat de se passer. De tout ce que j'avais pu prévoir, ce scénario en était loin. Un dernier coup d'oeil vers la porte d'E-Manuella puis je demarre.Pendant que je suis au volant, je repense à ce qu'elle m'a dit : « Plusieurs fois, j'ai rêvé être dans l'eau en train de me faire attaquer, ou me noyer ».Soudain, je senti l'air devenir glacial. De la condensation se forma sur les vitres, alors qu'à l'extérieur il faisait chaud. Je vis des gouttes apparaître sur le tableau de bord. Dans le rétroviseur, j'ai cru voir quelqu'un assis derrière. Tout ça n'était pas normale. Et puis je sentis une présence. J'ai à peine le temps de me concentrer dessus que de l'eau commence à s'infiltrer dans ma voiture et je n'y comprends rien jusqu'à ce que dans un coup d'oeil sur le rétroviseur, je la vois assise à l'arrière de la voit
Lorsque j'arrivais, je trouvai la porte de son appartement qui était grande ouverte, alors j’entrai sans frapper. E-Manuella était assise sur le canapé, les yeux rougis par les larmes, le regard perdu dans le vide. Elle me vit, mais ne dit rien. Pas un mot. Elle se contenta de me regarder, comme si j’étais un mirage, une apparition qu’elle ne parvenait pas à croire réelle. E-Manuella sombrait dans une terrible dépression, et je savais que je n’avais plus d’autre choix que de lui dire toute la vérité maintenant. Je m’assis à côté d’elle, et au même moment, elle murmura : - E-MANUELLA : Pourquoi tu m’as évitée pendant des jours de cette façon ? Pourquoi tu me fais ça ? Sa voix était faible, brisée, comme si chaque mot lui coûtait un effort surhumain. Je pris une profonde inspiration, sachant que ce que j’allais dire allait tout changer. - DILANE : E-Ma, il y a quelque chose que tu dois savoir. Quelque chose que j’aurais dû te dire depuis longtemps. Et je me mis à lui raconte
Dès le lendemain de ce jour, ma décision était prise. Toute la nuit E-Manuella avait essayé de me joindre. Au fond de moi, j'espérais que la distance la protégerait de Kaï-Lani. Loin d'imaginer que je la ferai vivre un enfer emotionnelLes premiers jours furent les plus durs. Mon téléphone vibrait sans cesse, des notifications de messages et d’appels manqués d’E-Manuella s’accumulant sur l’écran. Chaque vibration me tirait le cœur, mais je résistai à l’envie de répondre. Je savais que si je lui parlais, je ne pourrais pas lui expliquer la vérité sans qu'elle n'est peur de moi. Un soir, en rentrant du travail, je trouvai un mot glissé sous le portail de la maison. Je pensais pourtant que c'était une facture d'électrité ou peut être d'eau mais ce n'était pas le cas. C'était un mot d'E-Manuella :« Dilane, je ne comprends pas ce qui se passe. S’il te plaît, appelle-moi. Je t’aime. – E-Ma »Je froissai le mot et le jetai dans la co
Après que l’eau se soit complètement retirée, je retournai auprès d’E-Manuella, toujours inconsciente. Je ne savais toujours pas quoi faire. Pendant plusieurs minutes, je tins son corps inanimé entre mes bras, espérant un miracle, un signe, n’importe quoi. Et soudain, elle revint à elle. Elle se mit à tousser violemment, puis à vomir de l’eau. Ce n’était pas de l’eau ordinaire, mais de l’eau de l'océan, salée et froide. Elle en vomit des litres et des litres, comme si elle avait avalé l’océan tout entier. Les secondes qui suivirent, elle reprit conscience, haletante, les yeux écarquillés. - E-MANUELLA : Dilane ? Oulalarrrr ! C’est toi qui as versé l’eau ici partout ?! Orrrrh, pourquoi tu aimes me faire travailler comme ça ?! Je suis très fatiguée. Elle ne semblait même pas se souvenir de la soirée que nous avions passée ensemble. Elle était confuse, épuisée, et voulait juste dormir. - DILANE : Ne t’inquiète pas, je vais tout nettoyer. Puisqu’elle était à même le sol, je la p
Depuis le jour où j’avais soigné E-Manuella, notre relation avait déjà duré neuf bons mois. Neuf mois de bonheur, de rires, de complicité, et même de projets d’avenir. Nous envisagions déjà de vivre ensemble dans une même maison, de construire quelque chose de solide et de durable. Tout se passait extrêmement bien dans ma vie. Au boulot, j’avais même obtenu un véhicule de service, et chaque jour semblait apporter son lot de petites victoires. Sauf qu’un soir, tout allait tragiquement basculer. C’était le jour de son anniversaire, et nous avions décidé de sortir, rien que tous les deux. La soirée fut bien sûr magnifique, remplie de rires, de regards complices et de moments doux. E-Manuella rayonnait, et à un moment, elle m’avait soufflé à l’oreille que cette nuit allait &ecir
Sa question me pris un peu au dépourvu. Je ne savais pas si je devais lui dire la vérité, ou bien lui mentir. Je pris quelques secondes à réfléchir le regard vers l'océan pour fuir le sien. Puis dans un soupir je lui répondis.- DILANE : C’est compliqué un peu, E-Ma. J’ai vécu ici quelsques années seulement, mais c'était aussi à une époque très sensible de ma vie à cause des raisons de mon départ d'Angleterre… et donc être ici me rappel tout ça... Et il y a des souvenirs que je préfère laisser derrière moi. J'espère que tu comprends ?Elle me prit mes deux main et me sourit.- E-MANUELLA : Bien sûr que je te comprends. Et... Merci de m’avoir emmenée malgré tout. Ça veut dire beaucoup pour moi.Je sentis un poids se soulever de mes épaules,