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Beranda / Romance / BAISE-MOI 2 / Chapitre 36— Ma meilleure amie et mon mari 5

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Chapitre 36— Ma meilleure amie et mon mari 5

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-08-03 00:26:00

Camille

Le soleil s’est couché sans bruit.

La lumière, dehors, a pris cette teinte ambrée, douce et fuyante, celle qui annonce les départs. Éléa baille doucement, s’étire. Elle parle d’un dîner léger, de séries à regarder. Elle commence déjà à s’éloigner dans son propre quotidien, celui que je viens de troubler.

Moi, je me lève. Je ramasse ma veste sur le dossier de la chaise. Je souris.

— Je vais vous laisser. C’était parfait, vraiment.

Éléa m’étreint avec chaleur, sans réserve. Elle est cette amie généreuse qui ne devine pas les abîmes, même quand elle y marche pieds nus.

— On refait ça très vite, promets-tu ? me dit-elle avec un regard lumineux.

— Bien sûr, soufflé-je.

Elle ne me connaît pas.

Ou plutôt, elle ne me voit plus.

Je me tourne vers André. Il reste debout, légèrement en retrait. Il a cette posture étrange, tendue, comme s’il ne savait pas s’il devait sourire ou reculer. Comme s’il se demandait déjà ce que mon absence laisserait.

Je m’approche.

Je le regarde droit dans les
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  • BAISE-MOI 2   Chapitre 39— Ma meilleure amie et mon mari 8

    ANDRÉJ’ai mis de l’eau sur mon visage , beaucoup trop d’eau froide, glaciale. Mais elle n’efface rien.Mon reflet m’insulte. Mes joues sont rouges. Mon regard fuyant. Mon pantalon mal remis.Je remonte la fermeture avec une lenteur cérémonieuse. Comme si ce geste pouvait recoller quelque chose en moi. Je me rhabille, je me redresse, mais tout sonne faux. Tout moi est de travers.Elle était là à genoux.J’ai failli jouir.J’ai failli trahir.Je suis déjà coupable, même si rien n’est allé jusqu’au bout. Mais qu’est-ce que "jusqu’au bout", au juste ? À partir de quel moment passe-t-on le seuil ? La première caresse ? Le premier battement d’acceptation ? Le premier renoncement ?Je me racle la gorge. Je pousse la porte. L’air du couloir me gifle. Le bruit de la musique me ramène à la réalité. Elle est trop forte. Trop pleine. Elle me donne envie de fuir.Mais je retourne à la table.Éléa est là, dos droit, élégante, deux verres devant elle. Un pour moi. Je reconnais ma bière. Un peu tiéd

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    ANDRÉJe m’éloigne de la table sous prétexte d’une envie pressante, mais en réalité, c’est elle que je fuis.Camille.Son regard trop droit, ses silences trop pleins, ses gestes trop doux.Elle n’a presque rien dit ce soir, mais tout en elle crie. Et je l’entends, malgré moi.Je traverse la salle à grandes enjambées, bouscule sans m’excuser, le cœur au bord des lèvres.Je pousse la porte des toilettes, m’avance vers l’urinoir, la mâchoire serrée, la tête vide.Je déboutonne ma braguette et je laisse couler.Enfin, presque.Mon corps est là, debout, en apparence détendu, mais dedans, rien ne lâche vraiment.Je suis noué. Tout est tendu.Tout est faux.Je respire mal. Comme si j’étais observé.Et j’ai raison.La porte s’ouvre.Je n’y prête pas attention d’abord. Bruit banal. Un client pressé. Un serveur perdu.Mais le silence qui suit me fait me retourner.Et c’est elle : Camille.Dans les toilettes des hommes.Sa robe colle à sa peau. Une robe crème, légère, fendue jusqu’en haut de la

