Maggie, une louve maigrichonne comme moi, et Glenn, à l'endurance infinie, réussirent aussi à échapper astucieusement à leurs poursuivants. Cela me rassura assez pour que je quitte les liens mentaux que j'avais avec ma meute. Avec Ryan pour la guider, je n'avais plus aucune crainte.
J'ouvris de nouveau les yeux dans ma cage de verre et poussai malgré moi un soupir. Je ne voyais pas d'issu immédiate à ma captivité. Mes hommes ne pouvaient pas venir dans la gueule du loup pour me sauver, il faudrait que je parvienne à sortir d'ici par mes propres moyens. Je n'avais pas de solution actuellement. Mais j'étais prête à affronter toutes les épreuves possible afin de mener mes hommes à une vie paisible. Une vie à laquelle j'aspirais également. Mais à cet instant, j'étais plus proche de me faire torturer et tuer, que de couler une vie heureuse dans la paix et la joie.
Je tentai de dormir, afin de récupérer quelques forces, mais ne parvins pas à trouver le sommeil. Mon âme appelait cet autre loup, sans même que je ne le désire. J'aurais aimé contrôlé cet appel. A moins que je ne fus celle qui était appelée. Je sentis le lien se resserrer, le signe que mon partenaire ne devait pas être loin. La porte s'ouvrit sur Urlys.
Il avait le visage fermé, fatigué. Il était vêtu d'un simple tee-shirt blanc et d'un pantalon de survêtement. Ses cheveux noirs étaient mouillés et gouttaient sur lui. Son odeur était plus forte que jamais. Il prit place sur la chaise qui l'attendait, et m'observa en silence. Ses yeux de couleur ambre me fixaient intensément derrière les mèches sombres de ses cheveux. Je ne pris pas la peine de me redresser, attendant qu'il parle le premier. Cependant, les minutes s'égrainèrent, et il continua à me détailler en silence. Son regard se balada sur mon visage, mon corps, mes jambes, puis de nouveau mon visage.
"Alpha." l'interpellai-je, ne préférant pas utiliser son prénom de peur de dévoiler trop de mes émotions "En quoi puis-je vous être utile ?"
Il ouvrit la bouche, la referma quelques minutes pour enfin me répondre :
"Tu es une oméga, n'est-ce pas ?"
Oméga, le rang le plus faible chez les loups. Nous étions les plus faibles, aucun pouvoir de persuasion, aucun instinct de meneur. Nous étions faits pour obéir à tous les ordres des alphas. Même nos capacités de guérison étaient moindre. Mes blessures étaient encore loin d'être guérie.
"Oui." avouai-je non sans une grimace.
"Alors comment fais-tu cela ?" rétorqua-t-il vivement, presque avec colère.
"Faire quoi ?" eus-je l'audace de demander.
Sa mâchoire se contracta. Je le sentis tendu. Le silence revint. J'observai les gouttelettes tombées de ses mèches noires jusqu'à mouiller le haut de son tee-shirt. Bientôt, il serait tellement trempé que le tissu collerait aux muscles saillants de ses épaules. Sentant une chaleur se répandre en moi, je m'obligeai à détourner le regard. Il se leva pour partir, mais quelque chose en moi ne supportait pas cette idée.
"Je suis née ainsi."
C'était une déclaration sincère qui l'arrêta nette.
"C'est en moi depuis toujours." ajoutai-je en évitant son regard "Comme pour vous."
Je venais de confirmer que j'avais des dons, proches de ceux d'un alpha, à mon pire ennemi. Autant graver ma tombe dès à présent, pensai-je amèrement.
"C'est impossible." dit-il à demie-voix "Aucun oméga ne possède de facultés."
"Donc, considérons que je n'en ai pas, si vous le voulez bien." chuchotai-je, soudainement las "Si les vieux loups de la dernière fois l'apprennent, ils voudront sans aucun doute m'ouvrir des pieds à la tête afin de résoudre ce mystère... Je vous avoue ne pas être très enthousiate à cette idée..."
L'ombre d'un sourire passa sur son visage, remplacé par quelques inquiétudes. Peut-être en était-il venu aux mêmes conclusions que moi.
"Gardons cela pour nous..." souffla-t-il du bout des lèvres.
Je sursautai presque en entendant ces quelques mots. C'était invraisemblable de la part de mon plus grand ennemi. Il s'avança vers la porte de ma cage, puis hésita. notre lien était plus fort que jamais, il me faisait mal tant il était présent. Les lèvres pulpeuses d'Ulrys se pincèrent l'une contre l'autre, rendant la tension de son corps palpable. Puis, il le fit. Il posa sa main à plat contre la porte, qui s'illumina d'une lueur verte à son contact, puis s'ouvrit. Je me redressai, surprise par ce geste, et il entra laissant la porte se refermer derrière lui. Son odeur emplit la pièce si fortement qu'elle m'étourdit. Sucrée, envoûtante, délicieuse. Sans plus d'hésitation, il me rejoignit sur mon vieux matelas, ses yeux braqués sur moi semblaient d'une intensité inégalée. Sa respiration était saccadée, comme s'il faisait un effort physique puissant. Son corps tremblait. Et je me rendis compte que le mien en faisait de même. La paume de mes mains était plus moite que jamais. Mon coeur allait céder, tant il battait fort. Je ne tins plus.
Je l'attrapai maladroitement et le serrai contre moi. À l'instant même où ma peau toucha la sienne, je fus comme électrisée. Puis tout en moi sembla comblé. Comme si je n'avais jamais été complète avant cet instant.
