MasukRésumé Mara a toujours vécu dans le silence des autres , une présence effacée, un cœur trop plein qu’elle cache derrière des sourires mesurés. Quand Elias, son garde du corps, entre dans sa vie, elle sent renaître un feu qu’elle croyait mort. Mais Elias, lui, s’attache à Naëlle, la demi-sœur de Mara, qu’il épouse pour la sauver d’un scandale qui pourrait tout détruire. Anéantie, Mara choisit la fuite : elle se marie à Lucian, un homme paralysé, prisonnier de son propre corps mais libre dans son âme. Avec lui, elle découvre enfin la tendresse, la paix… presque la rédemption. Jusqu’à ce qu’Elias revienne. Plus sombre, plus tourmenté. Il ne vient pas pour s’excuser , il vient pour reprendre ce qu’il croit être à lui. Et dans cette lutte entre amour et domination, Mara devra choisir : se soumettre, ou brûler.
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Le verre est froid entre mes doigts. Un cristal glacé qui mord délicatement la peau, une petite morsure anodine qui me rappelle que je suis encore là, que je peux encore sentir. Autour de moi, les rires sont une mélodie étrangère, une langue que je n’ai jamais apprise. Ils fusent, légers, s’envolent vers les lustres étincelants qui pleurent des larmes de lumière sur le parquet ciré. Je suis un îlot de silence dans cet océan de gaieté factice.
C’est le jour du mariage. Le mariage d’Elias et de Naëlle.
Ma sœur. Ou plutôt, ma demi-sœur, comme on ne cesse de me le rappeler avec une bienveillance qui tue. Naëlle, la radieuse, la parfaite, l’épousée. Elle tourbillonne au centre de la pièce, une vision de satin blanc et de joie pure, accrochée au bras de son sauveur.
Elias.
Son nom est un coup de poing dans ma poitrine, un éclat de verre qui déchire tout sur son passage. Je le regarde. Je ne peux pas m’en empêcher. Il est en noir, sévère et magnétique comme une nuit d’orage. Même aujourd’hui, même ici, son rôle de garde du corps ne le quitte pas. Ses yeux, de ce gris orageux qui m’a toujours fait frémir, balayent la foule, analysent, protègent. Ils se posent sur Naëlle, et une lueur que je connais trop bien, que j’ai cru un temps être pour moi seule, adoucit son regard. Une lueur de possession, de dévotion.
Mon cœur, ce cœur trop plein que je cache si bien, se tord dans ma poitrine. Il bat un rythme désordonné, affolé, comme un oiseau pris au piège. Je sens le sourire mesuré, celui que j’ai passé ma vie à peindre sur mes lèvres, devenir une ligne dure, une cicatrice. Je le force à rester en place. C’est mon armure. Ma prison.
Je me souviens. Mon Dieu, je me souviens.
La première fois qu’il est entré dans la bibliothèque, l’air s’est chargé d’électricité. Je sentais son regard sur ma nuque, un poids brûlant, avant même de me retourner.
— Je suis Elias. On m’a assigné à votre sécurité.
Sa voix était grave, une vibration qui remuait quelque chose d’enfoui en moi. Le silence dans lequel je vivais s’est mis à bourdonner. Il était là, toujours présent, une ombre protectrice et intimidante. Il apportait le café comme je l’aimais, sans que je n’aie rien demandé. Il restait debout près de la fenêtre, et son simple silence à lui n’était pas un vide, mais un océan de choses non dites.
Un soir, j’ai craqué. Les sourires, les faux-fuyants, le poids d’être l’autre fille, l’effacée… tout cela m’a submergée. Je pleurais, assise sur les marches du perron, perdue dans l’obscurité.
Il s’est assis à côté de moi. Sans un mot. Il n’a pas tenté de me réconforter avec des paroles vides. Il a juste posé sa main sur la mienne. Une main chaude, calleuse, incroyablement réelle. Et dans cette simple pression, j’ai senti renaître un feu que je croyait mort depuis longtemps. Un feu qui m’a fait croire, follement, que je pouvais être vue. Que je pouvais exister.
Une main se pose sur mon épaule. Je sursaute, le verre manquant de m’échapper des doigts. C’est Lucian. Mon mari. Il est assis dans son fauteuil roulant, un peu à l’écart, comme moi. Ses yeux, d’un bleu profond et paisible, sont levés vers moi.
— Tu veux partir ? murmure-t-il.
Sa voix est douce, un baume sur une brûlure à vif. C’est la première fois aujourd’hui que quelqu’un me voit. Vraiment. Pas l’image, pas le sourire, mais la femme brisée à l’intérieur. Je ferme les yeux une seconde, buvant la paix qu’il dégage. Lucian, paralysé, prisonnier de son propre corps, mais l’homme le plus libre que je connaisse. L’âme la plus douce.
