VolarionLe feu s’est tu.Pas éteint.Pas dompté.Mais contenu pour l’instant.Comme une bête tapie, lovée dans mes entrailles, aux aguets, prête à se redresser si je faiblis encore.Ma peau fume, mes veines tremblent, et la magie, toujours brûlante, serpente sous ma chair comme un serpent ivre de colère.Mais ce n’est plus la rage qui la nourrit.C’est autre chose.Une tension fine. Un appel venu d’ailleurs.Je l’ai senti.Faiblement. Presque comme un souffle.Un frisson dans l’air.Une vibration ancienne, mais reconnaissable.Elle.Mon corps gémit sous l’effort alors que je me redresse. Chaque muscle proteste, chaque os craque sous la pression du feu contenu.J’ai cru céder.J’ai failli me laisser consumer.Mais un souvenir m’a rattrapé à la dernière seconde.Lira.Sa main contre la mienne.Son front posé contre le mien, jadis, dans un monde plus doux.Sa voix, basse, quand elle me disait : "Je suis là."Ce souvenir ou peut-être ce mirage m’a ramené.Et maintenant, quelque chose me
VolarionLe sol tremble sous mes pas.Pas parce que la terre gronde, non mais parce que je gronde.Ma magie n’est plus une compagne.Elle est devenue ennemie.Insatiable. Instable.Un feu noir, affamé, acide, qui s’insinue dans mes veines, écorche mes os, ronge mon souffle.Elle me réclame.Elle hurle.Elle veut brûler , détruire , avaler ce monde qui m’a pris Lira , même si c'est faux , car c'est moi qui l'ai quitté malgré ses supplications .Chaque pas devient plus lourd, comme si la terre refusait de me porter, comme si elle savait que je n’étais plus fait pour marcher parmi les vivants.Je titube.Je tombe à genoux.Et la magie explose.Un cercle de feu se propage autour de moi, dévorant tout ce qu’il touche roches, poussière, lumière.La terre se fissure, les arbres ceux qui avaient osé pousser malgré les cendres se désintègrent, et l’air lui-même crépite.Et pourtant, au centre de cet ouragan incandescent, je grelotte.Le feu est en moi.Un feu ancien. Primal. Celui de la perte.
VolarionJe ne sais plus depuis combien de temps je marche. Des jours ? Des semaines ? Le temps s’est dissous dans ce désert sans fin, cette mer de cendres et de silence où même les étoiles semblent s’être éteintes, les unes après les autres, une à une, comme si elles fuyaient la nuit aussi impitoyable que celle qui dévore mon âme.Je suis seul.Seul au point que chaque souffle semble vouloir arracher ce qui reste de vie en moi, chaque inspiration est une lutte, chaque expiration un supplice.Cette solitude est un feu invisible, une flamme qui dévore lentement mon cœur, l’émiette, le réduit en poussière incandescent, en braises brûlantes prêtes à s’éteindre.Je sens ce feu intérieur grandir, non pas avec la violence et la fureur destructrice du dragon que je suis, mais comme une rage sourde, affamée, cruelle.Il brûle, oui, mais c’est un feu sans éclat, un feu qui ronge, qui consume dans l’ombre.Je brûle de l’intérieur.Chaque instant loin d’elle me rapproche un peu plus du néant, m’
VolarionLe vent mord ma peau comme un poignard gelé, mais je sens à peine ce froid.Je marche sans but, sans horizon, prisonnier d’un labyrinthe d’ombres qui engloutit tout ce qui fut lumière.Chaque pas me rapproche un peu plus du néant.Je voudrais crier, hurler au ciel ma colère, mon désespoir, mais ma voix s’est brisée avec elle.Je suis une épave, dérivant sur une mer déchaînée, balloté par des vagues de souvenirs trop puissantes pour être oubliées.Son visage me hante.Ses yeux, pleins de promesses, de doutes et de tendresse, brûlent encore dans mon esprit.Je revois la douceur de ses mains, le tremblement de sa voix, l’éclat fragile de son regard qui voulait encore croire en nous.Et pourtant, je suis là, loin d’elle.Le gouffre qui nous sépare n’est pas seulement physique.Il est fait d’un silence trop lourd, d’un froid qui glace jusqu’à l’âme.Je sens cette distance grandir entre nous, un abîme qui menace d’engloutir ce que nous étions.Je la sens dans chaque battement de mo
VolarionJe marche.Je fuis.Je meurs.Chaque pas me tire un cri muet que personne n’entend.Le poids de son absence s’abat sur mes épaules comme une armure de plomb, chaque mouvement est un supplice.Je ne regarde pas en arrière, mais je sens son regard qui me transperce, qui me brûle encore, là, sous ma peau, comme une braise douloureuse.Mon cœur, ce feu éternel, ce brasier qui a forgé des mondes, se meurt lentement, consumé par une douleur que je ne peux éteindre.Une douleur sourde, insidieuse, qui ronge mes entrailles.Je suis seul.Loin de ses mains, de sa voix, de son souffle qui faisait battre mon cœur plus fort.Je suis seul dans cette nuit sans étoiles, dans ce désert où le silence hurle.Pourtant, chaque fibre de mon être hurle son nom.— Lira…Mais le silence répond.Je serre les dents, ma magie gronde sous ma peau, une tempête que je retiens de toutes mes forces, comme un fauve en cage qui menace de tout déchirer.Je sais que si je m’arrête, si je baisse ma garde, je ne
LiraLe silence.C’est la première chose qui m’accueille, un vide lourd et sourd qui se répand comme une nuit sans fin dans mes entrailles.Il n’y a plus rien.Plus sa voix qui m’appelait au creux du cœur.Plus ses mains qui brûlaient doucement la mienne.Plus cette présence qui emplissait chaque espace de ma vie.Volarion est parti.Pas un adieu.Pas un dernier regard.Juste ce départ brutal, violent, une ombre qui se détache et s’éloigne, emportant avec lui mon souffle, mon équilibre, mon monde.Mais avant qu’il ne s’éloigne, il y a eu ce dernier instant. Ce moment suspendu dans le temps, où tout s’est brisé.Je nous revois :Nous sommes face à face.Le souffle coupé.Le cœur au bord du gouffre.Je sens son regard peser sur moi, lourd, chargé de mille douleurs qu’il ne veut pas prononcer.— Lira… murmure-t-il, la voix étranglée.Je ne dis rien.Je n’ose pas briser le silence qui nous écrase.Je ne peux que plonger mes yeux dans les siens, chercher une lumière qui vacille déjà.Il s’