*-*-* ERI *-*-*L'eau était glacée sur mon corps. Mordante, blessante. Chaque goutte semblait percée ma peau. Mes doigts bleuissaient depuis une bonne heure déjà. Pourtant, rien y faisait. Je semblais être en feu. Tout mon corps semblait prisonnier d'un feu que rien ne pouvait combler. Presque rien. Mon esprit n'avait de cesse de me montrer les images sexy d'Ulrys qu'il avait en réserve. Son torse, les muscles de son dos, les gouttes de sueur qui roulaient sur sa peau parfaite, son regard empli de désir... Mon poing s'abattit contre le mur carrelé de la douche, si durement qu'un sinistre craquement m'apprit que je venais sans doute de me casser un doigt. Je ne ressentis aucune douleur à la main, le reste me faisant bien trop souffrir. Je gémis. Je n'avais jamais eu de chaleurs aussi violentes. Peut-être était-ce dû au fait que je ne les assouvissais pas, ou par l
*-*-* Point de vue ULRYS *-*-*J'étais repu. Pour la première fois de toute ma vie, un sentiment de plénitude m'envahissait pleinement. Enfin, peut-être que mon pénis n'était pas de cet avis. Il palpitait dans mon pantalon, furieux que je ne l'ai pas laissé entrer dans la grotte réconfortante de notre compagne. Mais tout le reste de mon corps semblait devenir plus léger qu'un nuage. Elle avait joui dans ma bouche. J'avais réussi à la satisfaire, l'une de mes plus grandes fiertés. C'était stupide, certes, mais pour quelqu'un qui n'avait jamais touché une femme, cela équivalait à de l'or. Et mieux encore, elle m'avait dit son nom.Eri. Dans une langue ancienne et perdue, cela signifiait éclat de lune. Et elle l'était. Un morceau de lumière de la lune, enfin mise sur ma route.Dans ce m
Ulrys était en grande conversation au téléphone avec le Bêta Ralph, n'ayant pas l'intention de l'interrompre, je retournai silencieusement dans la chambre. J'étais convaincue que cette vie, les dîners et tout, n'était pas pour moi. J'étais faite pour les champs de bataille pas pour les négociations.La chambre était impeccablement rangée, pas comme le matin-même où Mary avait étalé partout ses œuvres vestimentaires. Sans ménagement, je jetai mes escarpins au loin afin de me masser les pieds, j'enlevai aussi quelques épingles de ma tête afin de libérer mes cheveux, puis je vins m'allonger sur le lit, le regard tourné vers le plafond. J'avais ce sentiment de creux, de vide qui ne pouvait être comblé par la présence de mon compagnon. Avec un sourire, j'accueillis Ulrys qui entrait dans la chambre. Il ne m'avait pas rejoin
J'avais une dizaine d'années la première fois que j'avais rencontré le Prince Blanc. Il était le même qu'aujourd'hui. Paré de blanc, dentelles à ses manches, et longs cheveux roux. Oui, exactement le même. Ces mêmes yeux troublants, d'un rouge profond, posés sur moi."Toi, tu n'es pas ordinaire." avait-il déclaré lorsqu'il était allé se servir sur le buffet vers lequel je me cachais.Le buffet était majestueux, royal, et préparé spécialement pour sa venue. La venue du fils de l'Alpha Abraham II. Je savais qu'un traité était en jeu pour nous aider à prendre un avantage dans cette guerre. C'était là toutes les victuailles d'une année pour cent des nôtres. Je n'avais jamais vu autant de nourriture, de richesse que ce jour-là. Je fis une mou
Je n'avais pas pensé à Owen depuis longtemps, ni à son visage suppliant. Ni à Ryan hurlant de détresse de ne pas avoir été là pour nous protéger. Toutes ses images, j'aurais aimé les oublier définitivement. Je les repoussai néanmoins, m'obligeant à me concentrer sur l'instant présent, car il était bien trop important pour que je sois déconnectée de cette réalité. Le Prince Blanc était sur le point de débarquer. Ulrys était à mes côtés, une main dans la mienne. Il semblait un poil tendu, comme si tout cela l'agaçait. Mais ses doigts entrelacés aux miens étaient d'une douceur incomparable. Je n'avais qu'une envie, s'était d'être enlacée en sécurité dans ses bras chauds. J'étais heureuse de porter la belle robe de Mary et qu'elle ait offert de dompter ma tignasse en un joli chignon comme elle savait les faire, cela m'avait offert le plaisir de voir un regard brillant de désir de la part d'Ulrys.Pour la vingtième fois au moins, Ralph annonça que le Prince Blanc allait arriver, qu'il ne
J'étais si près du but. J'étais désormais parmi les plus proches combattants de Syrius. J'avais fait de nombreux choix sans doute discutables tout au long de ces années d'horreurs pour parvenir à mon rang actuel. Mais tout semblait figé depuis ma rencontre avec Urlys. Je ne pouvais pas me dérober à l'impératif du lien et peut-être devais-je accepter qu'il s'agissait du chemin à emprunter pour me mener à mon destin.Toute la surface de la chambre était occupée par des dizaines et des dizaines de robes en tout genre. Pas un seul uniforme noir à l'horizon, mais des froufrous, de la tulle et de la dentelle, si. Mary, la vieille styliste, farfouillait dans son bazar habituel tout en m'enjoignant d'en revêtir une. Chose que je me refusais de faire. "Dépêche-toi un peu, t'as pas toute la journée !" râla la petite femme dans sa tenue couleur pêche.Je poussai un grognement de protestation, elle se retourna vivement en me fusillant du regard. Il était toujours hors de question de que mette ce