Élise La lumière blanche du matin s’infiltre par la fenêtre entrouverte, caressant les draps en bataille, dévoilant sans pitié le désordre de la nuit. Je ne bouge pas. Mon corps demeure étendu là, alourdi par la fatigue, marqué de son empreinte. Chaque parcelle de moi se souvient de lui, de ses mains, de sa bouche, de ses assauts répétés jusqu’à l’épuisement.Et pourtant, ce n’est pas l’épuisement qui m’étreint ce matin. C’est une brûlure sourde, un vide immense qui pulse entre mes cuisses, comme si mon corps réclamait déjà ce que ma conscience me supplie de fuir.Je tourne lentement la tête. Julien est là. Assis sur le rebord du lit, torse nu, une cigarette oubliée entre ses doigts. Son regard se perd dans le vide. Il est beau d’une beauté qui tue, d’une beauté qui broie les femmes et les laisse exsangues.Je l’observe longuement, incapable de prononcer le moindre mot. Le poids de notre faute plane au-dessus de nous, immense, écrasant. Mais il ne bouge pas, et je devine qu’il attend
ÉliseL’aube s’immisce lentement entre les voilages, pâle et silencieuse. Et pourtant, je demeure incapable de trouver le sommeil. Mon esprit s’égare, prisonnier des images de la veille, des souvenirs brûlants de ses mains sur ma peau, de sa bouche avide, de ses doigts profanant ce qui aurait dû demeurer interdit.Je ressens encore le poids de son regard sur mon corps, et cette chaleur insoutenable qui couve entre mes cuisses.Fuir serait la seule option raisonnable. Mais je reste là, immobile, comme figée par l’attente, par ce désir latent qui me consume et que je ne peux plus nier.Lorsque je descends enfin, le silence de la maison me paraît pesant, presque menaçant. Et pourtant, il est là. Debout, face aux vitres, une cigarette aux lèvres, contemplant le jardin noyé de brume.Je m’arrête, le souffle court. Son dos tendu trahit la tension qui l’habite.Il se retourne. Nos regards se croisent. L’espace d’un instant, le monde cesse de tourner.Julien— Monte.Sa voix est grave, rauque
ÉliseJe ne sais plus comment je suis rentrée. Tout est flou. Le baiser contre ce mur, sa voix, ses mains… Tout me hante.Camille parle, rit, ne voit rien. Elle ne voit pas mes joues rouges, mes mains qui tremblent. Elle ne voit pas le regard de son mari posé sur moi, lourd, brûlant. Elle ne voit rien. Et pourtant… tout est là. Entre lui et moi.Camille— Maman, tu veux rester encore un peu ? Le temps que le bébé arrive ? J’ai besoin de toi…Je la regarde. Son ventre rond, son visage si confiant. Elle me fait confiance.Élise— Bien sûr, ma chérie. Je suis là.Je m’enfonce dans mon mensonge. Je m’enfonce dans ce piège qui se referme sur moi. Parce que je sais que je ne devrais pas rester. Mais je ne peux pas partir. Pas maintenant. Pas après ça.---Les jours passent. Lentement.Julien m’évite. Ou fait semblant. Il ne me regarde plus. Ne me touche plus. Il parle de la météo, du marché, des travaux à finir. Moi, je me tais.Mais la tension est là. Chaque fois qu’on se croise dans le co
ÉliseJe ne dors pas.Le plafond blanc me renvoie mes pensées, sales, interdites. Je me retourne encore et encore dans ces draps qui ne sont pas les miens, imprégnés d’une odeur trop neutre, trop froide. Pourtant, c’est sa silhouette à lui que je vois. Son regard. Sa voix grave qui prononce mon prénom comme s’il le goûtait.Je me lève. Pieds nus. Je descends à pas lents.La maison dort. Pas un bruit. Pourtant, la lumière de la cuisine dessine une ligne fine sur le carrelage.Il est là. Assis. Un verre à la main. Torse nu.Je m’arrête. Son dos large, ses épaules solides. La courbe de ses muscles. Tout m’arrive en plein ventre.Julien— Vous ne dormez pas…Sa voix résonne, grave, presque rauque. Il ne se retourne pas. Il sait que je le regarde.Je ne réponds pas. J’avance. Lentement. Le sol est froid sous mes pieds. Rien n’a plus d’importance.Élise— Vous non plus.Il rit. Un son court, étouffé. Il se tourne enfin. Nos regards se percutent.Il me tend son verre. Sans réfléchir, je m’ap
ÉliseLe ciel est lourd, d’un gris terne qui écrase tout sur son passage. Pas de pluie. Pas encore. Juste cette chape d’orage suspendue au-dessus de ma tête, prête à tomber. Comme moi.Je gare la voiture devant la maison. Grande. Trop grande. Camille ne m’en avait jamais parlé ainsi. C’est… bourgeois. Propret. Tout ce qu’elle fuyait quand elle était gamine. Un carré de pelouse impeccable, des rideaux tirés, une barrière blanche.Elle sort, son ventre rond tendu sous un t-shirt trop court. Elle est essoufflée, déjà. Le visage pâle, les yeux cernés. Mon cœur se serre en la voyant. Ma fille. Mon bébé. Et pourtant… elle porte la vie.Je descends, mes mains tremblent un peu sur le volant. La fatigue du voyage, sans doute. Ou cette impression étrange de ne pas être à ma place.Camille— Tu tombes bien, maman… Je suis épuisée.Elle m’enlace, son odeur me frappe. Ce parfum de femme enceinte, mélange de sueur, de crème hydratante et d’attente. Elle respire fort contre moi, et je sens, au creux
Titre : Le Fruit Défendu : mon beaux-fils Lorsqu’Élise rejoint la maison de sa fille Camille pour l’accompagner dans les dernières semaines de grossesse, elle ne s’attend à rien d’autre qu’à son rôle de mère. Prévenante, attentive, elle veille sur Camille, fatiguée et irritable, et sur l’harmonie fragile du couple que forme sa fille avec Julien.Mais dès le premier regard échangé, une tension trouble s’installe entre Élise et son gendre. Julien, délaissé par Camille absorbée par sa grossesse, trouve en Élise une oreille, une femme qui le voit, qui le comprend. Les gestes deviennent plus longs, les regards plus lourds, la proximité dangereuse.Dans cette maison étouffante, sous le poids des non-dits et du désir interdit, ils finissent par céder. Une nuit, la frontière se brise. Leur trahison éclate dans le silence de la maison endormie, tandis que Camille, inconsciente de ce qui se joue dans son dos, s’apprête à donner la vie.Pris au piège de cette passion immorale, Élise et Julien r