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    ÉLÉAIl flotte.Depuis quelques jours, il flotte.Comme une brume discrète entre lui et moi. Pas de dispute, pas de froideur. Juste... un éloignement subtil. Des réponses plus lentes. Des gestes plus absents.Ce matin encore, il a oublié de m’embrasser avant de partir.Ce n’est rien. Ça arrive.Mais je sens.Je sens dans la façon dont il fixe son café. Dans la manière qu’il a de se recoiffer sans s’en rendre compte, comme s’il voulait plaire à quelqu’un d’autre.Alors je me penche. Doucement.— Tu vas bien, mon cœur ?Il sursaute presque. Me regarde avec un sourire trop rapide.— Oui, bien sûr. Pourquoi tu demandes ça ?Je hausse les épaules. J’essaie d’être légère. Pas inquiète. Pas suspicieuse.— Tu as l’air… distrait. Tu dors mal ?Il secoue la tête. Avale une gorgée.— Non, je suis juste un peu pris par le boulot en ce moment. Rien de grave.Je hoche la tête. Je lui fais confiance.Évidemment que je lui fais confiance.C’est mon mari.Et Camille est ma meilleure amie.ANDRÉElle m

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    CamilleLe soleil s’est couché sans bruit.La lumière, dehors, a pris cette teinte ambrée, douce et fuyante, celle qui annonce les départs. Éléa baille doucement, s’étire. Elle parle d’un dîner léger, de séries à regarder. Elle commence déjà à s’éloigner dans son propre quotidien, celui que je viens de troubler.Moi, je me lève. Je ramasse ma veste sur le dossier de la chaise. Je souris.— Je vais vous laisser. C’était parfait, vraiment.Éléa m’étreint avec chaleur, sans réserve. Elle est cette amie généreuse qui ne devine pas les abîmes, même quand elle y marche pieds nus.— On refait ça très vite, promets-tu ? me dit-elle avec un regard lumineux.— Bien sûr, soufflé-je.Elle ne me connaît pas.Ou plutôt, elle ne me voit plus.Je me tourne vers André. Il reste debout, légèrement en retrait. Il a cette posture étrange, tendue, comme s’il ne savait pas s’il devait sourire ou reculer. Comme s’il se demandait déjà ce que mon absence laisserait.Je m’approche.Je le regarde droit dans les

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    CamilleLe déjeuner est simple. Des légumes sautés, du riz gluant, une salade croquante au piment doux. Éléa parle beaucoup. Elle commente chaque bouchée, raconte un souvenir par-dessus l’autre. André sourit, ponctue parfois d’un hochement de tête. Mais je vois l’ombre dans son regard. L’écho du moment dans la chambre.Moi, je me suis assise à sa gauche.Ce n’est pas un hasard.La place était vide, offerte, mais je l’ai choisie. Éléa est à sa droite, naturellement. Je sens sa main se poser parfois sur son avant-bras, comme pour affirmer une place qu’elle croit encore indiscutable.Mais entre eux, il y a un vide.Et moi, je suis là.Je sens la chaleur de son corps, tout proche. Sa jambe qui se tend à peine pour éviter la mienne. Sa respiration plus courte chaque fois que je penche un peu vers lui.Je parle peu.Je préfère l’observer.Je note les détails : la tension de sa mâchoire, ce muscle qui se contracte parfois dans son cou, comme une retenue. Les silences qu’il laisse entre deux

  • BAISE-MOI 2   Chapitre 34 — Ma meilleure amie et mon mari 3

    CamilleDeux jours. Il n’en a fallu que deux.Je n’ai pas écrit. Je n’ai pas appelé. J’ai laissé mon absence s’étirer comme un voile de brume. Et c’est elle qui m’a tendu la main, comme prévu. Éléa m’a proposé un déjeuner. « Juste comme avant », a-t-elle dit. Elle voulait me montrer ses photos de voyage, partager une recette de soupe thaï qu’elle avait testée à Chiang Mai. Une bulle tranquille. Hors du tumulte.J’ai dit oui, évidemment. Avec cette douceur qui me colle à la peau. Pas trop d’enthousiasme. Pas de froideur non plus. Juste ce qu’il faut pour qu’elle n’y voie rien.Midi. Robe fluide ivoire, nouée à la taille. Chignon flou, quelques mèches libres. Parfum discret mais enveloppant , floral, boisé, un souffle chaud. Il s’accroche à moi comme une promesse.Il était là, déjà, dans la cuisine. Dos droit, penché sur son ordinateur. Un café à moitié bu, l’écran comme prétexte. Quand j’ai franchi le seuil, il n’a rien dit.Mais ses yeux ont suffi.Ils m’ont cherchée, puis suspendue.

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