— Pas encore, je réponds, ma voix à peine un souffle. Il faut… il faut que je voie ça jusqu’au bout.
Il hoche la tête, comprenant sans que j’aie besoin d’expliquer. Il sait. Il sait tout de la plaie ouverte qu’est Elias pour moi. Avec Lucian, j’ai découvert la tendresse sans attente, la paix sans combat. Presque la rédemption. Dans ses bras, je ne suis pas l’ombre de Naëlle. Je suis Mara. Juste Mara.
MaraLa journée s’étire, molle et menaçante. Une corde trop tendue qui vibre d’un silence mauvais. Lucian s’agite, range des dossiers déjà en ordre, vérifie pour la troisième fois le système d’alarme. Son mouvement perpétuel est un contrepoint à mon immobilité de statue. Je suis assise près de la baie vitrée, je regarde le jardin sans le voir. Je compte les secondes. Je les sens s’écouler, lourdes, comme les grains de sable de mon cauchemar.Lucian passe derrière moi, pose une main sur mon épaule.—Tu veux du thé ?—Non.—Il faut manger quelque chose.—Plus tard.Sa main serre légèrement,puis s’en va. Il déteste cette impuissance. Moi aussi.La première détonation est un craquement sec, un coup de marteau géant frappant la porte d’entrée en chêne. Le bois ne se brise pas, il tremble sur ses gonds. Le son résonne dans mes os avant d’atteindre mes oreilles.Le temps se déchire.Lucian est déjà en mouvement, un animal surgi du repos. Il me regarde, ses yeux bleus réduits à deux points de
MaraLe soir tombe sur une maison trop silencieuse.Le départ de Naëlle a laissé un vide qui n’est pas seulement physique. C’était une présence, un bruit, une fragilité à protéger. Maintenant, il n’y a plus que Lucian et moi. Et l’attente.Nous dînons dans un silence presque complet. Le cliquetis des couverts sur la porcelaine est assourdissant.— C’était la bonne chose à faire, dit enfin Lucian, comme pour se convaincre lui-même.— Je sais.— Alors pourquoi est-ce que j’ai l’impression de l’avoir envoyée au front pour notre propre salut ?Je lève les yeux vers lui. La fatigue et le doute ont creusé son visage.— Parce que c’est un peu vrai. Nous la mettons à l’abri, mais nous nous mettons aussi, nous, en première ligne. Seuls.Il tend la main à travers la table. Je la saisis.— Nous ne sommes pas seuls. Nous sommes ensemble. C’est différent.— Est-ce que c’est assez ? murmuré-je, laissant enfin filtrer la peur que je retiens depuis des semaines. Contre ce qu’il est ? Contre cette… ce
MaraLes jours qui suivent ont la consistance étrange du sursis. Une clarté trop vive, un calme trop profond. Chaque rire de Naëlle sonne comme un défi, chaque geste tendre de Lucian comme un rempart que nous érigeons à la hâte. Nous vivons dans le verre dépoli d’une accalmie, voyant les ombres déformées, mais pas leur source.Naëlle reprend des couleurs. Elle parle de recommencer des études, de trouver un petit appartement. Son avenir, soudain, a un goût. Elle ne mentionne plus Elias. Son nom est devenu un mauvais rêve dont on se réveille en sueur, mais qu’on s’empresse d’oublier au petit-déjeuner.Lucian, lui, ne l’oublie pas. Je le vois à ses silences soudains, à la façon dont son regard se perd parfois vers l’horizon, calculant, évaluant. Il passe des heures dans son bureau, derrière des écrans. Il ne me dit pas ce qu’il fait. Je ne demande pas. C’est notre pacte tacite : il fortifie les murs, je tiens le cœur de la place.Moi, je tiens. Je souris. Je fais des plans avec Naëlle. J
MaraLa voiture roule vers la maison, mais le silence à l’intérieur est plus lourd que le ciel gris au-dehors. Lucian conduit, ses mains fermes sur le volant adapté, son profil durci par la lumière blafarde. Il n’a pas dit un mot depuis le parc. Pas depuis que le dos d’Elias a disparu derrière les arbres, emportant avec lui la menace explicite, la promesse glaçante.Tu vas baisser la garde… Et ce jour-là, je serai là.Les phrases tournent en boucle dans ma tête, une mélodie toxique. Je regarde par la vitre, les maisons, les boutiques, les gens qui vivent leur vie normale, inconscients de la faille qui vient de s’ouvrir sous nos pieds. Nous avons obtenu ce que nous voulions. Naëlle est libre. Les dettes sont effacées. La trêve est signée.Alors pourquoi est-ce que je me sens comme si je venais de signer un pacte avec quelque chose de bien plus sombre ?La victoire a le goût de la cendre. De la cendre froide.Lucian gare la voiture dans l’allée. Il coupe le moteur. Le silence s’installe
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