ANDRÉElle ne dit rien, mais je sens dans son corps cette vibration imperceptible, prête à rompre le contact au moindre faux pas.Je glisse mes mains le long de ses bras, comme pour l’ancrer à moi, et je l’attire doucement vers la chambre.Chaque pas est un test, un souffle suspendu, une promesse muette qu’elle ne me lâchera pas.La lumière du couloir se fond dans l’ombre de la pièce.Je referme la porte derrière nous.Le silence est lourd, presque palpable, et pourtant je pourrais jurer que j’entends battre son cœur.Elle reste debout près du lit.Je m’avance, pose mes mains sur sa taille, la guide jusqu’à s’asseoir.Je m’agenouille devant elle, assez près pour sentir le frisson qui traverse ses cuisses lorsqu’elles frôlent mes épaules.Ses yeux sont ancrés dans les miens, deux éclats où se mêlent la peur et la colère.Elle me cherche encore, espérant trouver une preuve dans mon regard sauf que je n’ai rien à cacher.— Regarde-moi, soufflé-je.Elle hésite.Puis, lentement, elle relèv
ANDRÉJe m’arrête une seconde avant d’entrer, ma main tremblant encore sur la poignée, comme si j’hésitais à franchir ce seuil.Il est tard. Beaucoup trop tard.Quand j’ouvre la porte, la lumière du salon s’étire sur le couloir.Elle n’est pas assise.Elle marche. Des allers-retours nerveux, les bras croisés contre elle-même, les pas pressés, comme si elle essayait de retenir une peur qui monte.Quand elle me voit, elle s’arrête net.Ses yeux s’écarquillent, son visage se dénoue un instant.Elle traverse la pièce d’un pas rapide et se jette dans mes bras.— Mon Dieu… J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose…Ses doigts s’accrochent à ma veste, sa tête se niche contre mon cou.Je sens sa respiration précipitée, son cœur battre contre ma poitrine.Et puis… je sens le moment où tout change.Elle se fige.Ses mains se crispent légèrement.Ses narines frémissent.Et je comprends qu’elle a reconnu cette odeur qui ne lui appartient pas.Un parfum qui n’est pas le sien, accroché à ma peau,
ANDRÉJe reste immobile, allongé à côté de Camille, sentant son souffle lent s’apaiser contre ma peau. Chaque respiration qu’elle prend semble fragile, presque sacrée, comme un fil ténu qui me retient à cet instant hors du temps.Ses paupières mi-closes cherchent encore quelque chose dans l’obscurité, une lumière, une promesse, un refuge. Je glisse une main dans ses cheveux, effleurant doucement ses tempes, comme pour lui dire sans mot que je suis là, que je ne partirai pas maintenant.Le poids de la fatigue la ramène doucement vers le sommeil. Je la regarde s’abandonner, vulnérable, sereine, et pour la première fois depuis des mois, une paix douce, presque étrangère, m’envahit.Je sais pourtant que cet instant est fragile. Une parenthèse suspendue dans une vie trop souvent en feu. Je ne veux pas réveiller les fantômes tapis dans l’ombre de mon esprit.Je pose un dernier baiser sur son front, sur son épaule, sentant encore la chaleur de sa peau contre la mienne. La douceur de ce conta
ANDRÉL’air dans la pièce semble chargé d’une électricité palpable, presque viscérale, comme si chaque particule vibrait au rythme de nos cœurs battants. Je sens le souffle chaud de Camille effleurer ma peau, ce souffle chargé de promesses, d’attente et d’une colère contenue qui fait tanguer mon propre équilibre.Ses yeux ne me quittent pas, un feu sauvage et brûlant qui défie toutes mes résistances. Elle s’avance, chaque mouvement est une invitation, un défi lancé à mon âme tourmentée.— Alors, André… tu vas vraiment partir comme ça ? Sans un dernier combat ?Le murmure de sa voix caresse l’air, tendre et menaçant, comme une caresse qui ferait sauter toutes les digues.Je serre les poings, me battant contre ce tumulte intérieur, contre ce feu qui gronde et menace de tout ravager. Chaque battement de son cœur me renvoie à la mienne, sauvage, inarrêtable.Elle s’approche, la chaleur de son corps m’enveloppe, ses doigts glissent sur mon bras dans une caresse légère, électrique, qui fait
ANDRÉLe poids de la nuit me tombe dessus comme une chape de plomb. Allongé à côté de Camille, je sens son souffle encore chaud sur ma peau, mais un froid glacé s’insinue au creux de mes entrailles. Ce silence qui nous sépare est plus lourd que tout ce que j’ai connu. Il pèse comme une menace sourde, une fissure dans ce qui aurait dû être un instant de répit.Je fixe le plafond, les yeux ouverts, incapables de trouver le moindre réconfort. Pourquoi ce feu qui nous a embrasés quelques heures plus tôt se transforme-t-il en braises incandescentes qui me consument de l’intérieur ? Pourquoi ce mélange d’attirance et de fuite me fait-il perdre pied ?Je sens son regard brûlant se poser sur moi. Un regard dur, chargé d’attente, de reproches muets. Je n’ai plus la force de lui mentir, de détourner ce regard.Elle ouvre lentement les yeux. Ses prunelles étincellent, acérées, comme si elle cherchait à percer la carapace que je m’évertue à dresser.— Tu vas partir ? Sa voix est basse, tremblante
ANDRÉJe sens son corps contre le mien, chaud, vibrant, prêt à s’abandonner. Nos regards s’accrochent, une promesse silencieuse passe entre nous, fragile et puissante à la fois.Je glisse doucement mes mains sous ses hanches, la soulevant à peine, la déposant avec précaution sur le lit. Ses yeux me supplient, brûlants, affamés. Je l’embrasse avec une intensité nouvelle, mes lèvres parcourant son visage, son cou, ses épaules, explorant chaque parcelle de peau offerte.Elle se cambre, ses mains cherchent les miennes, les retiennent, comme pour me dire sans un mot qu’elle est prête, qu’elle m’attend.Je la caresse lentement, mes doigts glissent sur sa peau nue, dessinant des lignes de feu qui réveillent ses frissons. Ses soupirs deviennent des gémissements, des sons profonds et vibrants qui résonnent entre les murs de la chambre.— André… murmure-t-elle, sa voix tremblante, chargée de désir.Je me penche, mes lèvres se posent sur son épaule, y déposant un baiser brûlant, presque possessi