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Derrière les barreaux
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Penulis: Déesse

Chapitre 1 – La Chute

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-02-26 18:58:48

Léo

Les sirènes hurlent. Les gyrophares peignent la nuit de flashes rouges et bleus. Le froid s’infiltre sous ma peau, mordant, implacable. Je suis à genoux, les poignets menottés dans mon dos, mon souffle court. L’asphalte sous moi est tâché de sang. Pas le mien. Celui de l’homme étendu à quelques mètres, la poitrine perforée de deux balles. Mort.

Je fixe son corps sans ciller, sans trembler. Autour de moi, les flics s’agitent, parlent dans leurs radios. « Suspect neutralisé », « Scène sécurisée », « Procédure standard ». Des mots vides. Des mots qui scellent mon destin.

— Léo Morgan, vous êtes en état d’arrestation pour complicité de meurtre et trafic de stupéfiants.

La voix résonne au-dessus de moi. Je relève la tête et croise le regard du lieutenant en charge. Morel, un type raide, avec la certitude du juste ancrée au fond des yeux. Il me toise, persuadé d’avoir bouclé une belle affaire. J’ai envie de rire. Ils n’ont rien compris.

J’ouvre la bouche pour parler, mais ma lèvre éclatée proteste. Un goût de fer envahit ma langue. J’ai encaissé quelques coups avant qu’ils me passent les menottes. Un bon vieux comité d’accueil, histoire de me faire comprendre que cette nuit, je suis déjà coupable.

— Vous avez le droit de garder le silence…

Le silence. C’est tout ce qu’il me reste. Je pourrais hurler que c’est un coup monté, que ce cadavre n’a rien à voir avec moi, que tout pue l’arnaque. Mais à quoi bon ? Dans ce monde, la vérité importe peu. Seules comptent les preuves, et celles qu’ils ont suffisent à m’envoyer croupir en taule pour un long, très long moment.

Les portes du fourgon claquent. L’intérieur pue la sueur et la peur. Je cale ma tête contre la tôle froide, les yeux mi-clos. Le moteur démarre, et je sais, au fond de mes tripes, que ma vie vient de basculer.

---

Trois mois plus tard – Tribunal de Paris

La salle est bondée. Journalistes, familles, curieux. Mon nom est sur toutes les lèvres. Léo Morgan, ancien garde du corps accusé d’avoir facilité un meurtre commandité par un cartel. Un joli titre pour les journaux. La réalité ? Une mascarade.

Je fixe la juge, une femme au regard impassible, qui énumère les charges retenues contre moi. Mon avocat plaide l’erreur judiciaire, le manque de preuves directes. Mais face aux images de caméras de surveillance – moi, en train de serrer la main d’un homme lié au crime –, face aux transactions bancaires suspectes sur mon compte, face aux témoins à charge, je sais déjà l’issue.

— Monsieur Morgan, le tribunal vous condamne à vingt-cinq ans de réclusion criminelle.

Le marteau s’abat. Un coup sec, final. Dans la salle, certains soupirent, d’autres jubilent. Moi, je reste de marbre.

Vingt-cinq ans.

Pour un crime que je n’ai pas commis.

Je ferme les yeux. La voix du juge continue, assénant mon sort d’un ton bureaucratique.

— Au vu des circonstances particulières de votre cas, et pour des raisons de sécurité, l’administration pénitentiaire a décidé de vous affecter à un établissement unique. Vous serez transféré à la prison de Saint-Laurent, un centre de détention pour femmes.

Un frisson parcourt l’assemblée. Même mon avocat cille. Moi, je serre les dents.

Une prison pour femmes.

---

Prison de Saint-Laurent – Premier Jour

Les murs sont hauts, gris, étouffants. Le portail principal s’ouvre dans un grincement de métal. On me pousse à l’intérieur. Une rangée de gardiennes m’attend. Certaines me regardent avec méfiance, d’autres avec curiosité. Moi, je reste droit. J’ai appris une chose dans ce métier : la peur attire les vautours.

— Alors, c’est lui ? demande une voix.

Je tourne la tête. Une femme s’avance, uniforme impeccable, regard dur. Commandante Lévesque. La cheffe de ce trou.

— Un homme dans mon établissement. On aura tout vu.

Elle fait signe à une gardienne, qui ouvre la porte d’un couloir.

— Suis-moi, Morgan.

Les cellules défilent de chaque côté. Des murmures montent. Certaines détenues se pressent contre les barreaux pour me voir.

— Regardez-moi ça…

— Qu’est-ce qu’un mec fout ici ?

— Tu crois qu’il va tenir longtemps ?

Je ne bronche pas. Derrière moi, la commandante ricane doucement.

— Tu vas être un divertissement intéressant, Morgan. Bienvenue en enfer.

Les portes

se referment derrière moi.

L’enfer, hein ?

Ils n’ont encore rien vu.

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